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Analyse Projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris APCADHP
citations à caractère critique, polémique, pédagogique et/ou scientifique des informations

Merci de nous aider à collecter d'autres archives LGBTQ
la sauvegarde des mémoires LGBTQ permet de préserver la vérité sur notre histoire

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3e trimestre 2001
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octobre 2001 : magazine Tribu Move > Parution d'annonce de collecte d'archives LGBTQ pour l'Académie Gay & Lesbienne

29 9 2001 : dépêche de l'AFP Fil général > La Gaîté lyrique va se consacrer aux musiques nouvelles et à l'art numérique { ... La Gaîté Lyrique, théâtre parisien à l'abandon depuis plusieurs années, va devenir un centre culturel dédié aux musiques électroniques et à l'art numérique, a annoncé Christophe Girard, maire-adjoint de Paris chargé de la Culture, lors d'un entretien vendredi ...

28 9 2001 : Radio FG 98,2 (émission Happy Hour) > Bibliothèque Gay à Paris : Christophe Girard ne renonce pas { interview de l'Adjoint chargé de la culture du Maire de Paris : ... Je ne renoncerai ni à ce projet, ... Quand les jeunes homosexuels découvrent leur sexualité, où vont-ils trouver des références ? ... Je défendrai la communauté à laquelle j'appartiens et qui a de grand besoins dans ce domaine ...

26 9 2001 > En 2003, Paris pourrait accueillir le premier Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles [ citegay.fr ]
- Mieux reconnus socialement aujourd'hui, les gays et les lesbiennes aspirent à constituer une mémoire de leur passé, expliquent les promoteurs du projet qui a reçu le soutien du nouveau maire de Paris [ Bertrand Delanoë ] et du Ministère de la Culture.
En 2003, si tout va bien, un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelle pourrait voir le jour dans la capitale.

Objectif : répondre à toute personne désireuse de trouver des informations sur l'homosexualité mais aussi toutes les minorités sexuelles. Les premiers bénéficiaires seraient ainsi les journalistes, les chercheurs, les juristes ou les enseignants.
- L'idée repose sur un souci total de neutralité politique, mais aussi scientifique, et vis à vis des différentes tendances et composantes de la communauté homosexuelle. A cette seule condition il assoira une réelle crédibilité qui lui permettra de collecter les archives les plus exhaustives possibles, explique-t-on encore.

3 9 2001 : réunion de la Commission politique de l'association Lesbian & Gay Pride ÎdF > projet Centre de Documentation et Archives Homosexuelles { ... Des engagements avaient été pris, notamment par le nouveau Maire, et des rendez-vous ont été pris avec Odette Christienne, adjointe chargée de la mémoire, et Christophe Girard, adjoint chargé de la culture. Depuis le Maire a réaffirmé ses engagements ... Le projet fait appel à un financement multipartenarial, où l’État et la Région sont concernés ...

Septembre 2001 > magazine 360° n° 19 ( pages 46 et 47 ) : par Nathalie Brochard
Effort de mémoire en banlieue parisienne
=> Depuis 25 ans, à Vitry-sur-Seine, trois acharnés collectent, sauvegardent et archivent des documents de toutes sortes, reflets de la diversité des expressions socioculturelles et artistiques d’une communauté gay et lesbienne encore jeune.
Contre la mémoire qui s'enfuit, Olivier Rochemaure, journaliste, Phan Hoang, ancien libraire et peintre, et Frédéric Rekaï, travailleur social, ont inventé une parade : l'Académie Gay et Lesbienne, un centre de documentation qui rassemble tout support écrit, produit par des créateurs, associations, bars ou entreprises homos.
Qu'il s'agisse de flyers, tracts, affiches, programmes, agendas, guides, catalogues, journaux, magazines, revues ( ils recensent une centaine de titres ), livres et brochures ( la récupération du stock de l'ancienne librairie-galerie Lamarck a fourni une base conséquente à l'Académie ), nos trois passionnés récupèrent tout.
Au total, ils disposent de quelque 15.000 documents dont certains constituent de véritables pièces de collection.
Ces archives et actualités relatives aux homosexuels pourront être consultées sur place ou sur le site Internet en cours de création.
- " II est important que le public, en particulier les étudiants, les chercheurs et les sociologues, puisse accéder gratuitement à cette mine d'informations. Nous avons accompli tout ce travail pour ça ", précise Hoang.
En revanche, il se montre discret sur l'ouverture du site :
- " On ne préfère pas annoncer de date. C'est long de scanner tous ces documents. "
Phan Hoang regrette qu'aucun investisseur public ou privé ne se soit jusqu'à présent manifesté pour soutenir leur action et il rappelle avec fierté :
- " Nous avons acheté l'immeuble qui abrite les archives avec nos fonds propres. "
Les 200 m2 en question se situent à Vitry-sur-Seine.
- " Nous n'avons bénéficié d'aucune subvention, il était inenvisageable d'avoir une telle surface dans Paris, nous avons dû nous installer en banlieue ", reconnaît Hoang.
Sans cacher son dépit, il poursuit :
- " Nous sommes honnêtes, nous aurions pu louer une chambre de bonne dans Paris et y domicilier l'Académie pour y recevoir les subventions de la Mairie de Paris. On ne l'a pas fait. "
Idéalement les trois fondateurs auraient souhaité s'installer dans le Marais...
=> Bibliothèque à scandales
Lorsqu'on l'interroge sur la possible concurrence qui pourrait survenir entre la Bibliothèque gay et lesbienne et l'Académie, Hoang sourit :
- " Le projet qui visait à transformer l'opéra lyrique en bibliothèque mi-généraliste, mi-homosexuelle, a été abandonné. Christophe Girard ( conseiller culturel [ en réalité Adjoint au Maire de Paris , chargé de la culture ] à la Mairie de Paris, NDLR ) en charge du dossier, a dû faire face à une levée de boucliers à droite. Devant la polémique, Bertrand Delanoë a préféré enterrer l'idée. L'opéra restera lyrique. "
En conséquence, l'Académie demeure seule gardienne du patrimoine gay et lesbien.
=> Au coeur d'une telle aventure, un sentiment anime les trois protagonistes : que personne ne sombre dans l'oubli.
Etant donné que la majorité des homos n'ont pas de descendants, ils ont imaginé apposer une plaque au nom de chaque personne disparue sur le mémorial situé dans le jardin de l'association, rebaptisé " Jardin du Souvenir ".
Les victimes du sida et des crimes homophobes, les déportés, verraient enfin leur mémoire honorée.
=> La tâche est immense.
Hoang s'excuse, il a beaucoup de travail,
- " Nous avons encore des travaux à faire pour la sécurité de nos locaux d'archivage. On doit protéger le tout contre l'incendie, le vandalisme, les attaques homophobes... "
Et l'urgence, ce militant d'Act Up [ Paris ] en est coutumier.

septembre 2001 : magazine Cancer n° 4 (Le Bloc-notes) Bruno Deniel-Laurent > Une Section gays et lesbiennes ? Quesako ? { Un emplacement unique pour y rassembler Marcel Proust et Guillaume Dustan, Oscar Wilde et les comptes-rendus des colloques d'Act-Up ? ... Pourquoi pas une section d'écrivains drogués (avec Rimbaud et Beigbeder) ou une section d'écrivains communistes (avec Aragon et Roger Hanin) ? J'aime trop les homos flamboyants, les Fassbinder, les Passolini, les Gripari, ces aristocrates de la bagouse gomorisant le monde au propre et au figuré pour supporter les mesquineries politiquement correcte de l'Hôtel de Ville de Paris ...

25 7 2001 : Michel Clément, Délégué au Développement et à l’Action Territoriale avertit : qu'il a transmis le dossier de l'Académie Gay & Lesbienne avec la mention « pour attribution et suite à donner » à la Direction Régionale des Affaires culturelles d’île de France ...

24 7 2001 : france.qrd.org > La fin du groupe Gai Pied { Le Tribunal de Commerce de Paris a mis fin ... à la belle aventure du groupe Gai Pied. Le plus ancien conglomérat de presse et d’édition homosexuelle en France, criblé de dettes, a été placé en liquidation judiciaire. En l’absence d’un repreneur unique, les multiples activités développées par le groupe de communication au fil des ans sont vendues par appartement ...

19 7 2001 : gay.com > Jean Tibéri critique Bertrand Delanoë dans un journal d'extrême-droite { ... A la Mairie de Paris, on se contente de répondre : L'écoute des associations homos, les subventions aux associations de lutte contre le Sida ou au Centre Gai et Lesbien, l'annonce de la Gay Pride dans le Journal Municipal, le Maire ovationné à la Gay Pride, les cérémonies de PaCS dans les mairies d'arrondissementts de gauche, ça n'est pas, pour les gays et lesbiennes, des gadgets, mais bien des actes en rupture forte avec avant !

18 7 2001 : gay.com > La Mairie de Paris subventionne [de 200 000 F.] pour la première fois le Centre Gai et Lesbien de Paris [CGL]

18 7 2001 : Xavier Barès, Chef de cabinet de Catherine Tasca : ... Madame la Ministre [de la Culture et de la Communication] m'a chargé de vous assurer que votre demande [d'attribution d'une aide financière en vue de soutenir les activités de l'Académie Gay & Lesbienne] fera l'objet d'un examen attentif ...

13 7 2001 : soutien de la députée Roselyne Bachelot-Narquin à l'Académie Gay & Lesbienne : ... Tout en vous félicitant pour les actions menées, je souhaitais vous informer que j’ai adressé un courrier à M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris, pour lui faire-part de vos différents besoins et aussi de votre recherche de locaux sur Paris ...

12 7 2001 : illico (page 7) Jean François Laforgerie > Une Mairie pro homo { ... Quelque 80 associations ont été reçues [le lundi 18 juin], plus de 3 heures, par des représentants de l'actuelle municipalité ...

7 7 2001 : lettre manuscrite de Christophe Girard, Adjoint au Maire de Paris chargé de la Culture > au président de l'Académie Gay & Lesbienne : ... Je transmets avec recommandation votre dossier à M. Philippe Lasnier, conseiller du Maire, ainsi qu’à Mme Mazetier, adjointe au Patrimoine [...] et merci pour votre belle et généreuse contribution ...

2 7 2001 : quotidien Les Echos - Michel Parouty > Moutons, dindons, flonflons { ... délaissée, et n'a pas réussi à sauver la salle qui lui était consacrée, la Gaîté-Lyrique. Sans jouer les nationalistes à tout crin, ce patrimoine, il faut le défendre ...

juillet 2001 : Têtu > édito { ... Une polémique avec Le Nouvel Observateur s'ensuivit, puisque Delfeil de Ton étonné, se demanda si les oeuvres de Proust, de Gide ou de Genet seraient toujours disponibles au rayon littérature. Bien sûr, dit finalement l'adjoint [à la culture du Maire de Paris] : on l'avait mal compris, il pensait à une Section consacrée à l'histoire, à la sociologie et à l'anthropologie de l'homosexualité ...

28 juin 2001 > magazine illico n° 32 ( page 14 ) : par Valérie Mitteaux
La création de l'Académie Gay & Lesbienne > en mémoire de nous
=> En mal d'Histoire, en défaut de mémoire... les pédés en oublient leur passé. Certains résistent.
Co-fondateur de l'Académie Gay & Lesbienne, Hoang Phan présente son projet de centre de documentation.
# Pourquoi créer un tel centre ?
- Parce qu'aujourd'hui une personne âgée qui s'est cachée toute sa vie et qui se dit "La famille va découvrir que j'étais une tante" ou un étudiant qui part à l'étranger et qui a peur que la famille découvre le pot au rose au détour d'un placard : dans toutes ces situations, les gens jettent tout. Or on a tous collectionné ou gardé des choses. Nous ne cherchons pas à dépouiller les gens mais à sauvegarder toute cette matière dont les gens se débarrassent. On veut empêcher l'irréparable. Il ne faut pas faire confiance aux caves.
# Quels genres de documents collectez-vous ?
- Des livres, des magazines... tout. Nous avons déjà 15 000 documents, beaucoup de flyers, de tracts d'associations, d'affiches. Toutes ces œuvres d'art éphémères qui ne sont pas déposées à la Bibliothèque Nationale. C'est quand même dommage que tous ces beaux garçons et belles filles passent à la poubelle.
# Quels sont vos soutiens ?
- Aucun. Cela fait des années que tout le monde en parle mais personne ne le fait, on a donc décidé de le faire avec nos propres moyens. Tout le monde a trouvé l'idée géniale, mais pour l'instant personne ne nous a officiellement apporté de soutien. Nous comptons maintenant sur les investisseurs privés. Idéalement nous voudrions que nos locaux soient dans le Marais à Paris. Tant qu'il n'existe pas une bibliothèque gay et lesbienne, autant que des individus apportent leur petite pierre. L’Académie est née en mars avec l'équivalent d'un budget réel de 500 000 F mais ce n'est que du bénévolat et des locaux gratuits.
# En quoi consiste votre projet de " jardin du souvenir " ?
- Dans le jardin de l'association, nous souhaitons faire une sorte de mémorial. Comme la plupart des homos n'ont pas de descendants, on pourrait y apposer une plaque au nom de la personne disparue, du sida notamment. On a loupé l'occasion de le faire au Père Lachaise, en achetant un "mur du souvenir". Cela serait bien que cela existe.
=> N’EN JETEZ PLUS !
L’Académie [ Gay & Lesbienne ] est installée à Vitry [ sur Seine ( 94 ) ]. On pourra, une fois les travaux terminés, aller consulter les archives sur place. Pour l’heure, l’association poursuit son travail de collecte. Elle est à la recherche de tout document ayant trait à l’homosexualité : flyers, magazines, affiches… Elle fait notamment appel à tous les établissements gay qui émettent des documents régulièrement.
# Pour envoyer vos documents :
Académie Gay & Lesbienne : BP 28 - 94402 Vitry sur Seine Cedex.
L’ensemble de ces documents sera bientôt en ligne sur le site www.academy-gay-Iesbian.org

> Chronique d'une promesse électorale : le Centre d'archives et de documentation homosexuelles de Paris [ SexPolitique - Queer Zone 2 ( éditions La Fabrique ) : par Marie-Hélène Bourcier ] 12 4 2005
=> 2001 - 2002 :: Maux d'archives : devoir de mémoire ou exclusions ?
En mars 2001, le candidat à la mairie de Paris, Bertrand Delanoë, a glissé dans son panier de promesses électorales la création d'un centre d'archives dédié au mouvement homosexuel français [23].
En septembre 2002, le Conseil de Paris accorde une subvention de 100.000 euros à une association de préfiguration d'un centre d'archives homosexuelles de Paris (le CADHP).
Problème : le projet se payait le luxe de faire l'impasse sur la plupart des minorités sexuelles et de genre. Sans parler des minorités visibles. Ne figuraient quasiment aucune référence lesbienne et aucune référence transsexuel(l)e ou transgenre dans la bibliographie. Le budget publicitaire n'allait qu'aux supports gais, parisiens et régionaux [24].
Les annexes du projet traitaient exclusivement de l'histoire du Paris gai. Homocentré et homonormatif, le futur centre faisait l'économie de pans entiers de la culture gaie : la pornographie et les cultures SM. Et comme il fallait aussi exclure Act-Up Paris, le sida n'était pas évoqué [25].
Mais il y avait pire : nombre des fonds d'archives listés par le CADHP l'étaient à l'insu de leurs détenteurs qui n'avaient tout simplement pas été contactés.
Fermé sur sa culture homosexuelle, le centre négligeait également l'apport d'expériences bien antérieures en matière d'archives :
- comme le travail de Hoang B. Phan et Thomas Leduc, fondateurs de l'Académie Gay & Lesbienne, [26]

