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Analyse Projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris APCADHP
citations à caractère critique, polémique, pédagogique et/ou scientifique des informations

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28 2 au 6 3 2002 : Nouvel Observateur (supplément Paris - Ile de France) n° 1947, page 16 > par Eric Lamien
http://obsdeparis.nouvelobs.com/articles/p64/a12078.htm

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Le Gay Marais : Ghetto ou village ?

Oui au droit à l’indifférence
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Avec l'Hôtel de Ville de Paris, tout baigne.
- Et des petits Marais commencent à faire souche dans le 95 et le 77.
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Entre les gays parisiens et la nouvelle équipe municipale, les signes de bonne entente sont patents.

Alors que la précédente municipalité ne prenait même pas la peine de répondre aux demandes du monde associatif, à peine élu, Bertrand Delanoë a
- nommé un Médiateur Gay à son cabinet
(lire portrait page 13)
- et débloqué les premières subventions pour le Centre Gay et Lesbien [CGL de Paris], le Festival du Film Gay et Lesbien [de Paris (FFGLP)] ou SOS Homophobie

Mais le financement n’est qu’un aspect parmi d’autres.
- La plupart des Mairies d’arrondissement détenues par la gauche plurielle organisent désormais des « cérémonies républicaines de PaCS ».
- Les installations municipales sont plus facilement accessibles aux groupes sportifs gays parisiens.
- Et les futures « Maisons d’Associations » (une par arrondissement) devront accueillir les structures gays et lesbiennes.
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De plus, la nouvelle campagne de lutte contre le sida élaborée par la municipalité comprend pour la première fois des visuels explicitement gays.
- Ils seront diffusés fin avril dans la presse homosexuelle, ainsi que dans le milieu associatif et commercial.
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On est même en passe d’oublier le couac de cet automne, quand Bertrand Delanoë s’était opposé à une proposition de son Adjoint à la Culture, Christophe Girard (Verts).
- Celui-ci ambitionnait de transformer le théâtre désaffecté de la Gaîté-Lyrique en Bibliothèque Gay et Lesbienne.
- La Gaîté-Lyrique sera finalement vouée aux « musiques nouvelles ».

Mais le Maire de Paris s’est engagé à soutenir la création d’un Centre d’Archives Homosexuelles.
- Une « étude de faisabilité » devrait être en grande partie financée par l’Hôtel de Ville (1).

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Christophe Girard
entend cependant continuer à tenir «un rôle omniprésent et vigilant» sur les questions qui touchent à la communauté gay.

- Dans son périmètre d’action, il a demandé à la Direction des Affaires Culturelles de sensibiliser les Bibliothèques Municipales : les livres traitant de l’homosexualité étaient absents des rayons.
- Et il s’engage à soutenir les projets culturels gays, tout en restant lucide : «Il s’agit de faire respecter une véritable pluralité. Mais toujours avec des critères de qualité: l’homosexualité ne donne pas forcément du talent.»
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(1)
Pour présenter son projet, l’Association Pour la réalisation du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris organise, le 6 avril, un colloque à l’Institut d’Etudes politiques de Paris.

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14 6 2005 : le Perroquet Libéré n° 27 (page 2) > par la rédaction
http://www.leperroquetlibere.com/download/Perroquet_27.pdf

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Lyon : 1, Paris : 0
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La Mairie de Lyon a surpris son monde en annonçant la création dans la capitale des Gaules d’un « Centre de Ressources Documentaires Gay et Lesbien ».

Selon [ Michel Chomarat ] le chargé de mission « Mémoire » de la Ville de Lyon, « il était primordial qu’une institution publique accueille ce Centre afin d’en assurer sa pérennité ».
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Une initiative qui offre peut-être une porte de sortie honorable à la Mairie de Paris, embourbée depuis trois ans avec son improbable « Centre d’Archives [ et de Documentation ] Homosexuelles [ de Paris (projet de l'association APCADHP qui est subventionnée de 100 000 euros en septembre 2002 par le Conseil de Paris) ] ».

En laissant à Lyon le soin de mettre en place ce projet « primordial », Paris se sortirait d’une impasse et ferait faire des économies à ses contribuables.

A méditer.

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13 6 2005 : tetu.com > par Paul Parant
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=1500
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=1500&date_info=2005-06-13

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France (Mémoire)

Archives Homosexuelles à Paris :
le rapport de Préfiguration a été remis à la Ville
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Le « rapport de Préfiguration » du Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles de Paris [ du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ? ] (CADHP) a enfin été rendu, vendredi 10 juin, à la Mairie de Paris.
- D'une longueur de 62 pages, le document explicite l'identité, les métiers, le fonctionnement et les activités d'un Centre d'Archives à venir.

Stéphane Martinet, président de l'Association de Préfiguration du CADHP, attend « par pure politesse » que la Mairie [ de Paris ] ait terminé la lecture du document
- avant de le présenter à la Région [ d'île de France ], au Ministère de la Culture (appelés à financer également le Centre) et à la presse.
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La conclusion de la phase de Préfiguration était attendue avec impatience depuis fin 2002, lorsqu'une subvention de 100.000 euros avait été accordée par la Mairie de Paris, afin d'imaginer un lieu pour conserver et mettre à disposition les documents retraçant l'histoire des gays et des lesbiennes.

Un premier Centre d'Archives LGBT vient d'ailleurs d'être installé à Lyon (lire Quotidien du 18 mai).

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À Paris, « la balle est désormais dans le camp des collectivités qui devraient nous accorder un budget de fonctionnement en novembre prochain », explique Stéphane Martinet.
- Dans ce but il rencontrera Odette Christienne, adjointe au Maire de Paris chargée de la Mémoire, à la fin du mois de juin.

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19 au 25 mai 2005 : Le Nouvel Observateur (supplément Paris île de France) n° 2115 (page 25) > par Anne Delabre
http://obsdeparis.nouvelobs.com/articles/p223_2115/a268733.htm

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L’histoire

Gays : Archives enterrées
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Annoncé pour fin 2004, puis début 2005, le projet du futur Centre d’Archives et de Documentation Homosexuel de Paris (CADHP) n’est toujours pas arrivé sur le bureau d’Odette Christienne, adjointe de Bertrand Delanoë chargée de la mémoire.
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En 2002, la Mairie de Paris accorde une subvention de 100 000 € pour préfigurer un Centre d’Archives Homosexuel.

Polémique dès le début.
- Sur la parité du Conseil d’Administration (aujourd’hui respectée),
- sur le président (aujourd’hui remplacé par Stéphane Martinet
[adjoint PS au Maire du 11ème arrondissement de Paris]),
- sur l’initiateur du projet et seul salarié de l’Association [de Préfiguration (APCADHP)], Jean Le Bitoux (licencié en avril 2004)…

Autant de facteurs qui ralentissent les travaux.
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- Aujourd’hui, les 100 000 € sont épuisés,
- le local qui a servi de siège à l’Association a fermé le 15 janvier dernier.

Quand au Rapport de faisabilité, on ne finit plus d’attendre ce qu’il va préconiser.
- Stéphane Martinet assure qu’il sera remis « très prochainement » à l’Hôtel de Ville.

La Mairie [de Paris], qui n’a aucune envie de faire de vagues, estime qu’elle n’en est plus à quelques semaines près.
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Entre-temps, elle a trouvé un point de chute à ce Centre d’Archives encore fantôme :
- il occupera une partie des 250 m2 en plein cœur de Paris dans lesquels le Centre Gai et Lesbien [CGL de Paris île de France] (lieu d’informations et de conseils) va déménager d’ici fin 2005.

- Pour un espace de stockage réservé (le journal « Illico » et quelques associations lui ont déjà confié leurs archives), des documents numérisés
- et des consultations réservées à des professionnels (chercheurs, journalistes), cela devrait suffire.

Mais il reste encore beaucoup de questions en suspens, notamment sur son financement.
- Le dossier embarrasse la Municipalité face à l’embourbement de la situation au fil des mois.
- Avec le risque, à force de jouer à l’Arlésienne, que le futur CADHP ne tourne au « Titanic ».

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19 5 2005 : Le Progrès > par Jacques Boucaud
http://www.leprogres.fr/Jeudi/infosdujour/rhone/495973.html

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Lyon ouvre sa Bibliothèque à la mémoire homosexuelle
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Le premier Centre français de Ressources Documentaires gays et lesbiennes, créé à Lyon.
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Des associations parisiennes le voulaient. Leur projet [ de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuel de Paris (CADHP) ? ] a avorté.

C'est à Lyon que sera créé le seul Centre français de Ressources Documentaires gays et lesbiennes ouvert au public.
- Amsterdam, Barcelone, Berlin, Gand, Moscou et Rome, étant les autres villes européennes où fut engagée la même démarche, peut-être de manière plus militante et moins politique qu'à Lyon.
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La création d'un Centre de Ressources Documentaires dans la capitale des Gaules était dévoilée mardi par Gérard Collomb, à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre l'homophobie.
- Le Maire de Lyon qui milite pour que « les gens vivent comme ils l'entendent », accueille cette création comme un outil supplémentaire de lutte « contre toutes les discriminations ».

Installé au sein de la Bibliothèque Municipale [BM Part Dieu] de Lyon, ce Centre de Ressources va recenser toutes sortes de supports
- (journaux, livres, films, photos, manuscrits, flyers, affiches du monde entier) ayant un rapport direct avec la mémoire homosexuelle, la plupart issus du « fonds Chomarat ».
- Des dossiers de nature pédagogique pour les écoles.
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Michel Chomarat, éditeur et directeur de Mémoire Gaie, rassemble en effet depuis plus de trente ans une foule de documents,
- qu'il s'agisse d'ensembles sur Gilles de Rais, Jean-Baptiste Lully, Marc Barbezet [l'éditeur à Lyon de Jean Genet et Marguerite Yourcenar],
- de couvertures de magazines comme Gai Pied, ou Têtu,
- et des tracts qui composent une véritable mémoire de la cause homosexuelle.

Autant de richesses qui, a souligné Michel Chomarat, deviendront propriété de la Ville à sa mort.

Pour autant le Centre de Ressources ne sera pas autonome au sein de la Bibliothèque de Lyon.
- « Pas question de créer un ghetto » assure l'adjoint au Maire de Lyon en charge de la Culture, Patrice Beghain. Les documents vont rester dans les départements de la Bibliothèque.

C'est l'outil informatique qui donnera vie à ce fonds, au même titre que le fonds Chinois ou la Bibliothèque des Jésuites, déjà disponibles.
- Il servira aussi à des publications régulières, sous forme de cahiers, à des expositions et à la constitution de dossiers de nature pédagogique pour les écoles.
- « C'est une mise en lumière des choses » précise Michel Chomarat.

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Collomb mouille le maillot
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« Nous voulons que ce Centre soit géré au coeur de l'institution qui effectue un travail sur la mémoire ».
- L'adjoint au Maire [de Lyon] Patrice Beghain justifie ainsi le choix de la Bibliothèque Municipale pour accueillir le Centre de Ressources Documentaires gays et lesbiennes.

Mais ce choix va bien au delà du simple problème de son emplacement :
- Il s'agit d'un réel engagement politique de la Ville [de Lyon] qui souhaite en faire « un espace public ».

« Seule garantie de sa pérennité » affirme Michel Chomarat.

Pour le chargé de mission « mémoire » au cabinet du Maire [Gérard Collomb],
- « le projet parisien [ de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuel de Paris (CADHP) ? ]
a avorté parce que l'initiative est venue des associations gays et lesbiennes de la capitale [ projet (subventionné de 100 000 euros par la Mairie de Paris) de l'APCADHP soutenue par l'Inter LGBT ? ] ».
- Plus militante et moins politique que le projet lyonnais.
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En outre Gérard Collomb, confronté il y a quelques semaines à la vindicte des patrons des établissements homosexuels des pentes de la Croix-Rousse, qui accusaient d'homophobie la Police municipale, et donc la Ville de Lyon, montre ainsi qu'il reprend la main sur un dossier sensible.
- Il a d'ailleurs dit hier à l'Hôtel de Ville que s'il y a eu « dérapages » (ndlr : des forces de l'ordre à l'encontre de la communauté gay) il fera en sorte que cela cesse.

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17 5 2005 : tetu.com > par Paul Parant
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=1356

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France (Mémoire)

Archives Homosexuelles : Lyon vient d'ouvrir son Centre
Paris est à la traîne
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Pendant qu'à Paris, on attend avec impatience la création du Centre d'Archives Homosexuelles,
- celui de Lyon vient d'ouvrir ses portes.

C'est en définitive à Lyon que le premier Centre de Ressources Documentaires gay et lesbiennes français voit le jour.
- D'initiative institutionnelle, il a été installé officiellement le 16 mai dans les locaux de la Bibliothèque Municipale [ BM Part-Dieu ] de Lyon
-
et profitera ainsi d'une visibilité publique et de l'énorme logistique existante.

C'est le Fond Chomarat, qui rassemble déjà plus de 10.000 documents, affiches, flyers, vidéos, magazines, articles de presse, qui constitue pour l'instant l'essentiel de la documentation du Centre d'Archivage,
- ainsi que les actes des Assises de la Mémoire [ Gay et Lesbienne ] qui se tiennent chaque année à Lyon depuis 2002.

Parmi les inédits, la Bibliothèque [ BM Part-Dieu ] de Lyon annonce
- une couverture du magazine Gai Pied de mai 81, présentant une des premières grandes manifestations d'homosexuels en France,
- le seul flyer gay de Budapest
- ou l'affiche du premier film chinois traitant de l'homosexualité en sélection officielle à Cannes.

Reste à tout répertorier, inventorier et bien sûr à compléter cette documentation.
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Pendant ce temps à Paris, et plus de deux ans après le versement de la subvention par la Mairie de Paris,
- la première étape, dite de « préfiguration », de la création du Centre d'Archives [ et de Documentation ] Homosexuelles (CADHP) s'achève enfin.

Son président, Stéphane Martinet, a annoncé comme « imminent » (comprendre avant la fin du mois de mai) le rendu de son rapport
- à la Mairie de Paris,
- à la Région Ile-de-France
- et au Ministère de la Culture.
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Votée fin 2002 [ le 24 9 2002 ], versée au mois de janvier suivant, la subvention de 100.000 euros accordée par la Mairie de Paris a été totalement consommée.
- « Chaque centime a été dépensé de façon juste », affirme le trésorier [ de l'Association de Préfiguration ] du CADHP, Charles Myara, qui rappelle que les comptes ont été certifiés.

- Un local dans le Marais (que l'[AP] CADHP a rendu en décembre dernier, ne pouvant plus payer le loyer)
- et deux employés successifs pour mener les Groupes de réflexion

auront suffi à consommer le crédit.

- Alors que certains, tels le groupe des Verts à la Mairie de Paris, s'impatientent,
- et que d'autres dénoncent les conflits de personnes entre l'inter-LGBT et le CGL,

Stéphane Martinet assure que cette période (30 mois) a été nécessaire pour définir un projet à long terme.

