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Analyse Projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris APCADHP
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mai 2004 : Qu'est-ce qu'une femme désire quand elle désire une femme ? > essai de Marie-Jo Bonnet (éditions Odile Jacob)
http://www.bluebookparis.com/index.html
http://www.fnac.com/Shelf/article.asp?Mn=5&Origin=fnac_google&PRID=1533438&Ra=-1&To=0&Nu=3&Fr=3

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extrait du chapitre 5

Le refoulement du désir lesbien dans la Cité
Formes et figures de la lesbophobie

pages 188 à 196

[...]
Mais c'est peut-être dans la façon dont l'argent publique est redistribué aux associations qu'on perçoit le mieux à quel point notre société est toujours gouvernée par un pouvoir masculin.
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Parfois même, c'est le pouvoir gay qui devient lesbophobe comme l'association Cinéffable en a fait la triste expérience durant l'été 2002.
- En 2000, Cinéffable présente plusieurs demandes de subventions auprès des pouvoirs public afin d'être aidée dans l'organisation de son festival de cinéma.
- Cinéffable est une association qui existe depuis quinze ans, comprend 4000 adhérentes et organise chaque année un festival de films lesbiens qui réalise plus de 7500 entrées en quatre jours, ce qui est considérable quand on sait que les animatrices de l'association travaillent bénévolement depuis le début.

C'est un choix d'autonomie qu'elles assument et qui a fait ses preuves puisque ça marche par autofinancement grâce à une démocratie interne remarquable qui s'appuie sur l'énergie et la générosité de l'équipe.
- Victime de son succès, elle a dû chercher de nouveaux locaux pour remplacer ceux devenus trop petits du Centre Culturel de Kremlin Bicêtre qui leur demandait par ailleurs de quitter les lieux pour les réserver à la politique locale.
- Seulement, la location de salles de grande taille est très chère à Paris, c'est pourquoi elles ont demandé l'aide des élus.

Le maire de Boulogne-Billancourt a refusé de leur louer la salle de conférence de l'Espace Landowski et l'équipement municipal du cinéma voisin.
- Jean-Pierre Fourcade, maire de la ville, a répondu : " En égard aux thèmes que vous projetez d'évoquer lors de cette manifestation, je regrette de ne pouvoir réserver une suite favorable à votre requête ".
- Etant donné qu'il s'agissait d'une municipalité de droite, ce refus n'a surpris personne.

Mais ce ne fut pas le cas quand Cinéffable se vit refuser une subvention de 30.000 euros par le cabinet du Maire de Paris, sous le prétexte que ce festival était non mixte.
- Je dis sous prétexte parce que Cinéffable n'a pas reçu de lettre lui notifiant le refus alors que dans le même temps, une subvention était octroyée au festival gay et lesbien [de Paris [FFGLP)] qui avait été présidé par Christophe Girard, devenu depuis l'élection de Bertrand Delanoë, adjoint au maire chargé de la culture de la ville de Paris.
- Ainsi, aucune subvention n'était accordée à une association de lesbiennes sur l'exercice 2002.
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C'est à travers ces micros-faits qu'apparaît la disparité de traitement entre les gays et les lesbiennes. Elle est devenue si criante qu'on s'étonne que le pouvoir politique ferme les yeux quand par ailleurs il se fait le champion de la lutte contre les discriminations. A moins qu'il ne feigne de croire que ce qu'il donne aux uns bénéficie aux autres, et se contente de parer au plus pressé en satisfaisant les gays qui sont, comme on le sait, bien mieux implantés que les lesbiennes dans les mouvements politiques.

A droite comme à gauche, remarquons-le. La première réunion du groupe " Gay Lib " de l'UMP, organisée à l'Assemblée Nationale en février 2003, ne rassemblait que des garçons, une centaine, ce qui donne une idée de la réalité factuelle d'un monde politique très peu féminisé.
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On se demande alors si l'argument de la non mixité avancé par le Conseiller auprès du Maire de Paris, chargé des relations avec les homosexuels, Philippe Lasnier, relève de la mauvaise foi pure et simple, de la misogynie où d'une lesbophobie qui n'ose pas dire son nom.

Il suffit de comparer les subventions allouées au mouvement gay par la mairie de Paris pour comprendre que la disparité est enracinée jusque dans le domaine économique. Surtout que les subventions votées par la mairie de Paris aux associations gays ont toutes été attribuées à des associations gay ou gay " et ? " lesbiennes. La somme globale de 510.941 euros ont été votées par le Conseil de Paris à 7 associations Gay " et? " Lesbiennes en 2002, dont
- 7.000 euros à " Paris Aquatique ", une association de nageurs,
- 5.000 euros à la chorale " Gay Melo Men ",
- et 100.000 euros pour le projet de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP) présenté par Jean Le Bitoux et Christopher Miles.

Ces sommes issues de l'argent publique permettent de louer des locaux, de salarier des militants et de faire fonctionner le mouvement gay à des hauteurs que le mouvement féministe tout entier n'oserait rêver. Car de ce côté là, nous devons plutôt faire contre mauvaise fortune bon coeur.

Sans doute les femmes ne représentent-elles pas le même poids électoral, ni la même force de frappe. Mais tout de même ! Il y a des limites, et la gauche ne peut pas d'un côté voter une loi sur la parité, et de l'autre reconduire les discriminations par le biais économique.

Certes, les lesbiennes ont des pratiques différentes avec l'argent.
- Outre qu'elles n'ont pas l'habitude de brasser des milliards,
- ni de faire des déficits de un million soixante dix mille francs, comme ce fut le cas de la Lesbian and Gay Pride en 1996 pour l'organisation de la marche de juin,
elles préfèrent ne pas demander de subvention afin de ne pas se sentir moralement liée par l'argent public. Mais elles changent.

Et en 2003 l'injustice de traitement hommes - femmes (ou gays - lesbiennes) devint si flagrante qu'après une campagne de sensibilisation auprès d'Anne Hidalgo, une subvention de 15.000 euros fut attribuée à Cinéffable, sur un total de 218.950 euros attribués aux associations gays (et) lesbiennes.
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Sommes-nous confrontées à une nouvelle forme de lesbophobie institutionnelle : le communautarisme gay ? La question ne se posait pas dans les années 1970 où, en dépit de sa misogynie, le mouvement gay était très proche des positions féministes.

- Le développement d'un militantisme communautaire destiné à lutter contre le sida a changé la donne du tout au tout. Au niveau économique, bien sûr, où l'argent drainé à permis de construire des structures militantes subventionnées par l'argent du sida. Comme les partis et les syndicat, le mouvement gay a ses salariés à Aides comme à Act up.

- Rien de tel chez les lesbiennes et même le mensuel Lesbia magazine qui existe depuis plus de vingt ans, est toujours réalisé par des bénévoles. Les femmes connaissent le prix de l'argent et se sentent bien plus redevables que les hommes quand la Cité leur en donne. Résidus du mariage ? Peut-être, mais n'oublions pas qu'elles se sentent toujours plus ou moins en visite chez la tante à héritage dans le monde politique, tandis que les gays y évoluent comme un poisson dans l'eau.
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Mais par-delà les problèmes structurels qui montrent que les fondements du patriarcat sont toujours solidement implantés dans les esprits masculins, on peut s'inquiéter des dérives lesbophobes de ce communautarisme gay à la française. A l'université nous retrouvons les mêmes pratiques discriminatoires sur fonds de respectabilité scientifique. Toute personne qui n'adhère pas aux orientations des leaders, à leurs réseaux, à leurs grippes intellectuelles risque la mise en quarantaine, la censure ou l'exclusion.