- ainsi que les réalisations du Centre Européen de recherches, d'études et de documentation sur les sexualités plurielles et les interculturalités, de Patrick Cardon à Lille.
Compte tenu de tous ces manquements et comme l'initiateur du projet - Jean Le Bitoux [27] - et le président de l'association à l'époque - Christopher Miles - refusaient tout dialogue avec les parties concernées mais oubliées [28], les groupes Archilesb!, VigiTrans et LopattaQ se sont formés en 2002 pour que le projet devienne représentatif et que son contenu scientifique et politique soit revu et enrichi.
Nous demandions notamment que les lesbiennes, les transsexuel(le)s et les transgenres soient intégrés dans la réflexion et les circuits de décision dès la phase de préfiguration - en un mot, que le futur centre compte avec toutes les minorités sexuelles et de genre, mais aussi ethniques.
Nous avons lancé une pétition en France et à l'étranger en octobre 2002 qui a recueilli plus de mille signatures réunissant des activistes, des universitaires, des chercheurs indépendants, des figures des études LGBT, des associations, des particuliers transpédégouines ou non, désireux de voir mis en place un dispositif de recueil, de construction et de diffusion d'archives, dédié aux minorités sexuelles et de genre, qui ne soit ni excluant ni scientifiquement archaïque [29].
L'autre objectif de ces groupes d'archivaction était qu'un débat public soit ouvert sur la question des archives LGBTQ et sur les orientations du projet.
=> Notes :
- [23] - Au-delà de la mémoire de la déportation, le mouvement homosexuel français a toujours été fragile lorsqu'il s'est agi, depuis cinquante ans, de conserver et de transmettre son histoire [...] C'est pourquoi la possibilité de créer un lieu de documentation, d'information et de recherches autour de cette mémoire a retenu toute mon attention. Réponse écrite de Bertrand Delanoë aux questions posées aux candidats à la mairie de Paris par l'association Lesbian & Gay Pride-Ile de France, 2 mars 2001.
- [24] - Budget de fonctionnement indiqué pour la publicité : 1/4 de page dans Têtu : 20.000 F, 1/4 de page dans Illico : 10.000 F, presse régionale gai : 20.000 F.
- [25] - L'histoire se répète. En 1991, Act-Up Paris avait déjà quitté la Maison des homosexualités à cause de la non-prise en compte des lesbiennes et du sida, critiquant ainsi la politique de Jean Le Bitoux, l'un des co-fondateurs ( Action n° 004, novembre 1991, p. 7 ). Rappelons qu'en 1990, une première subvention de 50.000 francs avait été accordée par le ministère de la Culture pour un projet de centre d'archives au sein de la Maison des homosexualités ( cf. Décharges publiques par Jean Le Bitoux in Illico, octobre 1991, p. 12 ). Malgré les subventions publiques, celui-ci n'a jamais abouti.
- [26] - L'Académie Gay & Lesbienne a réuni plus de 20.000 documents [ collectés et archivés ] depuis 1975 http://www.archiveshomo.info
- [27] - Fort de sa qualité de président du Mémorial de la déportation homosexuelle et de l'injonction au droit de mémoire, Jean Le Bitoux est toujours resté insensible aux critiques en matière de représentativité. Il s'est opposé dès le départ à la présence de Marie-Jo Bonnet, historienne de référence dans la culture lesbienne française et dont la thèse sur les relations entre les femmes dirigée par Michelle Perrot ( Les Relations amoureuses entre les femmes du XVIe au XXe siècle, Odile Jacob 1995 ) est devenu un classique.
- [28] - En juillet 2001, Christopher Miles m'avait demandé de faire partie du projet. Après lecture de la première mouture, je lui avais fait part de mes réserves - le mot est faible. C'est en voyant que Jean Le Bitoux refusait de réagir que j'ai décidé de ne pas faire partie d'un projet discriminant et d'agir dans le cadre d'Archilesb!
- [29] - Parmi les signataires : Teresa de Lauretis, les Lesbian Archives de New York, Alain Touraine, Virginie Despentes, Martha Gever, la Coordination Lesbienne de France, Stephen Whittle... Liste disponible sur http://perso.wanadoo.fr/ coalition.lgbtq/pet_archi.html
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Dernières nouvelles ...

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Février 2007 > gayvox.com : Gay Culture < Littérature > par Lionel Duroi
Triangul’ère n°6, la revue gay
Une nuée de sujets relatifs à l’art homo dessine le fil rouge d’un exemplaire de Triangul’ère. Dans le numéro 6 paru en décembre 2006, l’éditeur, Christophe Gendron, ne déroge pas à l’objectif qu’il s’est fixé.
Il nous permet de voyager dans le temps magnifique des décennies qui ont procédé à ce que nous sommes devenus face à la norme, au nombre. Pour celles et ceux qui atteignent la quarantaine et plus, l’éveil de la nostalgie tracera des ombres autour des fantômes.
Plus de 280 pages colorées de photos, dessins et textes aux sujets approfondies. Une réalisation magnifique.
Au sommaire, la LGBT Historical Society de San Francisco, comme un contre exemple du peu de cas que font nos édiles en France des archives LGBT.
Un collectif d’artistes qui revisitent les marins et leur univers plus ou moins fantasmé. L’homophobie voyageuse, le nu masculin en Chine etc. Même les quelques pages de publicités créatives n’enlèvent rien à l’exercice d’une publication classe et de poids !
Enfin, la magistral interview du créateur de la revue Arcadie. A collectionner absolument !
Au travers l’entretien ( rarissime ) accordé par André Baudry, maître d’œuvre de la revue majeure que fut Arcadie, Triangul’ère vous transporte au cœur de presque trente années d’homosexualité ( de 1954 à 1982 ). [...]

12 1 2007 > magazine illico n° 164 : Rétrospective par Didier Roth-Bettoni
=> ( page 4 ) BEST OF 2006 : Politique, culture, etc.

Les gens et les événements de l'année
Un député condamné pour homophobie. Un salon gay qui disparaît. Une gay pride qui dégénère. Un film d’amour homo qui triomphe aux Oscars. Un grand parti qui dépose un projet de loi en faveur du mariage gay. Une actrice outée par un magazine. Une polémique autour d’un centre d’archives. Une multiplication d’agressions anti-gays…
Ça c’est passé en 2006.
=> ( page 5 ) BEST OF 2006 : Politique
Polémiques parisiennes
Régulièrement pris pour cible par des essayistes plus ou moins talentueux ( Sophie Coignard, François Devoucoux du Buysson ) en raison des subventions accordées par la Ville de Paris à des associations LGBT, Bertrand Delanoë aura pour adversaire lors des municipales de 2008 une élue dont c’est aussi un des arguments. Françoise de Panafieu, députée-maire UMP du XVIIè arrondissement, malgré quelques inflexions à son discours ( elle n’est plus hostile à la Marche des Fiertés ), est en effet résolument contre ce qu’elle juge comme le favoritisme communautariste du maire gay de Paris.
Ce n’est pas la seule polémique à laquelle doit faire face Bertrand Delanoë : sa décision de rebaptiser le parvis de Notre-Dame de Paris du nom de l’ancien pape Jean-Paul II, connu pour son refus du préservatif et sa condamnation des unions homosexuelles, provoque en effet l’hostilité de plusieurs associations LGBT et de lutte contre le sida.
=> ( page 9 ) BEST OF 2006 : Communauté
Une série d’échecs
C’est certainement le ratage le plus dramatique de ces dernières années : au-delà des polémiques ou des accusations de toutes natures qui ont émaillé l’année, on ne peut que constater que le beau projet de Centre d’Archives LGBT de Paris [ nouveau nom du projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris de l'Association de Préfiguration du CADHP ] est toujours au point mort.
Après des années d’études, de rapports, de réunions, après l’épuisement de 100.000 euros de subvention accordés par la Ville de Paris, après la succession de plusieurs équipes et employés, après la validation du projet par diverses instances, on est bien en peine de dire si ce Centre verra le jour.
Car la situation aujourd’hui est calamiteuse et l’image donnée d’un gâchis d’énergie et de fonds publics est absolument catastrophique.

Autre faillite, celle du Salon Rainbow Attitude qui ferme ses portes après trois éditions déficitaires (malgré plusieurs dizaines de milliers de visiteurs chaque année) et en laissant plusieurs fournisseurs et partenaires sur le carreau.
Enfin, avec la fermeture par Patrick Cardon de Gay Kitsch Camp à Lille faute de moyens ( les subventions municipales et régionales n’ont jamais été suffisantes ), c’est à la fois une maison d’édition, un festival de cinéma et un centre de mémoire LGBT qui disparaissent.

12 1 2007 > magazine illico n° 164 ( page 34 ) Agendas : par Jean-François Laforgerie - Julien Pierre
Du neuf à l’Académie Gay et Lesbienne
L’Académie Gay & Lesbienne n’en finit pas d’étoffer ses services aux internautes.
Parmi les nouveautés, on trouvera un tout nouveau service " Livres " qui recense, domaine par domaine ( queer, lesbianisme, sida, histoire, mariage, PaCS, homoparentalité, prostitution, etc. ), de très nombreux ouvrages sur l’homosexualité. Si un sujet vous intéresse, vous cliquez et apparaît la liste des ouvrages les plus pointus sur le sujet.
Parmi les nouvelles rubriques, l’une est consacrée aux festivals de culture gay en France et à l’étranger.
Mais la plus attrayante des nouveautés est sans conteste l’archivage et la mise en ligne des revues non LGBT qui, de 1936 à 2006, ont consacré leur une à l’homosexualité. Cela donne un bon aperçu des collections de l’Académie Gay et Lesbienne comme de l’évolution de traitement des homos dans la presse généraliste. Certaines unes vous rappelleront sans doute des souvenirs.
Accès à ces nouveaux services sur www.archiveshomo.info

29 12 2006 > magazine illico n° 163 ( page 6 ) : Interview croisée < de Orion Delain et Christophe Gendron > par Didier Roth-Bettoni
« Raconter l’histoire d’un village »
# Si certains doutent de l’existence de la culture gay, ce n’est à l’évidence pas votre cas …
- Orion [ Delain ] : La culture gay, on a les pieds dedans ! On ne publie que des artistes qui travaillent sur l’imagerie gay. Certains font aussi des paysages, des choses abstraites, ça ne nous intéresse pas. Notre envie, ça a toujours été de surfer sur la sensibilité de l’art gay, exprès, trop peut-être diront certains.
- Christophe [ Gendron ] : Personne ne s’y intéresse, il n’y a pas de revue dans le monde qui s’y intéresse. Pourtant, en dehors des photographes, il y a beaucoup d’artistes, de peintres, de dessinateurs…
- Orion : C’est pour cela aussi qu’on a organisé l’exposition Gay Art au salon Rainbow Attitude en 2005 : pour réunir ces artistes, les faire se rencontrer, faire rencontrer leurs publics. On a d’ailleurs édité un numéro intermédiaire de "Triangul’ère" pour perpétuer ce carrefour, comme on a fait un numéro intermédiaire sur les éditeurs gay. On veut jouer ce rôle, et si des dessinateurs ou des peintres gay ne savent pas où publier, qu’ils n’hésitent pas à nous contacter en envoyant un mail à editions@triangulere.com
- Christophe : Ils ne sont pas nombreux les gays qui sont prêts à assumer l’art gay sur leurs murs. Avec "Triangul’ère", ils peuvent l’avoir sur leur table de salon… Pour en revenir à ta question, qu’est-ce c’est qu’une culture ? Quand il y a une histoire commune, une persécution commune, un mode de vie commun, une sexualité commune, quand il y a un art qui se dégage… ça fait beaucoup de choses communes qu’on peut appeler une culture, non ?
# Les textes que vous publiez répondent à la même logique ?
- Orion : Notre idée de toujours, c’est de laisser des traces de notre histoire. C’est ce qui fait notre différence avec la presse : on fait parler les éléphants de la communauté, on raconte notre histoire. Dans le dernier numéro, c’est André Baudry, le fondateur d’Arcadie, la première association homosexuelle française dans les années 50. On a passé 8 jours chez lui en Italie : ça faisait plus de vingt ans qu’il n’avait pas parlé !
- Christophe : Dès le début, on a fait participer ceux qui ont compté dans cette histoire, sous forme de textes qu’on leur a demandé ou d’entretiens. Pierre et Gilles, Didier Lestrade, Jean-Pol Pouliquen ont parlé dès les premiers numéros. Ces livres que sont les numéros de " Triangul’ère ", ils racontent l’histoire d’un village.
- Orion : Mais en parlant de l’histoire, on parle aussi d’aujourd’hui : quand on célèbre les vingt ans du centre d’archives gay de San Francisco dans le dernier numéro, c’est aussi pour souligner ce qui se passe à Paris avec le scandale de ce centre d’archives qui n’arrive pas à voir le jour. [ le projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris de l'Association de Préfiguration du CADHP ]
# C’est un rythme très particulier de faire un numéro par an. Concrètement, comment est-ce que vous élaborez un sommaire ?
- Christophe : On s’y prend très longtemps à l’avance. L’entretien avec André Baudry par exemple, cela fait trois ans qu’on y pense, qu’on y travaille. Les thèmes des portfolios collectifs comme " Les marins " dans le dernier numéro, on les lance très en amont pour pouvoir contacter les artistes et regrouper les œuvres. Le dernier numéro vient de sortir mais on sait déjà depuis un moment ce qu’il y aura dans le prochain.
# " Triangul’ère " n°6, disponible en librairie. Ou sur commande www.triangulere.com

21 9 2006 > e-llico.com : par La rédaction
Homophobes : la rédaction d'Illico répond à François Devoucoux du Buysson
Nous avons reçu de François Devoucoux du Buysson une demande de droit de réponse suite à la publication de notre dossier sur les "Nouveaux homophobes". Ce droit de réponse appelle quelques remarques dans la mesure où François Devoucoux du Buysson prend prétexte d’informations publiées dans "Illico" pour étayer ses assertions.
Nous avons reçu de François Devoucoux du Buysson une demande de droit de réponse suite à la publication de notre dossier sur les "Nouveaux homophobes" dans lequel cet auteur est cité ainsi que des extraits de ses écrits. Ce droit de réponse, publié sur notre site, appelle néanmoins quelques remarques et ce d’autant que François Devoucoux du Buysson prend prétexte d’informations publiées dans "Illico" pour étayer ses assertions.
Ainsi, François Devoucoux du Buysson estime que la bonne foi du "Perroquet libéré", dans ses attaques contre le projet de centre d’archives homosexuelles [ de l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( AP CADHP ) ], n’est pas reconnue dans notre dossier alors même que notre journal "Illico" a lui-même dénoncé un "manque de transparence".
Effectivement, "Illico" a bel et bien critiqué, à une reprise, une absence de transparence des initiateurs du projet et même posé la question d’un éventuel gaspillage de temps et d’argent dans la réalisation dudit projet, mais jamais sous-entendu qu’il y avait eu des "irrégularités dans la gestion". Cela, c’est François Devoucoux du Buysson qui le dit et l’écrit. C’est lui qui sous entend que l’usage des 100.000 euros de subventions
[ de la Mairie de Paris ] pourrait avoir été frauduleux et lui seul.
D’entrée de jeu, François Devoucoux du Buysson a considéré ce projet comme communautariste (ce qui est son droit) mais avec des méthodes qui, selon nous, s’apparentent à de l’homophobie.
Ainsi, vouloir disqualifier un des principaux acteurs du projet, en l’occurrence Jean Le Bitoux, en affirmant que sa réputation est "sulfureuse" du fait de son "insistance à évoquer positivement la pédophilie" (in "Paris cide", page 71) en citant une interview publiée dans "Illico" sortie de son contexte, est absolument malveillant. Quel est le but recherché lorsqu’on écrit qu’un militant gay historique fait aujourd’hui les mêmes amalgames que l’extrême droite alors qu’il ne fait que rappeler une phase du militantisme homo vieille de 30 ans !
Si nous avons choisi de classer ce "polémiste" dans la catégorie des "nouveaux homophobes", ce n'est pas pour lui faire un procès mais décrire ce qu’écrivent les détracteurs des gays, ce qu’ils pensent, disent, défendent comme point de vue. En l’occurrence, lui n’est jamais avare sur l’homosexualité. C’est lui qui compare les militants gay à des criminels de guerre ("les Khmers roses").
C’est lui qui conteste aux associations LGBT d’être hébergées dans une maison des associations à Paris. [ L'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( AP CADHP ) y est domiciliée car elle n'a plus d'argent pour payer le loyer de son local à la Régie Immobilière de la Mairie de Paris ]
C’est lui qui critique la moindre subvention municipale versée à une association homo. C’est lui qui parle de "mafia rose" à propos de la communauté gay. C’est lui qui publie des vannes douteuses sur Delanoë du style "Delanoë n’aime pas les tentes" et autres "Manque de tapettes dans le Marais". C’est lui toujours qui, dans ses interviews ("VSD", JT de France 2…) trouve que l’homophobie en France, c’est pas si grave, etc. Alors au bout du compte, il a beau dire qu’il n’a rien contre les "personnes homosexuelles", il est difficile de ne pas le classer parmi les homophobes.