« Dès le départ, cette subvention [ des 100 000 euros versés par la Mairie de Paris ] devait uniquement servir aux premières analyses et à la définition des objectifs », assure-t-il.
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Centre de Ressources Documentaires gay et lesbiennes
Bibliothèque Municipale [ BM Part-Dieu ] de Lyon
30 bd Vivier Merle, 69003 Lyon
04 78 62 18 00 http://www.bm-lyon.fr/

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5 5 2005 : Le Figaro (page 6) > par Pascale Sauvage
http://www.lefigaro.fr/politique/20050505.FIG0053.html
http://www.lefigaro.fr/politique/20050505.FIG0054.html

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ENQUÊTE :
Élu il y a quatre ans, le Maire de la capitale a-t-il changé la ville ?

Voyage dans le Paris de Bertrand Delanoë
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Depuis quatre ans qu'il est installé à la Mairie de Paris, Bertrand Delanoë a eu le temps.
- Le temps d'ancrer son pouvoir.
- Le temps de mettre en oeuvre les premières mesures de son programme électoral : couloirs de bus, restrictions budgétaires sur le train de vie de l'Hôtel de Ville ...
- Le temps de préparer la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2012.

Mais il avait promis beaucoup plus aux Parisiens, invités à « changer d'ère » avec lui.

A mi-chemin de la mandature, une fois retombées l'euphorie de la victoire et l'énergie réformatrice de son équipe, la capitale tient-elle l'ambitieuse promesse du premier Maire socialiste de son histoire depuis la Commune ?
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Tout au plus a-t-on « changé d'air », affirme l'opposition municipale, qui commence à peine à se remettre de son KO politique des 11 et 18 mars 2001.
- La droite parisienne croit avoir trouvé un angle d'attaque fédérateur en accusant un Maire « bobo » de n'en avoir que pour les « bobos », les bourgeois bohèmes, au détriment des véritables acteurs du rayonnement économique et culturel de la capitale française.
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Le Figaro a enquêté au coeur du Paris de Delanoë
pour savoir si la ville a changé.
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1. Un Maire moins vibrionnant que solitaire
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Célibataire, homosexuel, noctambule, à la fois droit-de-l'hommiste et individualiste, puisque très attaché à sa liberté personnelle, Bertrand Delanoë cumule les critères du bourgeois bohème parisien
- contre lequel l'UMP sonne la charge dans le Livre noir qu'elle a publié début 2005.

Le bobo n'y « est qu'un soixante - huitard ou un héritier de cette mouvance ayant gravi avec succès les échelons d'une société de consommation que ses pères disaient naguère mépriser.
- En d'autres termes, le bobo d'aujourd'hui n'est jamais, même s'il s'en défend, qu'un rejeton de la vieille gauche caviar « libérale-libertaire » apparue sous les années Mitterrand (...).
- Le Maire de Paris et ses acolytes travaillent dur pour satisfaire les attentes exorbitantes de cet électorat aussi exigeant que stratégique ».

Destinée à galvaniser les militants de l'UMP, l'accusation se heurte cependant à la personnalité complexe du Maire de Paris et à un mode de gouvernement très structuré.
- Un mode aux antipodes du dilettantisme prêté par ses adversaires et ses rivaux à Bertrand Delanoë lorsqu'il n'était que le président du squelettique groupe socialiste du Conseil de Paris.
- Face à un Jacques Chirac programmé pour l'Élysée.

[...]

Pourtant, l'opposant vibrionnant n'a mis que quelques semaines à occuper l'espace politique et médiatique dévolu à ce personnage si particulier sur l'échiquier politique français qu'est le Maire de Paris.

Ainsi la comparaison entre Chirac et Delanoë s'est-elle imposée, y compris dans l'esprit des plus fidèles chiraquiens de Paris, qui se plaignent aujourd'hui de l'appropriation, par le Maire socialiste, de la puissance de feu administrative, politique et médiatique que représente la Mairie.

Delanoë, pourfendeur du système Chirac, a-t-il instauré son propre « système » à Paris, comme l'affirme le Livre noir de l'opposition municipale ?
- Jean-François Legaret n'est pas loin de le croire lorsqu'il réclame qu'une commission d'élus suive les dépenses engagées pour le train de vie de l'équipe municipale
- puisque l'une des premières mesures imposées par Delanoë fut la suppression de la questure de l'Hôtel de Ville, qui gérait ce budget du temps de Chirac puis de Tiberi.

[...]

Hormis la suppression de la questure, Bertrand Delanoë s'est bien gardé de renoncer aux moyens et attributs qui font du Maire de Paris l'un des personnages les plus puissants de la République.
- Son opposition lui tient grief d'occuper un des bureaux les plus vastes de la capitale... C'était celui de ses prédécesseurs.
- Et, s'il continue d'habiter son propre appartement de la rue de Sèvres, il traite comme il convient ses invités de marque dans les salons classés, interdits à ce titre à tout autre usage que celui de pièces de réception.

[...]

« Ils ont été bien meilleurs que nous sur le verrouillage de l'administration», constate l'un de ses anciens adjoints [de Jean Tibéri].

Le « verrou », d'autres disent « l'entonnoir » du système de gouvernement de Delanoë, c'est le cabinet du Maire et son directeur, Bernard Gaudillère.
- « Il n'y a que lui qui ait un accès direct au Maire ; c'est à lui que doivent s'adresser les adjoints, les chargés de mission, les maires d'arrondissement », affirme un de ces derniers, socialiste.

Exception faite peut-être de Daniel Vaillant, le Maire du XVIIIe, vieux compagnon de route de Lionel Jospin aux côtés de Bertrand Delanoë et de Claude Estier.
- Cette proximité lui permet de saisir directement le Maire quand une décision se fait attendre. « Bertrand est vexé quand on lui dit que ses collaborateurs n'osent pas lui transmettre certains dossiers, mais ça arrive », sourit l'ancien Ministre de l'Intérieur.
- Ce que confirme Roger Madec, Maire du XIXe, persuadé, pour sa part, que certaines colères de Bertrand Delanoë sont « du cinéma délibéré ».

Bertrand Delanoë veut tout voir, tout savoir.
- « Il n'aime pas l'improvisation », résume Christophe Caresche, qui fut longtemps son collaborateur à l'Assemblée nationale.
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Toute l'organisation du travail municipal découle de ce trait de caractère.

A commencer par la stabilité du dispositif formé par Bernard Gaudillère et du secrétaire général de l'Hôtel de Ville, Pierre Guinot-Deléry.
- Les deux hommes, en place depuis le printemps 2001, se connaissaient bien avant de se retrouver à la Mairie, où chacun a trouvé l'opportunité de relancer sa carrière.
- Le premier avait épuisé les charmes du ministère des Finances ; le second ceux des préfectures de province.
- Ni l'un ni l'autre ne revendiquent l'accès aux médias. Ce n'était pas le cas de leurs prédécesseurs, sous Tiberi.
- Bref, avec eux, Delanoë a pu éviter le piège de la course-poursuite entre le cabinet et l'administration, en dépit de quelques accrochages inévitables.
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L'opposition affirme volontiers que « Delanoë est un homme seul ».
- Obligé de s'en remettre à ses adjoints et aux conseillers techniques du cabinet, il est effectivement très méfiant et « jamais dans la délégation totale, car tout le monde est doublé », constate un adjoint.
- Christophe Caresche est même marqué par une confidence livrée par le Maire de Paris à propos d'un des ses amis politiques : « Il fait trop confiance à ses collaborateurs, il est mort. »
- Le seul à échapper à cette défiance naturelle est son porte-parole, Laurent Fary.

Outre Christophe Caresche, les élus les plus sollicités sont
- Jean-Pierre Caffet, adjoint chargé de l'urbanisme, élu dans le XVIIIe,
- Christian Sautter, ancien ministre, ancien préfet de la Région Ile-de-France chargé des Finances.

La première adjointe, Anne Hidalgo, qui avait assuré l'intérim le temps que Delanoë se remette de l'agression dont il avait été victime fin 2002, suscite une certaine méfiance en raison de sa proximité politique avec François Hollande.
- Elle n'appartient pas vraiment au premier cercle, dont un des piliers est le patron de la fédération PS de Paris et président du groupe socialiste du Conseil de Paris, Patrick Bloche.

Plusieurs des Maires d'arrondissement de gauche lui avaient préféré Jack Lang en l'an 2000.
- Cette plaie-là n'est pas complètement cicatrisée, malgré une pacification indispensable.
- « Il a besoin des Maires pour être réélu, car la campagne se joue aussi arrondissement pas arrondissement », rappelle le Maire du Xe, Tony Dreyfus, qui fut le premier à appeler la candidature de Delanoë.
- La relation la plus difficile reste celle qu'il entretient avec le fabiusien Michel Charzat, dans XXe, qui avait sérieusement envisagé d'être candidat à la Mairie de Paris. Le modus vivendi s'établit sur des rapports personnels réduits au strict minimum.
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« Il fait des efforts énormes pour se donner un vernis collectif, concède le Maire du XIXe, Roger Madec, mais le premier élu qui l'enquiquinerait serait mort. »

Quatre ans après son élection, personne n'est donc en état de contester au Maire de Paris une once de pouvoir.
- Le bobo inorganisé et dépensier que l'opposition s'attendait à affronter s'est révélé un homme de pouvoir, au fond assez classique, élevé, il ne faut pas l'oublier, à l'école de François Mitterrand.

Pas vraiment bobo dans la forme, Delanoë le serait-il dans le fond, en répondant aux revendications de cet électorat inclassable, au portefeuille bien garni mais au mode de vie hédoniste et individualiste ?
- Au risque de verser dans le clientélisme et la satisfaction des besoins catégoriels, forme de gouvernance qu'il ne cessait de dénoncer lorsqu'il était dans l'opposition.
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Aux yeux des jeunes animateurs du Perroquet Libéré, mensuel satirique consacré à l'Hôtel de Ville et diffusé par courrier électronique, la dérive vers une gestion « communautariste » des aspirations des Parisiens est vérifiée.
- Depuis deux ans, ces anciens chevènementistes traquent les gaffes de l'exécutif.

Comme cette subvention accordée à une association homosexuelle féminine organisatrice de manifestations interdites aux hommes.
- « C'est une bourde », reconnaît Delanoë.
- Qui admet n'avoir pas contrôlé le détail des activités de chacune des associations oeuvrant dans ce domaine.

Tout en récusant une dérive clientéliste en direction des quartiers du Marais et de la Bastille :
- « Je ne suis pas communautariste, mais je subventionne les associations homo qui, en tant que telles, étaient exclues du champ municipal avant mon arrivée. »
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Tout comme il réfute, bien qu'il ajoute « comprendre les interrogations », la même accusation que lui valent ses gestes symboliques en direction des juifs et des musulmans.
- « Il n'y a qu'une communauté, la communauté des Parisiens, mais je m'efforce au respect, pour la première fois dans cette ville, de toutes les composantes de cette communauté. »

Le concept de l'identité plutôt que celui de communauté, à la différence, répète-t-il, de la société défendue par Nicolas Sarkozy.
- « Les Parisiens sont comme ils veulent. Bobos ou pas, je roule pour eux et je crois à la diversité sociologique de cette ville », conclut-il.
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Diversité incarnée au sein même de l'équipe municipale, où se côtoient des élus d'horizons aussi divers que Daniel Vaillant, fils d'un mécanicien automobile de la Nièvre, et Christophe Girard, directeur de la stratégie du groupe LVMH.
- Le premier, Maire d'un XVIIIe arrondissement encore très contrasté socialement, estime qu'il y a eu « trop de désintérêt pour les quartiers dégradés et, dans le même temps trop de projets décalés ».
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Le second, inventeur des « Nuits blanches », emblématiques de la culture bobo, voudrait en faire encore plus à destination de ces Parisiens montrés du doigt par une partie de la droite.

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28 4 2005 : illico n° 124 (page 18) > par Jean-François Laforgerie
http://www.e-llico.com/content.php?section=actu&id=4101#

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Le Centre d'Archives Gay toujours en rade

CADHP : Les Archives au placard ?
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Le Centre d’Archives Gay de Paris verra-t-il le jour ?
- Trois ans après le vote d’une subvention de 100 000 euros, l’absence d’information sur l’avancement de ce projet emblématique inquiète à la fois les élus et les homosexuels …

Toujours rien ou si peu : l’important retard pris par le projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuel de Paris (CADHP) agace et inquiète désormais ouvertement.
- Ce délai peu justifié,
- la communication défaillante,
- les évidents problèmes de structures (locaux fermés, salariés licenciés...) peuvent faire douter de l’avenir du projet.

Il en va ainsi des Verts qui ont décidé de demander officiellement des nouvelles du projet lors du prochain Conseil de Paris - mi avril.
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Cette pression politique semble avoir été utile puisque Odette Christienne, Adjointe au Maire en charge de la Mémoire, a enfin reçu, début avril, après l’annonce de l’initiative des Verts, de nouvelles informations sur ce dossier délicat.

- " Nous avons obtenu un rapport d’activités ainsi qu’un bilan financier de l’utilisation de leur subvention de 100 000 euros,
explique Patrice Porcheron, directeur de cabinet d’Odette Christienne.
- Les responsables du projet nous ont indiqué que le rapport [ le résultat de la phase de préfiguration ] était, pour le moment, soumis à l’avis d’experts, d’archivistes, de bibliothécaires pour validation.
- Une fois entériné par le Conseil d’Administration de l’Association de Préfiguration [ du CADHP ], nous recevrons le projet définitif.

Nous savons déjà
- qu’il comportera un plan de développement à cinq ans
- et que l’activité de Bibliothèque pour le grand public initialement prévue serait abandonnée.

- En fait, le projet s’orienterait davantage vers un public de chercheurs. "
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- " Il est exact que nous soumettons notre projet à l’avis de professionnels,
explique l’Association de Préfiguration du CADHP.
- Une fois, cette phase achevée, nous remettrons, avant la fin avril, notre rapport définitif à la Mairie de Paris.

Il est légitime qu’on demande des nouvelles du projet.
- Ce que nous pouvons dire, c’est que nous avons transmis nos bilans moraux et financiers — vérifiés par un Commissaire aux comptesà la Mairie de Paris.
- Nous envisageons d’ailleurs de faire une nouvelle demande de subvention pour 2005 ".
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Depuis 2002 et le versement d’une subvention de 100 000 euros, l’Association [ APCADHP ] n’a en effet sollicité aucune autre subvention, mais la Mairie [ de Paris ] annonce déjà la couleur.

- " Nous n’avons pas eu de demandes en 2004 ni cette année,
explique Patrice Porcheron.
- De toutes façons, notre enveloppe budgétaire pour 2005 ne nous permet pas de subventionner de nouveau cette structure.
- Par ailleurs, il est inenvisageable que le projet dépende des seules subventions municipales, ce serait une gestion de fait d’une structure dont je rappelle qu’elle n’est pas un projet municipal. "
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Cette situation inquiète-t-elle l’équipe du futur CADHP ?
- Pas vraiment même si on concède avoir quelques difficultés à mobiliser des partenaires financiers.