Des conflits éclatent régulièrement dans les régions lors de l'organisation des Fiertés homosexuelles, par exemple, ou sur des festivals dont le contenu culturel est trop souvent porté vers la consommation d'images sexuelles.
- A Marseille, en 1996, les trois associations lesbiennes de la ville ont décidé de défiler de l'autre côté de la Lesbian & Gay Pride pour protester contre le coup de force d'une minorité d'hommes qui a déposé des statuts organisateurs de la marche "prétentieux et récupérateurs " .
- En 1999 les " Dé/générées " de Lille ont distribué un tract lors de la Marche parisienne où elles disaient : " Nous ne nous reconnaissons pas dans l'organisation de la (Lesbian ?) & Gay Pride, vitrine d'une homosexualité intégrée, politiquement correcte, commerciale et branchée, masculine et misogyne. Nous revendiquons notre diversité et le regard critique que nous portons sur la société " .

Je pourrais citer une multitude d'exemples du même style illustrant la quasi impossibilité de dialoguer sur le prétendu terrain commun de l'homosexualité quand les objectifs divergent a ce point.
- Des conflits qui peuvent aller jusqu'à la violence, l'injure misogyne et même la censure comme on l'a vu avec Didier Eribon, directeur du Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes, paru en 2003 chez Larousse, qui s'est permis de décider seul du contenu de la culture lesbienne en écartant des chercheuses lesbiennes et féministes faisant référence dans leur domaine parce que leurs idées ne lui convenaient pas.
- C'est évidemment contraire à la notion même de dictionnaire et les protestations des associations lesbiennes et féministes ont révélé le côté partisans de ces prétendues entreprises communautaires où les lesbiennes n'ont d'autre choix qu'entre les rôles de potiche ou de boniche des gays au pouvoir .
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La mise en place du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelle de Paris (CADHP) durant l'hiver 2002-2003 est également assez exemplaire de la lesbophobie gay qui s'est développée avec la montée en puissance politique des gays sur fond de communautarisme masculin.

Dans les principes, d'abord. Il est dit dans le projet initial que " dans un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine pour des raisons historiques ". Quelles sont ces raisons ? Mystère.
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Dans le processus du vote de la subvention de 100 000 euros ensuite. Elle a été accordée à la quasi unanimité du Conseil de Paris à la suite de négociations discrètes avec la droite à travers Jean-Luc Roméro,
- président (U.M.P.) de groupe
au Conseil de Paris
- et par ailleurs président de l'association des Elus locaux Contre le Sida (ELCS) subventionnée par la mairie de Paris.

Pour " éviter les dérapages homophobes ", une alliance fut nouée entre la gauche et la droite qui fit passer le projet sans coup férir. Mais les lesbiennes se sont réveillées. Une pétition " Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris " fut lancée par Marie-Hélène Bourcier du groupe Archilesb! à l'automne 2002, suivie par une autre de l'association transsexuelle " Vigitrans " qui ont recueilli près de 900 signatures.

L'affaire devint bientôt publique à travers un article de Blandine Grosjean, paru dans Libération,
- où les défenseurs du projet de préfiguration du CADHP qualifiaient les lesbiennes " d'hystériques "
- tandis que René-Paul Leraton, par ailleurs spécialiste de la pornographie gay, déclarait à la journaliste : " Les lesbiennes historiques ont l'habitude de s'en prendre aux seuls mecs qu'elles ont sous la main : les pédés " .

Il est rare d'avoir a faire à une lesbophobie gay aussi sûre d'elle. Il faut croire que R-P. Leraton disposait de soutien hauts placés pour oser tenir de tels propos dans un conflit où était impliquée la mairie de Paris. Mais c'est justement la vertu du communautarisme gay que de compter sur des solidarités issues d'intérêts sexuels communs.
- Personne n'a démenti ces propos, et surtout pas le Conseiller auprès du Maire de Paris chargé des relations avec les homosexuels, Philippe Lasnier, dont on aurait pu penser qu'il était de son devoir de défendre la dignité des lesbiennes.
- Or non seulement il ne l'a pas fait, mais il s'est fait le défenseur inconditionnel du projet de Jean Le Bitoux, n'hésitant pas à donner de sa personne pour en faire la publicité à la presse ou s'attaquer aux pétitionnaires.

On est ainsi arrivé à ce curieux paradoxe du communautarisme gay :
- d'un côté, il refuse des subventions au mouvement lesbien sous prétexte qu'il est non mixte.
- De l'autre il soutien inconditionnellement les projets gays, même quand ils sont un peu trop ouvertement non mixte. Personne n'y voit que du feu puisque c'est un homme qui représente les homosexuels. Les gens s'imaginent qu'il représente aussi les lesbiennes, comme dans la vie politique ordinaire.
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Pour qu'il y ait lesbophobie induite par le communautarisme gay, il faut donc la réunion de plusieurs facteurs dont le dénominateur commun est l'intérêt des gays.

Dans notre exemple il y a trois hommes connus dans la communauté gay qui rédigent un projet qui se fait passer pour mixte tout en spécifiant quelque part qu'il concerne d'abord les gays. La collusion entre la droite et la gauche pour voter la subvention. La dévotion du représentant des associations homosexuelles aux seuls intérêts gays. Et un réseau militant solide prêt à faire taire les opposants .

Cette domination masculine est-elle favorisé par silence des femmes politiques au pouvoir ? Elles protestent beaucoup trop rarement et trop timidement devant les discriminations lesbophobes, même lorsqu'elles sont ministres ou a de hauts postes de responsabilité.
- Ainsi, Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris et responsable de l'Observatoire pour l'égalité entre les femmes et les hommes, s'est montrée très discrète, ne disant pratiquement rien pour que cesse la discrimination dont les lesbiennes font l'objet dans des projets soutenus par la mairie. Anne Hidalgo souhaitait fonder à Paris une Cité des femmes qui rassemblerait une bibliothèque, des archives, des salles d'exposition et de réunion et c'était l'occasion de poser le problème politique en engageant un débat public sur le sujet.
- Rien n'a été fait, hélas, et les protestations de Clémentine Autain, adjointe au maire, lors du débat introduisant le vote de la subvention au CADHP sont restées lettre morte :

" Clémentine Autain :
- On parle des gays et moins des lesbiennes... Je vois que cela fait ricaner mes collègues de l'opposition.
Mme Anne Hidalgo, première adjointe, présidente :
- Ils sont un peu dissipés. Je vous demande de bien vouloir porter toute l'attention à ce dossier et de faire silence.
Mme Clémentine Autain, adjointe :
- Je voudrais qu'on fasse attention à la bonne répartition pour permettre une juste visibilité de la communauté lesbienne. Dans l'exposé des motifs, il est fait mention d'un site internet comportant une histoire du gay-Paris... Et le Paris des lesbiennes ? (...)
- Je voudrais par ailleurs que dans la composition de l'Association
[de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP)] et du Comité qui va suivre ce projet, il y ait une place pour la coordination lesbienne [en France (CLF)].
- Ainsi, dans le conseil d'administration, d'après ce que j'ai compris, il n'y a que trois femmes sur neuf hommes. Peut-être pourrait-on viser la parité ? Je pense qu'on doit pouvoir trouver des chercheurs et des scientifiques femmes pour être dans ce Conseil d'Administration ".