21 9 2006 > e-llico.com : par François Devoucoux du Buysson
Droit de réponse : François Devoucoux du Buysson réagit au dossier sur les nouveaux homophobes
# Nous publions un droit de réponse de François Devoucoux du Buysson collaborateur du site internet l'Observatoire du communautarisme relatif à notre dossier sur les "Nouveaux homophobes".
- Monsieur,
Dans l'édition mise en ligne le 18 septembre 2006, votre périodique me cite à plusieurs reprises sur la base d'une présentation incorrecte et malveillante de mes écrits.
S'agissant de mon livre Pariscide, Illico affirme que "(j') amalgame pédophilie, outing, clientélisme".
Or, dans cet ouvrage, je ne fais que mentionner les positions ambigües de Monsieur Jean Le Bitoux, alors responsable du projet municipal de "centre d'archives homosexuelles"
[ Jean Le Bitoux était salarié comme Responsable du Comité d'Acquisition par l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( AP CADHP ) ], en m'appuyant explicitement sur un dossier paru dans Illico en date du 29 mars 2001 et intitulé "Pédophilie : la patate chaude des homos".
Dans ce dossier, Monsieur Le Bitoux prétendait notamment que "l'homosexualité vient d'une culture pédophile avec André Gide".
[ Magazine illico n° 26 ( page 12 ) 29 3 2001 ]
Par ailleurs, Illico semble contester l'existence d'irrégularités dans la gestion du projet de centre d'archives homosexuelles, mettant ainsi en cause la bonne foi d'une enquête du Perroquet Libéré.
Je vous invite à relire votre périodique, et notamment votre dossier "Le feu aux archives" mis en ligne le 14 avril 2006, puisque vous avez vous-même évoqué le "manque de transparence" et "cette absence d'information sur le projet", allant même jusqu'à dire que l'utilisation qui a été faite par les responsables du projet d'une subvention municipale de 100.000 euros "peut au moins poser la question d'un éventuel gaspillage".
[ Magazine illico n° 147 ( pages 8 & 9 ) 14 4 2006 ]
Enfin, Illico me range sans autre forme de procès dans la catégorie "nouveaux homophobes" en se gardant bien d'indiquer précisément ce qui, dans mes écrits, relève de cette qualification pénale, au risque de verser dans la diffamation pure et simple. Je conteste l'amalgame qui est ainsi fait entre ma critique du communautarisme gay et une quelconque aversion pour les personnes homosexuelles que vous ne trouverez pas sous ma plume.
Je retiens du réquisitoire d'Illico que les critiques du mouvement gay sont toujours "caricaturales", ce qui ne semble jamais être le cas de ceux que votre périodique appelle les "militants LGBT" ni des manifestations homosexuelles. C'est, je crois, une vision partielle des choses.
Je vous saurai gré de faire paraître cette mise au point sur tous les supports ayant publiés les articles me concernant.
Cordialement, François Devoucoux du Buysson

15 9 2006 > magazine illico n° 156 ( page 12 ) : par Jean-François Laforgerie
François Devoucoux du Buysson
François Mitterrand avait comme contempteur Jean Montaldo. Bertrand Delanoë est tombé sur François Devoucoux du Buysson.
De livre en livre, de tribune en tribune, sur son site Internet ( Observatoire du communautarisme ) ou dans sa lettre satirique ( Le Perroquet libéré ), ce jeune essayiste ( 33 ans ), souvent présenté comme un ancien chevènementiste, n’en finit pas de critiquer la gestion municipale — son prochain bouquin est consacré à la circulation.
Rien à y redire sur le principe, si la méthode utilisée n’était pas si grossière et si délibérément caricaturale. Un exemple ?
Dans Paris cide ( il faut savoir que côté humour, il est de l’école Laurent Ruquier ), François Devoucoux du Buysson consacre un chapitre à Delanoë et aux homos où il amalgame pédophilie, outing, clientélisme …
L’ouvrage prétend même ( p. 61 ) que la Mairie de Paris a publié et affiché des affiches " porno chic " montrant des " photos de triolisme ". Bref, tout est bon pour arriver à ses fins.
En l’occurrence, faire passer l’idée que tout ce qui peut être fait en faveur des personnes LGBT, l’est au détriment du bien général et n’est rien moins qu’une dérive communautariste.
C’est la thèse longuement développé dans Les Khmers roses , une expression qui fera florès y compris dans la bouche de Christian Vanneste.
Quand à ces commentaires, souvent taillés à la serpe, et à ces infos, souvent instrumentalisées, elles sont largement reprises par l’UMP parisienne ( voir le Livre noir consacré à la gestion Delanoë ) et Le Marchand de sable , le pamphlet poussif de Sophie Coignard.

15 9 2006 > magazine illico n° 156 ( page 12 ) : par Jean-François Laforgerie
Le Perroquet libéré
" Lettre satirique d’information parisienne sur le web " comme la définissent ses promoteurs, Le Perroquet libéré se conçoit comme un outil critique de la gestion municipale.
Sur le papier et du strict point de vue démocratique, l’exercice est normal, salutaire même.
Pourtant, à la lecture régulière, on ne peut qu’être frappé par l’homophobie, parfois assez détestable, que véhicule, et pas seulement entre les lignes, cette lettre.
Son responsable François Devoucoux du Buysson a beau s’en défendre sur le registre " Nous ne sommes pas homophobes ", le Perroquet fait une méchante fixette sur les pédés.
Difficile, en effet, de trouver un numéro qui n’ironise pas sur l’homosexualité du maire de Paris ( " Delanoë n’aime pas les tentes " à propos de la polémique sur le matériel donné aux SDF parisiens par Médecins du Monde ), brocarde Christophe Girard, adjoint à la Culture ou attaque le supposé communautarisme gay municipal.
Ainsi, sous le titre " Homogénéité ", on conteste que des associations homos soient hébergées dans la maison des associations du 3ème arrondissement ( N° 25 ). [ l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris y est domiciliée depuis début 2005 : Après avoir totalement consommée la subvention des 100.000 euros de la Mairie de Paris, l'AP CADHP ( ne pouvant plus payer le loyer ) a donc rendu son local à la Régie Immobilière de la Ville de Paris et résilié ses 3 lignes téléphoniques à la fin de l'année 2004 ]
Un numéro entier est consacré à la dénonciation de l’attribution de subvention aux associations LGBT.
En avril 2006, c’est une attaque en règle contre les " irrégularités " ( lesquelles ? ) du projet de Centre d’Archives ( N° 34 ).

Tout est bon à prendre y compris la réalisation d’un pastiche ( voir la fausse affiche du salon Rainbow ) publié dans le N° 31 du Perroquet ou le sous-entendu nauséeux.
Dans un article intitulé " l’édile des jeunes ", le Perroquet ( N° 32 ) cite un extrait du Journal de Pascal Sevran racontant un dîner privé avec Bertrand Delanoë, l’écrivain Philippe Besson … Présent aussi ce soir-là, Arno, un jeune chanteur. Commentaire du Perroquet : " Révélé par l’émission de Pascal Sevran, le mystérieux Arno, alors âgé de 17 ans, s’est par la suite illustré à la Star Academy. Comme quoi, Fabius n’est pas le seul socialiste à aimer la Star Ac ! "

Septembre 2006 > magazine Marcel Paris n° 32 ( page 5 ) : par Damien Veies
L'histoire en marche
L'Histoire de l'homosexualité et des homosexuels est à faire.
Loin du projet culturelo-politique du Centre d'Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris de l'Association de Préfiguration du CADHP ], les bénévoles de l'Académie gay et lesbienne collectent les traces de cette histoire. Journaux, magazines, objets personnels, photos, films, etc sont conservés dans l'attente d'être redécouverts et exploités.
Depuis 29 ans, la matière s'est accumulée et l'espace est devenu insuffisant. Qu'attend-on pour faire de ce fond exceptionnel la base d'un lieu mémoriel, et le moyen d'un véritable dialogue entre les générations ?
100.000 € pour un projet de Centre d'Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris de l'AP CADHP ] qui n'existe que sur le papier, c'est beaucoup !
Avec cette somme, l'Académie aurait fait plus. Mais l'Histoire jugera et avant elle les électeurs …
# www.archiveshomo.info

Juillet-août 2006 > magazine Têtu n° 113 ( page 62 ) : par Paul Parant
Le projet de Centre des Mémoires parisien suscite la colère
Pour l'instant sans local ni fonds d'archives, le Centre des Mémoires LGBT ne devrait pas ouvrir avant 2008. Ce projet [ de Centre d’Archives et Documentation Homosexuelles de Paris de l'AP CADHP ], dont la préfiguration a déjà coûté 100.000 euros à la Mairie de Paris, réclame 820.000 euros supplémentaires pour exister.
Parmi les personnes exaspérées par la lenteur du projet, Phan Hoàng voudrait que son propre projet, l'Académie Gay et Lesbienne, à Vitry-sur-Seine, soit pris en compte.
Il aurait déjà collecté, depuis 2000, plus de 1.000 livres, autant de vidéos et de titres de presse, et publie les articles de journaux sur son site Web [ http://www.archiveshomo.info ], tout en continuant de sauver des fonds privés.
- Mais la direction des Archives de Paris, qui a validé le projet du Centre des Mémoires, ne connaît pas l'existence des autres fonds d'archives, tempête Phan Hoàng qui exige que le projet " Officiel " publie ses comptes ainsi qu'un rapport moral annuel.
Stéphane Martinet, président du Centre des Mémoires [ LGBT de Paris - Île de France (projet CADHP rebaptisé) ], le reconnaît :
- Eux ont accumulé des choses, pas nous.
Il prône un rapprochement, mais n'a pas visité personnellement les archives [ du Conservatoire des Archives et des Mémoires LGBT ] de l'Académie [ Gay & Lesbienne ].
Certes très présentable, mais encore abstrait, le Centre saura-t-il transformer ses nombreux contradicteurs en partenaires, pour ne pas repartir de zéro ?
La constitution prochaine de son Comité scientifique devrait apporter un début de réponse.

21 6 2006 > Centre d’Archives LGBT : réunion tendue en prévision [ e-llico.com ]
Le projet serpent de mer du futur Centre d’Archives LGBT parisien va connaître une nouvelle étape avec la réunion qui se tiendra lundi et à laquelle participeront tous les protagonistes, initiateurs du projet comme opposants.
Lundi 27 devrait se dérouler la première réunion portant sur la création du Conseil scientifique du futur Centre des Mémoires LGBT Paris Ile-de-France [ nouveau nom du Centre d’Archives et Documentation Homosexuelles de Paris de l'AP CADHP ].
Pourquoi une telle réunion alors que le financement n’est toujours pas réuni ?
Justement, il faut désormais en passer par là pour pouvoir espérer un nouveau financement de la Ville de Paris comme l’aide du Ministère de la Culture. Pas de Conseil, pas de sous.

C’est du moins ce qu’a compris Stéphane Martinet, un des responsables actuels du projet :
- Il s’agit de réunir celles et ceux qui ont des réflexions, des opinions concernant les archives LGBT, explique ce dernier. C’est une demande de la Ville de façon à permettre que cette instance représente la diversité de celles et ceux qui s’intéressent et travaillent sur la mémoire LGBT.
Le tour de table devrait confronter Marie-Hélène Bourcier ( l’une des critiques les plus virulentes du projet actuel ), Patrick Cardon, Louis-Georges Tin, Agnès Masson, la directrice des Archives [ Départementales ] de Paris et les responsables de l’actuel projet.
L’objectif est de se doter d’un Conseil scientifique pour septembre de façon à relancer les demandes de subvention auprès du ministère et de la Ville de Paris qui n’ont, pour le moment, pas débouché.
Du côté de la région Ile-de-France, Francis Parny, le vice-président chargé de la Culture, confirme son engagement :
- La région sera partenaire du projet pour un montant financier significatif. Nous attendons la réunion avec la ville de Paris et le ministère de la Culture pour arrêter les engagements des uns et des autres.
Compte tenu du calendrier, aucune décision sur les finances ne devrait avoir lieu avant l’automne.

16 6 2006 > Centre d’Archives Homosexuelles : vers la création d’un Conseil scientifique [ e-llico.com ]
Fin juin ( le 27 précisément ), doit se dérouler la première réunion portant sur la création du Conseil scientifique du futur Centre des Mémoires LGBT Paris Ile-de-France.
Une condition sine qua non à la poursuite de son financement. Pourquoi une telle réunion alors que le financement n’est toujours pas réuni ?
Justement, il faut désormais en passer par là pour pouvoir espérer un nouveau financement de la ville de Paris comme l’aide du ministère de la Culture. Pas de Conseil, pas de sous.

C’est du moins ce qu’a compris Stéphane Martinet, un des responsables actuels du projet [ Centre d’Archives et Documentation Homosexuelles de Paris de l'AP CADHP ].
- Il s’agit de réunir celles et ceux qui ont des réflexions, des opinions concernant les archives LGBT, explique ce dernier. C’est une demande de la Ville de façon à permettre que cette instance représente la diversité de celles et ceux qui s’intéressent et travaillent sur la mémoire LGBT.
Le tour de table devait confronter Marie-Hélène Bourcier, Patrick Cardon, Louis-Georges Tin, Agnès Masson, la directrice des Archives de Paris et les responsables de l’actuel projet.
L’objectif est de se doter d’un Conseil scientifique pour septembre de façon à relancer les demandes de subvention auprès du ministère et de la Ville de Paris qui n’ont, pour le moment, pas débouché.
Du côté de la région Ile-de-France, Francis Parny, le vice-président chargé de la Culture, confirme son engagement :
- La région sera partenaire du projet pour un montant financier significatif. Nous attendons la réunion avec la Ville de Paris et le ministère de la Culture pour arrêter les engagements des uns et des autres.
Compte tenu du calendrier, aucune décision sur les finances ne devrait avoir lieu avant l’automne.

Juin 2006 > Où en est le CADHP ? [ Baby Boy magazine ]
En 2000 [ le 13 6 2001 ], Jean Le Bitoux et Christopher Miles ( parmi d'autres ) proposent la création d'un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuel de Paris ( CADHP ). Se constitue alors [ le 19 12 2001 ] une association chargée de préfigurer le projet : l'AP-CADHP.
Elle demande à l'époque une subvention à la Ville de Paris.
Une délibération votée en Conseil de Paris en novembre 2002 [ le 24 9 2002 ] lui accorde 100.000 euros pour financer la mission de préfiguration.
Le Centre d'Archives Homosexuelles de la Ville de Paris devait ouvrir en 2003. Aujourd'hui, le Centre n'est pas près d'ouvrir.
Après avoir dépensé les 100.000 euros accordés par la mairie, l'AP-CADHP défend aujourd'hui un projet au point mort.
ArchiQ, un des principaux opposants à l'actuel projet de Centre des Mémoires LGBT de Paris [ projet CADHP rebaptisé ], s'indigne face à l'incompétence de l'équipe qui pilote le projet et à la Mairie de Paris qui, pour elle, a prouvé son peu d'intérêt pour un projet pédagogique, culturel et citoyen qui fait cruellement défaut et qui contribuera efficacement à la lutte informée contre les discriminations sexuelles, ethniques et de genre.

26 5 2006 > tetu.com ( du journal Têtu ) : France ( Mémoire ) par Paul Parant
Il existe plus d'une dizaine de fonds d'archives en France, dont l'existence n'est pas prise en compte par le projet officiel. Lire la suite :
=> Centres des mémoires LGBT : les fonds d'archives existants veulent être reconnus
Sans local, ni fonds d'archives déjà collectées, le Centre des Mémoires LGBT [ nouveau nom du projet de Centre d’Archives et Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) ] ne devrait pas ouvrir avant 2008.
Ce projet, dont la préfiguration a déjà coûté 100.000 euros à la mairie de Paris, réclame 820.000 euros supplémentaires pour exister.
Parmi les nombreuses personnes exaspérées par la lenteur du projet, M. Phan Hoàng réclame que son propre projet, [ le Conservatoire des Archives et des Mémoires LGBT de ] l'Académie Gay et Lesbienne, à Vitry-sur-Seine ( Val-de-Marne ), soit pris en compte.
Il aurait déjà collecté, depuis 2000, plus de 1.000 livres, autant de vidéos et de titres de presse, et publie les articles de journaux sur son site Web [ http://www.archiveshomo.info ], tout en continuant de sauver des fonds privés.
Il recense également plus d'une dizaine de centres d'archives LGBT en France.
- " Mais la direction des Archives de Paris, qui a validé le projet du Centre des mémoires, ne connaît pas l'existence des autres fonds d'archives. Notre travail n'est pas reconnu ", tempête M. Phan Hoàng, qui exige que le projet « officiel » publie ses comptes et un rapport moral annuel.

Stéphane Martinet, président du Centre des Mémoires, le reconnaît :
- " Eux ont accumulé des choses, pas nous. "
Il prône un rapprochement, mais n'a pas personnellement visité les archives de l'Académie [ Gay & Lesbienne ] : son rapport de Préfiguration mentionne d'ailleurs l'existence de fonds, sans entrer dans le détail.
- " Dès le départ, notre projet suit une démarche certifiée technique par la direction des Archives de France ", rappelle M. Martinet ( lire Quotidien du 31 mars ).
Certes très présentable, mais encore abstrait, le Centre saura-t-il transformer ses nombreux contradicteurs en partenaires, pour ne pas repartir de zéro ?
La constitution prochaine de son Comité scientifique devrait apporter un début de réponse.

