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Analyse Projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris APCADHP
citations à caractère critique, polémique, pédagogique et/ou scientifique des informations

Merci de nous aider à collecter d'autres archives LGBTQ
la sauvegarde des mémoires LGBTQ permet de préserver la vérité sur notre histoire

mars 2001 : mensuel Garçons et Filles ! n° 30 (page 11) > par Laurent Doucet De Courtuy

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Ne jetez plus votre patrimoine !
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Premier article de presse écrit sur la création de l'Académie Gay & Lesbienne

> Publication de notre manifeste "Appel pour la préservation des archives homosexuelles : Ne jetez plus votre patrimoine"

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30 avril 2001 : citegay.com > par la rédaction
http://citegay.fr/ ACTUALITES/ASSOCIATIONS/ 00/00/77258/ actualites_visu.htm

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Création d'une nouvelle association gay et lesbienne
à devoir de mémoire

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Article sur la création de l'Académie Gay & Lesbienne

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30 avril 2001 : lecrips.net > revue de presse
http://www.lecrips.net/ webidf/index.html

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Création de l'Académie Gay et Lesbienne
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Article sur la création de l'Académie Gay & Lesbienne

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Depuis mai 2001 : fosfoo.com [puis devenu] gayvox.com > rubrique Gay Studies
http://www.gayvox.com/ edito/index.php? id_rub=7 &id_srub=36 &id_dossier=249

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Publication du dossier de présentation de l'Académie Gay & Lesbiennne

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mai 2001 : Nova Magazine (page 6) > par Patrick Thévenin

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Projet du mois : Archives Gays
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Projet de centre d'archives homosexuelles de l'Académie Gay & Lesbienne
> Publication de notre manifeste "Appel pour la préservation des archives homosexuelles : Ne jetez plus votre patrimoine"

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2 5 2001 : tetu.com > par Judith Silberfeld
http://www.tetu.com/ infos/lire/1351
2 5 2001 : gaybek.com
http://gaybek.com/fr/ forme/index.asp?no=1789
2 5 2001 : villagegay.com

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Association : France

Naissance d’une Académie Gay et Lesbienne
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Un centre de documentation, l’Académie Gay & Lesbienne, dont les objectifs sont :
- “entraide sociale, culturelle et de promotion des artistes et des créateurs ;

- collecte, sauvegarde, archivage et mise en valeur du patrimoine socioculturel et/ou artistique ;
- recueil et conservation de la mémoire ;

- lutte contre le sida et toutes maladies transmissibles, contre l’homophobie et toutes discriminations…” ,
vient de se créer.

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Si vous disposez de journaux, de flyers, d’affiches, de guides, de livres, n’hésitez pas à vous manifester auprès d’elle :
Boîte Postale N° 28, 94402 Vitry sur Seine Cedex.

Un site internet est actuellement en construction.

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10 mai 2001 : égale (Association des étudiants gays et lesbiennes de Paris VIII)

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Création de l'Académie Gay et Lesbienne
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Article sur la création de l'Académie Gay & Lesbienne

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11 mai 2001 : gay.com
http://www.intl-fr.gay.com/ index.html

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Création de l'Académie Gay et Lesbienne
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Publication de notre dossier de présentation

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juin 2001 : magazine Allons-y gayment ! n° 5 (page 9) > Association Reims Liberté Gaie
http://rlg51.free.fr/ journal/05/page9.htm

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Une Académie Gay et Lesbienne vient de naître
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juin 2001 : tassedethe.com (Portail féminin) > association CIBEL
http://tassedethe.com/ cadres/souscadre/webzinfos/ dossier%205.htm
http://tassedethe.com/ cadres/journal.htm

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Une Académie Gay et Lesbienne exiiiiste !
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Ce centre de documentation et de mémoire, collecte, sauvegarde et archive
- une multitude de documents reflétant toute la diversité de l'expressions socioculturelle ou artistique gays et lesbienne...

dans des locaux (172 m²) achetés à l’Etat et avec un Jardin du Souvenir...
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Pour les aider dans cette démarche d'archives et de mémoire :
- Particuliers, créateurs, associations, institutions, établissements …

MERCI DE NE PLUS JETER A LA POUBELLE VOS VIEUX PAPIERS :
- livres, magazines, programmes, guides, catalogues, affiches, tracs, flyers… (même périmés ou usagés)

Nous sauvegardons tout sur l’homosexualité, la bisexualité et la transexualité

[...]

28 6 2001 : magazine illico n° 32 (page 14) > par Valérie Mitteaux
http://www.e-llico.com/

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La création de l'Académie Gay et Lesbienne

en mémoire de nous
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En mal d'Histoire, en défaut de mémoire... les pédés en oublient leur passé. Certains résistent. co-fondateur de l'Académie Gay & Lesbienne, Hoang Phan présente son projet de centre de documentation :
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Pourquoi créer un tel centre ?
- Parce qu'aujourd'hui une personne âgée qui s'est cachée toute sa vie et qui se dit "La famille va découvrir que j'étais une tante" ou un étudiant qui part à l'étranger et qui a peur que la famille découvre le pot au rose au détour d'un placard : dans toutes ces situations, les gens jettent tout.
- Or on a tous collectionné ou gardé des choses. Nous ne cherchons pas à dépouiller les gens mais à sauvegarder toute cette matière dont les gens se débarrassent. On veut empêcher l'irréparable. Il ne faut pas faire confiance aux caves.

Quels genres de documents collectez-vous ?
- Des livres, des magazines... tout. Nous avons déjà 15 000 documents, beaucoup de flyers, de tracts d'associations, d'affiches.
- Toutes ces œuvres d'art éphémères qui ne sont pas déposées à la Bibliothèque Nationale. C'est quand même dommage que tous ces beaux garçons et belles filles passent à la poubelle.

Quels sont vos soutiens ?
- Aucun. Cela fait des années que tout le monde en parle mais personne ne le fait, on a donc décidé de le faire avec nos propres moyens. Tout le monde a trouvé l'idée géniale, mais pour l'instant personne ne nous a officiellement apporté de soutien. Nous comptons maintenant sur les investisseurs privés.
- Idéalement nous voudrions que nos locaux soient dans le Marais à Paris. Tant qu'il n'existe pas une bibliothèque gay et lesbienne, autant que des individus apportent leur petite pierre.
- L'Académie est née en mars avec l'équivalent d'un budget réel de 500 000 F mais ce n'est que du bénévolat et des locaux gratuits.

En quoi consiste votre projet de "jardin du souvenir" ?
- Dans le jardin de l'association, nous souhaitons faire une sorte de mémorial. Comme la plupart des homos n'ont pas de descendants, on pourrait y apposer une plaque au nom de la personne disparue, du sida notamment.
- On a loupé l'occasion de le faire au Père Lachaise, en achetant un "mur du souvenir". Cela serait bien que cela existe.
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N'EN JETEZ PLUS !

L'Académie est installée à Vitry. On pourra, une fois les travaux terminés, aller consulter les archives sur place.

Pour l'heure, l'association poursuit son travail de collecte.
- Elle est à la recherche de tout document ayant trait à l'homosexualité : flyers, magazines, affiches…
- Elle fait notamment appel à tous les établissements gay qui émettent des documents régulièrement.

L'ensemble de ces documents sera bientôt en ligne sur le site

Pour envoyer vos documents :
Académie Gay & Lesbienne BP 28 - 94402 Vitry sur Seine Cedex

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septembre 2001 : magazine (franco-suisse) 360° n° 19 (pages 46 et 47) > par Nathalie Brochard
http://www.360.ch/ presse/
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Effort de mémoire
en banlieue parisienne

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Depuis 25 ans, à Vitry-sur-Seine, trois acharnés collectent, sauvegardent et archivent des documents de toutes sortes, reflets de la diversité des expressions socioculturelles et artistiques d'une communauté gay et lesbienne encore jeune.

Contre la mémoire qui s'enfuit,
- Olivier Rocemaure, journaliste,
- Phan Hoang, ancien libraire et peintre,
- et Frédéric Rekaï, travailleur social,
ont inventé une parade :

l'Académie Gay et Lesbienne, un Centre de documentation qui rassemble tout support écrit, produit par des créateurs, associations, bars ou entreprises homos.
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Qu'il s'agisse de flyers, tracts, affiches, programmes, agendas, guides, catalogues, journaux, magazines, revues ( ils recensent une centaine de titres ), livres et brochures ( la récupération du stock de l'ancienne librairie-galerie Lamarck a fourni une base conséquente à l'Académie [Gay & Lesbienne] ), nos trois passionnés récupèrent tout.
- Au total, ils disposent de quelque 15.000 documents dont certains constituent de véritables pièces de collection.
- Ces archives et actualités relatives aux homosexuels pourront être consultées sur place ou sur le site Internet en cours de création.