- " Nous avons présenté notre projet au Ministère de la Culture qui semble intéressé mais c’est toujours le cas lorsqu’on ne parle pas encore d’argent.
- C’est, en revanche, plus difficile avec des financeurs privés qui, eux, comprennent mal l’intérêt d’un tel Centre. "

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22 4 2005 : gayvox.com > édito de Lionel Duroi
http://www.gayvox.com/gay/index.php?gays=4&lesbienne=42&rencontre=37&idmenu=1520

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Ivresse
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Nous sommes heureux de l’attention qu’on nous porte quand ici ou là on rappelle l’indépendance du ton de Gayvox. Nous n’en faisons pas une gloire. Juste un plaisir. Chèrement payé au besoin. C’est ainsi.

Au diable les frissons, pourvu qu’on ait l’ivresse de cette liberté si rare aujourd’hui. Pourquoi donc ?
- C’est l’époque il me semble. Le plus navrant, c’est la bêtise. Parfois elle se niche dans l’expression d’une émotion qui rejette l’acte de penser et de réfléchir.
- Je m’en vais vous compter quelques exemples.

Ça devient notre credo. On espère cependant ne pas vous lasser de nos histoires.
- Surtout quand on ne peut toujours nommer les dérangés dérangeants.
- Installez-vous. C’est parti pour un Best Off !
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Nous avons suivi l’affaire du CADHP avec attention. Nous continuerons. Vous savez, le Centre d’Archives et de Documentation Homo de Paris. Comment vous ne savez pas ?

C’est l’histoire d’une subvention d’un projet monté vite fait par deux ou trois péquins.
- Nous en avions parlé pour expliquer en quoi ce projet mal ficelé n’avait aucune chance de réussir.
- Nous avions fait le pari d’un gâchis avant qu’il n’advienne.

Du cabinet du Maire, nous avions des personnes au téléphone qui refusaient d’entendre les évidences au prétexte que, quand on est critique, c’est évidemment qu’on est de méchants et stupides trublions.
- Si on avait pu nous faire passer pour vilains gamins irresponsables, on l’aurait fait.
- Heureusement, l’avenir nous a donné raison.

On attend la suite. Et surtout, on attend que ce Centre existe intelligemment ...
- Quand il s’agit d’argent publique, on peut bien dire une messe ?
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Nous avons suivi aussi des projets d’initiative privée parce qu’ils se réclamaient d’intérêts collectifs.
- On nous a alors reproché d’être haineux, partiaux, un brin démago...
- On souri.

[...]

11 4 2005 : e-llico.com > par Jean-François Laforgerie
http://www.e-llico.com/popup.php?section=actu&id=4102

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Pression des Verts
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Impatients, les élus Verts de Paris vont poser, lors du prochain Conseil de Paris, mi avril, une question orale concernant le futur projet de Centre d’Archives [et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP)].

- " Nous n’avons aucune nouvelle de ce projet, aucune information officielle.
- Qu’est-ce qui se passe avec ce dossier ?
- Il est logique que nous le demandions au Maire de Paris,
explique Nicole Azzaro, Conseillère Verts.

- La création de ce Centre est très importante et très symbolique.
- La subvention initiale de 100 000 euros a d’ailleurs été votée à la quasi unanimité en 2002. "

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16 11 2004 : gayvox.com > édito de Lionel Duroi
http://www.gayvox.com/gay/index.php?gays=4&lesbienne=42&rencontre=37&idmenu=1319

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Dominos
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Vous avez suivi le Domino Day à la télé ? Vous suivrez le CADHP Day sur Gayvox.

Les euros publiques du projet tombent les uns après les autres dans l’escarcelle du néant, de l’incompétence, du gâchis, des regrets et des révoltes. Quand on pense que les responsables traînent leur morgue dans les salons dorés et que certains s’apprêtent à publier leurs pensées profondes en s’adossant à quelques intellectuels plutôt morts que vivants… ça me laisse rêveur !
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La Mairie de Paris a subventionné le CADHP à hauteur de 100 000 euros en 2002. Présidée depuis un an par Stéphane Martinet, l’association dispose d'un local à Paris de lignes téléphoniques et d'un éminent salarié : Jean Le Bitoux.

Résultat : pas de bilan officiel, plus d’argent ou presque et une disqualification claironnée sans rougir de honte. La preuve, ils ont embauché un jeune archiviste professionnel, mais ils refusent d'en dévoiler l'identité. Qui vous parle de transparence ?
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Des conclusions seront publiées fin 2004 et de nouvelles subventions réclamées. Fallait oser. "A ce jour, aucun appel à dons n'a été lancé." nous annonce le magasine Ex’ist N°21 de novembre 2004. Si on chipote sur les termes, peut-être.

Mais je peux dire que nous avons été démarchés pendant la mise en place du projet par Jean Le Bitoux pour qu’on lui file nos archives de Gai Pied. Heureusement qu’on a attendu de voir. Sinon, elles seraient où les archives de Gai Pied aujourd’hui ?
- Je préfère les savoir en lieux sûr, conservées par nos soins dans un local adapté, chauffé et gardé 24h/24h. Certes, ça nous coûte la peau des fesses. Mais la mémoire de ses années-là vaut bien quelques sacrifices.
- D’autant que nous attendons qu’un vrai centre d’archives dignes de ce nom soit enfin mis sur pied par des gens compétents et motivés avec la reconnaissance des instances capables d’en assurer la pérennité. C’est loin d’être le cas.

Comme l’écrit Ex’ist "Les conditions de réception et de conservation des documents ne sont toujours pas réunies et le président Martinet se réfugie derrière des phrases laconiques du style : « Je ne ferai pas de folles promesses » ou encore : « nous sommes fiers de partir de rien » … partir avec une subvention de 100 000 euros en poche, ce n'est pas ce que l'on appelle partir de rien. " Bien dit !

Lisez ce morceau de bravoure : « on a besoin de temps et on a besoin de plus d'argent ». On suppose que c’est de l’humour.

Comme le souligne l'Académie Gay et Lesbienne, dans son communiqué du 24 septembre dernier (en reprenant mes propos sur Gayvox, Ex’ist ne le précise pas…) : « le CADHP va devenir la plus grande frustration d'une partie de la communauté LGBT, menée en bateau comme du vulgaire bétail (...) »."
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Bref, ça continue. On attend que les élus parisiens se réveillent. C’est long. Les seules retombées suite au remue ménage dans la presse ? Des pressions subies ça et là. Si, si, croyez-moi, il y en a eu !

A lire aussi, l’article paru dans le magazine suisse 360° :
[ Fiasco parisien http://www.360.ch/presse/2004/11/la_discrete_richesse_des_archives_suisses.php ]
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Aller, faut pas que ça vous empêche de dormir. 100 000 euros par-ci, 100 000 euros par-là… Qu’est-ce que c’est à côté d’une mémoire qui se perd ?

Messieurs et Mesdames les politiques, merci ! Au fait, la clairvoyance, c’est un métier ?
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Lionel DUROI, pour Gayvox.com

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novembre 2004 : mensuel Ex'ist n° 21 (page 13) > par la rédaction

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Infos :

Centre d'Archives Homos :
déjà 100 000 euros gaspillés !

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Initié en 2001, le projet de Centre d'Archives et de Documentation de l'Homosexualité devait voir le jour en 2002.

Grâce à d'importantes subventions de la Mairie de Paris (pas moins de 100 000 euros en 2002), l'Association [de Préfiguration] du CADHP [APCADHP] , présidée depuis un an par Stéphane Martinet avait semble t-il les moyens de ses ambitions.

Forte d'un local dans le Marais, de plusieurs lignes téléphoniques et d'un salarié : Jean Le Bitoux, ancien journaliste de Gai Pied, l'association paraissait plutôt en bonne voie.
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Et pourtant, le projet est à ce jour au point mort ! En l'absence de bilan officiel, il est difficile d'y voir clair. Mais une chose est sûre, rien ou presque n'a été fait, et les 100 000 euros ont... fondu !

Jean Le Bitoux vient d'être licencié indiquant : « qu'il avait demandé à l'être, contraint et forcé, parce qu'il était urgent de modifier la façon de travailler ». Celui-ci a même précisé qu'il n'était pas qualifié pour le poste qu'il occupait !
- Quelle étrange constat pour un salarié d'une part, d'indiquer qu'il a travaillé deux ans alors qu'il n'avait pas les qualifications pour faire ce travail,
- et pour un employeur d'autre part, de payer quelqu'un pendant deux ans alors qu'il n'était pas qualifié pour ce qu'on lui demandait de faire.

Le président Martinet a indiqué qu'il avait récemment embauché un jeune archiviste professionnel, mais qu'il refusait d'en dévoiler l'identité. Il serait peut être bon de lui rappeler cependant que dès lors qu'on vit de subventions et d'argent publique, la moindre des choses, par respect du public, est de faire preuve d'un minimum de transparence.

De son côté, Jean le Bitoux a assigné son ancien employeur devant le Conseil des Prud'hommes.
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Le président Martinet qui promet désormais que des conclusions seront publiées fin 2004, a indiqué que de nouvelles subventions avalent été réclamées : « pour la recherche de locaux, l'appel aux dons et aux lègues, ... ». Il semblerait donc que les 100 000 euros n'aient pas été totalement consommés, néanmoins on suppose que le coût d'un salarié à plein temps pendant deux ans, la location de locaux pour l'association, ... ont déjà dû en consommer une grande partie.

Si en deux ans, l'Association du CADHP n'a pas été capable de trouver le local propice pour héberger le Centre, on peut émettre de très sérieux doute quant à sa capacité à gérer la mise en oeuvre d'un tel projet.

A ce jour, aucun appel à dons n'a été lancé. Les conditions de réception et de conservation des documents ne sont toujours pas réunies et le président Martinet se réfugie derrière des phrases laconiques du style : « je ne ferai pas de folles promesses » ou encore: « nous sommes fiers de partir de rien ».
Rappelons lui cependant que :
- partir avec une subvention de 100 000 euros en poche, ce n'est pas ce que l'on appelle partir de rien.

- Passer deux ans sans rendre de compte à personne, pour constater que rien n'a été fait, si ce n'est dépenser une grande partie des subventions, aurait déjà dû lui coûter sa tête à la présidence de l'association du CADHP.

La seule chose qu'il sache mettre en avant est : « on a besoin de temps et on a besoin de plus d'argent ».
Soit, mais pour aller où ?
- et avec qui ?
- et sur la base que quelles compétences ?
Il semble que les dirigeants de l'association du CADHP ont pris conscience qu' : « il était urgent de modifier la façon de travailler ».
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Mais ainsi que le souligne l'Académie Gay et Lesbienne, dans son communiqué du 24 septembre dernier :
- « le CADHP va devenir la plus grande frustration d'une partie de la communauté LGBT, menée en bateau comme du vulgaire bétail (...) »."

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novembre 2004 : magazine 360° > par Arnaud Gallay
http://www.360.ch/presse/2004/11/la_discrete_richesse_des_archives_suisses.php

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La discrète richesse des Archives Suisses
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L’archivage des documents relatifs aux homosexualités s’impose comme un enjeu primordial pour un mouvement pluriel, parvenu à un tournant de son histoire. Peu connues du public, les démarches volontaristes et patientes de la Schwulenarchiv suisse et de Michel Chomarat à Lyon font figure d’initiatives exemplaires.
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Ces clichés de folles soirées, ces éphémères statuts associatifs, ces carnets de notes manuscrites, ces magazines, ces tracts… tous ces documents témoignent de grandes luttes pour la singularité, pour la reconnaissance et pour l’égalité. De ces tonnes de papier, kilomètres de bande magnétique et de négatifs, rien n’est futile pour les nouveaux historiens qui s’intéressent à l’histoire des communautés sociales. A ce titre, les gais et les lesbiennes, comme les communautés émigrées, ouvrières ou religieuses, sont depuis quelques années le sujet d’une nouvelle manière d’écrire l’histoire et d’éclairer ainsi notre propre époque.
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En Suisse, une Schwulenarchiv ( «archive gaie» http://www.schwulenarchiv.ch/ ) est hébergée au sein des Archives sociales suisses, une fondation publique installée à Zurich. Pour Franco Battel, président de la Schwulenarchiv, ce choix donne à la collection tout son sens
[...]

Encourager la recherche

Disposant d’un budget symbolique, la Schwulenarchiv ne collecte que les documents transmis volontairement par des particuliers et des groupes, d’où son caractère plutôt masculin et alémanique jusqu’à présent. «Il n’a jamais été notre but de concentrer les fonds d’archives de tout le pays, précise Franco Battel. Nous n’avons donc nulle intention de forcer les gens à nous céder leurs documents! En revanche, nous sommes ouverts à toutes les propositions et intervenons lorsque l’on nous signale des difficultés à préserver des documents».

Désormais, le principal défi du comité Schwulenarchiv est la mise sur pied d’une fondation destinée à encourager et soutenir la recherche sur la mémoire gaie et lesbienne, dans le but de «faire vivre» ces archives.
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Dans ce domaine, la Ville de Lyon a acquis une petite longueur d’avance en soutenant la tenue annuelle d’assises des publications et expositions sur la mémoire gaie et lesbienne.

Cette initiative, on la doit principalement à Michel Chomarat, un passionné qui, depuis des années, a accumulé «avec sa bite et son couteau» d’innombrables livres, journaux, films ou tracts. Pour lui, un tel projet de mémoire ne peut être porté que dans le cadre d’une institution publique, «sinon il resterait trop lié à des questions de personnes ou d’associations. Surtout, je suis un républicain convaincu, ajoute-t-il. A ce titre, je pense que c’est à la République et ses institutions de faire le travail.»

Depuis 1992, une convention signée avec la Ville de Lyon lui permet d’intégrer ces documents à la bibliothèque municipale sous la forme d’un fonds portant son nom. La coopération étroite avec les pouvoirs publics ne veut pas dire que le fonds est arrosé de subventions. Il n’y a d’ailleurs pas d’argent public pour acquérir de nouvelles pièces ou cataloguer la collection.
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Fiasco parisien

La modestie des moyens mis en œuvre dans les projets alémanique et lyonnais contraste avec le budget généreux octroyé au Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelle de Paris (CADHP). Or, deux ans après avoir reçu 100 000 euros de la Mairie [de Paris], les locaux du CADHP restent désespérément vides; c’est à se demander si le centre ouvrira jamais ses portes.

Alors que circulent des accusations d'amateurisme et de gestion opaque des subventions municipales, l'écrivain Alain [Jean] Le Bitoux, aux commandes du projet depuis ses débuts, vient d'être licencié.
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En mars 2003, 360° s’était fait l’écho d’âpres disputes entre le CADHP et un collectif lesbien, transgenre et queer réuni pour l’occasion autour de la sociologue Marie-Hélène Bourcier (voir encadré).
- Pour elle, le projet de centre ne visait rien de moins qu’établir un monopole masculin sur l’histoire homosexuelle.
- Elle dénonçait en outre une conception réductrice du travail d’archivage, proposant plutôt de «penser à une archive vive qui illustre les modes de vie. Pourquoi ne pas stocker les godes ?» (Têtu, octobre 2004).