Il est encore trop tôt pour tirer les leçons de la quasi impuissance des femmes politiques face à la lesbophobie, mais il n'est pas difficile de comprendre que le faible poids politique des femmes en général, se répercute sur les lesbiennes qui sont traitées comme une question subsidiaire.

Peu d'électeurs risquent de leur en vouloir, remarquons-le lucidement, ce qui montre l'efficacité de la lesbophobie larvée de nos société avancées qui sont capables de descendre en masse dans la rue pour faire barrage à Le Pen mais qui se bouchent les oreilles quand les citoyennes sont insultées publiquement ou traitées en quantités négligeables parce que coupables d'aimer les femmes.

Ceci explique peut-être cela. A force d'écraser la dignité des personnes sous des stratégies électoralistes, le lien démocratique se dissous à bas bruit et l'on se rend compte un soir qu'un candidat d'extrême droite est arrivé en deuxième position des élections présidentielles.

Les défaites électorales sont tissées d'une multitude de petites démissions de cette espèce.
- Les promesses électorales sont faites pour créer un lien démocratique avec son électorat potentiel.
- Si elles ne sont pas tenues, ou si elles dérivent vers des choix sectaires, le lien politique devient complètement illusoire.
- Les élus se retrouvent en porte à faux par rapport à leurs convictions et s'étonnent que leurs électeurs les abandonnent.
[...]

Renvois :

[1] Lettre du 8 mars 2000 à Madame Florence Hertz, présidente de l’association.

[2] Illico, 16 janvier 2003, p. 22.

[3] Nicole Sirejean, « La fierté homosexuelle à Marseille ou petite chronique sur la classe des femmes et la classe des hommes », Lesbia magazine, juillet-aout 1997.

[4] Anne-Françoise Lefebre - Nathalie Rubel, « Une lesbian and gay pride peut-elle être lesbienne ? », Ex-Aequo, juillet 1999.
- Voir aussi Marianne 3-9 février 2003, p.63,
- le magazine suisse 360° de mars-avril 2003, « Paris brûle-t-il ? »
- et Maria Grazia Meda, « Les gays sont machos ! »,
- Courrier International n° 658, 12-18 juin 2003, p. 13..

[5] voir l’article de Xavier Héraud dans Têtu du 16-6-03 à l’encontre du « Comité contre la censure »,
- Clarisse Fabre « Quand les lesbiennes demandent la « parité » avec les gays », Le Monde 29-30 juin 2003, p. 8,
- et les communiqués de la Coordination Lesbienne en France, des Associations Cibel, les Voies d’Elles, ainsi que le Collectif de la marche lesbienne qui dénoncent le « gaycentrisme », l’invisibilité des femmes et des féministes et les insultes diffamatoires.
- voir le site lesbien « Tasse de Thé » : http://www.tassedethe.com

[6] Blandine Grosjean, « Des lesbiennes parisiennes contre le “machisme gay” », Libération, 7 décembre 2002.

[7] Je renvoie à ma « Lettre ouverte à Bertrand Delanoë, Maire de Paris, à propos du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CAHDP) qu’il souhaite fonder dans la capitale » du 22 janvier 2003, et à l’ensemble du dossier mis en ligne sur le site de l’Académie Gay & Lesbienne : http://www.archiveshomo.info

[8] Compte rendu du débat des délibérations du Conseil municipal de Paris du 24-9-02

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mai 2004 : Qu'est-ce qu'une femme désire quand elle désire une femme ? > essai de Marie-Jo Bonnet (éditions Odile Jacob)
http://www.fnac.com/Shelf/article.asp?Mn=5&Origin=fnac_google&PRID=1533438&Ra=-1&To=0&Nu=3&Fr=3

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Qu'est-ce qu'une femme désire
quand elle désire une femme ?

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Présentation par les éditions Odile Jacob :

Occulté depuis l'Antiquité, le désir de la femme pour la femme ressurgit constamment au cours de l'histoire, malgré sa répression, sa négation ou la fausse indifférence qu'il suscite aujourd'hui.
- Marie-Jo Bonnet interroge son statut dans la Bible, la psychanalyse, la famille et le politique ;
- elle se demande pourquoi il n'a pas de place ni d'identité propre dans la Cité, alors qu'il n'est frappé d'aucun interdit de type religieux ou profane. Créateur et spirituel, serait-il un instrument de libération politique ?

À cet égard, elle livre une analyse originale de l'expérience du MLF, des débats récents autour de l'homosexualité, de la lesbophobie persistante.

Mais le désir quel qu'il soit est avant tout une expérience singulière et complexe. Elle dresse ainsi un tableau inédit des différentes figures de l'amour lesbien à travers la littérature :
- chez des auteurs classiques comme Marguerite Yourcenar, Violette Leduc, Simone de Beauvoir et Djuna Barnes,
- plus récents comme Monique Wittig, Anne Garreta et Christine Angot, ou plus inattendus comme Madame de Sévigné.

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Février 2006 > La nuit des petits couteaux : Qui gagnera la bataille de Paris ? [ Jean-Luc Romero : président de Aujourd'hui, Autrement et Conseiller régional UMP île de France ]
=> Des voies nouvelles pour un Paris Autrement ...
Car ce bon François Devoucoux du Buysson, responsable de cette lettre satirique [ leperroquetlibere.com ], sait parfaitement qu'à Paris, il y a de 10 à 15 % d'homosexuels qui n'ont pas toujours été à la fête dans notre bonne ville. J'en ai même parlé avec lui en juillet 2005 dans un bistrot en face de la région : il a dû oublier !
Sous les précédents mandats, aucune association homosexuelle ne bénéficiait de subventions alors que certaines jouent incontestablement un rôle important et que notre capitale a la communauté gay la plus touchée par le sida de toute l'Union Européenne. N'oublions pas qu'un gay sur cinq à Paris est contaminé par le VIH / sida ! Sans compter le travail que font certaines associations pour limiter le suicide des adolescents homosexuels ou en faveur de la lutte contre les discriminations.
En 2004, 3.149 associations étaient subventionnées par la mairie de Paris à hauteur de près de 174 millions d'euros. Et, parmi ces associations, seule une dizaine d'associations homosexuelles - une petite vingtaine en 2005 - sur les centaines que compte nore ville, bénéficiaient d'une aide publique !
On est donc très loin des abus dénoncés par le Perroquet [ Libéré ] ou par certains élus de droite qui voient rouge dès que le mot homo se retrouve dans une délibération, à l'image de Dominique Baud, élue du 15ème arrondissement, obsessionnelle sur la question.
Certes, un terrible précédent qu'a dénoncé, là à juste titre, François Devoucoux du Buysson [ PARIScide, Les gâchis de l'ère Delanoë ( éditions de La Table Ronde ) ], a plombé beaucoup d'initiatives en faveur des associations gay ou lesbiennes.
En septembre 2002, le Conseil de Paris a voté une subvention de 100.000 euros pour la préfiguration d'un Centre d'Archives et de Documentation des Homosexualités
[ de Paris ( AP CADHP ) ], dont l'utilité est évidente.
A l'époque
[ discrètement sollicité par l'Association AP CADHP et la mairie de Paris ], j'ai donc pris ma plus belle plume pour demander aux conseillers de Paris de droite de voter pour cette subvention. Philippe Séguin, alors président du groupe RPR au Conseil, m'assura du vote de son groupe. Effectivement, l'immense majorité du Conseil de Paris adopta cette subvention et, ce faisant, la création du CADHP.
Quelle déconvenue de constater que quelques années plus tard personne ne sait réellement ce qu'est devenue cette initiative et que ces 100.000 euros se sont presque envolés en fumée ? ? ?
Mais est-ce parce qu'un projet n'a pas abouti et que les deniers publics ont ainsi été mal engagés
que les centaines d'associations homosexuelles de Paris doivent être punies ?
Sanctionne-t-on un club sportif qui demande des subsides municipaux au motif qu'un autre club a dilapidé une précédente subvention ? ...