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" II est important que le public, en particulier les étudiants, les chercheurs et les sociologues, puisse accéder gratuitement à cette mine d'informations. Nous avons accompli tout ce travail pour ça ", précise Hoang.
- En revanche, il se montre discret sur l'ouverture du site : " On ne préfère pas annoncer de date. C'est long de scanner tous ces documents. "
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Phan Hoang regrette qu'aucun investisseur public ou privé ne se soit jusqu'à présent manifesté pour soutenir leur action et il rappelle avec fierté :
- " Nous avons acheté l'immeuble qui abrite les archives avec nos fonds propres. "
Les 200 m2 en question se situent à Vitry-sur-Seine.

" Nous n'avons bénéficié d'aucune subvention, il était inenvisageable d'avoir une telle surface dans Paris, nous avons dû nous installer en banlieue ", reconnaît Hoang.

Sans cacher son dépit, il poursuit :
- " Nous sommes honnêtes, nous aurions pu louer une chambre de bonne dans Paris et y domicilier l'Académie pour y recevoir les subventions de la Mairie de Paris. On ne l'a pas fait. "

Idéalement les trois fondateurs auraient souhaité s'installer dans le Marais...
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Bibliothèque à scandales

Lorsqu'on l'interroge sur la possible concurrence qui pourrait survenir entre la Bibliothèque gay et lesbienne et l'Académie [Gay et Lesbienne], Hoang sourit :
- " Le projet qui visait à transformer l'Opéra Lyrique en Bibliothèque mi-généraliste, mi-homosexuelle, a été abandonné. Christophe Girard (adjoint à la culture au Maire de Paris, ndIr) en charge du dossier, a dû faire face à une levée de boucliers à droite. Devant la polémique, Bertrand Delanoë a préféré enterrer l'idée. L'opéra restera lyrique. "

En conséquence, l'Académie demeure seule gardienne du patrimoine gay et lesbien.
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Au coeur d'une telle aventure, un sentiment anime les trois protagonistes : que personne ne sombre dans l'oubli.
- Etant donné que la majorité des homos n'ont pas de descendants, ils ont imaginé apposer une plaque au nom de chaque personne disparue sur le mémorial situé dans le jardin de l'association, rebaptisé "Jardin du souvenir".
- Les victimes du sida et des crimes homophobes, les déportés, verraient enfin leur mémoire honorée.
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La tâche est immense.

Hoang s'excuse, il a beaucoup de travail,
- " Nous avons encore des travaux à faire pour la sécurité de nos locaux d'archivage. On doit protéger le tout contre l'incendie, le vandalisme, les attaques homophobes ... "

Et l'urgence, ce militant d'Act Up [Paris] en est coutumier.

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octobre 2001 : magazine Tribu Move n° 34 (page 46)
http://www.tribumove.com

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Parution d'annonce de collecte d'archives LGBTQ
pour l'Académie Gay & Lesbienne

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7 2 2002 : citegay.fr > par F. H.
http://citegay.fr/ ACTUALITES/GAY/ 00/00/189267/ actualites_visu.htm

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Actualites Gay

Archives gays et lesbiennes : Catherine Tasca interpellée
Que vont devenir les archives du groupe Gai Pied ?
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C'est un véritable appel au secours que lance l'Académie Gay et Lesbienne :
- les liquidations judiciaires successives des sociétés du conglomérat Gai-Pied, posent des questions sur le devenir de l'un des plus grands fonds d'archives homosexuelles, constitué de 1979 à 2001.

L'Académie [Gay & Lesbienne] demande l'aide du Ministère de la Culture pour que ces archives
- qui concernent les Éditions du Triangle Rose, LFM, Delta Éditions, PX Presse ou Netgate,
soient retrouvées et sauvegardées dans son intégralité pour la mémoire homosexuelle.
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« Durant 22 ans, non seulement les journalistes, mais aussi des personnes extérieures, (dont beaucoup ont depuis disparu) ont contribué à la richesse de ce fonds d'archives.
- Ces documents reflètent l'histoire des années 1979 à 2001 en évoquant le combat des homosexuels pour l'égalité des droits et la reconnaissance du PaCS, contre les lois discriminatoires, l'homophobie, le sida. »,

explique l'Académie Gay et Lesbienne.

« Toute éventuelle destruction, abandon ou dispersion de ces archives serait un manquement très grave,
- non seulement pour le patrimoine gay et lesbien,
- mais aussi pour l'histoire contemporaine »,

ajoute ses responsables.
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« Récemment toutes les personnes (notamment un ancien directeur, un ancien rédacteur en chef, un ancien documentaliste de Gai Pied) que nous avons interrogées, n'ont pu nous renseigner sur le devenir de ces archives ».

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avril 2002 : Bang Bang (magazine franco-suisse) n° 6 (page 42)
http://bangbang1969.free.fr/

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Parution d'une grande annonce encadrée de collecte d'archives LGBTQ
pour l'Académie Gay & Lesbienne

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juillet 2002 : Pocket Annonces (magazine des Editions RLO) n° 30 (page 24)
http://www.editions-rlo.com/ annonces-divers.htm

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Parution d'annonce de collecte d'archives LGBTQ
pour l'Académie Gay & Lesbienne

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septembre 2002 : IB News (magazine ibiza) n° 13 (pages 64 et 65) > par Patrick Rogel

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Presse > archives

Les archives de Gai Pied
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Un colosse au pied d'argile

Seul le petit monde de la presse gay semblait être au courant de l'existence d'un «groupe» Gai Pied, représentant pas moins de 5 sociétés.
- Le lecteur, lui, avait définitivement fait son deuil de son magazine favori avec le dernier numéro de Gai Pied Hebdo (GPH), sorti en kiosque il y a 10 ans, le 29 octobre 1992.

Colosse aux pieds d'argiles, le groupe avait depuis longtemps perdu de sa splendeur en laissant Fréquence Gaie et son service Minitel (3615 GPH) à d'autres.

La liquidation judiciaire, entre avril et août 2001, des 5 sociétés du groupe venait mettre un terme à l'aventure.
- Et ni Netgate (Internet), Delta Éditions (édition), La Folie Méricourt (édition et vente par correspondance), PX Presse (édition) ne trouvaient preneurs.
- Pas même les historiques Editions du Triangle Rose, éditeur de GPH et de facto propriétaire des archives.
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Chasse au trésor

Le cadavre était froid et ne suscitait guêre l'intérêt.

A part celui d'une association - l'Académie Gay & Lesbienne - qui, en février dernier, craignait que «toute éventuelle destruction, abandon ou dispersion de ces archives soit un manquement très grave, non seulement pour le patrimoine gay et lesbien, mais aussi pour l'histoire contemporaine».

Elle décidait donc de partir à la chasse au trésor.

Direction la dernière adresse du groupe, le 134, rue d'Aubervilliers, dans le 19e arrondissement (voir photo).
- Chou blanc : les pléthoriques locaux de l'immeuble Métropole 19 sont fermés.

Faisant fonctionner leurs méninges, nos académiciens se souviennent de la couverture du dernier numéro de GPH, illustrée par Cunéo et montrant l'équipe de l'hebdomadaire sauter de désespoir par les fenêtres d'un immeuble bourgeois.
- La piste est confirmée à l'intérieur du journal, où il est écrit que « les archives seront maintenues dans les locaux d'ETR », soit au 45, rue Sedaine, dans le 11e (voir photo).
- Là, nos chasseurs de trésors trouvent bien quelques membres d'Act Up Paris fort serviables mais qui omettent de leur préciser que les archives [ conservées dans un cagibi ! ] ont déjà été récupérées par Webscape, leur propriétaire depuis plusieurs mois.
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Banco !

C'est pourtant seulement maintenant que Webscape, opérateur du site gayvox.com (lire encadré), annonce par communiqué
- avoir acquis la marque Gai Pied ...
- et avoir hérité du même coup des archives, un «fantastique trésor culturel».

Pour Patrick Elzière, son dirigeant,
« Gayvox est consclent de la richesse et de la notoriété de ce patrimoine singulier [et] tient à entretenir le souvenir d'un grand passé selon
- un devoir de mémoire collective
- et une volonté de faire partager un riche patrimoine que constituent ces archives
».
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On a retrouvé les archives de Gai Pied,
- qui, jusqu'alors n'intéressaient personne.
- Et depuis, c'est la bataille pour la possession du trésor ...

Alors que les larmes d'émotion ne sont pas encore séchées, des appétits se font soudain jour.

Ainsi, le militant Jean Le Bitoux rappelle qu'il se consacre justement depuis quelques mois - avec l'aide de la Mairie de Paris - à l'ouverture d'un Centre d'Archives [et de Documentation Homosexuelles de Paris].
- Bien qu'il fut l'un des fondateurs du journal, Le Bitoux a omis durant des années d'acheter chaque semaine son Gai Pied et se retrouve maintenant avec une bien maigre collection.
- Aussi se fait-il fort de convaincre Gayvox de lui faire don de sa collection : «II y a quelque chose d'obscène à vouloir la vendre
[?]», affirme t-il à Têtu.
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Phan Hoang, de l'Académie Gay & Lesbienne - laquelle possède déjà une collection de 300 titres - demandait jusqu'à présent l'aide du Ministère de la Culture pour que le fonds soit sauvegardé.