24 5 2006 > e-llico.com : Actus par Jean-François Laforgerie
Archives Homosexuelles de Paris : l'Académie Gay & Lesbienne veut faire repartir le projet sur des bases saines
Nouvelle interpellation des responsables du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris, cette fois-ci de la part de l'Académie Gay & Lesbienne qui dénonce une mauvaise gestion et réclame d’être associée au projet.
Le Centre d’Archives et Documentation Homosexuelles de Paris essuie de nouvelles critiques.
Dans un communiqué, l'Académie Gay & Lesbienne parle de projet mal géré, d’enlisement et s’indigne de la fuite en avant de ses responsables qui recherchent 820.000 euros supplémentaires pour ouvrir le fameux centre.
- Il est temps que ce projet s’appuie sur les centres et initiatives existants pour débloquer la situation et redonner confiance, estime l’association spécialisée dans les archives homosexuelles qui dénonce l’occultation et/ou la dévalorisation des centres et initiatives existants et en particulier sa mise à l’écart du projet de centre parisien, notamment en raison de sa domiciliation en banlieue.
L’Académie Gay & Lesbienne demande que le projet de " Centre des Mémoires LGBT Paris Île-de-France " ( CADHP rebaptisé ) reparte sur des bases saines, avec de nouvelles énergies en s’appuyant sur :
- la concertation par la consultation et la participation au projet des initiatives et centres d’archives et de documentation existants,
- la pluralité par l’ouverture de l’AP CADHP à celles et ceux qui ont contribué à faire avancer le projet par leurs revendications,
- la transparence par une information régulière de l’avancement du projet et la publication des rapports moraux et comptes détaillés,
-
et l‘indépendance par l’affranchissement de tout lien avec un parti politique ou une mouvance communautaire quel qu’il soit.

23 5 2006 > De nouvelles subventions suffiront-elles pour sauver le projet de CADHP ? [ Gais et Lesbiennes Branchés ]
L’Académie Gay et Lesbienne s’interroge sur le projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris, qui leur semble cher, sans ambition et finalement peu séduisant :

23 5 2006 > De nouvelles subventions suffiront-elles pour sauver le projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ? [ Communiqué de presse de l'Académie Gay & Lesbienne ]
Malgré le soutien de la Mairie de Paris, ce projet mal géré continue de s’enliser. 100.000 € de subvention déjà dépensés n’ont donné lieu qu’à un rapport de 80 pages de généralités, alors que l’ouverture du centre était prévue pour 2003.
Faute d’avoir atteint ses premiers objectifs, l’Association de Préfiguration du CADHP recherche maintenant 820.000 € pour ouvrir son centre « ambitieux, séduisant, cher… ».
Il est temps que ce projet s’appuie sur les centres et initiatives existants pour débloquer la situation et redonner confiance. L’Académie Gay & Lesbienne appelle aussi les responsables à respecter leurs engagements initiaux.
- Un centre ambitieux ? En réalité n’est prévue que l’ouverture en 2008 d’un centre de documentation, puis seulement deux ans plus tard d’un centre d’archives réservé aux journalistes et chercheurs. La bibliothèque grand public est abandonnée et la partie muséale écartée.
- Cher ! En effet, l’AP CADHP recherche de nouveaux financements disproportionnés, prévoyant ainsi 510.000 € de salaires et seulement 10.000 € pour les acquisitions de collection… Un colloque à 20.000 € est projeté pour la création d’un thésaurus LGBT, sans mentionner qu’il en existe déjà à l’étranger.
- Séduisant ? L’AP CADHP se discrédite par sa communication irrégulière pour cacher ses problèmes de gestion. Par exemple elle prétend sur son site que « le local ouvert, les réunions de travail se succèdent » tout en se gardant de publier son rapport moral qui constate « après enquête que les commissions ne se réunissaient pas »…
Le projet initial prône que le « centre doit refléter une image de stricte neutralité » alors que l’AP CADHP est présidée depuis 2003 par un maire adjoint ( PS ), ancien président d’Homosexualités Et Socialisme [ HES ], au côté de plusieurs militants socialistes.
Elle cherche à convaincre que son projet est « fondamental » par l’occultation et/ou la dévalorisation des centres et initiatives existants alors que les quelques archives qu’elle a réussi à obtenir sont stockées dans une cave prêtée par l’association Aides à Pantin.
De plus, depuis début 2005, « ne pouvant plus payer le loyer », elle a rendu son local à la régie immobilière de la Ville de Paris.
Le rapport de Préfiguration ( sous-traité à la société CCMO Conseil ) enchaîne des généralités, erreurs et contradictions.
On peut s’interroger sur la capacité de mettre en place un centre de grande envergure et d’en assurer sa pérennité : pas d’étude de faisabilité, ni d’étude technique approfondie et rien sur les sources de financement.
L’AP CADHP ignore tout du monde des archives, bibliothèques et centres de documentation LGBT. Dans le rapport ne figure aucune analyse du fonctionnement et du financement des centres existants : il serait utile de contacter les acteurs de terrain.
Sur son site, elle feint « la révision et (…) la précision d’un certain nombre d’orientations mal comprises » alors qu’elle reprend à son compte certaines revendications d’associations, groupes et personnalités. Enfin elle ne s’embarrasse pas de copier grossièrement le travail d’autrui ( notre site internet http://www.archiveshomo.info par exemple ) !
Elle ne peux continuer à nier la réalité de notre savoir-faire, ni l’importance de notre fonds : une bibliothèque, de la documentation et des archives réunies en cinq ans de travail bénévole, sans aide publique.
De plus, nous avons rassemblé une documentation spécifique sur les archives, bibliothèques et centres de documentation LGBT en France et à l’étranger.
Sous prétexte de notre domiciliation en banlieue, l’Académie Gay & Lesbienne était tenue à l’écart de ce projet de centre parisien. Comme il prétend aujourd’hui englober aussi l’Île-de-France ( notamment pour demander des subventions au Conseil régional ), dorénavant il ne pourra plus se faire sans concertation avec nous !
L’Académie Gay & Lesbienne demande que ce projet de « Centre des Mémoires LGBT Paris Île-de-France » ( CADHP rebaptisé [ avec ce nouveau nom pour imiter notre Conservatoire des Archives et des Mémoires LGBT ? ] ) reparte sur des bases saines, avec de nouvelles énergies, en s’appuyant sur :
- la concertation par la consultation et la participation au projet des initiatives et centres d’archives et de documentation existants,
- la pluralité par l’ouverture de l’AP CADHP à celles et ceux qui ont contribué à faire avancer le projet par leurs revendications,
- la transparence par une information régulière de l’avancement du projet et la publication des rapports moraux et comptes détaillés,
- l’indépendance par l’affranchissement de tout lien avec un parti politique ou une mouvance communautaire quel qu’il soit.

Mai 2006 > Subventions :: Les 100.000 euros perdus du Centre d'Archives Homosexuelles [ journal Le Cri du Contribuable ]
En 2002, le Conseil de Paris unanime a voté une subvention de 100.000 euros à une association chargée de la création d'un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris, qui aurait dû ouvrir en 2003.
Les 100.000 euros sont partis en fumée, le Centre reste virtuel et les responsables de l'association s'apprêtent à demander une rallonge.
=> Retour sur un scandale :: La subvention s'est perdue quelque part dans les archives !
L'enveloppe n'était pourtant pas légère : pas moins de 100.000 euros, octroyés sur proposition de la mairie de Paris à l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( [ AP ] CADHP ), pour initier la création dudit centre, dont l'ouverture était prévue pour 2003.
A en croire Le Perroquet Libéré [ http://www.leperroquetlibere.com/ L-histoire-rocambolesque-des-archives-homosexuelles-de-la-mairie-de-Paris_a92.html ], qui a levé le lièvre, l'octroi de ce subside répondait à un engagement électoral, très discrètement pris par Bertrand Delanoë en mars 2001 auprès de quarante associations membres du Conseil politique de la Lesbian and Gay Pride. Il a été voté en septembre 2002 par l'ensemble des groupes politiques représentés au Conseil de Paris, Philippe Séguin ayant demandé aux élus UMP de ne pas y faire obstacle.
L'opposition, écrivent nos confrères, est venue d'ailleurs, à savoir des associations lesbiennes Archives Recherches Cultures Lesbiennes [ ARCL ] et Cineffable, mécontentes d'avoir été tenues à l'écart du projet et auxquelles la mairie de Paris accorda dans la foulée [ par la suite ] 10.000 et 15.000 euros d'aides - un lot de consolation, en quelque sorte.
Quant aux destinées du CADHP, elles furent confiées aux bons soins de Jean Le Bitoux, proche de l'adjoint à la culture du maire de Paris, Christophe Girard, et fondateur du magazine homosexuel Gai Pied.
Personnage controversé, ledit Le Bitoux avait antérieurement [ co ] fondé la Maison des Homosexualités [ ( MH ) de Paris ], déjà critiquée, notamment par l'association Act-Up [ Paris ], pour sa gestion de subventions attribuées par l'Agence Française de Lutte contre le Sida [ AFLS ] et par le ministère de la Culture, pour créer... un centre d'archives homosexuelles !
- En tout état de cause, le dossier est porté par des personnes compétentes et sérieuses, affirme pourtant Delanoë en réponse aux détracteurs du patron du CADHP.
Fort de ce soutien, celui-ci ouvre un bureau dans le Marais, se salarie comme directeur de recherche [ Responsable du Comité d'acquisition ] et [ par la suite, l'AP CADHP ] embauche un archiviste ... lorsqu'il est finalement remercié, en 2004, le projet n'a pas avancé d'un pouce, mais les 100.000 euros ont fondu comme neige au soleil.
=> 1.700 euros par jour pour former les agents municipaux à la question gay
Le successeur qui lui est donné, Stéphane Martinet, ancien président d'Homosexualités Et Socialisme [ HES ], et maire adjoint du X° arrondissement, sous-traite finalement l'élaboration du rapport de Préfiguration à une société privée, CCMO Conseil, créée au même moment [ plus exactement le 21 10 2004 ] par Olivier Maguet, président de Formation pour une Approche de la question Gaie et de l'identité de Genre ( FAGG ), pour laquelle Le Bitoux travaille d'ailleurs comme formateur.
Selon Le Perroquet libéré, la FAGG intervient dans le cadre de sessions de formation, sous-traitées par la mairie de Paris pour éduquer à la question gay et à l'idée de genre les agents municipaux parisiens. Coût de la séance : 1.700 euros par jour, facturés aux contribuables parisiens !
La nature des sources archivistiques et documentaires LGBT ( Lesbiennes Gays Bi et Trans, NDLR ) relevant, selon le rapport, des compétences du Centre, a de quoi interloquer lesdits contribuables : il est question de tee-shirts de l'association Gay Pride Paris, de godemiché, de parure de drag queen ...
Ce travail a pourtant convaincu la direction des Archives de Paris et le ministère de la Culture, qui, selon Stéphane Martinet, l'ont jugé très intéressant.
Le président [ de l'Association de Préfiguration ] du CADHP prévoit maintenant de partir à la chasse aux financements pour la phase de Configuration du projet, qui devrait durer deux ans et coûter 820.000 euros.
Elle est pas gay, la vie ? ... E.E.

26 4 2006 > L G Bê Tise [ Le Perroquet Libéré ]
On le sait, le projet municipal d'Archives Homosexuelles [ projet de Centre d’Archives et Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) ] a déjà coûté 100.000 euros pour … rien.
Mais, pour tenir une promesse électorale de
[ Bertrand ] Delanoë aux communautaristes gay, la mairie [ de Paris ] ne renonce pas pour autant à ce projet entaché de nombreuses irrégularités.
Afin de trouver les quelques 820.000 euros ( dont 510.000 euros de salaires … ) réclamés par les promoteurs [ de l'Association de Préfiguration ( AP CADHP ) ] de ce projet très dispensable, la Ville de Paris cherche d'autres partenaires financiers.
Selon la presse gay, le ministre de la culture, l'UMP Renaud Donnedieu de Vabres, serait prêt à soutenir à son tour le Centre des Mémoires LGBT [ de Paris Ile de France ].
L'UMP au secours de la mairie de Paris … Ou comment nationaliser un scandale municipal ?

14 4 2006 > magazine illico n° 147 ( pages 8 et 9 ) : par Jean-François Laforgerie
Forte polémique sur le Centre d'Archives LGBT :: Le feu aux archives
Quatre ans après son lancement, le projet de Centre d’Archives LGBT semble toujours enlisé.
Cet énorme retard provoque une forte polémique et la remise en cause à la fois des choix effectués et de l’équipe qui pilote ce projet essentiel pour la communauté.
=> Illico fait le point sur ce dossier brûlant
Parti comme c’est, on se demande si d’ici peu quelqu’un se souviendra encore de l’année du lancement du projet de Centre des Mémoires LGBT de Paris. Un comble !
Le retard pris n’est plus important, il est aujourd’hui dramatique. La belle idée d’un lieu de mémoire LGBT, soutenue par Bertrand Delanoë durant sa campagne en 2001, ne voit toujours pas le jour. Pire, elle est même devenue un boulet, pour la mairie [ de Paris ].
Car la somme engagée par la Ville est importante ( 100.000 euros ) et n’a donné lieu, pour le moment, qu’à un Rapport [ de Préfiguration ]. Un peu léger pour un chantier lancé en 2002 estiment les opposants au projet qui, au vu du retard accumulé, ont lancé récemment une nouvelle salve d’attaques.
Comme les fois précédentes ( les attaques sont cycliques depuis 2002 ), la mairie fait le dos rond tout comme les responsables du projet, Stéphane Martinet et Charles Myara. Ce manque de transparence et cette absence d’information sur le projet, inexplicables, sont pain béni pour les opposants qui trouvent ainsi un terrain propice à leurs griefs qu’ils soient fondés ou parfaitement caricaturaux.
Une chose est sûre : la situation est bloquée, le projet mal engagé et la Ville [ de Paris ] coincée. Les explications à ce qui pourrait prendre, hélas, les allures d’un fiasco sont d’ordre multiple.
A l’exemple du feuilleton sur la validation scientifique du projet. Pour faire simple, le projet n’a pas avancé d’un pouce depuis l’autonme parce que les responsables du projet attendaient, après celle des Archives de Paris ( voir page [ 9 ] ), une validation scientifique des Archives de France. Validation que ce service d’Etat n’a jamais eu l’intention de donner.
- Du côté du ministère de la Culture, on dit aujourd’hui que l’avis scientifique des Archives de Paris est suffisant et qu’il n’a jamais été question d’autre chose.
- Du côté du Centre des Mémoires, on soutient avoir entendu du ministère exactement le contraire.
Difficile de dire s’il faut imputer cela à l’amateurisme des uns ou à l’inertie des autres, mais le résultat est un nouveau retard du projet qui n’avait pas besoin de cela.
Mais la principale cause du blocage actuel est dans la stratégie même défendue par les responsables actuels, Stéphane Martinet et Charles Myara, qui espèrent le grand soir avec un centre ambitieux, séduisant, cher…
-
On ne veut pas commencer par un petit centre dans un coin. Nous ne souhaitons pas déjà réduire la voilure avancent-ils. C’est l’option : le grand centre tel qu’il est présenté dans le rapport, tout de suite.
Cette stratégie a le gros défaut de faire croire qu’il reste encore beaucoup de temps… pour réunir et convaincre tous les partenaires potentiels ( voir page X ). Ce n’est hélas plus le cas. La mairie [ de Paris ] s’agace et s’inquiète du retard, d’autant qu’elle peine à faire passer le message que ce centre n’est pas une commande municipale.
Directrice des Archives de Paris, Agnès Masson estime qu’il est indispensable [ pour l’équipe actuelle ] d’avoir une activité concrète comme une salle de lecture. Il faut qu’ils prouvent qu’ils existent. Une convention de partenariat avec une autre association permettant l’accueil du public serait une piste. S’ils attendent tout, tout de suite, dans dix ans, nous y sommes encore.
Faute de cet embryon d’activité, il sera difficile à l’équipe actuelle d’obtenir les financements publics espérés : mais pour cela même il faut des moyens. Des moyens qui, pour le moment, n’existent plus.
Infos sur le site : www.memoires-lgbt.org