Février 2006 > Delanoë attaqué sur ses subventions [ Nous ( ex IB News ) ]
Françoise de Panafieu, principale rivale de Bertrand Delanoë pour les élections parisiennes de 2008, critique les subventions municipales aux associations gays.
La Ville de Paris est-elle trop généreuse avec les homos ? Qui touche et combien ? Nous a enquêté …
=> De Panafieu polémique
Il y a un an, l'UMP parisienne aurait sucré de son Paris perdu de Bertrand Delanoë les passages critiquant le clientélisme et le communautarisme supposés du maire socialiste.
Françoise de Panafieu, la roller-skateuse aux cheveux blancs ( dixit [ La nuit des petits couteaux de Jean-Luc ] Romero ), revigorée par les sondages qui la donnent la mieux placée à droite pour battre le PS en 2008, n'a pas les mêmes scrupules dans Mon Paris gagnant.
Citant des chiffres inexacts, la députée y affirme que les associations luttant contre la discrimination des homosexuels sont particulièrement gâtées et que la générosité du maire est à la mesure de la reconnaissance qu'il attend.
Annick Lepetit, porte-parole du PS, rétorque que Bertrand Delanoë est un élu responsable, soucieux de défendre les libertés, la tolérance et le respect de l'autre, tandis qu'Anne Hidalgo, sa première adjointe, rappelle que toute subvention donne lieu à un vote au Conseil de Paris [ communiqué du 11 1 2006 ].
Ce que l'UMP sait fort bien pour s'y être régulièrement opposée et avoir critiqué l'influence d'un omniprésent lobby gay

=> Paranoïa sur l'homosexualité
Tout aussi trompeuse est la liesse de nombreux gays qui acclament le nouveau maire sur le parvis de l'Hôtel de Ville, le 18 mars 2001.
Laurent Jagueneau, porte-parole de 3HVP ( la toute nouvelle association des employés municipaux gays [ Homosexuelles et des Homosexuels de l'Hôtel de Ville de Paris et leurs amis ] ), vit de l'intérieur la vague rose :
- C'est pire
, affirme t-il à notre confrère Illico. Beaucoup de gens ont cru que les gays allaient être protégés, alors ils se sont lâchés ; il y a eu une sorte de déchaînement homophobe dans certains services, encore soumis à la main-mise RPR.
Assiégé, le nouveau maire se contente de demander de faire remonter informations et témoignages à Philippe Lasnier, son conseiller-médiateur avec la communauté, ainsi qu'à Christophe Girard, adjoint à la Culture, tous deux homosexuels.
Dans une ambiance de paranoïa, le premier n'hésite pas à rappeler aux journalistes que les conversations téléphoniques sont enregistrées et que la mairie peut compter sur un performant service juridique, tandis que le second promet à ses contradicteurs, comme Delfeil de Ton, auteur d'un éditorial irrévérencieux dans Le Nouvel Observateur, qu'ils auraient affaire à la police communautaire Act-Up Paris et SOS Homophobie, affirme François Devoucoux du Buysson, responsable du site communautarisme.net et auteur d'un récent Pariscide : les gâchis de l'ère Delanoë.
=> Un million pour les gays en 5 ans
Cinq ans après, le point d'achoppement est toujours le même : Toutes les associations [ gays ] méritent-elles vraiment d'être encouragées et financièrement soutenues ?, se demande de Panafieu. Vaste question ! Depuis l'alternance, environ 1 million d'euros leur ont été dévolues. C'est mieux que zéro, mais pas beaucoup plus : 0,2 % du budget consacré au monde associatif parisien.
Devant ces critiques, la Ville, généralement affable sur son soutien aux homos, se croit aujourd'hui obligée de préciser que seules 17 structures avaient reçu en 2005 un montant de 247.000 euros.
Des sommes en concordance avec les étiages listés par le site satirique Notre Dame de Paris ( notre.dame.de.paris.free.fr ) : 45.740 euros pour le 2e semestre de 2001, 273.000 en 2002, 228.950 en 2003, une chute à 142.000 en 2004 et 15.000 depuis le début 2006.
Cependant, à y regarder de plus près, deux associations, le Centre d'Archives et de Documentation [ Homosexuelles de Paris ] ( CADHP ) et le Centre Gai & Lesbien [ de Paris ] ( CGL ) accaparent à elles seules près de la moitié des subsides gays et illustrent la dérive que connaissent les structures municipalisées ( lire encadré ).
- Cette bérézina a obligé la municipalité à reprendre les choses en main … quitte à renouer avec des pratiques autrefois vilipendées, comme attribuer des fonds à des organismes présidés par des adjoints au maire, dénonce François Devoucoux du Buysson. Et de regretter que la droite qui avait déjà stupidement voté cette première subvention [ au CADH, ndlr ] s'est ainsi privée de la meilleure occasion à ce jour de confondre Bertrand Delanoë en pointant le décalage entre son discours sur l'éthique publique et ses pratiques de réseau.
=> Les chouchous … et les autres
Et, en effet, les soupçons de copinage n'épargnent pas son adjoint Christophe Girard depuis le financement de structures dont il fut président ( 84.000 euros pour le Festival du Film Gai & Lesbien [ Festival de Films Gays & Lesbiens de Paris ( FFGLP ) ] ) ou membre ( 13.550 euros pour SOS Homophobie, 28.700 pour ProChoix et 32.000 euros avec le ministère de la Santé pour Act-Up Paris qui montrera, en perturbant une Conférence sur la santé gay à l'Hôtel de Ville en novembre 2005, qu'elle n'a décidément pas la reconnaissance du ventre … ).
Inversement, pour ceux qui ne font pas partie du sérail, obtenir ne serait-ce qu'un rendez-vous avec le conseiller-médiateur relève du parcours du combattant.
En juillet 2001, Cineffable, organisatrice de 13 éditions du festival Quand les lesbiennes se font du cinéma, lequel accueille entre 7.000 et 9.000 spectatrices, doit patienter plusieurs mois avant d'être reçue, non par Philippe Lasnier, mais 5 minutes par la Directrice du service cinéma de la mairie.
L'association, qui ne demandait pas grand-chose, si ce n'est le prêt d'une salle, se voit conseiller de remplir un dossier de subvention qui permettrait de louer un lieu plus cher.
=> Saupoudrage financier
La subvention est finalement refusée à la fois par manque de budget et parce que l'événement est non-mixte.
- On se demande si [ cet ] argument avancé par Philippe Lasnier, relève de la mauvaise foi pure et simple, de la misogynie où d'une lesbophobie qui n'ose pas dire son nom, lâche alors l'historienne féministe Marie-Jo Bonnet.
- Il suffit de comparer les subventions allouées au mouvement gay [ masculin, ndlr ] pour comprendre que la disparité est enracinée jusque dans le domaine économique.
Ce n'est que la mobilisation du gratin goudou, alors très remonté contre le « sexisme » du projet-phare de CADHP, qui fait fléchir la mairie, laquelle fait voter deux fois 15.000 euros à Cineffable, plus 10.000 pour Archilesb! [ en réalité pour l'association Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes ( ARCL ) ].
La Fédération Sportive Gaie et Lesbienne ( FSGL ) connaît pareille mésaventure, malgré ses entrées à la mairie ( Philippe Lasnier fut président du club gay Paris Aquatique ).
Car il ne s'agit plus de saupoudrer 4.000 euros mais de contribuer à un projet de 11 millions ...
- Réalisme et grande prudence par rapport au budget total impliqué deviennent de rigueur, d'autant qu'aucun événement gay ne manie un tel budget
Du coup, l'aide municipale se limite à une lettre de bonnes intentions du Mr. Gay puis, très tardivement, du maire. Mais pas d'argent public, à cause de la frilosité et la réticence des sponsors privés vis-à-vis de la cible gay !
=> Les bobos virent à droite
Cet argument, combiné à la baisse de popularité de Bertrand Delanoë chez les bourgeois bohèmes qui l'ont élu ( moins 18 points depuis 2003 ) tendrait à confirmer la constatation que fait Devoucoux du Buysson ( et vraisemblablement aussi de Panafieu ) :
- Un homosexuel bourgeois ressemble de plus en plus à un bourgeois homosexuel en vieillissant et il est probable que les électeurs parisiens qui s'identifient au mouvement gay se montreront plus sensibles aux arguments politiques leur permettant de valoriser leur patrimoine immobilier et d'alléger leur fiscalité qu'à des controverses relatives à des droits qu'ils ne sont qu'une minorité à réclamer, comme le mariage ou l'adoption.
Dit simplement : à voter à droite.
Par ailleurs, en finançant la vieille garde associative plutôt que des événements fun, Bertrand Delanoë prend le risque de s'aliéner la part la plus jeune de l'électorat gay, qui le crédite encore de 78 % de confiance pour faire avancer l'égalité des droits. Mais qu'en sera-t-il en 2008 ?
La dérive des centres municipalisés
Annoncé pour 2003, le Centre d'Archives et de Documentation [ Homosexuelles de Paris ] ( CADHP ) est repoussé à 2007 tandis que le Centre Gai & Lesbien [ de Paris ] ( CGL ) cumulera le même retard lorsqu'il aménagera dans ses nouveaux locaux en juin [ projet de Grand Centre LGBT de Paris île de France ].
Le fait que le CADHP ait dilapidé 100.000 euros en salaires, loyers et charges externes fait bondir Michel Chomarat, initiateur avec la mairie PS de Lyon d'un projet similaire [ à la Bibliothèque Municipale de Lyon ], qui a abouti plus rapidement et pour moins cher :
- On croit rêver face à l'incurie récurrente et au manque de contrôle manifeste des deniers publics. Comment en est-on arrivé à ce point d'amateurisme et de copinage ?
Pour Marie-Hélène Bourcier, d'Archilesb!, il s'agit ni plus ni moins que de réaliser une promesse électorale à n'importe quel prix, soit 820.000 euros d'ici 2007, puis 334.300 par an.
Du coup, pour partager les risques, on sollicite le ministère de la Culture tout en conservant une solution de repli : associer le CADHP au CGL.
Le problème est que cet autre canard boiteux, qui doit 47.000 euros à un salarié, est en quasi-faillite malgré des perfusions municipales de 330.490 euros depuis 2001 …