Michel Chomarat ne partage pas cet avis: «Et des cockrings aussi ? Ce n’est pas sérieux, une archive n’est pas un musée.»
- Pour lui, le fiasco du CADHP souligne le caractère improbable d’une institution indépendante consacrée à la mémoire homo.
- En attendant, Michel Chomarat s’inquiète de voir les jeunes gais et lesbiennes adopter une attitude de consommateurs et se désintéresser de l’histoire du mouvement.

Tout à l’inverse, le projet de ce vétéran de la cause homosexuelle s’inscrit dans la conviction que les gais et lesbiennes «sont toujours une minorité en sursis, car l’histoire n’est pas linéaire.»

[...]

novembre 2004 : magazine Têtu n° 94 (page 18) > courrier de Michel Chomarat, chargé de mission «Mémoire» à l'Hôtel de Ville de Lyon
http://www.tetu.com/index.php?set_language=en&cccpage=anciens_numeros_2004
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Timbrez

Le Centre d'Archives Homos Parisien :
vu de Lyon

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Comment ne pas être révolté à la lecture de l'article [Centre d'Archives Homos : l'erreur de casting, de Luc Biecq dans Têtu n° 93, octobre 2004] sur le CADHP, ce Centre d'Archives Homos de Paris qui défraie régulièrement la chronique depuis plusieurs années ?

Vu de Lyon, on croit rêver face à l'incurie récurrente des initiateurs de ce projet et au manque de contrôle manifeste des deniers publics.
- Les gays parisiens seraient-ils au-dessus des lois de la République ?
- Comment en est-on arrivé à ce point d'amateurisme et de copinage quand on connaît la situation en province ?
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En ce qui me concerne,
- j'ai la chance et l'honneur d'avoir constitué un fonds gay et lesbien dans une institution publique, la Bibliothèque municipale de Lyon, sans subvention !
- Toujours avec cette Bibliothèque, j'ai organisé en mars de cette année les troisièmes Assises nationales de la Mémoire gay et lesbienne, consacrées à la Chine.
- J'ai également lancé en juin 2001 un bulletin, Mémoire Gaie, sur l'histoire des gays et des lesbiennes à Lyon, financé par mes propres moyens et distribué gratuitement, dont le n°12 vient de paraître.
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Je connais bien la démarche généreuse et désintéressée de Phan Hoàng [de l'Académie Gay et Lesbienne],
- et ce n'est peut-être pas un hasard si nous étions ensemble à la dernière Gay Pride, à Paris pour récolter le maximum de documents tout au long du parcours
- pendant que d'autres discutaient sur la place des godes dans un Centre d'Archives virtuel.

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Michel Chomarat, chargé de mission «Mémoire» à l'Hôtel de Ville de Lyon

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octobre 2004 : magazine Têtu n° 93 (page 58) > par Luc Biecq
http://www.tetu.com/index.php?set_language=en&cccpage=anciens_numeros_2004

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Infos : France

Centre d'Archives Homos : l'erreur de casting
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ÉVOQUÉ DÈS 2001, LE PROJET DE
CENTRE D'ARCHIVES ET DE DOCUMENTATION DES HOMOSEXUALITÉS,
QUI AURAIT DÛ VOIR LE JOUR IL Y A PLUS DE DEUX ANS,
CONNAÎT DE NOUVEAUX AVATARS,
APRÈS LE LICENCIEMENT DE JEAN LE BITOUX, SON DIRECTEUR

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Le Centre d'Archives et de Documentation des Homosexualités Parisien (CADHP), dont la création a été annoncée par la Mairie de Paris en 2002, continue de faire parler de lui.

Son unique salarié, Jean Le Bitoux, figure de la communauté homosexuelle, vient en effet d'être licencié. Et on ignore encore l'état réel d'avancement du projet.
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Pourtant, l'association du CADHP, présidée depuis un an par Stéphane Martinet, avait été adoubée par la Mairie de Paris, qui lui a accordé en septembre 2002 une subvention de 100 000 €.

Mais, aujourd'hui, Stéphane Martinet ne se risque pas à annoncer une date d'ouverture : "Nous sommes en phase de préfiguration. Nous publierons nos conclusions fin 2004. Je ne ferai aucune folle promesse."
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Face à lui, Phan Hoàng, ex-libraire et président de l'Académie Gaie et Lesbienne [Académie Gay & Lesbienne] depuis 2001, dispose de 30 000 documents, qu'il stocke chez lui.
- "Qu'on me donne un local, suggère-t-il. Je peux ouvrir les portes d'un Centre en moins d'un mois.
- Quinze bénévoles travaillent avec moi, j'ai les étagères et le fonds ; j'ai juste besoin du lieu
" assure-t-il.

Le président Martinet ne l'entend pas de cette oreille. Il se réjouit, au contraire, de partir de rien. "Même si je ne dis pas que rien n'a été fait", ajoute-t-il.
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Son licenciement, Jean Le Bitoux, salarié pendant deux ans, l'a demandé "contraint et forcé, parce qu'il était urgent de modifier la façon de travailler". De son propre aveu, l'ex-journaliste de Gai Pied n'était pas qualifié pour le poste qu'il occupait.

Pourquoi l'avoir compris si tard et, surtout, qu'a-t-il fait pendant deux ans ? Mystère... Interrogé par Têtu, il dit "avoir beaucoup donné". Mais, comme il attaque son ex-employeur au tribunal des prud'hommes suite à ce licenciement, il ne donne pas de détails sur son bilan.

Un jeune archiviste professionnel a été engagé récemment, mais Stéphane Martinet ne souhaite pas dévoiler son identité. "Il n'a pas de fonctions de direction, mais je vous assure qu'il a toutes les compétences requises", précise-t-il tout de même.
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L'association dispose d'un local dans le Marais et de trois lignes téléphoniques. Stéphane Martinet rêve d'archives de haute tenue, comme celles de San Francisco ou de Los Angeles.

Mais "aucun lieu en Europe ne [lui] paraît extraordinaire". Visiblement renseigné, il évoque la mauvaise conception des thésaurus dont se servent les chercheurs LGBT.

Il insiste aussi sur les conditions de conservation des documents. Aucun appel à dons n'a encore été lancé, les conditions optimales de réception et de conservation des documents n'étant pas réunies : "Il faut penser à cela dès la recherche d'un local adapté, et nous n'avons entamé aucune démarche en ce sens."
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Pour Phan Hoàng, c'est le monde à l'envers :
- "Comment faire un Centre d'Archives sans archives ?"

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ArchiQ, qui regroupe les associations Archilesb, Vigitrans et Loppataq, a dénoncé la situation dans un rapport intitulé "La fièvre des archives". Par la voix de Marie-Hélène Bourcier, ces militants rappelent la force de la mémoire vivante, qui a fait la légitimité des centres d'archives américains. "La conception administrative de l'archivage qui ne stocke que des documents écrits ne suffit pas. Il faut penser à une archive vive qui illustre les modes de vie. Pourquoi ne pas stocker des godes ?"
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Mais Stéphane Martinet n'entend pas révéler avant plusieurs mois le fruit de ses réflexions. Après avoir préfiguré, il va donc... préfigurer, tout en demandant d'autres subventions, "pour la recherche de locaux, l'appel aux dons et aux legs. Les premiers 100 000 € ne sont pas consommés, mais mon rôle est de prévoir".
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Odette Christienne, adjointe au Maire de Paris chargée de la mémoire, du monde combattant et des archives, sollicitée à plusieurs reprises, n'a pas souhaité répondre aux questions de Têtu.
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Alors, quand Stéphane Martinet affirme que ses connexions dans le milieu culturel et politique servent le projet, on ne demande qu'à le croire... A la tête d'un prestigieux conseil d'administration, où l'on retrouve entre autres personnalités l'historienne Florence Tamagne et l'auteur Geneviève Pastre, le pro du réseau va aussi devoir prendre en compte la militance quotidienne.
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Car Phan Hoàng, sans titre ni prestige, entend bien transformer son incomparable collection en œuvre utile.

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24 9 2004 : gayvox.com > édito de Lionel Duroi
http://www.gayvox.com/gay/index.php?gays=4&lesbienne=42&rencontre=37

26 9 2004 : atitud-inn.com > CADHP Le feuilleton
http://www.atitud-inn.com/index.php?pid=2&rid=5&srid=25&ida=496

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Débandade
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Le Centre d’Archives Homo de Paris (CADHP), arlésienne et fille facile à la fois, cornaqué par des papillons de nuit, sombre avec douceur dans la soie.

Luc Biecq dans Têtu N° 93 d’octobre 2004 à la page 58 nous rapporte ce que nous savions déjà en très grande partie, mais c’est toujours bon d’en rajouter une couche tant que le problème persiste. De médecins en spécialistes, on va finir chez le vétérinaire.
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C’est reparti comme en quarante.

- "On a besoin de temps" (ça fait combien d’années que ça dure ?)
- "On a besoin d’argent public" (Ben voyons ! Lisez ce que font d’autres avec beaucoup moins...) : lire (l'avant dernier §) et aussi le 30 janvier 2004, 4ème lire (le 4ème §)
- Je ne vous dirai pas qui travaille en ce moment, mais je vous assure que c’est un pro. (Parole de scout ! Mais plus le temps passe moins on y croit)
- Je ne ferai pas de folles promesses bientôt. (Voilà une tournure qui en dit long. Autant se taire)
- Nous sommes fiers de partir de rien. (Y a pas de quoi. En effet, 100 000€ d’argent public, c’est une paille pour ces gens d’importance)

- Rien en Europe ne lui paraît extraordinaire. (Il n’a pas passé le périph. Et encore moins parcouru les nombreux articles de presse et autres documents qui citent les exemples lire les exemples
- "Mais il ne dit pas que rien n’a été fait ! " (Il sait très bien que d’autres font beaucoup mieux avec beaucoup moins)
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Après l’horreur économique qui se chiffre à 100 000 €, voici l’horreur de casting au tableau de l’incompétence !

Au CADHP on n’est pas viré, tout est organiser pour la performance. La preuve :
"Il est urgent de modifier la façon de travailler". A qui le dites-vous ! Il va falloir rappeler ce que veut dire performance : Résultat chiffré obtenu par...
Le synonyme selon le CADHP ? Un four ! Un bide ! Une débandade !

Alors on va sauver la face en employant du verbeux, du fumeux et dire des énormités à deux balles pour éviter d’évoquer les euros perdus. Euros publiques, rappelons-le.

Ce qui défrise, c’est qu’ils vont (c’est un pari) faire une demande de subvention pour aller plus loin... et faire "plus pire" ?
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Ce qui consterne, c’est que je fais (encore) le pari que Bertrand Delanoë n’est même pas au courant.

Du moins disait-il cette semaine à Lille, à quelqu’un qui lui parlait de cette affaire, qu’il n’était pas tout à fait informé de la situation puisqu’un fameux conseiller se chargeait du dossier.

Est-ce une raison à présent que vous savez Mr Delanoë, pour laisser filer un dossier qui prend l’eau ? On sait, quand on est archiviste, que l’eau, ce n’est pas compatible avec la conservation des documents... et que la responsabilité finale en politique incombe à celui qui se repose sur ses conseillers un peu aveuglément.

Personnellement, mais je ne suis pas le seul, ça me navrerait que le fin politique que vous êtes se laisse porter par une vague qui deviendra un raz de marée. D’autant que si un tel dossier vous échappe, on pourrait supputer que ce n’est pas le seul. Pas bon ça pour un bilan.

En espérant que vous ne serez pas victime d’une addition qui se chiffre en centaines de milliers d’Euros par-ci par-là, qui peuvent devenir des millions perdus au fil des mois et des subventions issus en partie des impôts des parisiennes et des parisiens.
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Pourquoi ce dossier pèse lourd dans les consciences ?

Parce que les minorités LGBT appellent de leurs vœux un centre d’archives qui leur ressemble vraiment. Pas un prétexte pour dire : J’ai fait quelque chose pour vous, maintenant, votez pour moi !

Non, l’argent dépensé à ce jour n’a servi à rien. Les gens qui l’ont dépensé n’ont pas de bilan qui tient à soumettre à l’avis de la moindre entité qui devrait être concernée. Pire, ils s’adressent depuis le début à leurs interlocuteurs avec prétention, hauteur et dédain. lire...

Pour les responsables de ce machin, seules quelques noms plus ou moins ronflants servent de caution.
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Les autres ? Vous voulez la parole ? Taisez-vous ! Voilà ce qu’ils entendent.

Le CADHP va devenir la plus énorme frustration d’une partie de la communauté LGBT, menée en bateau comme du vulgaire bétail sur l’arche de Noë.

Après avoir pris l’eau, on attend que ça coule ?

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10 9 2004 : gayvox.com > édito de Lionel Duroi
http://www.gayvox.com/gay/index.php?gays=4&lesbienne=42&rencontre=37

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+ ou moins
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Quand on rentre de vacances, c’est toujours très difficile de s’y remettre. [...]
Enfin, si vous désirez avoir des nouvelles du CADHP, demandez aux autres. Nous, on ne sait rien. [...]

Pas top non plus... Le CADHP, Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelle de la ville de Paris, qui a déjà coûté 100 000 € de subventions pour... Oui, au fait, pourquoi ? est (désormais ?) une coquille vide ?

Que des points d’interrogation. Désolé.

On sait à peine que le seul salarié a quitté le navire d’après de vagues infos qui circulent. Voir l’article.
En effet, aucun communiqué n’a été diffusé officiellement cet été pour informer les parisiennes et les parisiens de l’évolution du projet ces dernières semaines. Du moins, nous n’avons rien reçu.
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Et pendant ce temps, d’autres font leur office sans aide ni subvention. Juste beaucoup de motivation.

Ils auraient dû commencer par-là au CADHP.

Ou bien, les "subventionneurs" miser sur des structures existantes et toutes prêtes à faire vraiment un centre d’archives, avec de vraies archives.
Pas du virtuel dont les parisiennes et les parisiens n’ont toujours pas pu profiter du résultat. Normal, c’était virtuel.

Et la prochaine subvention, elle sera allouée pour quoi faire ? Comment ? Avec qui ?

Le feuilleton continu.

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24 8 2004 : communiqué de presse commun n° 10 > collectif ArchiQ, groupe Archilesb!, association Académie Gay & Lesbienne, Groupe Activiste Trans (GAT)

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ArchiQ http://www.archiq.fr.vu
Archilesb !
Académie Gay & Lesbienne
http://www.archiveshomo.info
GAT
(Groupe Activiste Trans)
http://transencolere.free.fr

Paris, le 24 août 2004

Projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris
(AP CADHP)
: où en est-on ?
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A la veille de la rentrée, et qui sait, de la saison des subventions, on apprend le départ de Mr Jean Le Bitoux, unique salarié et intiateur depuis 2001 du projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (AP CADHP).