14 4 2006 > magazine illico n° 147 ( page 12 ) : par Jean-François Laforgerie
Marie Hélène Bourcier : Il faut repartir sur de bonnes bases
Sociologue, essayiste ( 2 ), professeur à l’université Lille III, Marie Hélène Bourcier est membre d’ArchiQ, un des principaux opposants à l’actuel projet de Centre des mémoires LGBT de Paris [ nouveau nom du projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuel de Paris ( CADHP ) ] . Interview :
# En quoi votre vision des archives LGBT diffère-t-elle de celle qui est présentée dans le rapport de préfiguration du Centre des mémoires LGBT Paris / Ile-de-France ?
- Vous vous souvenez sans doute que l’action d’Archilesb !, de VigiTrans puis d’ArchiQ [ trois opposants au projet alors défendu par Jean Le Bitoux, ndlr ] dès 2002 portait sur la spécificité des archives LGBTQ, la qualité scientifique et méthodologique du projet et son degré d’ouverture aux minorités sexuelles et de genre. Sur ces points, le rapport n’a pas évolué.
C'est une catastrophe sur le plan scientifique : il propose un colloque cher ( chiffré à près de 20.000 euros ) sur l’élaboration d’un index homosexuel alors qu'il existe déjà. Il s'agit de l'Homosaurus des archives d'Amsterdam ( HomoDok ). Il y aussi un Pink Thesaurus en Angleterre mais l'auteur du rapport n'est pas au courant !
# Vous demandez la démission des responsables actuels. Selon vous, la solution réside-t-elle dans leur seul remplacement ou pensez-vous qu'il faille repartir de zéro avec un nouveau projet ?
- Tout d'abord, Mr Martinet est adjoint à la mairie du 11ème arrondissement. Il ne peut donc être le président de l'association qui a reçu une subvention de la mairie de Paris. C'est contraire aux bonnes pratiques qu'a voulu instaurer Bertrand Delanoë.
Ensuite, cette équipe a failli moralement et financièrement. Elle a déjà consommé deux salariés mal affectés et juste acheté du linoléum et du matériel informatique pour un centre qui n'existe pas. Je ne parle même pas des acquisitions dont Jean Le Bitoux avait la charge. Où sont elles ?
En plus, elle veut remettre le couvert. L’AP-CADHP ( 1 ) demande quelque 800.000 euros supplémentaires qui viennent s’ajouter aux 100 000 euros de subvention de la mairie de Paris pour ne pas ouvrir avant 2010 ! Le rapport de Préfiguration est incapable de donner une liste de partenaires financiers et autres : encore quatre ans pour les identifier ?
L’échec est en partie dû à une absence de réel intérêt pour les archives. Monsieur Martinet s’est mis au service du PS. Il ne s’est pas mis au service de la communauté LGBTQ. Pourtant, l’existence d’un centre d’archives est un besoin crucial. Tous les jours, je suis contactée par des étudiant(e)s, des transpédégouines qui veulent travailler sur leurs histoires et leurs cultures. C’est actuellement impossible.
L’équipe actuelle doit partir et il faut repartir avec de vrais acteurs, divers, concernés, professionnels, communautaires et surtout consulter.
Les Archives Départementales de Paris sont tout à fait prêtes à travailler avec les minoritaires sur la question des archives. Il faut commencer par un retour d’expérience avec les centres en Europe, les initiatives en France et à l’international. Ce n’est pas sorcier : une task force avec rapport d’étapes, une plate-forme de compétences très flexible et enracinée dans la communauté dont l’expérience est irremplaçable. Tout ira bien si le projet et inclusif et respectueux des archivés.
# Avez-vous un projet alternatif au seul qui existe actuellement et quel est-il ?
- ArchiQ a travaillé la notion d’archive vive. Un chapitre entier de mon dernier livre, Sexpolitiques ( 2 ), est consacré à cette philosophie de l’archive minoritaire, différente, difficile. Les enjeux de l’archive LGBTQ sont aussi complexes que ceux des archives coloniales : comment archiver les silences ? Comment rendre visible ce que l’on appelle les dehors de l’archive classique ? Archiver les sexualités...
Nous pouvons apporter de l’expertise, de l’engagement et une volonté politique. Mais le projet en soi doit être partagé, repartir sur de bonnes bases avec les bonnes personnes et un… Comité scientifique.
# Vous vous êtes lancée dans une stratégie de contestation tous azimuts. Qu'attendez-vous au final de cette stratégie, notamment vis-à-vis de la Mairie ?
- En 2002 comme aujourd’hui, nous avons simplement essayé d’œuvrer pour que s’ouvrent un débat public et une concertation sur ce projet. Notre objectif est que le Centre se fasse.
Aux dernières nouvelles, la mairie de Paris a compris qu'il fallait réagir. Ceci dit, il faut que l'AP-CADHP rembourse la subvention de la mairie de Paris et que la convention signée avec la Mairie soit respectée.
:: ( 1 ) : Association de Préfiguration du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuel de Paris [ AP CADHP ]
:: ( 2 ) : Sexpolitiques, Queer Zones II, Paris, éditions La Fabrique 2005

14 4 2006 > magazine illico n° 147 ( pages 9 et 10 ) : par Jean-François Laforgerie
Où en est-t-on vraiment ? Difficile de savoir où en est le Centre d’Archives LGBT de Paris
Illico fait le point et répond à vos questions :
# D’où vient le projet de Centre des Mémoires LGBT de Paris ?
- En 2000 [ en réalité en 2001, suite à l'élection du nouveau Maire de Paris, Bertrand Delanoë ], des personnalités dont Jean Le Bitoux et Christopher Miles lancent l’idée du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuel de Paris ( CADHP ). Une Association de Préfiguration ( AP-CADHP ) est constituée [ le 19 12 2001 ].
C’est elle qui demande une subvention à la Ville de Paris. Une délibération votée en Conseil de Paris en novembre 2002 [ en réalité le 24 9 2002 ] lui accorde 100.000 euros pour financer la mission de Préfiguration.
# Le projet est-il en retard ?
- Le retard est incroyablement important. Il est dû à des désaccords stratégiques et personnels au sein de l’équipe chargée du projet, à la complexité du dossier en soi ainsi qu’à la très forte mobilisation des opposants qui a largement contribué à enliser le dossier.
Résultat, le projet
- on parlait à l’origine d’une ouverture en 2003 - a pris des années de retard !
# Le projet a-t-il été validé scientifiquement ?
- Le rapport de Préfiguration de ce qui s’appelle désormais le Centre des Mémoires LGBT Paris / Ile-de-France [ nouveau nom du projet de l'AP CADHP ] a été remis en juin 2005 à Odette Christienne, adjointe de Bertrand Delanoë en charge de la Mémoire.
Ce dossier a été transmis par la Ville en septembre 2005 aux Archives Départementales de Paris pour expertise et avis de sa directrice, Agnès Masson. Le projet a été validé scientifiquement à l’autonme 2005.
Le projet a ensuite été présenté aux Archives de France ( ministère de la Culture ) dont Agnès Masson est aussi la correspondante pour ce dossier. Martine de Boisdeffre, directrice des Archives de France a jugé le projet fondamental dans une note adressée au ministère de la Culture.
# Combien cela a coûté ?
- Jusqu’à présent, le projet a obtenu 100.000 euros de subvention ( un montant conséquent au regard de ce qui est accordé en moyenne aux associations LGBT ).
Cette somme a été utilisée entre 2002 à 2005 ( locaux, salariés, équipements… ). Les comptes ont été présentés chaque année à la mairie
[ mais toujours pas publiés ! ].
En 2005 comme en 2006, aucune nouvelle demande de subvention n’a été déposée par l’Association de Préfiguration.
# Combien coûterait le futur Centre ?
- Le rapport évalue ses besoins financiers sur un peu plus de deux ans à 820.000 euros dont 510.000 euros pour les salaires, 130.000 euros pour le local, 90.000 euros pour le fonctionnement, 10.000 euros pour les acquisitions de collections, 40.000 euros pour le système d’information, etc.
Pour simplifier, le budget annuel avoisinerait 330.000 euros.
# Qui peut financer le projet ?
- Côté public : la Ville de Paris, le ministère de la Culture et la Région Ile-de-France.
La Ville a déjà donné et n’entend pas être l’unique bailleur de fonds. Le ministère de la Culture n’a toujours pas été sollicité.
La région est partante : La région Ile-de-France salue ce projet. Nous sommes en position de partenaire, indique Francis Parny, troisième vice-président de la région en charge de la Culture. J’ai donné mon accord de principe pour un financement régional pour ce projet important de mémoire qui donne à connaître des modes de vie, des luttes qui font partie et contribuent à l’identité de notre région.
Les responsables actuels du projet rencontrent Francis Parny le 25 avril pour une présentation officielle du projet et une demande de subvention.
# Qu’est-ce qui peut bloquer sur le plan financier ?
Si un des partenaires publics manque à l’appel, le Centre de Mémoires ne verra jamais le jour - du moins dans sa version optimale -.
Un pari plus que difficile à tenir puisqu’il faudrait que chaque partenaire public accorde une subvention annuelle d’environ 110.000 euros. Le contexte budgétaire étant ce qu’il est - les pouvoirs publics ne font pas de la mémoire une priorité budgétaire - le pari confine à l’utopie.
Il ne faut pas compter sur des financements privés : les personnalités contactées attendent de voir après l’ouverture.
# Qu’en pense la Mairie de Paris ?
- La Ville voit passer les mois et les années et commence à trouver le temps long :
Il y a de la déception de ne toujours rien voir venir et aussi un peu d’inquiétude sur la faisabilité financière du projet, note Patrice Porcheron, directeur de cabinet d’Odette Christienne en charge du dossier.
C’est vrai que ce retard m’inquiète, indique Anne Hidalgo, première adjointe de Bertrand Delanoë, parce que cette idée est juste. L’équipe du maire est disponible pour aider à l’avancement du projet, pour débloquer ce qui aurait besoin de l’être. Cela ne représente pas un risque politique pour la Ville, mais c’est toujours dommage qu’une demande, qu’une revendication sociale pertinente ne débouche pas.
# Que peut faire la Mairie [ de Paris ] ?
- Les opposants ont beau réclamer le remboursement de la subvention de 100.000 euros, la Ville n’a aucun moyen légal de l’exiger, d’autant que l’usage qui en a été fait, s’il n’est pas frauduleux, peut au moins poser la question d’un éventuel gaspillage.
Elle ne peut pas davantage exiger la démission de l’équipe actuelle. Elle peut faire pression en coulisses pour activer le mouvement. Un refus de subvention à l’équipe actuelle provoquerait le départ de cette dernière et l’arrivée de nouveaux responsables. Mais qui et avec quel projet ? Si les candidats ne manquent pas, la faisabilité de leurs idées reste à démontrer.
Une chose est sûre, la Ville ne peut plus se permettre de financer une nouvelle étude.

10 4 2006 > communautarisme.net : Les très brèves par l'Observatoire du communautarisme
L'Arlésienne des Archives Homosexuelles de Paris
Après quatre années d'errance, le calamiteux projet de Bertrand Delanoë de doter Paris d'un Centre d'Archives Homosexuelles [ projet de Centre d’Archives et Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) subventionné de 100.000 euros par la Mairie de Paris ] a donné lieu à la mise en ligne d'un site internet intitulé Mémoires LGBT ( http://www.memoires-lgbt.com ).
Le récit de cette laborieuse et coûteuse gestation est conforme à ce que l'Observatoire du Communautarisme avait écrit quelques mois plus tôt ( http://www.communautarisme.net/ L-histoire-rocambolesque- des-archives-homosexuelles -de-la-mairie-de-Paris _a672.html ).
Il manque juste les comptes ...

6 4 2006 > Le Journal de Paris [ quotidien Le Parisien ]
=> Enquête :: Le Centre d'Archives Homosexuelles toujours attendu
[ Illustration : photographie du cortège de tête de la Marche des fiertés LGBT ]
Les associations homosexuelles réclament toujours le Centre d'archives qui aurait dû être construit grâce à la subvention municipale de 100.000 €.
L'Association de Préfiguration du site prévoit, quant à elle, une ouverture à l'horizon 2008.
=> Enquête :: Où est passé le Centre d'Archives Homosexuelles ?
Une subvention de 100.000 € versée en 2002, pas de résultats visibles quatre ans après, un dossier qui traîne en longueur et un parfum de clientélisme partisan qui flotte sur l'ensemble ...
La création du Centre d'Archives et de Documentations Homosexuelles de Paris ( CADHP ) vire doucement au dossier empoisonné pour la mairie de Paris.
Evoqué dès 2001 par le candidat Bertrand Delanoë, puis subventionné par la nouvelle municipalité, l'équipement conçu pour constituer, sauvegarder et organiser la mémoire des Lesbiennes-Gays-Bi et Trans ( LGBT ) aurait dû ouvrir ses portes en 2003.
On est très loin du compte. L'Association de Préfiguration du site ( financée exclusivement par la ville [ de Paris ] ) prévoit une ouverture à l'horizon ... 2008 !
Un délai anormalement long pour le très militant collectif ArchiQ - un groupe d'action lesbien et trans - qui réclame désormais le remboursement de la subvention municipale de 100.000 €.
Le collectif rappelle la proximité entre la ville [ de Paris ] et l'association [ AP CADHP ] ( son président, Stéphane Martinet, ancien dirigeant de Socialisme Et Homosexualité [ HES ] est maire adjoint dans le XIe ). Et accuse au passage l'équipe Delanoë de laxisme dans la gestion du dossier.
- Nous avons mis au point un vrai projet scientifique.
- Nous ne contrôlons pas cette association. Pas plus que les milliers d'autres que nous subventionnons, réagit un membre du cabinet du maire, agacé par le procès en communautarisme.
- Nous ne pouvons que regretter le retard accumulé. Mais cette structure a connu beaucoup de changements, plaide-t-il.
Animée dès 2001 par le contesté Jean Le Bitoux ( fondateur de Gai-Pied et militant historique du mouvement homo ), l'Association de Préfiguration a, il est vrai, démarré dans une ambiance des plus chaotiques.
Conflits de personnes, polémiques sur l'hégémonie gay dans l'association, erreurs de casting ( Jean Le Bitoux bombardé directeur de recherche avant d'être licencié pour absence de résultats ), débats incessants sur la dimension scientifique du projet ...
Le dossier fait du sur place. Et la subvention de 100.000 € est peu à peu engloutie en salaires ( le directeur et un archiviste ) et en loyers ( un bureau dans le Marais fermé en 2004 ). Il faudra finalement attendre la mi-2005 pour que l'association remette enfin son rapport [ de Préfiguration ].
- Ça a été long, reconnaît Charles Myara, le trésorier de l'association.
- Mais le résultat est à la hauteur. Nous avons mis au point un vrai projet scientifique. Le rôle d'un Centre d'archives homo, ce n'est pas de récolter des flyers de boîtes de nuit, ironise-t-il en évoquant les dérives des débuts.
Le rapport de Préfiguration, déjà validé par la Direction des archives de Paris, a été transmis au ministère de la Culture.
- Il vient de nous faire savoir qu'il le jugeait très intéressant, se félicite le président de l'association qui va maintenant partir à la recherche de nouveaux financements pour la phase 2 du projet : la phase de Configuration.
Elle durera deux ans et coûtera 820.000 €.
Pas de quoi rassurer ceux qui attendaient avec impatience l'ouverture du Centre d'archives homo.
- Ce projet est un ratage, résume ainsi Jean-Luc Roméro.
Le conseiller régional UMP et président des Elus Locaux Contre le Sida
[ ELCS ] regrette d'autant plus la lenteur du dossier :
- C'est malheureusement un argument en or pour ceux qui dénoncent l'aide aux associations LGBT.

Avril 2006 > magazine Nous [ ex. IB News ] n° 5 ( page 12 ) : par Patrick Rogel, rédacteur en chef
Delanoë sous le feu des critiques
Le Marchand de sable, pamphlet de Sophie Coignard ( Albin Michel ) et clin d'œil à Paris Plage, grippe un peu plus une méthode Delanoë qui, selon l'auteur, endort avec sa communication à outrance et empêche le débat.
L'ouvrage est donc remis sur le métier, après celui de François Devoucoux du Buysson ( ParisCide ), le reportage de Pascal Catuogno pour 90 Minutes [ le magazine de la cellule enquête de la rédaction de ] ( Canal+ ) et notre enquête de février [ Delanoë attaqué sur ses subventions ].
Est une nouvelle fois montré du doigt le Centre Gai & Lesbien ( CGL ), exemple de l'opacité des subventions aux associations ( la Mairie [ de Paris ] refuse la publication de la liste des bénéficiaires ) et de la gestion hasardeuse des sociétés d'économie mixte ( dont certaines seraient devenues déficitaires depuis l'alternance de 2001 ).
Le CGL [ de Paris ], bénéficiaire de la générosité de la mairie ( 330.490 euros jusqu'en 2005 ), réagit vivement contre cette soi disant utilisation de l'homophobie pour salir le bilan municipal. Il est bien seul.
L'association [ Le collectif ] ArchiQ ! vient à l'inverse de demander le remboursement des 100.000 euros de subventions versées au CADHP [ à l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ], autre Centre gay municipalisé, et la démission de ses responsables …

16 au 22 3 2006 > supplément Paris île de France [ Le Nouvel Observateur ]
=> Ici et là :
" Je suis l'homme le plus attaqué du monde "
Bertrand Delanoë se sent mal aimé après une émission de télé et un livre à charge.
=> Brèves : Arlésienne
ArchiQ, collectif homosexuel et Queer s’impatientent : où en est le projet du Centre d’Archives Homosexuelles de Paris ( CAHP ), pour lequel une subvention de 100.000 euros a été accordée par la Mairie [ de Paris ] en 2002 ?
Un Rapport de préfiguration a péniblement été rendu en 2005 avec deux ans de retard.
Selon Stéphane Martinet, conseiller PS du 11 e chargé de suivre le projet
[ voir ( * ) ] : le Rapport, validé par les Archives départementales, est actuellement examiné par les Archives nationales. Mais le temps des archives est lent.
Très lent même, et très cher.