mai 2004 : Qu'est-ce qu'une femme désire quand elle désire une femme ? > essai de Marie-Jo Bonnet (éditions Odile Jacob)
http://www.bluebookparis.com/ index.html
http://www.fnac.com/ Shelf/article.asp? Mn=5&Origin=fnac

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extrait du chapitre 5

Le refoulement du désir lesbien dans la Cité
Formes et figures de la lesbophobie

pages 188 à 196

[...]
Mais c'est peut-être dans la façon dont l'argent publique est redistribué aux associations qu'on perçoit le mieux à quel point notre société est toujours gouvernée par un pouvoir masculin.
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Parfois même, c'est le pouvoir gay qui devient lesbophobe comme l'association Cinéffable en a fait la triste expérience durant l'été 2002.
- En 2000, Cinéffable présente plusieurs demandes de subventions auprès des pouvoirs public afin d'être aidée dans l'organisation de son festival de cinéma.
- Cinéffable est une association qui existe depuis quinze ans, comprend 4000 adhérentes et organise chaque année un festival de films lesbiens qui réalise plus de 7500 entrées en quatre jours, ce qui est considérable quand on sait que les animatrices de l'association travaillent bénévolement depuis le début.

C'est un choix d'autonomie qu'elles assument et qui a fait ses preuves puisque ça marche par autofinancement grâce à une démocratie interne remarquable qui s'appuie sur l'énergie et la générosité de l'équipe.
- Victime de son succès, elle a dû chercher de nouveaux locaux pour remplacer ceux devenus trop petits du Centre Culturel de Kremlin Bicêtre qui leur demandait par ailleurs de quitter les lieux pour les réserver à la politique locale.
- Seulement, la location de salles de grande taille est très chère à Paris, c'est pourquoi elles ont demandé l'aide des élus.

Le maire de Boulogne-Billancourt a refusé de leur louer la salle de conférence de l'Espace Landowski et l'équipement municipal du cinéma voisin.
- Jean-Pierre Fourcade, maire de la ville, a répondu : " En égard aux thèmes que vous projetez d'évoquer lors de cette manifestation, je regrette de ne pouvoir réserver une suite favorable à votre requête ".
- Etant donné qu'il s'agissait d'une municipalité de droite, ce refus n'a surpris personne.

Mais ce ne fut pas le cas quand Cinéffable se vit refuser une subvention de 30.000 euros par le cabinet du Maire de Paris, sous le prétexte que ce festival était non mixte.
- Je dis sous prétexte parce que Cinéffable n'a pas reçu de lettre lui notifiant le refus alors que dans le même temps, une subvention était octroyée au festival gay et lesbien [de Paris [FFGLP)] qui avait été présidé par Christophe Girard, devenu depuis l'élection de Bertrand Delanoë, adjoint au maire chargé de la culture de la ville de Paris.
- Ainsi, aucune subvention n'était accordée à une association de lesbiennes sur l'exercice 2002.
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C'est à travers ces micros-faits qu'apparaît la disparité de traitement entre les gays et les lesbiennes. Elle est devenue si criante qu'on s'étonne que le pouvoir politique ferme les yeux quand par ailleurs il se fait le champion de la lutte contre les discriminations. A moins qu'il ne feigne de croire que ce qu'il donne aux uns bénéficie aux autres, et se contente de parer au plus pressé en satisfaisant les gays qui sont, comme on le sait, bien mieux implantés que les lesbiennes dans les mouvements politiques.