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Et selon nos informations, l'association bruxelloise Tels Quels possèderait, elle aussi, une collection papier «quasi complète» de GPH.
- D'ici qu'elle se mette elle aussi sur les rangs, il n'y a qu'un pas,
- qui illustrerait bien l'empreinte laissée, depuis 1979, par Gai Pied dans le coeur d'une génèration de pédés.

Quoi qu'il en soit, une collection complète existe et se trouve tout naturellement à la Bibliothèque Nationale de France [BNF].

Plutôt que de se battre pour un monceau de papier, nos amis seraient avisés de poursuivre l'archivage informatique du titre, déjà effectué pour la période 1986-1992 ...

[...]

26 9 2002 : tetu.com > par Judith Silberfeld
http://tetu.com/ infos/lire/2877

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Histoire : France

Création du
Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles

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A l'occasion :

- des 19èmes Journées européennes du Patrimoine,
- du 40ème anniversaire de la loi Malraux créant les " secteurs sauvegardés "
- et du 30ème anniversaire de la Convention de l'Unesco pour la protection du patrimoine mondial et culturel,

la direction de l'Académie Gay & Lesbienne a concrétisé la création le 21 septembre 2002 du Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles, dont les objectifs sont
- d'assurer l'entretien et une meilleure conservation du grand fonds d'archives de l'Académie Gay & Lesbienne
- et de permettre le recueil de tous nouveaux documents collectés.
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L'Académie demande
- au Ministre de la Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon,
- et à Bertrand Delanoë, Maire de Paris,
de lui accorder "un minimum d'aide et/ou un local dans Paris intra-muros pour permettre au public (surtout pour les Parisiens), de venir plus facilement consulter les archives du Conservatoire".

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Ces demandes [21 9 2002] interviennent quelques jours après [avant] le vote [24 9 2002] par le Conseil de Paris d'une subvention de 100 000 euros pour la création du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP) (lire Quotidien du 24 septembre et Têtu n° 70).

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27 9 2002 : tetu.com > annuaire des associations
http://liens.tetu.com/ associations?&page=5

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Annuaire Têtu : liens associations

[...]

archiveshomo.info, le site de l'Académie Gay & Lesbienne (Mixte)
CONSERVATOIRE des ARCHIVES et des MEMOIRES HOMOSEXUELLES : documentations, ressources, annuaires, bibliographies, archives, mémoires, cultures, studies : gays, lesbiennes, queers, homosexualité, bisexualité, transexualité, sexualité, sida, santé, homophobie, discrimination...

[...]

octobre 2002 : magazine Garçons et Filles ! n° 46 (page 14) > par Hugues Demeusy

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Dormez tranquille, l'Académie Gay et Lesbienne veille !
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Depuis plus de 26 ans, des fous furieux gardent tout ce qui touche de près ou de loin à l'homosexualité.

En 2001, Ils ont mis toute leur énergie en commun, pour créer une association, afin de rendre publique leur travail.
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Aujourd'hui le fond d'archives comprend des milliers de documents :
- flyers, tracts, affiches, posters, calendriers, plans, guides ...
- mais aussi des catalogues, journaux, magazines ...

reflétant toute la diversité des expressions socioculturelles gays et lesbiennes.

Ils ont ainsi dans leurs caisses plus de 200 titres français et etrangers que ce soit
- de la presse grand public (contenant des articles relatifs à l'homosexualité ou au sida, de la presse spécialisée (sante, sida, sexe)
- et de la presse gay et lesbienne gratuite ou payante mais aussi des fanzines et bulletins associatifs.
- Nombre de ces titres aujourd'hui disparus ont contribué aux combats contre les lois discriminatoires, l'homophobie, le sida ...

L'association possède aussi une large sélection de romans ne se limitant pas uniquement aux écrivains homos mais aussi des auteurs «grand public» traitant d'homosexualité.
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L'Académie Gay & Lesbienne est située actuellement dans une maison à Vitry sur Seine.
- Situation peu reluisante, car loin de ceux qui pourraient les visiter.
- Ils souhaitent bien trouver un local au coeur de Paris, pour recevoir les gens et ainsi les faire beneficier des fruits de leur travail
- mais ils attendent depuis un an que l'OPAC (l'Office Publique qui gère les locations des locaux de la Ville de Paris) accepte de leur louer un local.

N'ayant toujours pas reçu d'aide, ni de l'Etat, ni de la Mairie de Paris, l'Académie Gay et Lesbienne,
- confinée dans l'inconfort de ses locaux provisoires,
- continue toutefois patiemment de collecter, sauvegarder et archiver pour enrichir, jour apres jour, la mémoire gay et lesbienne française

et ils demandent que le Ministère de la Culture et de la Communication et la Mairie de Paris les aident à dénicher ce lieu dans le centre de la capitale pour pouvoir améliorer
- la poursuite de leur travail,
- la préservation et la gestion de leur fond d'archives
- sans oublier la consultation de ces documents par le public.
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Nous leurs souhaitons un prompt résultat quant a leurs souhaits et les encourageons vivement dans cette activité essentielle a la constitution de notre mémoire collective !

Quant à vous, surtout ne jetez plus les flyers, les magazines gratuits ou les différents documents que vous ramassez dans les bars ou ailleurs... contactez les :

Académie Gay & Lesbienne
Boîte Postale n°28
94402 Vitry sur Seine Cedex
téléphone 06 98 32 81 20 - academiegay@yahoo.fr

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4 10 2002 : gayvox.com > édito de Lionel Duroi
http://www.gayvox.com/ edito/?id_rub=4 &id_srub=42 &id_dossier=37&idmenu=616
5 10 2002 : atitud-inn.com
http://www.atitud-inn.com/ index.php? pid=2 &rid=5 &srid=25&ida=205

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Servir (les Archives ?)

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Pour ceux et celles qui s’intéressent à la question des archives et des recherches sur la culture gay et lesbienne, et particulièrement ceux qui ont aujourd’hui le pouvoir de débloquer des fonds publics pour leur conservation, on a l’impression qu’ils sortent de l’œuf.
- Comme si il n’y avait pas d’autres projets, ailleurs, portés par d’autres, et surtout depuis longtemps…
- Comme si l’actualité des certaines publications et la mise en avant de certaines personnalités du monde gay l’emportaient sur les initiatives depuis longtemps engagées…

Voilà qui n’est pas pour rassurer le public sur la capacité des uns et des autres
- à savoir définir l’oubli, l’ignorance, la mémoire courte et aussi ce qu’il faudra pour que le projet ait du sens,
- à savoir : fédérer les initiatives dispersées, car il y en a ! Et depuis belle lurette.
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Quelles autres initiatives depuis longtemps ?

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L’Académie Gay et Lesbienne a, depuis plus de 26 ans,

- acheté régulièrement diverses publications gays, lesbiennes et transgenres avec ses deniers personnels ;
- - récupéré d’autres documents, que des gens ne pouvaient garder ; - collecté systématiquement toutes sortes de documents gratuits (notamment des flyers, aujourd’hui très recherchés) ;
- conservé avec soin l’intégralité de ces collections afin de garder une trace du patrimoine socioculturel gay, lesbien et transgenre,

et tout cela, sans aucune aide publique.

Tout ceci à deux pas de la capitale, à Vitry sur Seine.

Elle vient de créer le Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles

[...]

Novembre 2002 > par l'association Contact [ La Lentille de Contact ] n° 21 page 4
# http://contact.france.free.fr/ documentation/ Lentillenov2002.pdf
# http://contact.france.free.fr/

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News : France

Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles
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La direction de l'Académie Gay & Lesbienne a concrétisé la création, le 21 septembre [ 2002 ], du Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles, dont les objectifs sont d'assurer l'entretien et une meilleure conservation du grand fonds d'archives de l'Académie Gay & Lesbienne et de permettre le recueil de tous nouveaux documents collectés.

L'Académie demande au ministre de la Culture et de la Communication [ Jean-Jacques Aillagon] et au maire de Paris [ Bertrand Delanoë ], de lui accorder un minimum d'aide et/ou un local dans Paris intra-muros pour permettre au public [ surtout pour les Parisiens ] de venir plus facilement consulter les archives du Conservatoire.