Un homme s’en va, les mêmes interrogations demeurent…

Les problèmes soulevés en 2002 par différentes associations et les pétitions internationales d’Archilesb ! et Vigitrans ont-ils été résolus ?
- Quelle est la politique archivistique du centre ?
- Est-elle toujours aussi homocentrée ?
- La diversité des cultures sexuelles et de genre est-elle enfin respectée ?
- Les thématiques exclues du projet en 2002 (sida, pornographie…) sont-elles enfin prises en compte ?
- La parité culturelle des équipes est-elle réalisée ?

Quel usage a été fait de la subvention de 100.000 euros, votée par le Conseil de Paris en septembre 2002 ?
- Qu’a fait l'Association de Préfiguration du projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (AP CADHP) depuis, qui puisse justifier d’une nouvelle demande de subvention en 2004 auprès de la Mairie de Paris, du Conseil régional d’Île-de-France et du Ministère de la Culture ?
- 3 ans d’existence sans résultats concrets ?

Comment savoir ? Le manque de transparence et de communication de l'AP CADHP persiste.
- Le site internet est fermé depuis février 2004.
- Les portes du local au 37 de la rue Notre Dame de Nazareth, attribué par la Ville de Paris en 2003, restent désespérement closes.

Toujours pas de concertation avec les acteurs concernés.
- Aucun débat public malgré les demandes répétées d’Archilesb ! et de VigiTrans.
- Aucune mise à disposition d’informations qui permettent de juger de l’état d’avancement du projet qui est entré dans une énième phase de
préfiguration.
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Pendant ce temps, l’Académie Gay & Lesbienne, sans subvention ni local fourni par les pouvoirs publics, a collecté 8.560 documents qui sont venus rejoindre son fonds de 15.000 références.

ArchiQ (le groupe de réflexion d’Archilesb ! et de VigiTrans) s’est réuni régulièrement et a réuni ses propositions dans deux rapports sur les archives LGBTQ (la Fièvre des Archives et Maux d’archives) .
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Nous renouvelons auprès de l'Association de Préfiguration du projet CADHP notre demande d’ouverture d’un débat public au plus vite et réaffirmons notre souhait de contribuer, par nos compétences, expériences, et expertise, à un projet de Centre d’Archives ouvert, populaire, véritable carrefour des mémoires et des cultures au pluriel.

Marie-Hélène Bourcier : 06 19 75 60 25
Académie Gay & Lesbienne : http://www.archiveshomo.info
ArchiQ : http://www.archiq.fr.vu
GAT (Groupe Activiste Trans)
http://transencolere.free.fr

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février 2004 : magazine IB news n° 30 (page 14) > par Patrick Rogel, rédacteur en chef

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Paris : le CADH retardé
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Face aux polémiques, étalées notamment dans ces pages, le Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADH) se veut désormais un « carrefour de toutes les archives », « un centre de toutes les histoires », ces dernières étant « celle des lesbiennes, des gays, des bis et des trans ».

On ne sait si cette tardive prise en compte de la diversité communautaire apaisera les groupes Archilesb!, Vigitrans et Lopattaq qui appelaient à une « remise à plat » du projet.
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A l'heure actuelle, l'équipe, qui ne compte qu'un seul salarié [Jean le Bitoux, ndIr] « travaille à la rédaction d'un projet définitif ». Cela fait pourtant un an que - de l'avis des initiateurs du CADH - la «phase de préfiguration» aurait dû être terminée.

L'ouverture, promise par Jean Le Bitoux dans IBnews pour 2004, a glissé jusqu'à 2005.
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Une nouvelle subvention sera demandée à la Mairie de Paris."

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depuis le 7 2 2004 : fermeture des sites de l'Association de Préfiguration du projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (AP CADHP) >
http://www.cadhp.fr/
http://www.lgbtdoc.org/

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[ après la disparition en 2003 de la liste d'information de son news groupe Archives gay :
http://fr.groups.yahoo.com/group/archives-gay ]

depuis le 7 février 2004 : toutes les deux adresses du site internet de l'Association de Préfiguration du projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (AP CADHP) ne sont plus accessibles !
L'AP CADHP a fermé ses sites web (depuis février 2004) et n'a payé aucune prolongation de ses noms de domaine qui sont donc actuellement tous en déchéances :

- http://www.cadhp.fr/
- http://www.lgbtdoc.org/

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5 1 2004 : illico > par Jean-François Laforgerie
http://www.e-llico.com/content.php?section=actu&id=2358

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Centre d’Archives :
ouverture en 2005
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Aggiornamento pour le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris. Le CADHP est désormais un "carrefour de toutes les archives" et "un centre de toutes les histoires".

L’ouverture au public est prévu pour 2005.

C’est à un véritable aggiornamento qu’a procédé l’équipe du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP) ces derniers mois.
Le CADHP est donc désormais un "Carrefour de toutes les archives" et "un Centre de toutes les histoires".

Histoire d’enterrer la polémique, la nouvelle équipe précise dans un document de travail que "Cette histoire est celle des lesbiennes, des gays, des bis et des trans. C’est une histoire globale d’émancipation sociale et psychologique face à la condamnation morale et normalisatrice, le pouvoir des lois et l’obsession des médecins. Nos histoires d’émancipation sont parfois croisées, souvent parallèles".
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Pour le moment, le projet en est toujours à la phase de préfiguration. "L’équipe qui ne compte qu’un salarié [Jean le Bitoux, directeur et principal initiateur du projet ] travaille à la rédaction d’un projet définitif qui devrait être présenté en septembre 2004, explique Stéphane Martinet, président de l’Association de Préfiguration du CADHP.

Nous chercherons un local nous permettant d’accueillir le public fin 2004 pour une ouverture en 2005".

Côté finances, l’association vit encore sur la subvention de 100 000 euros votée par la Mairie de Paris en 2002. "Nous n’avons pas fait de nouvelle demande de subvention en 2003, précise Stéphane Martinet. Mais nous le ferons en 2004.

Pour le moment, nous imaginons le centre idéal et après il s’agira d’être pragmatiques en fonction de nos moyens.

Dès février 2004, un site internet renouvelé permettra d’être informé de l’avancement de notre projet".

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5 12 2003 : Le Point n° 1629 > dossier de 13 pages :
- page 34 : La vérité sur Delanoë > par Carl Meeus
- page 42 : Les « one-man-show » du Maire > par Carl Meeus
- page 44 : Culture : l'opium des bobos > par François Dufay
http://www.lepoint.fr/france/document.html?did=139143
- page 45 : Favoritisme municipal > par Charles Jaigu
- page 46 : Les sujets qui fâchent > par Carl Meeus, Sophie Conrard, Mélanie Taravant, Matthieu Noli, Etienne Gernelle
http://www.tassedethe.com/cadres/souscadre/journpages/page8.htm

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Favoritisme municipal
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Bien sûr, les appartements pour les copains, les postes réservés aux Corses et aux Corréziens, c'est fini.

La zone grise du vieux système clientéliste parisien, Bertrand Delanoë peut se targuer d'y avoir mis bonne fin.

Il n'en reste pas moins que « le Maire de tous les Parisiens » a aussi ses amis.

Préfacier d'un album sur « Le Paris arabe », le natif de Tunis a organisé l'autre jour une fête sous les ors de l'Hôtel de Ville pour la fin du ramadan. On imagine déjà les hauts cris s'il y avait célébré le Carême ou Yom Kippour !
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Mais ce sont les subventions aux associations qui révèlent ses préférences.

Ballottée entre exaspération et résignation, l'opposition municipale dénonce une dérive globale :
- « En commission des finances, nous avons à chaque séance une quinzaine de subventions sans justifications : il s'agit toujours de nobles causes, comme l'exclusion ou la lutte contre le sida. C'est bien, mais quand vous avez cinquante associations qui font un travail analogue, on peut se poser des questions »,
proteste Jean-François Legaret, maire UMP du 1er arrondissement, qui ajoute :
- « La gauche plurielle avait réclamé des critères de transparence. Pourquoi ne pas mettre sur pied une commission indépendante pour l'at- tribution des subventions ? »
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Implicitement en cause : un certain tropisme, sinon favoritisme, en faveur de la communauté homosexuelle.

Ce que confirme Ronan Rosec, porte-parole de l'association SOS Homophobie, qui reçoit désormais une subvention de 6 000 euros par an :
- « Cela faisait plus de dix ans que nous réclamions une aide financière. Avec Delanoë, nous avons senti - enfin ! - une volonté globale d'agir dans l'intérêt des homosexuels. »

Même analyse du côté du Centre Gay et Lesbien [(CGL) de Paris], association spécialisée en conseil juridique et en accompagnement psychologique, qui a signé une confortable convention trisannuelle de 100 000 euros par an.

Même la chorale gay Mélo'Men a eu droit à sa subvention ...

Mais la création, sur les deniers publics, d'un Centre d'Archives [et de Documentation] Homosexuelles [de Paris] a encore du mal à trouver preneur.
- Dominique Bertinotti, la Maire PS du 4e arrondissement, a fait savoir qu'elle n'était pas intéressée par un projet au parfum trop communautariste.

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été 2003 : Regards n° 91-92 (page 77) > par K.G.
http://www.regards.fr/

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Polémique : Archives pas gays
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Voilà un an, Bertrand Delanoë soutenait le projet d'un Centre d'Archives Homosexuelles dans la capitale.
- Le Iancement de celui-ci était confié, subvention de 100 000 euros à l'appui, à plusieurs de ses proches.
[...]

Au coeur de la vive polémique :
- l'orientation essentiellement gay du projet de Centre d'Archives
[et de Documentation] Homosexuelles de Paris (CADHP) omettant ouvertement les lesbiennes, les transsexuels et bisexuels,
[...]

Distinguer le seul fait gay dans l'histoire relève de l'anecdote malvenue ou bien d'un coup de force étroitement politique et masculin, fût-il homo.
.

Plus encore, le projet d'Archives Historiques est élaboré sans que soient posées au préalable quelques questions fondamentales :
- comment constituer la mémoire des minorités et exclus sans impliquer ceux -ci dans l'élaboration même du projet au risque de reproduire de nouveau un discours discriminateur ?
- Quels moyens se donne-t-on pour produire des archives pour, par -delà les ouvrages savants écrits sur eux, faire directement entendre la voix de tous ceux qui ne produisent pas d'écrits ?
- Comment questionner enfin le lien entre histoire d'un fait de société et militance sur ce thème ?

L'actuel projet CADHP ne s'est posé aucune de ses questions.

[...]

13 6 2003 : l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (AP CADHP) quitte officiellement l'appartement de son principal fondateur et promoteur [et aussi " seul salarié "] pour un local attribué par la Ville de Paris
http://assoc.journal-officiel.gouv.fr/FormulaireJo.asp

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Association : ASSOCIATION DE PREFIGURATION DU CENTRE D'ARCHIVES ET DE DOCUMENTATION HOMOSEXUELLES DE PARIS

No / Identifiant : ... / Activité(s) : Divers

No de parution : 20030029 / No d'annonce : 1313 / Paru le : 19/07/03

Département (Région) : 75 - Paris (ILE-DE-FRANCE) / Sous-préfecture : Déclaration à la préfecture de police

Type d'annonce : Modification (déclaration d'association)

Date de la déclaration : 13 juin 2003.

Déclaration à la préfecture de police : ASSOCIATION DE PREFIGURATION DU CENTRE D’ARCHIVES ET DE DOCUMENTATION HOMOSEXUELLES DE PARIS

Siège social : 33, rue Rider, 75009 Paris

Transféré : nouvelle adresse : 37, rue Notre-Dame-de-Nazareth, 75003 Paris

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5 2 2003 : 20 minutes > par la rédaction
http://www.20minutes.fr/

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Archives Homos, pas machistes
...

Face aux attaques des mouvements Archilesb! et Vigitrans, dénonçant la mise à l’écart des lesbiennes dans le projet de Centre d’Archives Homosexuelles,
la Mairie de Paris organise sa défense.

Odette Christienne, adjointe au Maire chargée de la mémoire et des archives, rappelle que
- « la Direction des services d’Archives de Paris en a validé la qualité scientifique ».

Ce projet a pour but de rassembler écrits, témoignages, presse, revues… du monde homosexuel.
- « Il n’est apparu en aucune façon limité aux seules archives de la mouvance homosexuelle masculine », ajoute encore l’élue.
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A l’Hôtel de Ville, on rappelle que le collectif d’associations lesbiennes, gays, bi et trans, « reconnues donc représentatives (…) soutiennent sans réserve ce projet »

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2 12 2002 : lettre ouverte de l'historienne Marie-Jo Bonnet
http://www.penelopes.org/xarticle.php3?id_article=2565

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Marie-Jo BONNET
Docteur en Histoire
contactmjbonnet[AT]yahoo.fr

Paris, le 2 décembre 2002

à Madame Anne HIDALGO,
Première Adjointe du Maire de Paris
.

Chère Madame,

J'aimerais vous parler du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris [le projet de l'APCADHP ] qui vient d'obtenir de la Mairie de Paris une subvention de 100 000 euros.

C'est au titre
- de spécialiste de l'histoire des relations amoureuses entre les femmes,
- d'historienne de la représentation du couple de femmes dans l'art,
- et de militante féministe et lesbienne (outre le MLF, j'ai participé à la fondation du Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire en mars 1971),
que je m'élève contre ce projet qui ne respecte ni la parité gestionnaire et culturelle, ni l'histoire des homosexuel(le)s.
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Mon premier sujet d'étonnement concerne la façon dont le Conseil de Paris a pu voter un projet où il est explicitement écrit qu'il concerne l'homosexualité masculine "pour des raisons historiques".
- On aimerait savoir lesquelles ?
- Et on aimerait que le Conseil de Paris motive politiquement ces prétendues "raisons historiques".

L'ignorance ne peut pas toujours servir d'excuse.
- L'histoire des lesbiennes existe, elle est vivante, en dépit de l'académisme universitaire qui décourage les chercheuses en leur faisant croire qu'elles ne pourront pas faire de carrière sur des sujets si "marginaux".

Alors pourquoi l'écarter, et pourquoi légitimer cette mise à écart en finançant un projet qui exclut délibérément les femmes ?
- Il n'est qu'à lire la bibliographie pour se rendre compte du parti pris misogyne et anti-féministe des promoteurs du projet. Je ne pensais pas que l'histoire des lesbiennes serait si vite enterrée par le pouvoir gay.

Cela est d'autant plus choquant que les auteurs se réclament d'une mémoire des camps de concentration nazis, se posant comme victimes de la dictature, tandis qu'ils reconduisent la domination masculine dans son aspect politique, économique et symbolique.

.
Pour ma part, je trouve très inquiétant pour la démocratie que personne ne se soit étonné de l'absence des femmes dans un projet qui se réclame de la "neutralité" et de "l'exhaustivité" au nom d'une hypothétique "communauté gay et lesbienne".

Il est clair que les lesbiennes sont instrumentalisées par le pouvoir gay dans le but de se faire passer pour une communauté mixte.
- Mais vous savez bien, et tous les Parisiens le savent, que la communauté homosexuelle est dominée par les hommes, et que ces derniers n'ont aucun désir de mettre en place une politique d'égalité avec les femmes.