# [ NDLC ( * ) > " Stéphane Martinet, conseiller PS du 11 e chargé de suivre le projet " >> Il est en réalité :
- président de l'AP-CADHP ( Association de l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives Homosexuelles de Paris ),
- adjoint au maire du 11ème d'arrondissement ( chargé de la décentralisation, relation avec la Mairie centrale et des marchés publics ),
- Conseiller culturel au Conseil Régional d'Ile de France
- et ancien président de HES ( Homosexualités Et Socialisme )
]

13 3 2006 > 100.000 euros envolés, 800.000 euros pour quoi faire ?
Centre d'Archives Homosexuelles de la Ville de Paris : on ne change pas une équipe qui coûte ...
[ communiqué ArchiQ ]
Suite aux déclarations de Mr Martinet, président de AP-CADHP ( Association de Préfiguration du Centre d'Archives Homosexuelles de Paris ) dans tetu.com, ArchiQ, groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBTQ (ex Archilesb! et VigiTrans ) tient à préciser :
- que le Rapport / projet du CADHP n'a aucunement été expertisé ou validé par les Archives Départementales de la Ville de Paris et encore moins par les Archives Nationales ( et pour cause ... )
Non seulement l'AP - CADHP a échoué dans la mission qu'elle s'était confiée mais dans ce Rapport de préfiguration non validé scientifiquement, l'Association ose demander des financements pour les mêmes objectifs qui n'ont pas été atteints ( recrutement de l'équipe, concertation avec les associations et lieux - ressources ... ) et qui avaient été fixés pour 2003.
Le tout sans date d'ouverture pour le Centre d'Archives.
Mr Martinet ne répond pas sur l'aspect financier mais il est légitime de demander des comptes sur la gestion de la subvention de 100.000 euros de la Mairie de Paris ( dans sa partie salaires notamment ), sur le manque de résultats passés ( 2002 - 2005 ) et sur l'avenir du Centre.
A quoi ont servi les salariés ( [ Jean ] Le Bitoux, [ Patrick LaFollie ] La Folie ) chargé des acquisitions ou d'archiver sans archives ? Pourquoi ont-ils été renvoyés du CADHP ?
Combien va coûter la nouvelle phase de configuration du Centre d'Archives ? dans sa première phase étant entendu qu'elle ne saurait déboucher sur l'acquisition et l'ouverture d'un local, celles-ci ne constituant pas une priorité en phase configuration ( source Rapport AP CADHP ) ?
- le Rapport de l'AP - CADHP rédigé par la société de conseil CCMO créée en octobre 2004, dirigée par Olivier Maguet, spécialiste de santé et d'action sociale ( Aides, FAGG dont fait partie Jean Le Bitoux ) est fantaisiste sur le plan scientifique et la question des archives LGBTQ.
Constellé de perles, il est aussi gourmand : 100.000 euros pour ne rien faire, 820.000 euros pour recommencer la préfiguration opportunément renommée configuration.
C'est la somme que demande le rapport pour la phase 1 de configuration ( minimum deux ans ).
La dite configuration ne comprend ni l'ouverture d'un local ni l'ouverture du Centre au public mais débouchera sur l'ouverture d'un site Internet !
Les acquisitions d'archives n'y sont pas une priorité ( 10.000 euros de budget )  contrairement à un Colloque national ( 20.000 euros ) dédié à la constitution d'un thésaurus ( qui existe déjà ) et dont on imagine à quel point le sujet risque d'être attractif pour un public déjà peu sensible à la question des archives ( source Rapport AP CADHP ).
Alors on prend les mêmes et on recommence ?

10 3 2006 > Archives Homosexuelles : protestations contre la lenteur du projet [ tetu.com ]
ArchiQ, groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBT ( ex- Archilesb! et Vigitrans ), proteste contre la lenteur du projet du Centre des mémoires LGBT Paris / Île-de-France [ Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) ].
Dans un communiqué, ArchiQ attire l'attention sur le laxisme et la négligence dont la Mairie de Paris a fait preuve dans ce dossier et demande le remboursement de la subvention de 100.000 euros accordée à l'Association de Préfiguration du Centre [ d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( AP CADHP ) ], ainsi que la démission de ses responsables.
- Depuis 2002, estime ArchiQ, nous n'avons cessé d'alerter la Mairie de Paris sur l'état de non avancement du projet. Rien n'a changé.
Stéphane Martinet, président de l'Association de Préfiguration, répond à Têtu que le statu quo ne provient pas de lui : le Centre est toujours en attente de la validation des Archives de France ( ministère de la Culture ), étape nécessaire à la validation d'une subvention, après avoir reçu la validation scientifique du projet par le Centre départemental des Archives de Paris.
- J'écris une lettre de relance, sans vouloir être trop méchant avec eux, avoue-t-il. Je découvre que dans le monde des archives, tout est toujours lent. C'est un autre temps.
Sans date d'ouverture prévue, le Centre nécessiterait une subvention annuelle de près de 400.000 euros, et n'ouvrirait dans un premier temps, celui de la configuration, que sa partie documentation.
Les archives proprement dites pourraient être accessibles deux ans plus tard.

10 3 2006 > Centre d'Archives Homosexuelles de Paris : ArchiQ demande la démission des responsables [ e-llico.com ]
Centre inexistant, argent public gaspillé : ArchiQ ( groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBT ) demande le remboursement de la subvention accordée à l'AP-CADHP, l’Association de Préfiguration du Centre d’Archives [ et de Documentation ] Homosexuelles de Paris et la démission de ses responsables.
Opposant historique au projet de Centre d’Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris de l'AP CADHP ] soutenu par la Mairie de Paris, ArchiQ parle de laxisme et de négligence dans la façon dont la Mairie de Paris a géré l’affaire.
Il faut dire que ce dossier semble véritablement empoisonné.
Valse et renvoi des personnes chargées de faire avancer les actions de préfiguration, retards répétés dans les étapes de validation du projet, polémique sur son orientation scientifique, communication minimum et peu compréhensible sur ses évolutions : tout a concouru à donner un sentiment de ratage d’un des projets emblématiques de la prise en compte de la question LGBT par l’équipe municipale élue en 2001.
Le Centre est actuellement dans l’attente de la validation des Archives de France qui dépendent du ministère de la Culture. 2003 était la date prévue d'ouverture du Centre à l'issue d'une phase dite de préfiguration alors qu’on parle désormais d’une ouverture en 2008.
La gestation du Centre d’Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris de l'AP CADHP ] ne parvient pas à sortir de la polémique qui rebondit régulièrement comme cette dernière attaque en témoigne.
La mise en cause, d’abord communautaire, prend une tournure politique quand ArchiQ souligne l’appartenance partisane d’un des piliers du projet au PS et fait mine de s’interroger sur la sincérité de la promesse de Bertrand Delanoë quant à la création de ce fameux Centre.

9 3 2006 > Centre d'Archives Homosexuelles de la Ville de Paris : que fait la Mairie de Paris ? [ communiqué ArchiQ ]
Un Centre inexistant, l'argent public gaspillé : ArchiQ demande le remboursement de la subvention de 100.000 euros accordée à l'AP-CADHP ( Association de Préfiguration du Centre d'Archives [ et de Documentation ] Homosexuelles de Paris ) et la démission de ses responsables.
ArchiQ, groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBTQ ( ex Archilesb! et VigiTrans ) demande à Bertrand Delanoë, Maire de Paris de prendre ses responsabilités concernant le projet de Centre d'Archives Homosexuelles de la ville de Paris, pour lequel l'association AP-CADHP, présidée par Stéphane Martinet ( PS adjoint au Maire du 11ème arrondissement de Paris ) a reçu de la Mairie de Paris une subvention de 100.000 euros en 2002.
ArchiQ attire l'attention sur le laxisme et la négligence dont la Mairie de Paris a fait preuve dans ce dossier :
- 2003 était la date prévue d'ouverture du centre à l'issue d'une phase dite de « préfiguration » dont l'association AP-CADHP avait la charge.
Après une préfiguration qui n'a rien donné et a duré deux ans de plus que prévu, l'AP-CADHP demande aujourd'hui une période de « configuration » deux fois plus longue et huit fois plus coûteuse pour une ouverture en 2008 :
- Des projections budgétaires de l'ordre de 800.000 euros sont prévues pour le premier volet de cette configuration.
Depuis 2002, date du lancement de la pétition d'Archilesb ! et de Vigitrans pour que le Centre d'archives devienne inclusif et paritaire et qu'il se dote d'un projet scientifique digne de ce nom, ArchiQ n'a cessé d'alerter la Mairie de Paris sur l'état de non avancement du projet.
Rien n'a changé. Les objectifs de la convention signée entre la Mairie de Paris et l'AP-CADHP n'ont pas été respectés.
Seuls résultats tangibles :
- un local jamais ouvert au public et qui n'a jamais reçu la moindre archive,
- une absence totale de concertation avec la communauté LGBTQ ( Lesbienne Gaie Bi Trans Queer ).
L'AP-CADHP a largement fait la preuve de son incompétence mais la Mairie de Paris a prouvé son peu d'intérêt pour un projet pédagogique, culturel et citoyen qui fait cruellement défaut et qui contribuera efficacement à la lutte informée contre les discriminations sexuelles, ethniques et de genre.
L'engagement de Bertrand Delanoë en pleine campagne électorale de 2001 en faveur de la création d'un Centre de Documentation et d'Archives [ Homosexuelles ] n'était-il donc qu'une promesse électorale ?
=> Contact Presse :
Pour toute information complémentaire et envoi des documents ( pièces comptables et financières ;
chronologie de l'état de non avancement du CADHP 2001-2006 ) :
- Marco Dell Omodarme < domarco[AT]free.fr > 06 70 83 77 01
- Marie-Hélène Bourcier < mhbourcier[AT]free.fr > 06 24 18 34 25

Février 2006 > La nuit des petits couteaux : Qui gagnera la bataille de Paris ? ( éditions Jean-Claude Gawsévitch ) : par Jean-Luc Romero [ président de Aujourd'hui, Autrement et Conseiller régional UMP île de France ]
Des voies nouvelles pour un Paris Autrement ...
Car ce bon François Devoucoux du Buysson, responsable de cette lettre satirique [ leperroquetlibere.com ], sait parfaitement qu'à Paris, il y a de 10 à 15 % d'homosexuels qui n'ont pas toujours été à la fête dans notre bonne ville. J'en ai même parlé avec lui en juillet 2005 dans un bistrot en face de la région : il a dû oublier !
Sous les précédents mandats, aucune association homosexuelle ne bénéficiait de subventions alors que certaines jouent incontestablement un rôle important et que notre capitale a la communauté gay la plus touchée par le sida de toute l'Union Européenne. N'oublions pas qu'un gay sur cinq à Paris est contaminé par le VIH / sida ! Sans compter le travail que font certaines associations pour limiter le suicide des adolescents homosexuels ou en faveur de la lutte contre les discriminations.
En 2004, 3.149 associations étaient subventionnées par la mairie de Paris à hauteur de près de 174 millions d'euros. Et, parmi ces associations, seule une dizaine d'associations homosexuelles - une petite vingtaine en 2005 - sur les centaines que compte nore ville, bénéficiaient d'une aide publique !
On est donc très loin des abus dénoncés par le Perroquet [ Libéré ] ou par certains élus de droite qui voient rouge dès que le mot homo se retrouve dans une délibération, à l'image de Dominique Baud, élue du 15ème arrondissement, obsessionnelle sur la question.
Certes, un terrible précédent qu'a dénoncé, là à juste titre, François Devoucoux du Buysson [ PARIScide, Les gâchis de l'ère Delanoë ( éditions de La Table Ronde ) ], a plombé beaucoup d'initiatives en faveur des associations gay ou lesbiennes.
En septembre 2002, le Conseil de Paris a voté une subvention de 100.000 euros pour la préfiguration d'un Centre d'Archives et de Documentation des Homosexualités
[ de Paris ( AP CADHP ) ], dont l'utilité est évidente.
A l'époque
[ discrètement sollicité par l'Association AP CADHP et la mairie de Paris ], j'ai donc pris ma plus belle plume pour demander aux conseillers de Paris de droite de voter pour cette subvention. Philippe Séguin, alors président du groupe RPR au Conseil, m'assura du vote de son groupe. Effectivement, l'immense majorité du Conseil de Paris adopta cette subvention et, ce faisant, la création du CADHP.
Quelle déconvenue de constater que quelques années plus tard personne ne sait réellement ce qu'est devenue cette initiative et que ces 100.000 euros se sont presque envolés en fumée ? ? ?
Mais est-ce parce qu'un projet n'a pas abouti et que les deniers publics ont ainsi été mal engagés
que les centaines d'associations homosexuelles de Paris doivent être punies ?
Sanctionne-t-on un club sportif qui demande des subsides municipaux au motif qu'un autre club a dilapidé une précédente subvention ? ...

Février 2006 > Delanoë attaqué sur ses subventions [ Nous ( ex. IB News ) ]
=> News :
A 2 ans des élections municipales, les critiques de l'UMP sur le clientélisme et le communautarisme de Bertrand Delanoë sont à nouveau relancées par Françoise de Panafieu, sa concurrente la plus sérieuse.
- Le maire de Paris est-il si généreux que ça avec les asssociations gays ?
- Y a-t-il du copinage dans l'octroi des subventions ?
- Qui touche et combien ?
- Enfin, ce soutien aux bobos et aux homos est-il une bonne opération électorale pour la gauche ?

Françoise de Panafieu, principale rivale de Bertrand Delanoë pour les élections parisiennes de 2008, critique les subventions municipales aux associations gays.
La Ville de Paris est-elle trop généreuse avec les homos ? Qui touche et combien ? Nous a enquêté …
=> De Panafieu polémique
Il y a un an, l'UMP parisienne aurait sucré de son Paris perdu de Bertrand Delanoë les passages critiquant le clientélisme et le communautarisme supposés du maire socialiste.
Françoise de Panafieu, la roller-skateuse aux cheveux blancs ( dixit [ La nuit des petits couteaux de Jean-Luc ] Romero ), revigorée par les sondages qui la donnent la mieux placée à droite pour battre le PS en 2008, n'a pas les mêmes scrupules dans Mon Paris gagnant.
Citant des chiffres inexacts, la députée y affirme que les associations luttant contre la discrimination des homosexuels sont particulièrement gâtées et que la générosité du maire est à la mesure de la reconnaissance qu'il attend.
Annick Lepetit, porte-parole du PS, rétorque que Bertrand Delanoë est un élu responsable, soucieux de défendre les libertés, la tolérance et le respect de l'autre, tandis qu'Anne Hidalgo, sa première adjointe, rappelle que toute subvention donne lieu à un vote au Conseil de Paris [ communiqué du 11 1 2006 ].
Ce que l'UMP sait fort bien pour s'y être régulièrement opposée et avoir critiqué l'influence d'un omniprésent lobby gay