Ces demandes interviennent quelques jours après [ avant ] le vote [ du 24 9 200 ] par le Conseil de Paris d'une subvention de 100.000 euros pour la création du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris [ CADHP ].
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21 au 23 11 2002 : cahiers du GRIMH n° 3 (publication du GRIMH / GRIMIA Université Lumière Lyon 2) > actes du 3e congrès international du GRIMH à Lyon

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Image et mémoire
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Texte de Michel Chomarat :
- Chargé de mission Mémoire à l'Hôtel de Ville de Lyon depuis 2001,
- organisateur des premières Assises Nationales de la Mémoire Gay et Lesbienne à la Bibliothèque Municipale de Lyon en 2002 et 2003, qui vont devenir internationales en 2004,
- Commissaire de l'Année de l'Algérie à Lyon et de l'exposition sur la Franc-Maçonnerie au Musée des Beaux-arts de Lyon, en 2003
- dépositaire du Fonds Michel Chomarat à la Bibliothèque de Lyon : collections de livres, manuscrits, estampes, journaux,
- éditeur de 2 bulletins d'information : Passion Privée et Mémoire Gaie.
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Etat des lieux en France
de l'archivage de la mémoire gay et lesbienne

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Chez les gays, la transmission de la mémoire se passe rarement de père en fils. Il en est de même chez les lesbiennes qui ont peu l'occasion d'avoir, de la part de leur mère, le récit détaillé de la vie affective et sociale de Gertrude Stein ou de Marguerite Yourcenar.

Aujourd'hui, en France, après un retard de plusieurs dizaines d'années par rapport aux anglo-saxons, les gays et lesbiennes de notre pays revendiquent le droit à leur mémoire, droit qui se confond fréquemment avec ce fameux devoir de mémoire afin de témoigner et de se souvenir, dans un registre qui confine souvent à la tragédie, qu'il s'agisse des victimes homosexuelles de la déportation, de l'homophobie, de la répression policière et judiciaire ou plus récemment de la maladie avec le sida.

Cette dimension tragique ne doit néanmoins pas faire oublier cet art inné de la fête qui est souvent associé, à juste titre, aux gays et aux lesbiennes.

Après tant de drames, de refus, d'incompréhensions, serions-nous à l'aube d'une reconnaissance publique de la démarche d'une poignée d'individus - libres et courageux - qui collectent clandestinement (souvent la nuit !), tout ce qui a rapport avec les gays et les lesbiennes ?

Il semble que notre époque, en partie apaisée après tant de souffrances, soit enfin propice à un regroupement de ces forces militantes et résistantes, à une mise en commun et en perspective de travaux isolés, effectués avec parcimonie et souvent dans la plus grande discrétion.

L'enjeu est aussi de restituer cette mémoire en cours de constitution à destination des nouvelles générations mais aussi à l'ensemble de la société française, les gays et lesbiennes se devant de (re)trouver leur histoire, afin de pouvoir la transmettre avec fierté et sans honte, dans le cadre d'une intégration durable au sein de notre République.
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L'épidémie du sida, dans les années 80, a été l'un des premiers déclics qui a conduit la communauté gay et lesbienne à se préoccuper de l'archivage de cette mémoire car dès le début de l'épidémie, nombre de personnes atteintes, de proches et de soignants, écrivaient l'histoire de leur maladie ou en tenaient la chronique, et rendaient ainsi compte des très dures épreuves de leur vie quotidienne.

Souhaitant témoigner, certaines d'entre elles ont publié ces textes, soit sous forme d'ouvrages individuels ou collectifs, soit sous forme d'articles dans la presse mais la plus grande majorité de ces personnes ont gardé sous silence leurs écrits.

Tous ces documents intimes constituent une mémoire précieuse de l'histoire de l'épidémie en France qui risquait d'être perdue ou détruite, jusqu'à ce qu'une association, régie par la loi de 1901, dénommée « SIDA MÉMOIRES », soit constituée le 1er décembre 1999.
- Depuis, ces archives autobiographiques des personnes touchées par le VIH et de leurs proches ont été regroupées au sein d'un fonds spécifique et ont été déposées à I'IMEC (Institut Mémoires de l'Édition Contemporaine) à Paris.

Créé en 1988, l'IMEC est un centre d'archives, de recherches et de rencontres assurant la conservation et la mise en valeur du patrimoine qui lui est confié. Il exerce ses activités à Paris et à Caen.
- Les fonds disposés à I'IMEC se composent d'archives de maisons d'édition, de revues, d'acteurs de la vie du livre et de l'écrit, ainsi que d'archives d'artistes, d'écrivains et d'intellectuels qui ont façonné la vie culturelle française du XXe siècle dont de nombreux gays comme Roland Barthes, Copi, Michel Foucault, Hervé Guibert ou Michael Pollak.
[...]

En dehors de l'archivage effectué par Sida Mémoires, et pour revenir plus directement à l'intitulé de mon intervention, Frédéric Martel, auteur d'un des livres essentiels sur l'histoire des gays en France intitulé Le Rose et le Noir, les homosexuels en France depuis 1968 (Le Seuil), pouvait écrire, en 1996, « qu'il n'existe pas de lieu spécialisé de documentation sur l'histoire des homosexuels en France !... ». Il poursuivait en disant que :
- pour « les questions sexuelles et de moeurs, il est utile de se rendre à la Bibliothèque de Documentation Internationale, la BDIC, à Nanterre,
- et plus spécifiquement pour le féminisme et la question lesbienne à la Bibliothèque Marguerite Durand à Paris, dans le 13e arrondissement.
- On trouve aussi la plupart des périodiques à la Bibliothèque Nationale, et pour les mensuels, à son annexe à Versailles... ».

Voilà en quelques mots, plutôt évasifs et expéditifs, comment se présentait, en région parisienne, la situation pour celui - ou celle - qui, par quête d'identité ou par simple curiosité - désirait localiser les gisements documentaires constitutifs à cette mémoire en cours d'élaboration.
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En province, la situation était encore plus dramatique au niveau des institutions puisque aucune de celles-ci n'annonçait ouvertement dans son offre au public la dimension homosexuelle.

Il aura fallu attendre le 16 Mars 2002, avec l'organisation des premières Assises Nationales sur la Mémoire Gay, à la Bibliothèque Municipale de Lyon, pour que soit établi un premier inventaire des lieux de ressources documentaires, qui sera publié en Janvier 2003.

Ces assises ont eu le mérite de libérer la parole et ont ainsi permis à cette institution lyonnaise de pratiquer un véritable coming out en affirmant publiquement sa place, sans doute au premier rang en France, avec deux fonds particuliers : les fonds Lacassagne et Chomarat.
- Le premier est contemporain de la vie de son auteur (1843-1924)
- et le second, dont j'ai la maîtrise, n'a cessé de croître depuis les années 70.

Aujourd'hui, c'est la seule offre conséquente et diversifiée, tant au niveau des supports, des thématiques que des périodes couvertes, en dehors du réseau associatif, que l'on peut clairement identifier.
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Ce n'est pas faire injure à Frédéric Martel que de dire que le dépôt légal des périodiques de la Bibliothèque nationale de France n'a pas pour fonction de créer un fonds spécifique gay et lesbien et que la restitution de cette masse d'informations, non indexée par thèmes - seul le classement alphabétique par titres existe - est pratiquement totalement inaccessible pour n'importe quel citoyen.

Face à la timidité, voire même à l'hostilité latente des institutions françaises, le réseau associatif tant gay que lesbien a pris conscience assez rapidement qu'il était capital que l'archivage de cette mémoire soit entrepris et organisé comme nous l'avons déjà vu avec le sida.

C'est ainsi que plusieurs initiatives associatives ont vu le jour ces dernières années, essentiellement en région parisienne mais aussi en province :
- à Rennes avec Jacques Ars et sa Bernique Hurlante,
- à Lille avec Patrick Cardon et les éditions GaiKitschCamp,
- et à Marseille avec l'association Mémoire des Sexualités présidée par Christian de Leusse.

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L'initiative sans doute la plus ancienne et la plus radicale est celle du collectif intitulé Archives, Recherches, Cultures Lesbiennes, créé à Paris en 1983.
- Pour les fondatrices de ce projet, l'arrivée de la gauche au pouvoir en Mai 1981 a provoqué petit à petit une dépolitisation, une disparition ou une intégration de nombre de mouvances en lutte comme celle de la lutte des femmes, historiquement organisée par le MLF.
- Bien sûr, pour les lesbiennes de ce collectif, la peur de la répression liée au pouvoir de droite devait s'estomper et permettre de développer une dynamique de visibilité mais cela s'est aussi traduit par le refus de poursuivre les analyses théoriques comme, je cite : « l'oppression des femmes par le groupe social masculin, grille obligée pour lire la société libérale, raciste, machiste et blanche ».
[...]

En dehors du sida et de la lutte des femmes, la déportation des homosexuels a été l'une des principales thématiques constitutives de la mémoire gay. Cela est d'autant plus révoltant aujourd'hui pour les gays eux-mêmes, que cette déportation est toujours niée par une majorité de résistants et de déportés malgré les récents travaux du Ministère des Anciens Combattants et le fait que le Premier Ministre de l'époque, Lionel Jospin, a lui-même reconnu cette réalité en 2001 dans une circulaire aux préfets lors de la journée commémorative de la Déportation.