Il serait donc plus juste et plus honnête de dire que ce Centre d'Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris (le projet de l'APCADHP) ] concerne uniquement l'homosexualité masculine.
- Beaucoup de citoyens en ont assez de l'hypocrisie et de la langue de bois.
- Et je ne parle pas des citoyennes...
.

De plus, il s'agit de l'argent public auquel les femmes coopèrent autant que les hommes.
- Pourquoi la répartition de l'argent public se fait-elle sur une base aussi discriminatoire ?
- L'argent va aux hommes dominants et aux riches tandis que les femmes continuent de ramer dans des conditions de précarité inadmissibles.

Il n'est pas normal qu'un projet comme celui de Jean Le Bitoux suffise d'être présenté par Christophe Girard pour obtenir immédiatement de l'argent.

Un projet pour lequel les femmes spécialistes n'ont pas été consultées,
- et dont la plupart des membres du Comité de Pilotage se sont retrouvés inscrits sur la liste sans avoir été invités à participer à des discutions préalables sur les objectifs et les choix dits scientifiques.
.

Je vous demande donc ce que vous comptez faire pour mettre un terme à cette discrimination " officielle ".

Une pétition initiée par Marie-Hélène Bourcier et le groupe Archilesb ! auquel je participe, est en train de circuler sur le net.
- Nous avons déjà recueilli plus de 700 signatures.

D'autre part, nous avons rencontré
- Nicole Azzaro, membre du Conseil de Paris, groupe des Verts,
- et Fabienne Leleux, élue verte à la Mairie du 9eme arrondissement,
qui vont saisir Christophe Girard sur la question.

Il y a beaucoup de travail à faire du côté des femmes et des lesbiennes.
- Ce ne sont pas les idées qui manquent.
.

Que pensez-vous d'une réunion entre les différentes participantes de la recherche, des archives et de la mémoire des femmes, pour réfléchir aux moyens à mettre en œuvre dans cette direction ?
- J'accepterais volontiers d'y participer.

En vous remerciant de votre attention, je vous prie de recevoir l'expression de mes sentiments distingués,

Marie-Jo BONNET, Docteur en Histoire

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Copies à : Nicole Azzaro - Fabienne Leleux - Archilesb! - Coordination Lesbienne Nationale [Coordination Lesbienne en France (CLF)]

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novembre 2002 : revue du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP) n° 1 (pages 3 à 12) > par Christopher Miles, président et co-fondateur [avec Jean Le Bitoux et Philippe Bot'] de l'Association de Préfiguration du CADHP (AP CADHP)
http://www.cadhp.fr/
http://www.lgbtdoc.org/

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Projet du Centre d’Archives
[et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP)]

[...]
Fort ainsi d'une véritable légitimité scientifique, culturelle et citoyenne, le futur centre doit réunir un large soutien de chercheurs comme de toute la communauté homosexuelle.
[...]

I - Un projet nécessaire

L'urgence et la nécessité d'un tel projet sont pressantes, à Paris, aujourd'hui. [...]
Paris a déjà pris du retard par rapport à d'autres grandes métropoles. En effet, des projets similaires ont déjà vu le jour à l'étranger ; [...]
Une mise en réseau national et européen devra donc être envisagée, dès la mise en place du projet, ainsi que la constitution d'une entente francophone,
[...]

II - Un projet qui doit fédérer des soutiens et des financements

Le centre doit donc avoir les moyens de rassembler les documents épars de toutes les communautés homosexuelles françaises passées et présentes [...] et de mener une large politique d'appel à des fonds privés et des subventions.
Pour cela, il doit bénéficier du soutien de toutes les composantes de la communauté gaie et lesbienne, et d'un appui politique solide.
Sur ces bases, il doit pouvoir développer la recherche de partenariats publics et privés, tout en affirmant son indépendance et sa neutralité.
Ce projet doit être fédérateur et soutenu par toutes les composantes de la mouvance homosexuelle.
[...]
- Mais il est probable que dans un premier temps le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine pour des raisons historiques; [...]
- Enfin, le fonctionnement du centre, et particulièrement du comité scientifique, doit tendre vers la parité et associer toutes les composantes de la communauté lesbienne, gaie, bi et transsexuelle.
[...]
Le soutien de la nouvelle municipalité parisienne est essentiel à son succès. L'engagement de Bertrand Delanoë, alors candidat socialiste à la Mairie de Paris, a été sans équivoque, voté à l'unanimité par les socialistes parisiens
[...]
Mais au-delà de cet engagement politique indispensable de la principale collectivité concernée, ce projet doit aussi faire converger d'autres énergies publiques.
- Celle de l'Etat (Direction du Livre, Archives nationales, pour [le ministère] de la Culture; ministères de l'Education et de la Recherche), qui devrait marquer son intérêt pour cet effort de (re)constitution de la mémoire et de l'histoire, en apportant son aide à la constitution du fonds de la bibliothèque, son équipement, la numérisation et le catalogage, l'attribution de bourses de recherche, etc.
- Celles d'autres collectivités territoriales, comme la région Ile de France, pour l'équipement matériel et informatique.
- Des soutiens sont aussi à rechercher auprès des composantes ou des personnalités de la majorité gouvernementale les plus ouvertes sur les questions de genre. Jean-Luc Roméro, élu UMP au conseil régional, a récemment apporté son soutien au projet à titre individuel. [...]
- Enfin, les fonds européens adaptés doivent être également sollicités
[...]
Au-delà des soutiens et partenariats publics, le centre doit aussi chercher les moyens privés de son indépendance financière à l'égard des institutions publiques qui le soutiennent, ce qui n'exclut pas, bien entendu, le contrôle des fonds qui seraient alloués par celles-ci.
Cette indépendance peut seule assurer la confiance des éventuels donateurs,
[...]
Il doit aussi assurer la pérennité du site Internet [ http://www.cadhp.fr/ et/ou de son doublon : http://www.lgbtdoc.org/ ] . En effet, celui-ci est la garantie, par sa diffusion mondiale, qu'une disparition totale du centre ne serait jamais possible,
[...]
Pour assurer sa crédibilité morale et financière, garantir l'exhaustivité de son fonds d'archives, le centre doit assurer sa neutralité.
Ses règles de fonctionnement doivent le garantir contre toute tentative de récupération par telle ou telle composante de la mouvance homosexuelle, qui le priverait instantanément de la crédibilité nécessaire pour pouvoir récupérer tous les fonds existants.
[...]

3 - Les principaux axes du projet [...]

. 1 ) Le centre d’archives
[...] Cette politique d’acquisitions devra accorder une large part à l’histoire du Paris gay, qui est en train de nous échapper au profit de collectionneurs ou de centres étrangers
[...]
. 2 ) Le centre de ressources documentaires
[...] La bibiothèque serait un lieu de référence sur le sujet [...]. Elle ne se substituerait pas, bien entendu, à l'acquisition d'ouvrages sur l'homosexualité par les bibiothèques de la Ville de Paris, [...]
Un fichier numérisé des ouvrages disponibles, accessible sur Internet, devra être constitué.
[...]
. 3 ) Le site internet
Le site du centre doit dès l'origine être constitué comme un département à part entière, et non comme une simple vitrine [...]
le site [ http://www.cadhp.fr/ et/ou de son doublon : http://www.lgbtdoc.org/ ] devrait donc rapidement devenir un véritable portail francophone de recherches sur l'homosexualité.
[...]

4 - Le fonctionnement

Structuré autour d'un comité d’acquisition et de ses commissions, le fonctionnement du centre doit s'appuyer sur des bases administratives rigoureuses.

. 1 ) Le comité d’acquisition
L'épine dorsale du fonctionnement intellectuel du centre sera un comité d’acquisition, constitué d'une soixantaine de personnes. [...]
En ce qui concerne les archives, il identifie les fonds d'archives en recherchant les possesseurs privés ou publics de ces fonds.
[...]
. 2 ) Les fonctionnements administratifs
[...] L'équipe minimale serait d'environ cinq personnes [...]
Cette équipe pourra ensuite s'étoffer pour assurer de manière optimale la communication des ouvrages ou la gestion logistique, informatique et financière, et compter juqu'à une dizaine de permanents.
[...]
. 3 ) La phase de préfiguration
[...] Elle doit étudier avec précision leur faisabilité, leur coût; réaliser ou faire réaliser les études nécessaires; mettre en place les étapes préliminaires à l'ouverture du centre dans le courant de l'année 2003 et réunir les financements. [...]
- Le premier semestre 2002 a été mis à profit pour ce travail d'approche.
- Le comité d’acquisition doit être mis en fonction, ainsi que le comité de soutien à l'automne 2002.
- L'indentification du fonds et la recherche des premiers fonds privés seront alors lancés.
- L'année 2003 sera consacrée à l'installation du centre dans un local provisoire, à la collecte de promesses de dons, au chiffrage du budget d'acquisition et à la réalisation des études nécessaires, afin de boucler le dossier définitif du centre pour l'automne. [...]
- En 2003, un site de préfiguration [ http://www.cadhp.fr/ et/ou de son doublon : http://www.lgbtdoc.org/ ] devra donner accès aux premiers services : forums thématiques, premiers documents numérisés, bibliographies, page d'actualité. Dès l'ouverture, le catalogue en ligne devra être disponible, afin d'offrir le socle de base des services documentaires du centre. [...]
- L'Association de Préfiguration [du CADHP (AP CADHP)] nécessaire a été constitué au début 2002, pour préparer le dossier définitif du projet soumis aux autorités publiques et assurer la maitrise d'ouvrage des études. [...]
- L'Association d'Amis [du CADHP (AA CADHP)] destinée à collecter des fonds privés pourra voir le jour à la fin de 2002. Dans l'idéal, elle devra disposer des compétences d'un bibliothécaire, d'un délégué général et d'un assistant de gestion. Les énergies bénévoles doivent être sollicitées au maximum dans cette phase de lancement, qui devrait disposer d'un budget d'environ 150 000 euros.
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Conclusions

La Ville de Paris a concrétisé son engagement en septembre 2002 par le vote d'une délibération du conseil de Paris qui prévoit d'allouer une subvention de 100 000 euros au Centre.

L'Association de Préfiguration [du CADHP (APCADHP)] doit être digne de cette marque de confiance et mobiliser les énergies nécessaires pour avancer rapidement vers une ouverture attendue par les chercheurs et un vaste public.

Elle doit s'attacher à réunir autour de la table les différentes composantes de la "communauté" lesbienne, gay, bi et trans en dépassant les passions qui parfois l'agitent.

Pour cela, il convient de s'appuyer sur les principes d'éthique, de neutralité, de transparence dans la communication vis-à-vis des médias et dans le site internet, de recherche d'indépendance, y compris financière. [...]

Nous en souhaitons le succès, mais nous donnons la priorité à l'ouverture aussi rapide que possible de ce lieu qui mettra à disposition de cette communauté, ainsi qu'à celle des chercheurs, journalistes et tous les citoyens de Paris et du monde, l'histoire des années noires et des conquêtes de ces hommes et de ces femmes que leur différence désignait et désigne parfois encore à l'exclusion, voire à l'opprobre.

[...]

novembre 2002 : A Paris magazine (page 12) > par la Mairie de Paris
http://www.paris.fr/fr/la_mairie/a_paris/Journal/actualites.pdf

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Paris Actualités

PROJET D’UN CENTRE
DE DOCUMENTATION HOMOSEXUELLE

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Mettre à disposition du public et des chercheurs
- un fonds documentaire,
- une bibliothèque,
- un kiosque presse,
- un espace multimédia,
- un site internet

et accueillir parallèlement colloques et expositions.

Tels sont les objectifs du futur Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles qui devrait voir le jour d’ici à deux ans.
.

Après Londres, Berlin, Montréal, San Francisco et Barcelone,
le Conseil de Paris a apporté son soutien à la réalisation de ce projet dans la capitale française.

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25 9 2002 : fr.gay.com > par la rédaction
http://fr.gay.com/headlines/158
http://www.intl-fr.gay.com/index.html

25 9 2002 : fr.yahoo.com > Actualités gay
http://fr.yahoo.com/

.
La Mairie de Paris subventionne
deux associations gays et lesbiennes

.

La Mairie de Paris vient d'accorder des subventions à l'association qui prépare le futur Centre d'Archives Homos, et à l'association organistrice du Festival de Films Gays et Lesbiens de Paris.
-
Le Conseil de Paris a voté une subvention de 100 000 euros à l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris,
- et de 30 000 euros à la seconde.

La Ville souhaiterait également, "malgré une enveloppe budgétaire limitée consacrée aux festivals", subventionner, début 2003 le festival de films lesbiens "Cineffable".
.

- Clémentine Autain, maire adjointe (PC) à la jeunesse, a déclaré : "C'est extrémement important ! (...) Il faut faire cesser la cécité sur l'homosexualité", suggérant de remplacer "Archives Homosexuelles" par "Archives Gays et Lesbiennes".
- Christophe Girard, adjoint (Vert) à la Culture, en a profité pour rappeler les dérapages homophobes de l'élu UMP Alexandre Galdin, cet été. Il a évoqué l'isolement de certains jeunes découvrant leur homosexualité, et a martelé : "Il faut de la modernité et, plus que de la tolérance, du respect !"
- Pour Odette Christienne, adjointe (MDC) chargée de la Mémoire, le projet de Centre d'Archives LGBT est "un bienfait inestimable", répondant à "un vrai besoin historique et scientifique", et sera "un Centre de référence" permettant "un écriture juste et sincère de l'Histoire". Elle a insisté sur la qualité scientifique du projet, et évoqué l'es liens avec les autres centres d'archives homos européens.

Les élus de la majorité municipale ont tous voté pour la subvention,
- ainsi que la plupart des élus de l'opposition présents (dont Philippe Seguin).
- Quelques élus de l'opposition se sont abstenus.
.

Le projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris est piloté par Jean Le Bitoux et Christopher Miles.
- De nombreux chercheurs, universitaires, sociologues, médecins, juristes, acteurs associatifs, historiens, hommes et femmes, ont été associés au projet.
-
Des relations ont été initiés avec d'autres centres d'archives déjà existant, de Londres à San Francisco en passant par Berlin, Barcelone, Montréal ou Moscou, ainsi qu'avec des associations, en régions, possédant des fonds d'archives (Lyon, Rouen, Marseille ...)

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24 9 2002 : paris.fr > débat au Conseil de Paris
http://www.paris.fr/bmo/debat/cmdebat20020923/cmdebat20020923-90.htm

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90 - 2002, DAC 348

Autorisation à M. le Maire de Paris de signer
avec l'Association de Préfiguration
du Centre d'archives et de Documentations Homosexuel de Paris
(9e)

une convention relative à l'attribution d'une subvention de fonctionnement
Montant : 100.000 euros
.

Mme Anne HIDALGO, première adjointe, présidente :
- Nous passons au projet de délibération DAC 348 concernant une autorisation à M. le Maire de Paris de signer avec l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentations Homosexuel de Paris (9e), une convention relative à l'attribution d'une subvention de fonctionnement pour un montant de 100.000 euros.
Je donne la parole à Mme Clémentine AUTAIN.