A droite comme à gauche, remarquons-le. La première réunion du groupe " Gay Lib " de l'UMP, organisée à l'Assemblée Nationale en février 2003, ne rassemblait que des garçons, une centaine, ce qui donne une idée de la réalité factuelle d'un monde politique très peu féminisé.
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On se demande alors si l'argument de la non mixité avancé par le Conseiller auprès du Maire de Paris, chargé des relations avec les homosexuels, Philippe Lasnier, relève de la mauvaise foi pure et simple, de la misogynie où d'une lesbophobie qui n'ose pas dire son nom.

Il suffit de comparer les subventions allouées au mouvement gay par la mairie de Paris pour comprendre que la disparité est enracinée jusque dans le domaine économique. Surtout que les subventions votées par la mairie de Paris aux associations gays ont toutes été attribuées à des associations gay ou gay " et ? " lesbiennes. La somme globale de 510.941 euros ont été votées par le Conseil de Paris à 7 associations Gay " et? " Lesbiennes en 2002, dont
- 7.000 euros à " Paris Aquatique ", une association de nageurs,
- 5.000 euros à la chorale " Gay Melo Men ",
- et 100.000 euros pour le projet de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP) présenté par Jean Le Bitoux et Christopher Miles.

Ces sommes issues de l'argent publique permettent de louer des locaux, de salarier des militants et de faire fonctionner le mouvement gay à des hauteurs que le mouvement féministe tout entier n'oserait rêver. Car de ce côté là, nous devons plutôt faire contre mauvaise fortune bon coeur.

Sans doute les femmes ne représentent-elles pas le même poids électoral, ni la même force de frappe. Mais tout de même ! Il y a des limites, et la gauche ne peut pas d'un côté voter une loi sur la parité, et de l'autre reconduire les discriminations par le biais économique.

Certes, les lesbiennes ont des pratiques différentes avec l'argent.
- Outre qu'elles n'ont pas l'habitude de brasser des milliards,
- ni de faire des déficits de un million soixante dix mille francs, comme ce fut le cas de la Lesbian and Gay Pride en 1996 pour l'organisation de la marche de juin,
elles préfèrent ne pas demander de subvention afin de ne pas se sentir moralement liée par l'argent public. Mais elles changent.

Et en 2003 l'injustice de traitement hommes - femmes (ou gays - lesbiennes) devint si flagrante qu'après une campagne de sensibilisation auprès d'Anne Hidalgo, une subvention de 15.000 euros fut attribuée à Cinéffable, sur un total de 218.950 euros attribués aux associations gays (et) lesbiennes.
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Sommes-nous confrontées à une nouvelle forme de lesbophobie institutionnelle : le communautarisme gay ? La question ne se posait pas dans les années 1970 où, en dépit de sa misogynie, le mouvement gay était très proche des positions féministes.

- Le développement d'un militantisme communautaire destiné à lutter contre le sida a changé la donne du tout au tout. Au niveau économique, bien sûr, où l'argent drainé à permis de construire des structures militantes subventionnées par l'argent du sida. Comme les partis et les syndicat, le mouvement gay a ses salariés à Aides comme à Act up.

- Rien de tel chez les lesbiennes et même le mensuel Lesbia magazine qui existe depuis plus de vingt ans, est toujours réalisé par des bénévoles. Les femmes connaissent le prix de l'argent et se sentent bien plus redevables que les hommes quand la Cité leur en donne. Résidus du mariage ? Peut-être, mais n'oublions pas qu'elles se sentent toujours plus ou moins en visite chez la tante à héritage dans le monde politique, tandis que les gays y évoluent comme un poisson dans l'eau.
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Mais par-delà les problèmes structurels qui montrent que les fondements du patriarcat sont toujours solidement implantés dans les esprits masculins, on peut s'inquiéter des dérives lesbophobes de ce communautarisme gay à la française. A l'université nous retrouvons les mêmes pratiques discriminatoires sur fonds de respectabilité scientifique. Toute personne qui n'adhère pas aux orientations des leaders, à leurs réseaux, à leurs grippes intellectuelles risque la mise en quarantaine, la censure ou l'exclusion.

Des conflits éclatent régulièrement dans les régions lors de l'organisation des Fiertés homosexuelles, par exemple, ou sur des festivals dont le contenu culturel est trop souvent porté vers la consommation d'images sexuelles.
- A Marseille, en 1996, les trois associations lesbiennes de la ville ont décidé de défiler de l'autre côté de la Lesbian & Gay Pride pour protester contre le coup de force d'une minorité d'hommes qui a déposé des statuts organisateurs de la marche "prétentieux et récupérateurs " .
- En 1999 les " Dé/générées " de Lille ont distribué un tract lors de la Marche parisienne où elles disaient : " Nous ne nous reconnaissons pas dans l'organisation de la (Lesbian ?) & Gay Pride, vitrine d'une homosexualité intégrée, politiquement correcte, commerciale et branchée, masculine et misogyne. Nous revendiquons notre diversité et le regard critique que nous portons sur la société " .

Je pourrais citer une multitude d'exemples du même style illustrant la quasi impossibilité de dialoguer sur le prétendu terrain commun de l'homosexualité quand les objectifs divergent a ce point.
- Des conflits qui peuvent aller jusqu'à la violence, l'injure misogyne et même la censure comme on l'a vu avec Didier Eribon, directeur du Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes, paru en 2003 chez Larousse, qui s'est permis de décider seul du contenu de la culture lesbienne en écartant des chercheuses lesbiennes et féministes faisant référence dans leur domaine parce que leurs idées ne lui convenaient pas.
- C'est évidemment contraire à la notion même de dictionnaire et les protestations des associations lesbiennes et féministes ont révélé le côté partisans de ces prétendues entreprises communautaires où les lesbiennes n'ont d'autre choix qu'entre les rôles de potiche ou de boniche des gays au pouvoir .
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La mise en place du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelle de Paris (CADHP) durant l'hiver 2002-2003 est également assez exemplaire de la lesbophobie gay qui s'est développée avec la montée en puissance politique des gays sur fond de communautarisme masculin.

Dans les principes, d'abord. Il est dit dans le projet initial que " dans un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine pour des raisons historiques ". Quelles sont ces raisons ? Mystère.
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Dans le processus du vote de la subvention de 100 000 euros ensuite. Elle a été accordée à la quasi unanimité du Conseil de Paris à la suite de négociations discrètes avec la droite à travers Jean-Luc Roméro,
- président (U.M.P.) de groupe
au Conseil de Paris
- et par ailleurs président de l'association des Elus locaux Contre le Sida (ELCS) subventionnée par la mairie de Paris.

Pour " éviter les dérapages homophobes ", une alliance fut nouée entre la gauche et la droite qui fit passer le projet sans coup férir. Mais les lesbiennes se sont réveillées. Une pétition " Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris " fut lancée par Marie-Hélène Bourcier du groupe Archilesb! à l'automne 2002, suivie par une autre de l'association transsexuelle " Vigitrans " qui ont recueilli près de 900 signatures.