À ce titre, on doit se féliciter de l'action du site « Triangles Roses » qui, sur le net, rassemble à la fois des textes de première main, des photos, des archives sur ce thème jusqu'à présent écarté des livres d'histoire, de la mémoire collective et de l'iconographie officielle de l'univers concentrationnaire.

Le choix du net comme lieu de ressource documentaire est particulièrement pertinent.
- Il n'est pas dû au hasard, car en dehors de son accessibilité immédiate et planétaire, il conforte la position de ceux qui sont réticents à archiver dans des lieux publics trop clairement identifiés, associatifs comme institutionnels.
- Cette lisibilité risquerait d'engendrer une opposition plus ou moins virulente, voire leur destruction comme ce fut déjà le cas à Berlin pour l'institut de sexologie de Magnus Hirschfeld lors de l'arrivée des nazis au pouvoir en 1933.
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Parmi les différentes démarches associatives significatives et les plus anciennes que l'on recense aujourd'hui, il faut aussi citer l'Académie Gay et Lesbienne, créée par un groupe d'amis réunis par l'homosexualité, hébergée [leurs archives qui sont collectées] depuis 1976, dans une villa de Vitry-sur-Seine [94 Val de Marne], dont le but principal est « la constitution d'une grande collection de documents homosexuels ».

Depuis 26 ans, ce groupe d'amis a pu ainsi :
- acheter régulièrement diverses publications gays, lesbiennes et transgenres avec leurs propres deniers personnels, sans aucune aide publique ;
- récupérer divers documents que, faute de place, les gens ne pouvaient [ou ne voulaient plus] stocker dans leurs appartements ;
- collecter systématiquement toutes sortes de documents gratuits, notamment des fiyers, très en vogue aujourd'hui dans ce que j'appelle volontairement " le ghetto marchand " ;
- conserver avec soin l'intégralité de ces collections afin de garder une trace du patrimoine socioculturel gay, lesbien et transgenre.

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Le vote par le Conseil de Paris, à la demande de son Maire, Bertrand Delanoë, le 24 Septembre dernier, d'une subvention de 100. 000 euros à l'association de préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles ([AP] CADHP) animée par Jean le Bitoux, [co-]fondateur du magazine Gai Pied et par Christopher Miles, a aiguisé les appétits de l'Académie Gay et Lesbienne qui revendique, en raison de son antériorité, un local dans Paris intra-muros pour pouvoir gérer à l'aise ses collections.

Il est intéressant de revenir sur les débats qui ont agité le conseil de Paris sur ce projet;

[...]

3 1 2003 > par Jean-François Laforgerie [ e-llico.com ]
http://www.e-llico.com/popup.php? section=actu& id=1278
16 1 2003 > par Jean-François Laforgerie [ illico n° 69 ] page 16

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Pétitions en vrac
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Outre la pétition de Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet, une autre, lancée par Vigitranz, circule.

Enfin, petite dernière, celle, très enlevée, de LopattaQ ( un collectif non mixte de pédés queers ) qui s’en prend aussi au CDAHP.
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Par ailleurs, et en dehors de toute polémique, signalons que l’Académie Gay et Lesbienne a lancé un appel pour un recensement complet des centres et fonds d'archives français qui ont des documents homos, lesbiens, transgenres, etc.

Infos sur : http://www.archiveshomo.info/
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20.02.03 : Radio Libertaire / 89,4 FM > émission Les Enfants de Stonewall (19H30 à 21H)

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animée par Nolwenn, Jean-Pierre et Tom

Présentation et débat du Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles de l'Académie Gay & Lesbienne

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mars 2003 : IBnews (pages 6 à 8) > par Patrick Rogel, directeur de la rédaction
http://www.atitud-inn.com/ index.php?pid=2 &rid=5&srid=25 &ida=246
http://www.gayvox.com/ edito/?id_rub=7 &id_srub=36&id_dossier=738 &idmenu=6
http://www.tassedethe.com/ cadres/journal.htm

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Jean Le Bitoux défend son Centre
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La polémique a fait rage ces deux derniers mois autour du projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP) que ce soit
- dans la presse généraliste
(Libération, Télérama...)
- ou homosexuelle
(Illico, Têtu...).

Pour la 1ère fois, la parole est donnée au principal intéressé, Jean Le Bitoux, qui répond aux critiques formulées à son encontre.
- Il dénonce notamment «une campagne d'intoxication dont [il n'a] toujours pas compris le but».
- Il affirme avoir vécu «avec beaucoup d'amertume» cette polémique : «Les critiques étaient injustes et les chiffres avancés étaient erronés. On était entre la démagogie et la désinformation. J'en suis d'autant plus étonné qu'il y a quelques années Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet avaient écrit dans des journaux que je dirigeais... Mais je ne confonds pas les lesbiennes et les lesbiennes radicales».
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IBnews a également recueilli les réactions à cette interview :
- de Phan Hoàng ([président de l']Académie Gay & Lesbienne),
- Patrick Elzière [ PDG de gayvox.com , qui a racheté les archives du groupe de presse Gai Pied ],
- de Lionel Duroi (éditorialiste à gayvox.com),
- et de Marie-Hélène Bourcier (auteur de la pétition "Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes du [projet de] CADHP").

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Interview exclusive de Jean Le Bitoux à IBnews
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Après avoir créé Gai Pied, vous en avez claqué la porte il y a 20 ans. Depuis, des méchantes rumeurs vous ont dit «ruiné», «isolé» et même mort ...

J’ai en effet démissionné de Gai Pied en 1983 avec une trentaine de journalistes. Cette démission m’a empêché de m’inscrire au chômage.
- S’en sont suivies des années de misère au cours desquelles j’ai également appris ma séropositivité.

- J’ai ensuite rejoint Aides puis Arcat-Sida qui m’a confié la rédaction en chef du Journal du Sida.
- Je n’ai pas pour autant cessé de militer aux cotés du mouvement homosexuel, étant de ceux qui, entre 1988 et 1998, ont reconstruit la Gay Pride Parisienne sur des bases politiques et non plus commerciales.
- Je suis également l’un des co-fondateurs du Centre Gai et Lesbien (CGL) de Paris.
- J’ai également aidé à rédiger les souvenirs de Pierre Seel, le seul Français à témoigner de sa déportation pour homosexualité.
- J’ai plus récemment fait paraître un ouvrage historique sur la déportation, ‘Les oubliés de la mémoire’ et participé à 2 dictionnaires à sortir en mai, celui de Didier Eribon et celui de Louis-Georges Tin [...].
- A la même période, je sors un ouvrage qui raconte conjointement ma longue vie militante et l’émancipation des homosexuels et des lesbiennes durant ces 30 dernières années.
Je n’ai donc pas disparu, même si régulièrement, on m’annonce mort...
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Votre projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles (CADH) a bénéficié du vote d’une subvention de 100.000 euros par le Conseil de Paris. Etes-vous reconnaissant à Bertrand Delanoë pour cette résurrection ?

Il est vrai que nous en avons peu parlé, notamment lors des Universités d’Eté de Marseille [UEEH] ...
Mais je voulais d’abord être sûr que ce projet était sur les rails... Il a 4 axes :
- les archives pour les chercheurs;
- un large service de documentation pour les jeunes générations, les journalistes et toute personne qui souhaite se renseigner sur l’histoire de l’homosexualité en France au 20e siècle;
- également une grande bibliothèque culturelle
- et - nous l’espérons - un espace d’exploitation qui puisse servir d’auditorium.
- Enfin, un très important site Internet.
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Des voix ont critiqué le peu de place qui serait fait aux lesbiennes dans ce projet. La municipalité, au travers de Christophe Girard, a été la plus fortement attaquée, mais vous n’avez pas été épargné non plus. Comment avez-vous vécu cette polémique ?

Avec beaucoup d’amertume. Les critiques étaient injustes et les chiffres avancés étaient erronés. On était entre la démagogie et la désinformation. J’en suis d’autant plus étonné qu’il y a quelques années Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet avaient écrit dans des journaux que je dirigeais...
- Mais je ne confonds pas les lesbiennes et les lesbiennes radicales.
- Nous travaillons depuis des mois avec des lesbiennes qui sont enseignantes, journalistes, photographes, historiennes, psychothérapeutes ou écrivaines disposant d’archives ou de temps à consacrer à ce projet. Elles font partie depuis le début de nos nombreux groupes de travail.
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Au-delà de cette querelle de clocher, on vous reproche une méthode: manque de concertation, absence, voire rétention d’information. Etes-vous en mesure de rassurer le public ?

Quant à notre «manque de concertation», il ne nous a pas empêché d’avoir déjà rencontré les présidentes du PASST, de la Coordination Lesbienne Nationale ou de l’association transgenre Caritig. Le contact a été positif.
Je remercie par ailleurs le soutien renouvelé de l’Hôtel de Ville [Mairie de Paris]
- ainsi que celui de l’Inter-LGBT [la Gay Pride Parisienne, ndlr]
- et les journalistes des magazines Illico et Têtu pour leur lucidité tout au long de cette campagne d’intoxication dont je n’ai toujours pas compris le but.
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Durant l’été, il y avait eu l’épisode des archives de Gai Pied, qui trouvaient un nouveau propriétaire. Ce dernier, le site gayvox.com , semble avoir été froissé que vous déclariez qu’il devrait vous les céder pour un euro symbolique ...