Mme Clémentine AUTAIN, adjointe :
- Chers collègues, je voudrais vraiment apporter mon soutien à ce projet de délibération qui me paraît extrêmement important politiquement et symboliquement puisqu'il s'agit du soutien à l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentations Homosexuel de Paris.
Je dirai d'abord et simplement : enfin !
Enfin ! Parce que nous sommes très en retard par rapport à de grandes métropoles. Je crois donc qu'il était important que nous sortions, à Paris, de la cécité à l'égard de l'homosexualité. Il est vrai que c'est quelque chose de récent. On sait que la dépénalisation de l'homosexualité ne date que de 1982. On est sur un sujet sensible et l'évolution des mentalités sur ce sujet est récente. Je suis ravie que la Ville de Paris prenne le bon chemin.
Il est vrai que les mouvements gays et lesbiens et le succès de la Lesbian and Gay Pride permettent de sensibiliser l'opinion publique sur la liberté de choix dans l'orientation sexuelle.
Je crois que nous avançons et c'est important. Encore une fois, bravo à la Ville de Paris !
Je voudrais cependant exprimer un souci. Je souhaite que nous soyons très attentifs au juste équilibre entre le mouvement gay et le mouvement lesbien.
Cela me paraît important pour la réussite du projet, la nature de notre soutien et le message que l'on adresse à la communauté.
On sait très bien qu'au sein de la communauté est à l'œuvre la domination masculine comme partout dans la société. On parle des gays et moins des lesbiennes...

Je vois que cela fait ricaner mes collègues de l'opposition.

Mme Anne HIDALGO, première adjointe, présidente :
- Ils sont un peu dissipés. Je vous demande de bien vouloir porter toute l'attention à ce dossier et de faire silence.

Mme Clémentine AUTAIN, adjointe :
- Je voudrais qu'on fasse attention à la bonne répartition pour permettre une juste visibilité de la communauté lesbienne.
Dans l'exposé des motifs, il est fait mention d'un site Internet comportant une histoire du gay-Paris... Et le Paris des lesbiennes ?
Qu'est-ce qui a motivé le choix de dire que c'est un centre d'archives et de documentation homosexuel au lieu de reprendre la terminologie gay et lesbienne qui permet de donner une visibilité aux deux ?
Je voudrais par ailleurs que dans la composition de l'Association et du Comité qui va suivre ce projet, il y ait une place pour la coordination lesbienne.
Ainsi, dans le Conseil d'administration, d'après ce que j'ai compris, il n'y a que trois femmes sur neuf hommes. Peut-être pourrait-on viser la parité ?
Je pense qu'on doit pouvoir trouver des chercheurs et des scientifiques femmes pour être dans ce Conseil d'administration !
J'exprime ce souci. J'y serai attentive. Je pense que ma collègue Anne HIDALGO le sera tout autant.
Place aux gays et aussi aux lesbiennes.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, première adjointe, présidente :
- Avant de passer la parole à M. GIRARD, je voudrais dire combien je suis attentive à tout ce que vient de dire Clémentine AUTAIN.
Dans cette communauté aussi, la question de la discrimination, vous l'avez évoquée, est présente.
La visibilité doit être assurée pour les hommes, comme pour les femmes.

Je me réjouis aussi bien sûr que ce projet voit enfin le jour.
Je donne la parole à M. Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission :
- Je ne répondrai pas sur un plan technique. Je laisserai ma collègue Odette CHRISTIENNE en charge de la mémoire de répondre.
Je pense qu'il est normal que les adjoints répondent dans le cadre de leur délégation, mais j'aimerais faire un commentaire qui vient du cœur et de ma conscience.
Je comprends mal qu'en 2002, l'homosexualité soit encore un sujet parfois troublant, dérangeant, amusant. Néanmoins je me souviens d'un léger incident que le Président SÉGUIN avait su atténuer avec autorité et humanité lorsque M. GALDIN a fait, je crois, un commentaire qu'il avait trouvé amusant sur le Maire, "garçon de plage", sur la Gay-pride, devenue marche des fiertés homosexuelles.
Pour éviter qu'il y ait des malentendus, un peu d'attention, et de respect, sont nécessaires. Pourquoi ?
Tout simplement parce que quand on est un ado, que l'on a 12, 13, 14, 15 ans, on se retrouve, comme ce fut mon cas, seul face à sa famille, seul face à ses camarades de lycée, seul face aux professeurs, parce que personne ne vous a expliqué qu'il y a plusieurs formes de sexualité dans la nature.
Pour éviter qu'il y ait des drames et des suicides en chaîne, je crois que si notre Assemblée ici, qui a manifesté à part quelques voix discordantes, plutôt beaucoup de tolérance, beaucoup de progrès à l'endroit des mœurs, vote largement cette subvention, je crois qu'on en sortira grandis, et qu'on donnera de Paris un exemple à la fois de modernité et aussi de tolérance, et plus que de la tolérance, de respect, car c'est ce que nous demandons, les uns et les autres, quand on est concerné dans notre chair, le respect.

Croyez-moi, le respect parfois, cela passe par le silence et l'écoute. Cela passe aussi par une attitude de soutien, d'ouverture et de compréhension.
(Applaudissements).

Mme Anne HIDALGO, première adjointe, présidente :
- Commentaire fort et utile qui nous touche, tous et toutes.
Madame CHRISTIENNE, vous avez la parole.

Mme Odette CHRISTIENNE, adjointe :
- Je vous remercie, Madame la Maire.
J'ai initié très tôt ce projet avec l'ensemble des demandeurs. Cela s'est passé au début de la mandature.
Je tiens à rassurer quand même Clémentine AUTAIN qui a fait des compliments mais qui a émis certaines réserves.
Je me suis placée sur un autre plan, et je vous dirai pourquoi nous portons l'appui à ce projet que nous souhaitons voir aboutir.

Sur un plan général, toute ouverture d'un centre de documentation d'archives comportant une bibliothèque mise à disposition du public est un bien inestimable dans la mesure où un tel centre propose des outils de travail indispensables à la recherche, à l'écriture de l'histoire. C'est un lieu de rencontres et d'échanges scientifiques.
L'ouverture du centre dont il est question aujourd'hui répond aussi à un besoin historique et scientifique et aussi à un besoin de "travail de mémoire" que vous avez souligné, avec une bibliothèque proposant un très large éventail culturel : histoire, sociologie, littérature, arts, etc.
Il s'agit également de "regrouper toutes les tranches de vie parisienne provisoires urbaines ou rurales" autrement dit de créer un centre de référence pour aider à une écriture "juste et sincère" de l'histoire.
Les porteurs du projet affirment sa neutralité et son indépendance vis-à-vis de telle école de pensée ou de recherche, donc a fortiori de groupes, nous dirons sexués.
Nous insistons sur la qualité scientifique du projet. En effet, le Comité scientifique de haut niveau comprend de nombreux universitaires, des journalistes, des responsables associatifs, de très nombreuses associations.
Il ne s'agit pas de parler de gays, de lesbiennes et il s'agit de l'ensemble des associations.
Le travail réalisé en amont est très important et sérieux et a été souligné par le directeur des archives auquel j'avais demandé une analyse du dossier. Cela a donc été fait de manière très approfondie.
De très nombreux fonds ont déjà été recensés avec le soutien des Archives de Paris qui ont validé le projet et pourront également éventuellement assister le porteur de projets archivistiques comme pour les autres associations.

La faisabilité du projet ne fait pas de doutes, pas plus que la capacité des animateurs à le mener à bien.
Nous signalons que des partenariats ont été noués avec de nombreux centres de recherches en province : Lyon, Reims, Rennes, Bordeaux, Marseille, Lille, Dijon, Orléans, Montpellier, Strasbourg, Nantes, Rouen, Clermont-Ferrand, la liste n'est pas exhaustive, avec des centres d'archives et de chercheurs étrangers, et des chercheurs indépendants étrangers aussi, ce qui assurera un véritable rayonnement international.
En créant le centre, Paris rejoindra Londres, Berlin, Amsterdam, Barcelone, Montréal, San Francisco.
Nous affirmons la légitimité scientifique, culturelle et citoyenne de ce projet.
Nous souhaitons que soit attribuée la subvention de la Mairie de Paris pour aider à son démarrage.
Merci.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et radical de gauche).

Mme Anne HIDALGO, première adjointe, présidente :
- Merci beaucoup, Madame la Maire, pour ces précisions.
Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAC 348.
- Qui est pour ? Qui est contre ? Qui s'abstient ?
- Le projet de délibération est adopté. (2002, DAC 348).

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6 9 2002 : fr.gay.com > par la rédaction
http://www.intl-fr.gay.com/actu/2927
http://fr.gay.com/headlines/253
http://fr.gay.com/v2/headlines/253

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Paris : le projet de Centre d'Archives
et de Documentation Gay
avance

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Le projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelle avance.
- Pendant la campagne des élections municipales, Bertrand Delanoë s'était engagé à l'aider.
- Depuis, l'équipe du futur Centre travaille avec l'équipe municipale afin que le Centre puisse sortir de terre rapidement.
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Le projet est piloté par Jean Le Bitoux et Christopher Miles.

Peu connu des plus jeunes, Jean Le Bitoux est une figure du milieu homosexuel depuis 30 ans.
- Il a fondé le journal Gai Pied en 1979,
- a participé activement à la lutte contre le SIDA
[ en tant que salarié de l'association Aides ],
- s'est passionné pour la reconnaissance de la déportation des homosexuels par les nazis.

[...]

Les 23 et 24 septembre prochains, lors du Conseil de Paris, il sera proposé aux élus de voter pour une subvention de 100 000 euros pour le Centre d'Archives [et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP)].
.

La région Ile-de-France sera également sollicitée pour une subvention.
.

Le budget prévoit 3 salariés permanents pour animer les lieux,
- dont un Conservateur d'archives
- et une personne dédiée à la mise en place d'un futur site Internet.

La Mairie de Paris cherche un petit local provisoire, de préférence dans le quatrième arrondissement.
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Afin d'essayer d'éviter les réactions homophobes auxquels certains élus parisiens de droite ont habitué le Conseil de Paris, Jean-Luc Roméro, a écrit à tous les présidents de groupe à la Mairie de Paris.

[...]

28 2 au 6 3 2002 : Nouvel Observateur (supplément Paris - Ile de France) n° 1947 (page 16) > par Eric Lamien
http://obsdeparis.nouvelobs.com/articles/p64/a12078.htm

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Le Gay Marais : Ghetto ou village ?

Oui au droit à l’indifférence
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Avec l'Hôtel de Ville de Paris, tout baigne.
- Et des petits Marais commencent à faire souche dans le 95 et le 77.
-
Entre les gays parisiens et la nouvelle équipe municipale, les signes de bonne entente sont patents.

Alors que la précédente municipalité ne prenait même pas la peine de répondre aux demandes du monde associatif, à peine élu, Bertrand Delanoë a
- nommé un Médiateur Gay à son cabinet
(lire portrait page 13)
- et débloqué les premières subventions pour le Centre Gay et Lesbien [CGL de Paris], le Festival du Film Gay et Lesbien [de Paris (FFGLP)] ou SOS Homophobie

Mais le financement n’est qu’un aspect parmi d’autres.
- La plupart des Mairies d’arrondissement détenues par la gauche plurielle organisent désormais des « cérémonies républicaines de PaCS ».
- Les installations municipales sont plus facilement accessibles aux groupes sportifs gays parisiens.
- Et les futures « Maisons d’Associations » (une par arrondissement) devront accueillir les structures gays et lesbiennes.
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De plus, la nouvelle campagne de lutte contre le sida élaborée par la municipalité comprend pour la première fois des visuels explicitement gays.
- Ils seront diffusés fin avril dans la presse homosexuelle, ainsi que dans le milieu associatif et commercial.
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On est même en passe d’oublier le couac de cet automne, quand Bertrand Delanoë s’était opposé à une proposition de son Adjoint à la Culture, Christophe Girard (Verts).
- Celui-ci ambitionnait de transformer le théâtre désaffecté de la Gaîté-Lyrique en Bibliothèque Gay et Lesbienne.
- La Gaîté-Lyrique sera finalement vouée aux « musiques nouvelles ».

Mais le Maire de Paris s’est engagé à soutenir la création d’un Centre d’Archives Homosexuelles.
- Une « étude de faisabilité » devrait être en grande partie financée par l’Hôtel de Ville (1).

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Christophe Girard
entend cependant continuer à tenir «un rôle omniprésent et vigilant» sur les questions qui touchent à la communauté gay.

- Dans son périmètre d’action, il a demandé à la Direction des Affaires Culturelles de sensibiliser les Bibliothèques Municipales : les livres traitant de l’homosexualité étaient absents des rayons.
- Et il s’engage à soutenir les projets culturels gays, tout en restant lucide : «Il s’agit de faire respecter une véritable pluralité. Mais toujours avec des critères de qualité: l’homosexualité ne donne pas forcément du talent.»
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(1) Pour présenter son projet, l’Association Pour la réalisation du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris organise, le 6 avril, un colloque à l’Institut d’Etudes politiques de Paris.

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20 12 2001 : citegay.com > par Laurence H. selon AFP
http://citegay.fr/ACTUALITES/GAY/00/00/174685/actualites_visu.htm

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Le Maire de Paris favorable à un Centre d'Archives Homosexuelles
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Le Maire PS de Paris Bertrand Delanoë indique, dans une interview au bi-mensuel gay Illico, soutenir un projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles, qui pourrait voir le jour d'ici 2003.

Sur le modèle exemplaire du premier Centre d'archives homosexuelles de Lille "le Gay Kitch Camp" créé par Patrick Cardon, M. Delanoë "souhaite que ce projet voie le jour", probablement "à l'horizon 2003".

La Mairie de Paris envisage d'aider ceux qui s'occupent du dossier à réaliser une étude de faisabilité "dès cette année".
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Le Maire espère aboutir "avant l'été 2002" dans la recherche d'un local plus vaste, plus fonctionnel et mieux adapté pour le Centre Gai et Lesbien [de Paris (CGL)].

Il rappelle qu'une subvention au Centre a été votée cette année, "ce qui n'avait jamais été le cas jusqu'à présent".

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19 12 2001 : madfix.com/cadhp > par Franck Antoni, membre de la commission Internet du CADHP
http://www.madfix.com/cadhp/
http://www.cadhp.fr/Presse/1ndexrvpresse.html
http://www.cadhp.fr/apCADHP/CommuniquP_19dec2001.html

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Association de Préfiguration
du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris

Nous vous remercions de bien vouloir prêter attention au communiqué de presse ci-dessous et de lui donner le meilleur écho :

Communiqué de presse
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Depuis le printemps 2001, une petite équipe, structurée en association, travaille à l'élaboration d'un projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP).

Ce Centre aurait pour vocation de regrouper, inventorier, conserver et mettre à
disposition du public les traces de l'histoire de l'homosexualité en France.
.

Un projet d'une telle ampleur nécessite un appui politique.

Les premiers contacts pris avec la Mairie de Paris se sont révélés très fructueux.