L'affaire devint bientôt publique à travers un article de Blandine Grosjean, paru dans Libération,
- où les défenseurs du projet de préfiguration du CADHP qualifiaient les lesbiennes " d'hystériques "
- tandis que René-Paul Leraton, par ailleurs spécialiste de la pornographie gay, déclarait à la journaliste : " Les lesbiennes historiques ont l'habitude de s'en prendre aux seuls mecs qu'elles ont sous la main : les pédés " .

Il est rare d'avoir a faire à une lesbophobie gay aussi sûre d'elle. Il faut croire que R-P. Leraton disposait de soutien hauts placés pour oser tenir de tels propos dans un conflit où était impliquée la mairie de Paris. Mais c'est justement la vertu du communautarisme gay que de compter sur des solidarités issues d'intérêts sexuels communs.
- Personne n'a démenti ces propos, et surtout pas le Conseiller auprès du Maire de Paris chargé des relations avec les homosexuels, Philippe Lasnier, dont on aurait pu penser qu'il était de son devoir de défendre la dignité des lesbiennes.
- Or non seulement il ne l'a pas fait, mais il s'est fait le défenseur inconditionnel du projet de Jean Le Bitoux, n'hésitant pas à donner de sa personne pour en faire la publicité à la presse ou s'attaquer aux pétitionnaires.

On est ainsi arrivé à ce curieux paradoxe du communautarisme gay :
- d'un côté, il refuse des subventions au mouvement lesbien sous prétexte qu'il est non mixte.
- De l'autre il soutien inconditionnellement les projets gays, même quand ils sont un peu trop ouvertement non mixte. Personne n'y voit que du feu puisque c'est un homme qui représente les homosexuels. Les gens s'imaginent qu'il représente aussi les lesbiennes, comme dans la vie politique ordinaire.
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Pour qu'il y ait lesbophobie induite par le communautarisme gay, il faut donc la réunion de plusieurs facteurs dont le dénominateur commun est l'intérêt des gays.

Dans notre exemple il y a trois hommes connus dans la communauté gay qui rédigent un projet qui se fait passer pour mixte tout en spécifiant quelque part qu'il concerne d'abord les gays. La collusion entre la droite et la gauche pour voter la subvention. La dévotion du représentant des associations homosexuelles aux seuls intérêts gays. Et un réseau militant solide prêt à faire taire les opposants .

Cette domination masculine est-elle favorisé par silence des femmes politiques au pouvoir ? Elles protestent beaucoup trop rarement et trop timidement devant les discriminations lesbophobes, même lorsqu'elles sont ministres ou a de hauts postes de responsabilité.
- Ainsi, Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris et responsable de l'Observatoire pour l'égalité entre les femmes et les hommes, s'est montrée très discrète, ne disant pratiquement rien pour que cesse la discrimination dont les lesbiennes font l'objet dans des projets soutenus par la mairie. Anne Hidalgo souhaitait fonder à Paris une Cité des femmes qui rassemblerait une bibliothèque, des archives, des salles d'exposition et de réunion et c'était l'occasion de poser le problème politique en engageant un débat public sur le sujet.
- Rien n'a été fait, hélas, et les protestations de Clémentine Autain, adjointe au maire, lors du débat introduisant le vote de la subvention au CADHP sont restées lettre morte :

" Clémentine Autain :
- On parle des gays et moins des lesbiennes... Je vois que cela fait ricaner mes collègues de l'opposition.
Mme Anne Hidalgo, première adjointe, présidente :
- Ils sont un peu dissipés. Je vous demande de bien vouloir porter toute l'attention à ce dossier et de faire silence.
Mme Clémentine Autain, adjointe :
- Je voudrais qu'on fasse attention à la bonne répartition pour permettre une juste visibilité de la communauté lesbienne. Dans l'exposé des motifs, il est fait mention d'un site internet comportant une histoire du gay-Paris... Et le Paris des lesbiennes ? (...)
- Je voudrais par ailleurs que dans la composition de l'Association
[de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP)] et du Comité qui va suivre ce projet, il y ait une place pour la coordination lesbienne [en France (CLF)].
- Ainsi, dans le conseil d'administration, d'après ce que j'ai compris, il n'y a que trois femmes sur neuf hommes. Peut-être pourrait-on viser la parité ? Je pense qu'on doit pouvoir trouver des chercheurs et des scientifiques femmes pour être dans ce Conseil d'Administration ".

Il est encore trop tôt pour tirer les leçons de la quasi impuissance des femmes politiques face à la lesbophobie, mais il n'est pas difficile de comprendre que le faible poids politique des femmes en général, se répercute sur les lesbiennes qui sont traitées comme une question subsidiaire.

Peu d'électeurs risquent de leur en vouloir, remarquons-le lucidement, ce qui montre l'efficacité de la lesbophobie larvée de nos société avancées qui sont capables de descendre en masse dans la rue pour faire barrage à Le Pen mais qui se bouchent les oreilles quand les citoyennes sont insultées publiquement ou traitées en quantités négligeables parce que coupables d'aimer les femmes.

Ceci explique peut-être cela. A force d'écraser la dignité des personnes sous des stratégies électoralistes, le lien démocratique se dissous à bas bruit et l'on se rend compte un soir qu'un candidat d'extrême droite est arrivé en deuxième position des élections présidentielles.

Les défaites électorales sont tissées d'une multitude de petites démissions de cette espèce.
- Les promesses électorales sont faites pour créer un lien démocratique avec son électorat potentiel.
- Si elles ne sont pas tenues, ou si elles dérivent vers des choix sectaires, le lien politique devient complètement illusoire.
- Les élus se retrouvent en porte à faux par rapport à leurs convictions et s'étonnent que leurs électeurs les abandonnent.
[...]

Renvois :

[1] Lettre du 8 mars 2000 à Madame Florence Hertz, présidente de l’association.

[2] Illico, 16 janvier 2003, p. 22.

[3] Nicole Sirejean, « La fierté homosexuelle à Marseille ou petite chronique sur la classe des femmes et la classe des hommes », Lesbia magazine, juillet-aout 1997.

[4] Anne-Françoise Lefebre - Nathalie Rubel, « Une lesbian and gay pride peut-elle être lesbienne ? », Ex-Aequo, juillet 1999.
- Voir aussi Marianne 3-9 février 2003, p.63,
- le magazine suisse 360° de mars-avril 2003, « Paris brûle-t-il ? »
- et Maria Grazia Meda, « Les gays sont machos ! »,
- Courrier International n° 658, 12-18 juin 2003, p. 13..

[5] voir l’article de Xavier Héraud dans Têtu du 16-6-03 à l’encontre du « Comité contre la censure »,
- Clarisse Fabre « Quand les lesbiennes demandent la « parité » avec les gays », Le Monde 29-30 juin 2003, p. 8,
- et les communiqués de la Coordination Lesbienne en France, des Associations Cibel, les Voies d’Elles, ainsi que le Collectif de la marche lesbienne qui dénoncent le « gaycentrisme », l’invisibilité des femmes et des féministes et les insultes diffamatoires.
- voir le site lesbien « Tasse de Thé » : http://www.tassedethe.com

[6] Blandine Grosjean, « Des lesbiennes parisiennes contre le “machisme gay” », Libération, 7 décembre 2002.