=> Paranoïa sur l'homosexualité
Tout aussi trompeuse est la liesse de nombreux gays qui acclament le nouveau maire sur le parvis de l'Hôtel de Ville, le 18 mars 2001.
Laurent Jagueneau, porte-parole de 3HVP ( la toute nouvelle association des employés municipaux gays [ Homosexuelles et des Homosexuels de l'Hôtel de Ville de Paris et leurs amis ] ), vit de l'intérieur la vague rose :
- C'est pire
, affirme t-il à notre confrère Illico. Beaucoup de gens ont cru que les gays allaient être protégés, alors ils se sont lâchés ; il y a eu une sorte de déchaînement homophobe dans certains services, encore soumis à la main-mise RPR.
Assiégé, le nouveau maire se contente de demander de faire remonter informations et témoignages à Philippe Lasnier, son conseiller-médiateur avec la communauté, ainsi qu'à Christophe Girard, adjoint à la Culture, tous deux homosexuels.
Dans une ambiance de paranoïa, le premier n'hésite pas à rappeler aux journalistes que les conversations téléphoniques sont enregistrées et que la mairie peut compter sur un performant service juridique, tandis que le second promet à ses contradicteurs, comme Delfeil de Ton, auteur d'un éditorial irrévérencieux dans Le Nouvel Observateur, qu'ils auraient affaire à la police communautaire Act-Up Paris et SOS Homophobie, affirme François Devoucoux du Buysson, responsable du site communautarisme.net et auteur d'un récent Pariscide : les gâchis de l'ère Delanoë.
=> Un million pour les gays en 5 ans
Cinq ans après, le point d'achoppement est toujours le même : Toutes les associations [ gays ] méritent-elles vraiment d'être encouragées et financièrement soutenues ?, se demande de Panafieu. Vaste question ! Depuis l'alternance, environ 1 million d'euros leur ont été dévolues. C'est mieux que zéro, mais pas beaucoup plus : 0,2 % du budget consacré au monde associatif parisien.
Devant ces critiques, la Ville, généralement affable sur son soutien aux homos, se croit aujourd'hui obligée de préciser que seules 17 structures avaient reçu en 2005 un montant de 247.000 euros.
Des sommes en concordance avec les étiages listés par le site satirique Notre Dame de Paris ( notre.dame.de.paris.free.fr ) : 45.740 euros pour le 2e semestre de 2001, 273.000 en 2002, 228.950 en 2003, une chute à 142.000 en 2004 et 15.000 depuis le début 2006.
Cependant, à y regarder de plus près, deux associations, le Centre d'Archives et de Documentation [ Homosexuelles de Paris ] ( CADHP ) et le Centre Gai & Lesbien [ de Paris ] ( CGL ) accaparent à elles seules près de la moitié des subsides gays et illustrent la dérive que connaissent les structures municipalisées ( lire encadré ).
- Cette bérézina a obligé la municipalité à reprendre les choses en main … quitte à renouer avec des pratiques autrefois vilipendées, comme attribuer des fonds à des organismes présidés par des adjoints au maire, dénonce François Devoucoux du Buysson. Et de regretter que la droite qui avait déjà stupidement voté cette première subvention [ au CADH, ndlr ] s'est ainsi privée de la meilleure occasion à ce jour de confondre Bertrand Delanoë en pointant le décalage entre son discours sur l'éthique publique et ses pratiques de réseau.
=> Les chouchous … et les autres
Et, en effet, les soupçons de copinage n'épargnent pas son adjoint Christophe Girard depuis le financement de structures dont il fut président ( 84.000 euros pour le Festival du Film Gai & Lesbien [ Festival de Films Gays & Lesbiens de Paris ( FFGLP ) ] ) ou membre ( 13.550 euros pour SOS Homophobie, 28.700 pour ProChoix et 32.000 euros avec le ministère de la Santé pour Act-Up Paris qui montrera, en perturbant une Conférence sur la santé gay à l'Hôtel de Ville en novembre 2005, qu'elle n'a décidément pas la reconnaissance du ventre … ).
Inversement, pour ceux qui ne font pas partie du sérail, obtenir ne serait-ce qu'un rendez-vous avec le conseiller-médiateur relève du parcours du combattant.
En juillet 2001, Cineffable, organisatrice de 13 éditions du festival Quand les lesbiennes se font du cinéma, lequel accueille entre 7.000 et 9.000 spectatrices, doit patienter plusieurs mois avant d'être reçue, non par Philippe Lasnier, mais 5 minutes par la Directrice du service cinéma de la mairie.
L'association, qui ne demandait pas grand-chose, si ce n'est le prêt d'une salle, se voit conseiller de remplir un dossier de subvention qui permettrait de louer un lieu plus cher.
=> Saupoudrage financier
La subvention est finalement refusée à la fois par manque de budget et parce que l'événement est non-mixte.
- On se demande si [ cet ] argument avancé par Philippe Lasnier, relève de la mauvaise foi pure et simple, de la misogynie où d'une lesbophobie qui n'ose pas dire son nom, lâche alors l'historienne féministe Marie-Jo Bonnet.
- Il suffit de comparer les subventions allouées au mouvement gay [ masculin, ndlr ] pour comprendre que la disparité est enracinée jusque dans le domaine économique.
Ce n'est que la mobilisation du gratin goudou, alors très remonté contre le « sexisme » du projet-phare de CADHP, qui fait fléchir la mairie, laquelle fait voter deux fois 15.000 euros à Cineffable, plus 10.000 pour Archilesb! [ en réalité pour l'association Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes ( ARCL ) ].
La Fédération Sportive Gaie et Lesbienne ( FSGL ) connaît pareille mésaventure, malgré ses entrées à la mairie ( Philippe Lasnier fut président du club gay Paris Aquatique ).
Car il ne s'agit plus de saupoudrer 4.000 euros mais de contribuer à un projet de 11 millions ...
- Réalisme et grande prudence par rapport au budget total impliqué deviennent de rigueur, d'autant qu'aucun événement gay ne manie un tel budget
Du coup, l'aide municipale se limite à une lettre de bonnes intentions du Mr. Gay puis, très tardivement, du maire. Mais pas d'argent public, à cause de la frilosité et la réticence des sponsors privés vis-à-vis de la cible gay !
=> Les bobos virent à droite
Cet argument, combiné à la baisse de popularité de Bertrand Delanoë chez les bourgeois bohèmes qui l'ont élu ( moins 18 points depuis 2003 ) tendrait à confirmer la constatation que fait Devoucoux du Buysson ( et vraisemblablement aussi de Panafieu ) :
- Un homosexuel bourgeois ressemble de plus en plus à un bourgeois homosexuel en vieillissant et il est probable que les électeurs parisiens qui s'identifient au mouvement gay se montreront plus sensibles aux arguments politiques leur permettant de valoriser leur patrimoine immobilier et d'alléger leur fiscalité qu'à des controverses relatives à des droits qu'ils ne sont qu'une minorité à réclamer, comme le mariage ou l'adoption.
Dit simplement : à voter à droite.
Par ailleurs, en finançant la vieille garde associative plutôt que des événements fun, Bertrand Delanoë prend le risque de s'aliéner la part la plus jeune de l'électorat gay, qui le crédite encore de 78 % de confiance pour faire avancer l'égalité des droits. Mais qu'en sera-t-il en 2008 ?
=> La dérive des Centres municipalisés
Annoncé pour 2003, le Centre d'Archives et de Documentation [ Homosexuelles de Paris ] ( CADHP ) est repoussé à 2007 tandis que le Centre Gai & Lesbien [ de Paris ] ( CGL ) cumulera le même retard lorsqu'il aménagera dans ses nouveaux locaux en juin [ projet de Grand Centre LGBT de Paris île de France ].
Le fait que le CADHP ait dilapidé 100.000 euros en salaires, loyers et charges externes fait bondir Michel Chomarat, initiateur avec la mairie PS de Lyon d'un projet similaire [ à la Bibliothèque Municipale de Lyon ], qui a abouti plus rapidement et pour moins cher :
- On croit rêver face à l'incurie récurrente et au manque de contrôle manifeste des deniers publics. Comment en est-on arrivé à ce point d'amateurisme et de copinage ?
Pour Marie-Hélène Bourcier, d'Archilesb!, il s'agit ni plus ni moins que de réaliser une promesse électorale à n'importe quel prix, soit 820.000 euros d'ici 2007, puis 334.300 par an.
Du coup, pour partager les risques, on sollicite le ministère de la Culture tout en conservant une solution de repli : associer le CADHP au CGL.
Le problème est que cet autre canard boiteux, qui doit 47.000 euros à un salarié, est en quasi-faillite malgré des perfusions municipales de 330.490 euros depuis 2001 …

20 1 2006 > L'histoire rocambolesque des archives homosexuelles de la Mairie de Paris [ leperroquetlibere.com ]
Comment, pour satisfaire à une promesse de campagne aux communautaristes gay, le maire de Paris s'est embourbé depuis plus de trois ans dans un projet foireux de Centre d'Archives Homosexuelles dont il ne sait plus comment sortir. L'enquête documentée du Perroquet Libéré :
=> Une promesse électorale aux communautaristes gay
La décision qui a présidé à la création du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) est la concrétisation d'une promesse de campagne faite par Bertrand Delanoë quelques semaines avant les élections municipales, dans une lettre du 2 mars 2001 adressée aux quarante associations membres du Conseil politique de la Lesbian and Gay Pride. Une promesse écrite du candidat qui ne figurait nulle part dans son programme électoral officiel distribué aux électeurs de la capitale …
Mais un engagement pris aussi de son côté par Christophe Girard, tête de liste des Verts dans le 4ème arrondissement et futur adjoint à la culture de Bertrand Delanoë (1).
Après que Bertrand Delanoë eût pris ses marques dans ses nouvelles fonctions, les associations [ Lesbian and Gay Pride IdF et Mémorial de la Déportation Homosexuelle ( MDH ) ] réclamant un Centre d'Archives Homosexuelles revinrent à la charge.
Le projet du CADHP fut voté en septembre 2002 par le Conseil de Paris qui lui attribua une première subvention de 100.000 euros.
Un vote à l'unanimité des groupes politiques puisque l'Association de Préfiguration du CADHP et la mairie de Paris ont discrètement sollicité Jean-Luc Roméro, [ président-fondateur de l'association des Elus Locaux Contre le Sida ( ELCS ) ] pour qu'il sensibilise quelques élu-e-s de droite pour éviter des dérapages homophobes lors de la session qui examinera cette question (2).
Philippe Séguin finit par ordonner à la droite parisienne de voter le projet de Centre d'Archives Homosexuelles. Une soudaine homophilie à l'unisson, inspirée surtout par la crainte des élus de droite d'être taxés d'homophobie (3) s'ils s'opposaient à ce projet aux contours pourtant mal définis et dont l'urgence ne sautait pas aux yeux ...
=> Sous les flèches des amazones
Mais le maire de Paris était loin de se douter qu'avec l'aboutissement de cette première étape, les ennuis ne faisaient pourtant que commencer. Alors que la droite se réfugiait dans un mutisme prudent, l'opposition au projet d'Archives Homo surgit là où l'on ne l'attendait pas.
Des militantes lesbiennes, emmenées par la sociologue Marie-Hélène Bourcier et l'historienne Marie-Jo Bonnet, protestèrent bruyamment contre un projet qui les excluaient en faisant la part belle à l'homosexualité masculine.
Prenant la presse à témoin, ces amazones en colère firent circuler une pétition intitulée Archilesb ! dans le but de dénoncer l'hégémonie gay dont témoignaient selon elles la faible présence des femmes au sein du Comité de pilotage du projet d'Archives Homosexuelles et la première sélection de livres pour le fonds documentaire, dominée par les auteurs masculins.
La pétition - qui recueillit plusieurs centaines de signatures dans le milieu universitaire - réclamait aussi que la générosité de la mairie [ de Paris ] à l'égard du milieu associatif gay bénéficiât aussi aux associations lesbiennes.
Et Libération de rapporter qu'une partie du mouvement lesbien est en guerre ouverte contre « le pouvoir gay hégémonique et normatif » qui sévirait à Paris, notamment à l'Hôtel de Ville (4).
L'homo étant un loup pour l'homo, le projet du maire visant à souder la communauté homosexuelle dégénérait en gayguerre communautaire …
C'est sans doute pour faire taire ces furies et ne pas trop attirer l'attention des médias sur son très communautariste projet d'Archives Homosexuelles que la mairie de Paris attribua peu de temps après des subventions, pour respectivement 10.000 et 15.000 euros, aux associations Archives Recherche Culture Lesbienne [ ARCL ] et Cineffable dont les pratiques sont discriminatoires puisque les manifestations qu'elles organisent sont interdites aux hommes.
Et c'est ainsi que pour éviter le scandale sur son Centre d'Archives, Bertrand Delanoë se vit accusé de sexisme à l'envers par une presse goguenarde, et pas qu'en France d'ailleurs (5).
=> Un chef de projet pour le moins louche
La conduite du projet de Centre d'Archives Homosexuelles fut confiée à Jean Le Bitoux, un ami de l'adjoint à la culture, Christophe Girard.
Par la suite, Jean Le Bitoux se fera confortablement salarier responsable du Comité d'acquisition de l'Association de Préfiguration du CADHP qu'il a lui-même créée (6).
Fondateur du magazine Gai Pied et ancien pionnier du minitel rose dans les années 1980, Jean Le Bitoux est un vieux routard du militantisme homosexuel.
Il fut ainsi à l'origine de la Maison des Homosexualités, une structure associative décriée jusque dans le milieu homosexuel - et notamment par Act Up [ Paris ] - pour sa gestion hasardeuse de subventions de l'Agence Française de Lutte contre le Sida [ AFLS ] et [ des 50.000 F. de subventions ] du ministère de la culture pour - déjà - la création d'un Centre d'Archives Homosexuelles [ qui a tourné court à la Maison des Homosexualités ].
Jean Le Bitoux est aussi à l'initiative de la création du Mémorial de la Déportation Homosexuelle [ MDH ] qui a provoqué la colère des associations de déportés comme la FNDIRP ( Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes ) et l'UNADIF ( Union Nationale des Déportés et Internés Français ) en raison des libertés qu'elle a prises avec la rigueur historique dans le but d'instrumentaliser à des fins militantes la question de la déportation (7).
Mais ce qui, par-dessous tout, donne un parfum de soufre à Jean Le Bitoux, c'est son insistance à justifier la pédophilie. En témoignent notamment ses propos dans le magazine gay Illico, en mars 2001, au lendemain de l'élection de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris :
- En France, l'homosexualité vient d'une culture pédophile avec André Gide. (…)
Dans le discours du GLH ( Groupe de Libération Homosexuelle ) à partir de 1975, il y a tout un héritage du FHAR ( Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire ) notamment sur la question pédophile. A l'époque, il s'agissait de libérer son corps, libérer ses fantasmes. (…)
Dans les années 70, tout est à libérer y compris l'enfant qui est corseté comme la femme, comme l'homosexuel. Aujourd'hui, on ne parle plus du tout du même enfant. L'enfant des années 70 était l'esclave d'une vieille civilisation, l'enfant d'aujourd'hui est extrêmement sacralisé. (…)
Dans les années 70 déjà, la pédophilie est un sujet tabou. Il y avait cependant une conscience collective qu'il fallait libérer tout cela. (…)
Le tabou de la pédophilie cache toute cette période où on est adolescent, où on a des désirs mais où on reste en carafe parce que rien n'est possible. (…)
On a inventé un homosexuel qui laisse de côté la question pédophile. (…)
Aujourd'hui, je pense que les pédophiles sont toujours les boucs émissaires des homosexuels. Le débat n'est plus du côté d'un espace de liberté que les pédophiles n'ont toujours pas mais du côté de la jeunesse des homosexuels.
Au nom du vieux discours soixante-huitard sur l'émancipation, Jean Le Bitoux associe donc homosexualité et pédophilie, se livrant ainsi à un amalgame que l'on a plutôt l'habitude de trouver dans la prose d'extrême-droite.
Aussi n'est-ce sans doute pas un hasard si les statuts déposés en préfecture le 19 décembre 2001 fixent à l'Association de Préfiguration du CADHP un objet qui va au-delà de l'homosexualité et parle plutôt de recherches sur les sexualités minoritaires, ce qui permet d'englober bien d'autres pratiques …
=> Le naufrage, puis le replâtrage, d'un projet maudit
Richement doté et soutenu par la mairie de Paris, qui s'est engagée à plusieurs reprises sur ce dossier, le projet de Centre d'Archives Homosexuelles a pourtant rapidement sombré, malgré les affirmations de Bertrand Delanoë :
- Je souhaite que ce projet voie le jour (...). L'horizon sera plutôt 2003.
En tout état de cause, le dossier est porté par des personnes compétentes et sérieuses.
Nous examinons d'ailleurs la possibilité de les aider à réaliser une étude de faisabilité précise, dès cette année.
(8)
Alors que l'ouverture de ce Centre d'Archives était initialement prévue pour la Gay Pride 2003 (9), ce projet s'est embourbé dès le début comme l'ont découvert les associations homosexuelles - plus vigilantes sur ce dossier que la presse généraliste et les élus - en apprenant au cours de l'été 2004 que Jean Le Bitoux avait été remercié par la mairie.
Le site internet [ cadhp.fr ] du CADHP était désactivé en février 2004 et les portes du local que lui avait attribué la Ville de Paris restaient closes au public. [ puis fin décembre 2004, ne pouvant plus payer le loyer, l'AP CADHP a rendu son local à la Régie Immobilière de la Ville de Paris ]
Plusieurs collections d'archives privées de personnalités homosexuelles auraient été listées, sans leur accord ou à leur insu, comme donateurs d'office au projet municipal donc le fonds d'archives fait grandement défaut (10).
Pendant ce temps-là, les 100.000 euros de dotation du projet se sont évaporés.
En effet, comme le montrent les comptes [ de l'Association de Préfiguration ] du CADHP pour 2003 et 2004, plus de la moitié de la somme est partie en salaires ( pour quel travail ? ) , le reste étant majoritairement englouti dans de mystérieuses charges externes.
Cette bérézina a obligé la municipalité à reprendre les choses en main. Quitte à renouer avec des pratiques autrefois vilipendées par les socialistes parisiens ...
En effet, l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives Homosexuelles est désormais présidée par Stéphane Martinet, ancien président d'Homosexualités Et Socialisme [ association HES ] , un cercle lié au PS, et adjoint au maire du 11ème arrondissement [ adjoint chargé de la décentralisation, du suivi de la mise en oeuvre de la loi PML en relation avec la Mairie centrale ].
Un mélange des genres qui a de quoi surprendre quand on se souvient qu'en 1999, l'opposition socialiste à Jean Tibéri avait vivement critiqué l'attribution de subventions à des associations présidées par des adjoints au maire en soulignant les risques juridiques que comportaient ces modes de gestion aux marges de la légalité.
La gauche parisienne semble avoir oublié cet avertissement de bon sens. Un trou de mémoire surprenant pour une municipalité qui prétend fonder des archives …
Afin de repêcher le projet mort-né du CADHP, l'Association de Préfiguration va sous-traiter à une société de conseil le Rapport de faisabilité qu'elle n'avait pas réussi à pondre elle-même au bout de plusieurs années. Mais cette société [ de consultant ] spécialisée dans le domaine social et santé offrait-elle les gages de sérieux et d'indépendance nécessaires pour redonner un semblant de crédibilité au projet de la municipalité ?
Le marché fut en effet attribué à CCMO Conseil, une Société [ à Responsabilité Limitée ( S.A.R.L. ) ] créée opportunément le 21 octobre 2004 par Olivier Maguet, président de l'association FAGG ( Formation pour une Approche de la question Gaie et de l'identité de Genre ).
Plusieurs formateurs de FAGG, comme Jean Le Bitoux, membres du Conseil d'administration de l'AP CADHP, font office d'intervenants dans des sessions de formation sous-traitées par la mairie de Paris pour éduquer à la question gaie et de l'identité de genre ses agents municipaux. Au cours de séances facturées 1.700 euros par jour aux contribuables parisiens (11), Olivier Maguet intervenait en tant qu'expert de la méthodologie de projet communautaire ...
CCMO Conseil rendit son Rapport en juin 2005. Ce document explique la nécessité d'un dispositif spécifique pour les sources archivistiques et documentaires du monde LGBT ( page 9 ) en allant chercher des justifications dans des références historiques et/ou scientifiques aussi sérieuses telles que :
- Paris a par ailleurs toujours été en quelque sorte la capitale LGBT de la France. Déjà en 1616, Agrippa d'Aubigné, dans les « Tragiques » , comparait Paris aux « Sodome et Gomorrhe brûlantes » ...
Comme on pouvait s'y attendre, le Rapport chargeait aussi la barque en matière de budget : page 63, la phase de Configuration ( 30 mois sur la période 2005-2007 ) se voyait dotée d'un budget de 820.000 euros, soit un montant annuel de 327.000 euros.
Un montant bien supérieur aux quelques 182.000 euros prévus dans le projet initial ... Et tout ça pour quoi ?
La page 24 du rapport, consacrée à La nature des sources archivistiques et documentaires LGBT relevant des compétences du Centre, donne un avant-goût de ce que l'on trouverait entre autres au Centre d'Archives :
- un tee-shirt de l'association Gay Pride Paris qui informe sur une partie de la réponse associative à la question de la visibilité ;
- un godemiché ou un cockring qui informe sur les pratiques sexuelles;
- une étoffe en forme de triangle rose qui informe sur la déportation des homosexuels sous le règne du nazisme en Europe ;
- une digue dentaire qui informe sur la sexualité sans risque chez les lesbiennes ;
- une parure de Drag Queen qui informe sur un mode de vie et une visibilité LGBT ...
(12)
327.000 euros par an pour de telles âneries !
La tournure lamentable prise par le projet d'archives gay du maire de Paris a délié les langues.
Ainsi, dans son dernier livre [ SexPolitiques Queer Zones 2 ] (13), Marie-Hélène Bourcier résume bien la situation :
- Le double discours doit cesser : la mairie de Paris ne peut plus continuer de dire qu'elle n'interfère pas avec l'association alors que le dossier scientifique plus que défaillant a été validé par ses services en 2001 et qu'elle se doit de demander des comptes sur l'argent public confié au CADHP.
Le problème, c'est qu'il devient évident qu'il s'agit de réaliser une promesse électorale à n'importe quel prix
(13).
Les déboires du maire de Paris font aussi ricaner à Lyon où, plus discrètement - et plus efficacement - qu'à Paris, un Centre d'Archives Homosexuelles [ Centre de Ressources Documentaires Gays et Lesbiennes ] a ouvert [ à la Bibliothèque Municipale de Lyon ] avec le soutien du maire socialiste Gérard Collomb.
Le promoteur de ce projet, Michel Chomarat, ne se prive d'ailleurs pas de critiquer la méthode employée à Paris :
- Vu de Lyon, on croit rêver face à l'incurie récurrente des initiateurs de ce projet et au manque de contrôle manifeste des deniers publics.
Les gays parisiens seraient-ils au-dessus des lois de la République ?
Comment en est-on arrivé à ce point d'amateurisme et de copinage quand on connaît la situation en province ?
(...)
Je connais bien la démarche généreuse et désintéressée de Phan Hoang [ de l'Académie Gay & Lesbienne (10) ], et ce n'est peut-être pas un hasard si nous étions ensemble à la dernière Gay Pride, à Paris pour récolter le maximum de documents tout au long du parcours pendant que d'autres discutaient sur la place des godes dans un centre d'archives virtuel (14).
=> Le ministère de la culture à la rescousse de Delanoë ?
Pour tenter de gommer les faiblesses structurelles de son projet foireux, la Ville de Paris l'a fait valider par le Centre départemental des Archives de Paris.
Comme l'écrit le magazine E-llico [ illico ] ( qui, selon le budget du projet initial, devait bénéficier d'encarts publicitaires du CADHP ... ) dans un article de janvier 2006 :
Ce contrôle ( sur la méthodologie et la dimension scientifique du projet ) avait été demandé il y plusieurs mois par Odette Christienne, adjointe au maire de Paris en charge du patrimoine, qui entendait ainsi se prémunir d'éventuelles attaques sur un dossier qui a connu de nombreux soubresauts (15).
Une formalité essentielle pour redonner un peu d'aplomb à un projet qui avait du plomb dans l'aile.
En attendant l'étape suivante : débloquer une subvention du ministère de la culture. C'est du moins ce qu'annonçait E-llico [ e-llico.com ] dans le même article.
Ainsi, la droite qui avait déjà stupidement voté la première subvention de 100.000 euros de la Ville de Paris, et s'est ainsi privée de la meilleure occasion à ce jour de confondre Bertrand Delanoë en pointant le décalage entre son discours sur l'éthique publique et ses pratiques de réseau, s'apprêterait à le tirer du guêpier qu'est le CADHP en prenant sa part à ce scandale.
Avec de tels ennemis politiques, le maire de Paris n'a pas besoin d'amis !
=> Notes :
- (1) : Répondant à un questionnaire du Centre Gai et Lesbien [ ( CGL ) de Paris ] adressé aux candidats, Christophe Girard écrivait au sujet de la revendication d'un " rayon gai et lesbien dans les bibliothèques municipales " : " j'aimerais la création d'un grand centre de documentation ".
- (2) : e-llico.com, 9 septembre 2002.
Dans son livre ( La nuit des petits couteaux ), Jean-Luc Romero a admis cette responsabilité dans le revirement de la droite. Il n'est pas inutile de signaler que l'association ELCS, fondée par Jean-Luc Romero, a vu ses subventions de la Ville de Paris augmenter significativement depuis 2001.
- (3) : Christophe Girard s'était chargé de sermonner - d'avertir ? - ses collègues de l'opposition : " Pour éviter qu'il y ait des drames et des suicides en chaîne, je crois que si notre Assemblée ici, qui a manifesté à part quelques voix discordantes, plutôt beaucoup de tolérance, beaucoup de progrès à l'endroit des mœurs, vote largement cette subvention, je crois qu'on en sortira grandis, et qu'on donnera de Paris un exemple à la fois de modernité et aussi de tolérance, et plus que de la tolérance, de respect, car c'est ce que nous demandons, les uns et les autres, quand on est concerné dans notre chair, le respect " ( Conseil de Paris, 23 - 24 septembre 2002 ).
- (4) : Libération, 7 décembre 2002.
- (5) : Voir la revue de presse du Perroquet Libéré.
- (6) : Statuts [ de l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( AP CADHP ) ] déposés à la préfecture de police le 19 décembre 2001.
- (7) : Jean Le Bitoux soutient en effet la légitimité d'une reconnaissance par les autorités françaises des Triangles Roses, symboles de la déportation homosexuelle, alors qu'une telle persécution, effectivement mise en œuvre à l'intérieur du IIIème Reich - dont les limites englobaient l'Alsace et la Lorraine après l'armistice de 1940 - , n'a pas concerné la France de Vichy. Jean Le Bitoux a présidé le Mémorial de la Déportation Homosexuelle dans les années 1990, succédant à un personnage passé depuis à la postérité puisqu'il s'agit de Thierry Meyssan, qui connut son heure de gloire en affirmant dans un livre qu'aucun avion ne s'est écrasé sur le Pentagone le 11 septembre 2001… Malgré des références aussi fantaisistes, le Mémorial de la Déportation [ Homosexuelle ( MDH ) ] est parvenu, grâce à un intense travail de lobbying en coulisses, à obtenir le soutien politique du premier ministre, Lionel Jospin, et du maire de Paris, Bertrand Delanoë, au printemps 2001.
- (8) : Illico, 13 décembre 2001.
- (9) : Planning de préfiguration du CADHP, page 16.
- (10) : Le fondateur de l'Académie Gay et Lesbienne, B. Phan Hoang, un ancien libraire qui, pendant près de trente ans, a constitué un fonds d'archives riche de plus de vingt mille documents, a été vertement éconduit lorsqu'il demanda à la mairie de Paris un local susceptible d'accueillir sa collection unique en son genre. Une solution, qui aurait permis à la municipalité parisienne de faire des économies significatives en utilisant des fonds documentaires déjà constitués...
- (11) : Selon la plaquette FAAG [ association de Formation pour une Approche de la question Gaie et de l'identité de Genre ] de l'année 2005, page 22.
- (12) : Rapport de préfiguration d'un Centre des Mémoires LGBT Paris / Île-de-France ( pour lire le résumé, cliquer ici [ http://www.memoires-lgbt.org/rapport.pdf ] ).
- (13) : Marie-Hélène Bourcier, Sexpolitiques :: Queer Zones 2, La Fabrique Editions, 2005.
- (14) : Cité par Têtu, novembre 2004.
- (15) : e-llico.com, publié le 10 janvier 2006.