Je sais. C’est une regrettable erreur d’interprétation du journaliste de Têtu. C’est un article épouvantable.
- J’ai écrit immédiatement au rédacteur en chef de ce mensuel pour lui signaler les graves erreurs dont l’article était truffé.
- Comment également raconter que je n’aurais pas d’archives ? 80.000 documents attendent que je les cède au Centre.
- Sur l’histoire falsifiée de Gai Pied, mon ami historien Chevaux qui écrit un livre sur ce journal a de son côté envoyé 5 pages de rectificatifs [...]. Un très sobre erratum a été publié le mois suivant.
- Je regrette de ne pas avoir envoyé le double de ces courriers à Gayvox, qui a dû légitimement s’offusquer de cette assertion alors que nous avions eu une première rencontre des plus sympathiques, discutant ensemble de ce fonds historique.
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D’ailleurs, pourquoi cet intérêt pour des archives papier, alors que vous décrivez le portail Internet du CADHP comme un de ses «piliers» ? En ce qui concerne Gai Pied, pourquoi ne pas plutôt poursuivre l’archivage informatique, déjà bien entamé ?

Nous ne privilégions absolument pas l’un par rapport à l’autre.
- Je pense même que le site va absorber la moitié de l’énergie du Centre car il faut que, depuis chez soi, on puisse accéder aux documents essentiels de cette histoire que nous aurons pu collationner.
- Nous pensons également créer des passerelles avec les principaux sites d’archives : Berlin, Amsterdam, San Francisco, Los Angeles, Amsterdam ...
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Que pensez-vous du projet de l’Académie Gay & Lesbienne ? S’il se concrétise, ça fera 2 centres d’archives à Paris. Au moment où l’on reparle de décentralisation, pourquoi ne pas avoir proposé votre CADH à des villes en régions ?

Des échanges et des partenariats seront également - je l’espère - signés avec les archives régionales gays déjà existantes, comme à Lyon, Lille, Marseille [?] ou Rennes.
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Votre planning annonce que vous auriez déjà du dépasser la «préfiguration active» du projet [CADHP]. Quelles en sont les prochaines étapes ?

Nous allons intégrer dans les quelques semaines un local de travail pour tout le travail de préfiguration.
- Nous allons également faire l’état des lieux des dons déjà acquis, dont l’importance est telle que nous cherchons en urgence un entrepôt bénéficiant de toutes les garanties de conservation.
- Nous ferons peut-être bientôt une exposition de ces premiers dons et legs.
- Les grands axes de la bibliothèque commencent à se définir avec une commission paritaire.
- Une vingtaine d’internautes et de documentalistes étudient la logique de nos méthodologies.
- Nous poursuivons nos négociations en direction des collectivités territoriales, des dons et legs futurs, et du mécénat privé.
Car nous souhaitons un très grand Centre qui soit celui de toutes et tous et qui devrait ouvrir en 2004.

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Les réactions de :

- Patrick Elzière [ PDG de gayvox.com , qui a racheté les archives du groupe de presse Gai Pied ]
- Lionel Duroi [ éditorialiste de gayvox.com ]
- Marie-Hélène Bourcier [ pétition d'Archilesb ! > Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes du projet de CADHP ]
- et Phan Hoàng [ président de l'Académie Gay & Lesbienne ]
réagissent aux propos de Jean Le Bitoux.

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Jean Le Bitoux nous affirme n’avoir jamais demandé que Gayvox lui cède les archives de Gai Pied pour un euro symbolique. Qu’en est-il vraiment ? Quels sont vos projets quant à ces documents ?

Patrick Elzière [ PDG de gayvox.com ] :
Lorsque nous nous sommes rencontrés fin juillet dernier, Jean Le Bitoux a demandé que Gayvox lui fasse don de ces archives papier.
Je lui ai répondu ‘pourquoi pas’ à la condition
- d’avoir la certitude que le projet tienne la route
- et n’ait pas une épée de Damoclès au-dessus de la tête;
- à savoir ne pas dépendre que d’un financement municipal pouvant être remis en cause.

Pour l’instant, je préfère qu’elles restent là où elles sont dans l’attente d’un projet abouti.
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Sur Gayvox, vous avez largement relayé la polémique en évoquant la «négation» des projets similaires. Par ailleurs, vous estimez que le CADHP résulte d’une «conjonction d’initiatives personnelles» et que son affichage associatif n’est qu’un «prétexte» ...

Lionel Duroi [ éditorialiste de gayvox.com ] :
Le document présenté à Gayvox, qui avait un certain contenu, n’est pas le même que celui qui a été soumis au financement de la Ville [de Paris].
- J’ai trouvé un peu vaseux, pour crédibiliser le projet, de gonfler la liste de soutien.
- En fait, je me suis aperçu que les projets similaires n’avaient pas été contactés.
Le CADHP - pour lequel le seul consensus vient de l’Inter-LGBT - a même fait ricaner certains en Province...
- Jean Le Bitoux, au nom de ses ouvrages, s’inscrit comme le «pape» de la mémoire gay.
- Projet élitiste, le CADHP s’appuie sur quelques personnes qui s’estiment au-dessus du panier et espère rameuter les foules ...

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Vous avez dénoncé la sous-représentation des lesbiennes dans le projet. Jean Le Bitoux reproche quant à lui la «démagogie» et la «désinformation» de «lesbiennes radicales». Qu’en pensez-vous ?

Marie-Hélène Bourcier [ pétition d'Archilesb ! > Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes du projet de CADHP ] :
Pour ce qui est des «lesbiennes radicales», Jean Le Bitoux prouve une nouvelle fois qu’il ne connaît pas le mouvement lesbien.
- Un des problèmes du Centre - en plus d’être une coquille vide et un projet de papier - est de mettre en avant la primauté historique de l’homosexualité masculine, ce qui une erreur.
- Par ailleurs, la bonne moitié des noms des membres des Comités du CADHP sont bidons.
A propos de «démagogie», je renvoie la balle à M. Le Bitoux et lui demande d’être transparent. Qu’il cesse en particulier de refuser de se rendre sur les plateaux télé !
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Jean Le Bitoux n’a pas souhaité nous donner son avis sur l’Académie Gay & Lesbienne. A votre tour, pouvez-vous nous dire ce que vous pensez du CADHP ?

Phan Hoàng [ président de l'Académie Gay & Lesbienne ] :
Beaucoup de gens se sont sentis agressés par ce projet hégémonique de CADHP.
- C’est le fait d’affirmer que tout ce qui avait été fait avant lui était nul et non avenu qui a créé le bordel.
- Lorsque nous nous sommes créés, nous n’avons eu, par exemple, aucun problème avec le CGL de Paris, qui possède lui aussi une Bibliothèque.
C’est d’ailleurs aux petits CGL de Province que nous comptons céder une partie de nos archives.
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Illico a parlé de «lutte de pouvoir» et de «mauvaises querelles» faites au CADH. Il est vrai que si votre projet se concrétise, ça fera 2 centres d’archives à Paris ...

Phan Hoàng [ http://www.archiveshomo.info/ ] :
Le projet de l’Académie Gay & Lesbienne date de l’an 2000 : création d’un site, dépôt de la marque et [en 2001 :] dépôt des statuts.
- Soit bien avant que Bertrand Delanoë ne soit candidat à la Mairie [de Paris] et - répondant à une question de l’Inter-LGBT - ne se déclare favorable à la création d’un centre d’archives.
- Nous possédons 20.000 documents et y donnons accès.
Ce n’est pas nous qui avons copié le CADHP, avec lequel nous sommes complémentaires.

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Novembre - décembre 2003 : magazine Lettre ouverte n° 62 (pages 50 et 51) > par Jean-Bruno Malacarne, rédacteur en chef des Editions RLO
http://www.editions-rlo.com/ article5.htm

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Le Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles
de l'Académie Gay & Lesbienne
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Depuis plus de 28 ans, sans aucune aide des pouvoirs publics, des collectionneurs acharnés, sauvegardent et archivent jour après jour, tout ce qu’ils peuvent :
- ils achètent régulièrement différentes publications gays, lesbiennes et transgenres avec leurs deniers personnels;
- récupèrent des documents, que faute de place les gens ne pouvaient garder;
- collectent systématiquement toutes sortes de gratuits (des magazines, catalogues, programmes, affiches, tracts, flyers... donc certains sont devenus aujourd’hui des collectors);
- conservent avec soin toutes ces collections afin de garder une trace du patrimoine socioculturel gay, lesbien et transgenre.
Ils ont ainsi réussi à constituer une importante collection d'archives gay et lesbiennes pour l'histoire.