Interviewé dans "Illico" du 13 décembre, Bertrand Delanoë, Maire de Paris, a déclaré :
- "Je souhaite que ce projet voit le jour, à l'instar de ce qui existe dans d'autres capitales.
L'horizon serait plutôt 2003.
- En tout état de cause, le dossier est porté par des personnes compétentes et sérieuses.
- Nous examinons d'ailleurs sérieusement la possibilité de les aider à réaliser une étude de faisabilité précise, dès cette année."
.

Les personnes intéressées par cette initiative peuvent s'abonner à

- notre liste de diffusion, Archives gay :
http://fr.groups.yahoo.com/group/archives-gay/
pour être informées de l'évolution du projet,

- le dossier présenté à la Mairie de Paris :
http://www.madfix.com/Ledossier/DossierCADHP.html
.

Pour toute information en complément du présent communiqué, les journalistes peuvent contacter Philippe BOT', [trésorier] membre du bureau du CADHP,
par e-mail : mailto : cadhp@madfix.com

Merci.
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Ce message vous a été adressé par Franck ANTONI, membre de la Commission Internet du CADHP.

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19 12 2001 : déclaration à la Préfecture de Police de Paris > création de l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (AP CADHP)

26 1 2002 : Journal Officiel (page 390, rubrique 2243) > Publication légale de l'enregistrement de l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (AP CADHP)
http://assoc.journal-officiel.gouv.fr/FormulaireJo.asp

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Association : ASSOCIATION DE PRÉFIGURATION DU CENTRE D'ARCHIVES ET DE DOCUMENTATION HOMOSEXUELLES DE PARIS.

No / Identifiant :

Activité(s) : Communication / Santé

No de parution : 20020004 . No d'annonce : 2243

Paru le : 26/01/02

Département (Région) : 75 - Paris (ILE-DE-FRANCE)

Sous-préfecture : Déclaration à la préfecture de police.

Type d'annonce : Création (déclaration d'association)

Date de la déclaration : 19 décembre 2001.

Déclaration à la préfecture de police :
ASSOCIATION DE PRÉFIGURATION DU CENTRE D’ARCHIVES ET DE DOCUMENTATION HOMOSEXUELLES DE PARIS.

Objet : mettre en place à Paris, par tous moyens appropriés, un centre d’archives et de documentation sur les minorités sexuelles, qui sera mis à la disposition de toute personne désireuse de se documenter et/ou de conduire des recherches sur les sexualités minoritaires.

Siège social : 33, rue Richer, 75009 Paris.

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Présents :
[...] Philippe Boti (Association pour le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris), [...], Jean Le Bitoux (MDH, Association Pour le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris),

[...]

L’association "Association pour le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris" a été créée pour faire avancer le projet, et Jean Le Bitoux et Philippe Bot qui en sont les représentants en présente l’état d’avancement. [...]

=>

ENCORE DES FAUSSES INFORMATIONS sur le projet de
Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris

1 - Le vrai nom de l'Association Pour le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (AP CADHP) est :
==> Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (AP CADHP)

2 - Cette association ne sera crée officiellement que le 19 décembre 2001
==> soit plus de 3 mois après ce communiqué de presse !

3 - donc à la date de la réunion du 3 septembre 2001
==> Jean Le Bitoux et Philippe Bot NE SONT PAS des représentants légaux de cette association !

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22 10 2001 : Conseil de Paris > Débat du Conseil Général
http://www.paris.fr/bmo/debat/cgdebat20011022/CGDEBAT20011022-12.htm
http://www.paris.fr/bmo/debat/cgdebat20011022/cgdebat20011022-12.htm

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12 - 2001, ASES 220 G -

Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris,
siégeant en formation de Conseil Général,

de signer avec l'association Centre Gai et Lesbien
une convention pour la réalisation d'actions sociales en direction
des gais, lesbiennes, transsexuels et bisexuels parisiens

.

Débat
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Mme Gisèle STIEVENARD, présidente.
- Nous passons maintenant au dossier ASES 220 G. Il s'agit de signer une convention avec l'association "Centre Gai et Lesbien" pour la réalisation d'actions sociales en direction des gais, lesbiennes, transexuels et bisexuels parisiens.
- Je donne la parole à Mme AZZARO.

Mme Nicole AZZARO.
- Merci, Madame la Présidente.
Mesdames, Messieurs, les élus du groupe "Les Verts" sont particulièrement heureux de constater que les besoins de la communauté homosexuelle font enfin partie des préoccupations de Paris.
- Lors du Conseil de septembre j'ai déjà eu l'occasion de saluer le projet de délibération accordant une égalité de droits au personnel de la Ville, qu'il soit marié ou "pacsé".
- Il nous est proposé de voter un projet de délibération accordant à l'association "Centre Gai et Lesbien" une subvention de 200.000 F.
Le C.G.L. accomplit un travail indispensable ; il est un lieu de service en direction des personnes, un lieu d'écoute, de soutien psychologique face aux intolérances sociales, professionnelles, familiales, un lieu où sont disponibles toutes les informations médicales, juridiques, un lieu d'information sur le V.I.H.
Le C.G.L. est aussi un centre de ressource et de soutien logistique pour bien d'autres associations qu'il héberge.
Aujourd'hui, il est débordé et a nécessité de locaux et moyens adaptés aux demandes auxquelles il répond.
Il est également un lieu de réflexion et d'action sur les droits des homosexuels, bisexuels, transsexuels trans-genre, sur la place et leur rôle dans la société.
Je me réjouis que cette subvention que "Les Verts" voteront, soit proposée à l'Assemblée bien que la somme attribuée soit nettement en dessous de la somme demandée de 1 million de francs.
Je rejoins la proposition de Marie-Pierre MARTINET demandant que les sommes allouées soient motivées.
- D'autres associations luttent aussi dans un combat pour la défense des droits, de tous les droits des personnes quelle que soit leur orientation sexuelle.
Je vais vous parler plus particulièrement de l'association "Prochoix" qui est aujourd'hui menacée dans son existence même.
Déjà "Prochoix" n'a pu, faute de subsides, faire paraître la revue qu'elle édite. Pourtant, "Prochoix" offre la seule source d'information sur Internet concernant notamment la contraception et l'I.V.G., un site consulté par 7.500 personnes par jour et cela monte jusqu'à 16.000 quand l'actualité s'y prête.
Ce service devra-t-il cesser ?
Cette association accomplit un travail de véritable utilité publique et possède un Centre de Documentation utilisé par le Planning familial et les services de la Mairie.
Je sais Mme la Première adjointe attentive à ce dossier et je lui en ai parlé ce matin. Il y a les lenteurs de l'instruction des demandes de subventions et l'urgence est là. Ne laissons pas par manque de réactivité mourir une association dont toutes et tous avons besoin.
- Madame la Présidente, vous le savez, le Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelle devait voir le jour à Paris ; il s'agit d'un projet d'envergure.
La Ville sera, je le souhaite, présente pour soutenir cette initiative d'utilité historique et également d'utilité scientifique, culturelle et citoyenne.
Défendre le droit, la mémoire et l'histoire de toutes et tous, quelle que soit leur orientation sexuelle est l'une des missions nobles ; c'est l'une de celles que Paris doit accomplir.

(Applaudissements sur les bancs des groupes "Les Verts", communiste, socialiste et radical de gauche et du Mouvement des citoyens).

Mme Gisèle STIEVENARD, présidente.
- Merci.

[...]

3 9 2001 : réunion de la Commission politique de l'association Lesbian & Gay Pride Île de France [devenue aujourd'hui l'associaion Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter LGBT)]
http://www.inter-lgbt.org/article.php3?id_article=81
http://www.france.qrd.org/assocs/lgp-idf/Asso/CP/20010903.txt

[...]

Compte-rendu de la réunion de la Commission politique
du 3 septembre 2001

Présents :
Olivier Allix (APGL), Pascale Bertault (CNH LCR), Philippe Boti (Association pour le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris), Laurent Chéno (HES, MDH), Philippe Colomb (Amnesty International), Rose Cosson (Contact, LGP-IdF), Franck Dalloz (HES), Vincent Dariosecq (CGAY), Hubert Fargeaud D’Épied (DJ), Jean-François Fiévet (Gare !), René Lalement (GLB, LGP-IdF), Thomas Lamandé (Fant’Asia), Jean Le Bitoux (MDH, Association pour le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris), Alain Piriou (LGP-IdF), Guillermo Rodriguez (ARDHIS), Rémi Rouyer (LGP-IdF), Pierre Serne (Comm. GL Verts), Natacha Taurisson (ASB), Norbert Wolgust (Beit Averim), Éric Wynckel (DJ)

Ordre du jour
- Action Egypte
- Existrans
- Centre de documentation
- Suivi des rendez-vous ; relations avec les partis et syndicats
- Structuration de la commission politique

[...]

Centre de Documentations et d’Archives Homosexuelles

Dans le questionnaire envoyé pendant les élections municipales, la LGP demandait aux candidats de se positionner sur la question d’un centre de documentation et d’archives de la mémoire homosexuelle.

Des engagements avaient été pris, notamment par le nouveau Maire,
- et des rendez-vous ont été pris avec Odette Christienne, adjointe chargée de la mémoire, et Christophe Girard, adjoint chargé de la culture.
- Depuis le Maire a réaffirmé ses engagements.

L’association "Association pour le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris" a été créée pour faire avancer le projet,
- et Jean Le Bitoux et Philippe Bot qui en sont les représentants en présente l’état d’avancement.

Le chantier est immense, mais d’énormes quantités d’archives sont déjà mobilisables, même si le travail de recensement va prendre beaucoup de temps.

Le projet fait appel à un financement multipartenarial, où l’État et la Région sont concernés. Il s’appuie pour une grande part sur la numérisation et la mise en ligne des archives.

[...]

2001 : magazine illco > par Jean-François Laforgerie
http://www.e-llico.com/content.php?section=actu&id=0123

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Un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles
à Paris

Les traces de l’histoire de l’homosexualité existent. Mais elles sont dispersées et inaccessibles. C’est pour remédier à ce manque qu’un projet de Centre historique voit le jour.

Il entend solliciter Bertrand Delanoë pour la Ville mais aussi la Région et l’Etat. Il pourrait ouvrir dès 2003.

" Mieux reconnus socialement aujourd’hui, les gays et les lesbiennes aspirent à (re) constituer une mémoire de leur passé " observent les initiateurs de ce projet. C’est pour répondre à toute personne désireuse d’informations sur l’homosexualité et les minorités sexuelles (journalistes, chercheurs, juristes, enseignants, parents…) que le Centre d’Archives et de Documentation devrait être créé.

" Il doit reposer sur un souci de grande neutralité politique, mais aussi scientifique et vis à vis des différentes tendances et composantes de la communauté homosexuelle. A cette seule condition il assoira une réelle crédibilité qui lui permettra de collecter les archives les plus exhaustives possibles " expliquent les animateurs du projet.
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Bertrand Delanoë, Maire de Paris va être sollicité au nom de son engagement pendant la campagne électorale sur ce point.

Mais la région Ille-de-France et l’Etat seront également contactés.

Enfin des fonds privés devraient aussi garantir l’indépendance du centre.
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Celui-ci devrait réunir trois entités.
- Un centre d’archives écrites, audiovisuelles, photographiques avec un fonds spécifique dédié à l’Histoire Gay de Paris.
- Un centre de documentation avec bibliothèque, presse et espace mutimédia.
- Enfin, un site internet.
Des expositions, conférences et colloques ainsi que des publications pourraient aussi être développés.

C’est une association Loi 1901 qui devrait encadrer le projet
- qui à terme pourrait employer une dizaine de personnes
- et voir le jour en 2003.

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avril 2001 : Le Parisien Libéré > par la rédaction
http://www.leparisien.fr/home/index.htm
avril 2001 : gaybeck.com
http://www.gaybek.com/fr/resto/index.asp?no=1632

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Homosexuels : comment ils vivent aujourd'hui ?
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« C'est un précédent planétaire. Aucune ville de l'importance de Paris n'a jamais confié son destin à un homosexuel sorti du placard. »
- C'est avec beaucoup d'emphase que Thomas Doustaly, rédacteur en chef du mensuel gay « Têtu », salue, dans le numéro d'avril, la victoire de Bertrand Delanoë, qualifiée de « progrès de l'intégration contre l'exclusion ».

Si le 18 mars, les Parisiens ont voté pour le candidat socialiste, ils ont aussi choisi l'homme qui, le 22 novembre 1998 sur M 6, avait fait son « coming out », c'est-à-dire annoncé qu'il était gay.
- Est-ce un signe de maturité politique ?

A aucun moment pendant la campagne, ses adversaires n'ont utilisé l'homosexualité du chef de file de la gauche pour le dénigrer.

Arguant que les électeurs se prononcent sur le programme et non pas sur la vie privée des candidats, Patrick Bloche, président du groupe socialiste au Conseil de Paris, y voit « le triomphe du droit à l'indifférence ».
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En tout cas, les gays auront désormais un interlocuteur au cabinet du Maire de Paris : c'est Philippe Lasnier qui devrait être nommé Conseiller technique sur les Questions homosexuelles.
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Un long chemin

A l'aube du XXI e siècle, l'homosexualité se serait-elle « banalisée », comme le pense le sociologue Frédéric Martel ?
- Citoyens, militants, politiques : tous les observateurs soulignent combien le débat sur le Pacs, « mené tambour battant et au grand jour », a contribué à faire évoluer les mentalités.

La formule d'Elisabeth Guigou, alors garde des Sceaux, s'exclamant à l'Assemblée le 13 novembre 1998 :
- « Oui, les homosexuels existent ! », est restée dans les mémoires.

En reconnaissant socialement l'union de deux personnes du même sexe, « le Pacs a levé le tabou de l'homosexualité dans la société française », déclare Patrick Bloche qui fut rapporteur de la proposition de la loi, votée le 13 octobre 1999.
- Au 31 mars 2001, 74 186 personnes étaient unies par les liens du Pacs, dont 10 % à Paris.

Visibilité, reconnaissance, droits : un long chemin a été parcouru, depuis l'époque (c'était le 10 mars 1971) où Ménie Grégoire traitait sur RTL de « l'homosexualité, ce douloureux problème » !
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Aujourd'hui, les gays sont de plus en plus nombreux, à Paris et en province, à assumer publiquement leur différence.

Comment le vivent-ils par rapport à leur famille, à leurs collègues de travail ?
- C'est ce qu'expliqueront tout au long de la semaine, tous ceux qui ont accepté de témoigner à visage découvert.
- Pourtant, dans les milieux populaires, l'homophobie persiste, en banlieue notamment où il est très difficile de « parler de ça » avec ses copains, nous dira un jeune beur ...

Aux Pays-Bas, la loi autorisant l'adoption d'enfants par des couples de même sexe est entrée en vigueur le 1er avril :
- les homos français, parmi lesquels 30 000 seraient déjà père ou mère de famille, aimeraient bien eux aussi se voir reconnaître ce droit.

Les publicitaires qui qualifiaient les gays de « Dinks »
(de l'anglais « double income, no kids » : « double revenu, sans enfant »)
n'auront plus qu'à réviser leurs analyses.

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