# : De très nombreuses références documentaires et la chronologie détaillée de cette affaire sont consultables gratuitement sur le site archiveshomo.info

2 1 2006 > Enchères [ gayvox.com ] ...
On m’a raconté une histoire vraie qui m’a fait bondir. Figurez-vous qu’à l’Est de la France ...
C’est le fait que dans cette ville, une association LGBT et plus, regroupant quelques 800 adhérents ( excusez du peu ! ), a organisé avant les fêtes de fin d’année une vente aux enchères d’objets offerts par les membres de la nobles assemblée et qu’ils ont réussis à collecter plus de 1.500 € pour soutenir l’activité Arc-en-ciel !
Si je compare avec la somme récoltée par la vente d’œuvres artistiques aux enchères organisée au Salon Rainbow Attitude en 2005 au profit de la lutte contre le SIDA, j’ouvre les vannes ( non au sens de se faire vanner ) de la petite polémique qu’on m’accusera d’attiser. Je n’en suis pas là. Pour l’instant, je constate. En déduit qui voudra qui pourra.
J’attendais un exemple pour argumenter mon avis sur la question d’un échec qui m’a fait mal au ventre. Aujourd’hui, je peux dire : Besançon plus fort que Paris ! Car, vous l’avez deviné puisque vous demeurez férus d’histoire, il s’agit de Besançon.
Pour une fois que je n’évoque pas l’immense, le prodigieux, l’incalculable Centre d’Archives Homos de Paris
Désolé, en 2006, j’ai encore l’intention de sévir un peu. Histoire de vous redonner le goût de la mise en perspective …
Respectueusement votre Gayvox et chaleureusement réchauffé votre envie d’indépendance.

1er 1 2006 > Résister - Vivre la mémoire [ Vincent Espagne ]
=> Vers un deuxième acte ?
Au printemps 1994, nous nous retrouvons rue Sedaine à une quinzaine. Certains ont travaillé longtemps dans ses locaux, d’autres aujourd’hui y militent. Les plus anciens se souviennent des assemblées générales du FHAR dans le préfabriqué de l’Ecole des beaux arts, François montre des photographies des premiers défilés. Sur ses images, on en reconnaît beaucoup. Certains sont morts, d’autres, on n’a aucune nouvelle… Les séances du groupe sont graves. L’appel vient des plus jeunes. Leur génération fait fasse au sida, la précédente avait du rendre visible la différence. L’homosexualité devient un vecteur marchand et c’est par celui là même que se propage le plus facilement le virus. Les homosexuel(e)s s’organisent en une myriade d’associations et un « centre » tente de les fédérer. On dépose des logos, des titres de presse. Radio Fil rose devient FG...
=> Les startellettes en piste !
En quelques mois de préparation de l’acte 1, (pas grand-chose : une exposition à Paris puis à Amsterdam en juin, une brochure), je réalise combien la tâche peut être difficile. A la question : qui détient les fonds, les épaules se rentrent, les rancoeurs émergent… Avec tout son art, Audrey nous obtient quelques planches que Frank Arnal avait crées en 1979.
Le problème, c’est que le projet d’un Centre d’Archives et de Documentations existe dans les têtes depuis quelques années. J’en avais déjà entendu parler dans les anciens locaux du CGL à quelques mètres du Dupleix ! [ le projet de Centre d'Archives de la Maison des Homosexualités n'a pas abouti ( malgré les 50.000 francs de subventions du Ministère de la Culture ) ].
Pendant toutes ces années d’agitation égocentrée ( à Pablo, à Jean : n’avez-vous pas le sentiment d’un immense gâchis ? ), rien ne s’est fait et rien n’est fait encore, sinon un dossier quelque part dans un bureau du cabinet du Maire de Paris.

L’institutionnalisation avant l’existence de l’établissement : en voilà une avancée !
Que sont devenues les archives de Guy Hockeinghem, celles de Michel Cressole, celles de Gilles Chatelet ? J’apprends que celles de Gai Pied ( ou du moins ce qu’il en reste ) sèchent dans des cartons quelque part dans Paris, ( propriété d’un organe de presse ? )
=> Confisquer la mémoire, c’est entretenir la discrimination
Depuis, c’est sans cesse que des garçons découvrent avec stupeur dans ma bibliothèque 3 Milliards de pervers - Grande encyclopédie des homosexualités (1973) et demandent à entendre mon témoignage, un petit bout d’histoire, désir très important puisqu’elle les concerne en premier chef. Et je réalise à chaque fois combien la confiscation de la mémoire est un acte plus qu’inconsidéré !
Ne pas faire vivre la mémoire, la rendre visible, c’est la bafouer. C’est pratiquer une discrimination entre ceux qui savent, ceux qui détiennent et ceux qui doivent savoir. C’est entretenir la suspicion, voire la honte. C’est jouer de la spéculation sur un patrimoine collectif.
Aujourd’hui, combien d’entreprises citoyennes font vivre la mémoire ?
- GKC
à Lille [ Centre d'Archives et de Documentation de Gay Kitsch Camp ( gaykitschcamp.com ) ]
- et celle de Hoang à Vitry sur Seine [ Conservatoire des Archives et des Mémoires LGBTQ de l'Académie Gay & Lesbienne ( archiveshomo.info ) ],
- bientôt une à Lyon [ Centre de Ressources Documentaires Gays et Lesbiennes de la Bibliothèque Municipale de Lyon ( www.bm-lyon.fr ) ].
Des structures, non pas rivales mais complémentaires avec leur dynamique propre. Tout cela devrait être immédiatement, de manière permanente et directement visible.
Il s’agit de témoigner des résistances, des luttes, de faire vivre une culture, ou du moins de tenter la démonstration qu’il en existe une. C’est rendre visibles les immenses influences, les apports intellectuels et sociaux, l’histoire d’une communauté qui n’en est pas vraiment une.
Mais quelle importance à vouloir faire vivre la mémoire, dès lors que D. ( 25 ans ), revendique le droit à l’indifférence et qu’il réfute la folle attitude qui, pourtant, le caractérise ?
Je ne peux m’empêcher de lui rappeler ce que les acquis qui sont les siens aujourd’hui le sont parce qu’avant lui, des folles se sont battue pour les obtenir. Il n’était question ni de droit à la différence ou à l’indifférence, mais de celui à l’existence. Puis, en quelques années, le sida a transformé nos organisations naissantes. Que sont devenus les mémoires de nos pairs, de nos amants disparus ? Certes, Les homosexuel(e)s se reproduisent de bouche à oreille ( Place Saint Ravy, Montpellier, 1980 ) …
=> En 2005,
on pend les homosexuels à quelques heures d’avion d’ici …
En ces temps de retour de l’ordre moral, le texte/manifeste de Gilles Chatelet La République des chiennes ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas est toujours de vigueur.
Pour résister, faire vivre la mémoire. Vers un deuxième acte ?
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