En 2000, ils décident de se regrouper en association (à but non lucratif d’entraide sociale pour le développement de la culture et la sauvegarde du patrimoine) afin de :
- développer les collectes et d'améliorer les recueils de dons de nouveaux documents,
- assurer la pérennité de leurs oeuvres et de leurs archives
- et ouvrir au public leurs collections réunies dans le Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles.

L'Académie Gay & Lesbienne est déclarée le 1er mars 2001 à la Préfecture. 
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Interviews de B. Phan Hoang,
président de l'Académie Gay & Lesbienne :

Combien de personnes participent à votre action ?
- Le fonctionnement est assuré principalement par une dizaine de bénévoles qui contribuent régulièrement chacun(e) de manière différente :
collecte régulière des documents dans les établissements commerciaux et associatifs, classement, mise à jour du site Internet, recueil d'articles de presse, achat de magazines et de livres, collecte de dons, participation à des événements tels que le printemps des associations...
- Nous sommes aussi aidés par nos proches et des fidèles donateurs qui sont devenus des vrais amis.

Quelles sont vos sources de financement ?
- Sans aucune aide publique, ce long et important travail a pu quand même être réalisé : nous avons réussi à préserver des milliers de créations plus ou moins éphémères.
Tous les achats d'équipement et de documents (surtout des magazines et des livres LGBTQ) sont financés personnellement par nos membres bénévoles.

- Quand à l'Association de Préfiguration de Centre d'Archives des Homosexuallités de Paris (AP CADHP), créée après l'Académie Gay & Lesbienne :
> elle a bénéficié de la Mairie de Paris ( depuis plus d'un an ! ) de 100.000 euros de subventions pour faire une étude de faisabilité de leur projet,
> et d’un local dans Paris ( qui ne permet pas l’accueil du public ni le stockage d’archives ! ).  

Combien de documents possédez-vous ?
- Aujourd’hui, le Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles de l'Académie gay & Lesbienne a une importante collection d'archives (collectées et achetées jour après jour depuis plus de 28 ans) d'environ 20.000 documents qui reflètent toute la diversité des expressions artistiques et/ou socioculturelles des artistes, créateurs, associations, organisations, établissements, médias (gay, lesbiens, bisexuels et transgenres) :
> plus de 500 titres (des milliers d'exemplaires, anciens et actuels) de magazines, fanzines, bulletins associatifs...;
> plusieurs centaines de livres thématiques : romans, essais, thèses...; une centaine de catalogues, guides, plans, calendriers...;
> plusieurs milliers de flyers, de tracts, d'affiches...;
> des dossiers divers ( notamment plus de 12 ans de coupures de presse sur l'homosexualité, le sida... ), etc.
- Nous avons réussi à sauver beaucoup de très vieux documents qui auraient fini dans la poubelle si leurs propriétaires n'avaient pas fait l'effort de nous les donner.
- Mais nous ne cherchons à dépouiller qui que ce soit de ses effets personnels, c'est pourquoi nous disons à tous : "il faut continuer à conserver chez vous et pour vous, tous vos vieux magazines, flyers, affiches... ces belles choses qui vous ont apporté un jour un peu de joie ou de bonheur, qui sont les souvenirs d'une période de votre vie".

Y a-t-il un intérêt particulier à conserver flyers, plans, affiches ?
- Nous sauvegardons les flyers, plans, affiches... qui sont des traces de la vie quotidienne : actualité sociale, politique, culturelle, scientifique (santé, sida, sexe), sportive, ludique…des établissements, des associations et des institutions.
- Toutes ces créations ont contribué, à leur mesure, à enrichir et à affirmer les identités socioculturelles des minorités LGBTQ dans une société plus souvent répressive que tolérante ( surtout au temps où l’homosexualité était un délit réprimé par des lois discriminatoires, un fléau social à combattre, et même une maladie mentale listée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ! ) :
> il a fallu à leurs auteurs tant d’amour, de courage, d’énergie, de travail, et aussi de l’argent pour créer ces documents,
> et très souvent leurs travaux ont vite sombré dans les tréfonds de la mémoire collective, après une brève existence;
> de plus, certains sont de véritables œuvres d’art, et souvent leurs créateurs, connus ou non, ne les ont pas déposées pour conservation aux Archives Nationales.
- Il faut se rappeler aussi que de nombreux talents homosexuels se sont prématurément éteints, notamment pendant les années sida !

Les archives sont-elles consultables par le public ?
- Consultations sur rendez-vous : nous avons aidé des personnes qui cherchent des renseignements précis.
- Actuellement, nous offrons un lieu de conservation d'archives plutôt qu'un salon de lecture car nous manquons de moyens pour assurer des permanences.

Quels enseignements en tirez-vous ?
- La préservation des archives et des cultures LGBTQ est un devoir de mémoire de chacune et de chacun pour l'intérêt de tous les LGBTQ et non le monopole de qui que ce soit(y compris de ceux qui se prétendent être des professionnels légitimes de l'homosexualité et du sida).
- La prolongation de la contribution citoyenne (par les générations d'hier, d'aujourd'hui et de demain) de la longue route de l'affirmation des identités LGBTQ, des luttes contre le sida, l'homophobie, est un bénéfice collectif pour tout le monde.
> Parce qu'avant nous, des gens connus ou inconnus, y ont déjà beaucoup contribué ; aujourd'hui, chacune et chacun de nous peut aussi apporter un peu de son savoir en donnant ses idées, son savoir-faire en talent, son pouvoir en temps et/ou argent.
> Pour que vivent les mémoires des cultures LGBTQ pour nos générations passées, présentes et futures !  

Quels sont les projets ?
- Nous hébergeons toujours provisoirement nos archives au rez-de-chaussée d’un bâtiment d’environ 300 m2, construit sur un grand terrain arboré. Acquise de l’État avec nos fonds privés, cette ancienne propriété de la Direction Départementale de l’Équipement, est à quelques minutes de Paris (métro Villejuif P. V. Couturier ou en voiture par la Porte d’Italie).
- Nous attendons toujours une réponse de M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris, à qui nous avons demandé publiquement, il y a déjà plus d'un an d’accorder au Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles de l’Académie Gay & Lesbienne un local dans Paris intra-muros pour permettre au public [en majorité parisien] de venir plus facilement consulter nos archives.
- Il est temps que les Pouvoirs Publics et notamment le Ministère de la Culture, nous apportent enfin un soutien plus concret (que les lettres de félicitations et d'encouragement que nous avons reçues).

Quelles sont les autres activités de votre association ?
- Nous mettons à jour sur notre site :
> une revue de presse sur les archives et les cultures LGBTQ ( http://www.archiveshomo.info/ revue/2presse.htm ),
> un recensement annuel des centres et fonds d'archives en France et dans le Monde qui contiennent des documents LGBTQ ( http://www.archiveshomo.info/ annuaire/3annuair.htm ),
> le catalogue de notre fonds ( http://www.archiveshomo.info/ presse/2presse.htm est déjà en ligne la liste des titres des journaux, magazines, fanzines, bulletins associatifs, etc. ) ;
- Nous alertons l'opinion et les pouvoirs publics pour demander la préservation d'archives LGBTQ menacées de disparition (exemple : lors de la liquidation des sociétés du groupe Gai Pied http://www.archiveshomo.info/ academie/communique/2gaipied )
- Nous tentons de développer des échanges de documents avec d'autres centres d'archives et/ou de documentation LGBTQ, des Centres Gais et Lesbiens, Centres LGBTQ, Maisons des Homosexualités en France et dans le monde, parce que nous avons gardé des documents en multiples exemplaires !
- Nous apportons aussi notre contribution solidaire aux autres associations, organisations, médias ... pour :
> l'égalité des droits pour les homosexuels,
> les luttes contre l'homophobie, les agressions, les discriminations, le sida...

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mai 2004 : Genres!, la lettre mensuelle d'info du Centre Gai et Lesbien ( CGL > Centre LGBT ) de Paris - île de France
n° de mai 2004 (page 3) > par Fatima Chaaban
http://www.cglparis.org/ chapitre2.htm

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La préservation des cultures LGBT est un devoir de mémoire
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Situé en banlieue parisienne, le Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles, créé en 2002, dispose d'un stock d'archives riche et divers.
Une collection commencée il y a bientôt trente ans, sans aide publique.

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Entretien avec B. Phan Hoang, président de l'Académie Gay & Lesbienne :

- Quels sont les rapports entre l'Académie Gay & Lesbienne et le Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles ?
Le Conservatoire est le centre d'archives géré par l'association Académie Gay & Lesbienne officialisée en mars 2001.
Notre Conservatoire est là pour permettre le recueil de tout ce que les gens ne veulent ou ne peuvent plus garder : déménagement, grand débarras par exemple.

- Comment le Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles est-il financé ?
Sans aucune subvention. Les activités au sein du Conservatoire, telles que la collecte, l'acquisition et le classement des archives, sont assurées par ses membres bénévoles.
Les acquisitions de matériel, les frais de déplacement pour la collecte de documents, la promotion de l'association, et la participation à des salons sont autofinancés.
Nous sommes également aidés par nos proches et de fidèles donateurs.

- Combien de documents sont-ils ainsi stockés dans vos rayons ?
Le Conservatoire possède une importante collection d'archives d'environ 20 000 documents qui reflètent toute la diversité des expressions artistiques et/ou socioculturelles des artistes, créateurs, associations, organisations, établissements, médias LGBT.
Nous comptons ainsi plus de 600 titres de magazines, plusieurs centaines de livres et une centaine de catalogues, guides, plans, calendriers, etc…

- Le Conservatoire est-il un endroit accessible au public ?
Actuellement, nous offrons plus un lieu de conservation d'archives qu'un salon de lecture car nous manquons de moyens pour assurer des permanences. Cela dit, il suffit de prendre rendez-vous pour venir consulter sur place.
Pour les questions pointues, nous orientons les personnes vers des organismes plus adaptés.

- Effectuez-vous une sélection des documents qui feront partie des archives ?
Nous ne faisons pas de distinction entre documents importants ou pas, rares ou pas, payants ou gratuits. Toutes ces créations ont contribué, à leur façon, à enrichir et à affirmer les identités socioculturelles des minorités LGBT dans une société plus souvent répressive que tolérante.
Nous sauvegardons donc tout ce que nous pouvons collecter, même les flyers, plans, affiches qui sont des traces de la vie quotidienne. Seuls les documents à caractère pédophile sont écartés.
La préservation des cultures LGBT est un devoir de mémoire pour chacune et chacun. Prolonger la contribution citoyenne apportée à tour de rôle par les générations passées et actuelles en faveur de l'affirmation de ces identités, et de la lutte contre l'homophobie, est un bénéfice collectif.

- Quels sont les principaux soucis que vous rencontrez au quotidien ?
Suite à l'affluence de nouveaux documents qui enrichissent nos archives, les étagères débordent. Nous avons tenté en vain d'obtenir ou de louer un local dans Paris auprès des pouvoirs publics.
A part les lettres de félicitations et de soutien, aucune mesure concrète n'a, à ce jour, satisfait notre demande.
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Vous pouvez apporter votre soutien financier et/ou envoyer vos documents à :
l'Académie Gay & Lesbienne
Boîte Postale N° 28 > 94402 Vitry sur Seine cedex
http://www.archiveshomo.info

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19 au 25 mai 2005 : Le Nouvel Observateur supplément Paris île de France n° 2115 (page 25) > par Anne Delabre
http://obsdeparis.nouvelobs.com/ articles/p223_2115/ a268733.htm

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L’histoire

Gays : Archives enterrées
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Annoncé pour fin 2004, puis début 2005, le projet du futur Centre d’Archives et de Documentation Homosexuel de Paris (CADHP) n’est toujours pas arrivé sur le bureau d’Odette Christienne, adjointe de Bertrand Delanoë chargée de la mémoire.
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En 2002, la Mairie de Paris accorde une subvention de 100 000 € pour préfigurer un Centre d’Archives Homosexuel.

Polémique dès le début.
- Sur la parité du Conseil d’Administration (aujourd’hui respectée),
- sur le président (aujourd’hui remplacé par Stéphane Martinet
[adjoint PS au Maire du 11ème arrondissement de Paris]),
- sur l’initiateur du projet et seul salarié de l’Association [de Préfiguration (APCADHP)], Jean Le Bitoux (licencié en avril 2004)…

Autant de facteurs qui ralentissent les travaux.
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- Aujourd’hui, les 100 000 € sont épuisés,
- le local qui a servi de siège à l’Association a fermé le 15 janvier dernier.

Quand au Rapport de faisabilité, on ne finit plus d’attendre ce qu’il va préconiser.
- Stéphane Martinet assure qu’il sera remis « très prochainement » à l’Hôtel de Ville.

La Mairie [de Paris], qui n’a aucune envie de faire de vagues, estime qu’elle n’en est plus à quelques semaines près.
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Entre-temps, elle a trouvé un point de chute à ce Centre d’Archives encore fantôme :
- il occupera une partie des 250 m2 en plein cœur de Paris dans lesquels le Centre Gai et Lesbien [CGL de Paris île de France] (lieu d’informations et de conseils) va déménager d’ici fin 2005.

- Pour un espace de stockage réservé (le journal « Illico » et quelques associations lui ont déjà confié leurs archives), des documents numérisés
- et des consultations réservées à des professionnels (chercheurs, journalistes), cela devrait suffire.

Mais il reste encore beaucoup de questions en suspens, notamment sur son financement.
- Le dossier embarrasse la Municipalité face à l’embourbement de la situation au fil des mois.
- Avec le risque, à force de jouer à l’Arlésienne, que le futur CADHP ne tourne au « Titanic ».

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26 5 2006 > France ( Mémoire ) [ tetu.com ]
Il existe plus d'une dizaine de fonds d'archives en France, dont l'existence n'est pas prise en compte par le projet officiel. Lire la suite :
Centres des mémoires LGBT : les fonds d'archives existants veulent être reconnus
Sans local, ni fonds d'archives déjà collectées, le Centre des Mémoires LGBT [ nouveau nom du projet de Centre d’Archives et Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) ] ne devrait pas ouvrir avant 2008.
Ce projet, dont la préfiguration a déjà coûté 100.000 euros à la mairie de Paris, réclame 820.000 euros supplémentaires pour exister.

Parmi les nombreuses personnes exaspérées par la lenteur du projet, M. Phan Hoàng réclame que son propre projet, l'Académie Gay et Lesbienne, à Vitry-sur-Seine ( Val-de-Marne ), soit pris en compte.
Il aurait déjà collecté, depuis 2000, plus de 1.000 livres, autant de vidéos et de titres de presse, et publie les articles de journaux sur son site Web [ http://www.archiveshomo.info ], tout en continuant de sauver des fonds privés.
Il recense également plus d'une dizaine de centres d'archives LGBT en France.
- Mais la direction des archives de Paris, qui a validé le projet du Centre des mémoires, ne connaît pas l'existence des autres fonds d'archives. Notre travail n'est pas reconnu, tempête M. Phan Hoàng, qui exige que le projet « officiel » publie ses comptes et un rapport moral annuel.
Stéphane Martinet, président du Centre des Mémoires, le reconnaît : - Eux ont accumulé des choses, pas nous.
Il prône un rapprochement, mais n'a pas personnellement visité les archives de l'Académie [ le Conservatoire des Archives et des Mémoires LGBT ] : son rapport de Préfiguration mentionne d'ailleurs l'existence de fonds, sans entrer dans le détail.
- Dès le départ, notre projet suit une démarche certifiée technique par la direction des Archives de France, rappelle M. Martinet ( lire Quotidien du 31 mars ).
Certes très présentable, mais encore abstrait, le Centre saura-t-il transformer ses nombreux contradicteurs en partenaires, pour ne pas repartir de zéro ?
La constitution prochaine de son Comité scientifique devrait apporter un début de réponse.

24 5 2006 > Archives Homosexuelles de Paris : l'Académie Gay & Lesbienne veut faire repartir le projet sur des bases saines [ e-llico.com ]
Nouvelle interpellation des responsables du Centre d’Archives et Documentation Homosexuelles de Paris, cette fois-ci de la part de l'Académie Gay & Lesbienne qui dénonce une mauvaise gestion et réclame d’être associée au projet.
Le Centre d’Archives et Documentation Homosexuelles de Paris essuie de nouvelles critiques.
Dans un communiqué, l'Académie Gay & Lesbienne parle de projet mal géré, d’enlisement et s’indigne de la fuite en avant de ses responsables qui recherchent 820.000 euros supplémentaires pour ouvrir le fameux centre.
- Il est temps que ce projet s’appuie sur les centres et initiatives existants pour débloquer la situation et redonner confiance, estime l’association spécialisée dans les archives homosexuelles qui dénonce l’occultation et/ou la dévalorisation des centres et initiatives existants et en particulier sa mise à l’écart du projet de centre parisien, notamment en raison de sa domiciliation en banlieue.
L’Académie Gay & Lesbienne demande que le projet de " Centre des Mémoires LGBT Paris Île-de-France " ( CADHP rebaptisé ) reparte sur des bases saines, avec de nouvelles énergies en s’appuyant sur :
- la concertation par la consultation et la participation au projet des initiatives et centres d’archives et de documentation existants,
- la pluralité par l’ouverture de l’AP CADHP à celles et ceux qui ont contribué à faire avancer le projet par leurs revendications,
- la transparence par une information régulière de l’avancement du projet et la publication des rapports moraux et comptes détaillés,
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et l‘indépendance par l’affranchissement de tout lien avec un parti politique ou une mouvance communautaire quel qu’il soit.


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