[7] Je renvoie à ma « Lettre ouverte à Bertrand Delanoë, Maire de Paris, à propos du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CAHDP) qu’il souhaite fonder dans la capitale » du 22 janvier 2003, et à l’ensemble du dossier mis en ligne sur le site de l’Académie Gay & Lesbienne : http://www.archiveshomo.info

[8] Compte rendu du débat des délibérations du Conseil municipal de Paris du 24-9-02

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mai 2004 : Qu'est-ce qu'une femme désire quand elle désire une femme ? > essai de Marie-Jo Bonnet : éditions Odile Jacob
http://www.fnac.com/ Shelf/article.asp? Mn=5&Origin=fnac

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Qu'est-ce qu'une femme désire
quand elle désire une femme ?

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Présentation par les éditions Odile Jacob :

Occulté depuis l'Antiquité, le désir de la femme pour la femme ressurgit constamment au cours de l'histoire, malgré sa répression, sa négation ou la fausse indifférence qu'il suscite aujourd'hui.
- Marie-Jo Bonnet interroge son statut dans la Bible, la psychanalyse, la famille et le politique ;
- elle se demande pourquoi il n'a pas de place ni d'identité propre dans la Cité, alors qu'il n'est frappé d'aucun interdit de type religieux ou profane. Créateur et spirituel, serait-il un instrument de libération politique ?

À cet égard, elle livre une analyse originale de l'expérience du MLF, des débats récents autour de l'homosexualité, de la lesbophobie persistante.

Mais le désir quel qu'il soit est avant tout une expérience singulière et complexe. Elle dresse ainsi un tableau inédit des différentes figures de l'amour lesbien à travers la littérature :
- chez des auteurs classiques comme Marguerite Yourcenar, Violette Leduc, Simone de Beauvoir et Djuna Barnes,
- plus récents comme Monique Wittig, Anne Garreta et Christine Angot, ou plus inattendus comme Madame de Sévigné.

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15 4 2004 > Précisions dans l’affaire CLIT contre l'historienne Marie-Jo Bonnet [ tetu.com ]
( Justice ) France : Dans le Quotidien du 30 mars 2004, nous faisions état de l’ordonnance de non-lieu rendue dans l’affaire opposant l’historienne Marie-Jo Bonnet à Georgette W. Butch et deux autres adhérentes du Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives ( CLIT ).
Marie-Jo Bonnet, qui avait porté plainte après avoir reçu chez elle 5 tampax usagés ( action revendiquée par le CLIT ), a tenu à apporter quelques précisions :
- Lors de l'entrevue avec Mme la Juge d'Instruction, nous avons convenu de pacifier les choses et ne pas aller jusqu'au procès, à condition toutefois que je reçoive des lettres d'excuse des trois jeunes filles mises en examen, nous écrit-elle.
- Georgette W. Butch, m'a envoyé une lettre d'excuse datée du 4 décembre 2003, ainsi que les deux autres jeunes filles. J'ai informé Mme La Juge d'instruction que j'avais reçu les lettres d'excuse, et qu'en conséquence j'estimais qu'une solution amiable avait été trouvée.

14 4 2004 > Droit de réponse de l'historienne Marie-Jo Bonnet au magazine Têtu sur sa plainte contre le CLIT [ feministe.net ]
Marie-Jo BONNET, Docteur en Histoire : Paris, 14 avril 2004,
Le journal Têtu a fait état dernièrement de l'Ordonnance de non-lieu rendue par le Juge d'Instruction le 3 février dernier à la suite de la Plainte contre X que j'avais déposée le 23 décembre 2002 pour envois anonymes de tampax ensanglantés, cinq jours durant, suivis d'une lettre injuriante.
Le journal a basé son information sur les dires de Esther Boschko, alias Georgette W. Butch, qui s'est bien gardée de dire l'essentiel. A savoir :
- 1 . Les qualifications ont été augmentées par le Ministère Public à : Violences volontaires en réunion avec préméditation et Menace ou acte d'intimidation pour déterminer une victime à ne pas porter plainte ou à se rétracter. Trois jeunes filles ont été mises en examen, dont Esther Boschko.
- 2 . Lors de l'entrevue avec Mme la Juge d'Instruction, nous avons convenu de pacifier les choses et ne pas aller jusqu'au procès, à condition toutefois que je reçoive des lettres d'excuse des trois jeunes filles mises en examen, sachant que l'une d'entre elles s'était déjà longuement excusée auprès de moi, regrettant d'avoir été entraînée dans cette action de Commando sans même me connaître.
- 3 . Lors de la confrontation en novembre 2003, j'ai confirmé mes propos précédents en ajoutant que l'envoi de tampax ensanglantés était une méthode pratiquée par l'extrême droite dans sa lutte contre l'avortement.
- 4 . Esther Boschko, allias Georgette W. Butch, m'a envoyé une lettre d'excuse datée du 4 décembre 2003, ainsi que les deux autres jeunes filles.
- 5 . J'ai informé Mme La Juge d'instruction que j'avais reçu les lettres d'excuse, et qu'en conséquence j'estimais qu'une solution amiable avait été trouvée.
- 6 . L'ordonnance suivante a été rendue le 3 février 2004 : Déclarons n'y avoir lieu à suivre en l'état et ordonnons le dépôt du dossier au greffe pour y être repris s'il survenait des charges nouvelles.
Je demande au journal Têtu de publier intégralement mon communiqué.
[ signature de ] Marie-Jo Bonnet

Avril 2004 > Licenciement du Responsable du Comité d'Acquisition ( et/ou Directeur ? ) de l'AP CADHP
> L’histoire | Gays : archives enterrées [ nouvelobs.com ] 19 5 2005
Annoncé pour fin 2004, puis début 2005, le projet du futur Centre d’Archives et de Documentation Homosexuel de Paris ( CADHP ) n’est toujours pas arrivé sur le bureau d’Odette Christienne, adjointe de Bertrand Delanoë, chargée de la mémoire.
En 2002, la Mairie de Paris accorde une subvention de 100.000 € pour préfigurer un Centre d’Archives Homosexuel.
Polémique dès le début. Sur la parité du Conseil d’Administration ( aujourd’hui respectée ), sur le président ( aujourd’hui remplacé par Stéphane Martinet ), sur l’initiateur du projet et seul salarié de l’association, Jean Le Bitoux ( licencié en avril 2004 ) … Autant de facteurs qui ralentissent les travaux.
Aujourd’hui, les 100.000 € sont épuisés, le local qui a servi de siège à l’association a fermé le 15 janvier dernier.
Quant au rapport de faisabilité, on ne finit plus d’attendre ce qu’il va préconiser. Stéphane Martinet assure qu’il sera remis très prochainement à l’Hôtel de Ville. La Mairie, qui n’a aucune envie de faire de vagues, estime qu’elle n’en est plus à quelques semaines près ...
Mais il reste encore beaucoup de questions en suspens, notamment sur son financement. Le dossier embarrasse la municipalité face à l’embourbement de la situation au fil des mois. Avec le risque, à force de jouer à l’Arlésienne, que le futur CADHP ne tourne au Titanic.

30 3 2004 > Non-lieu dans l’affaire Marie-Jo Bonnet / CLIT [ tetu.com ]
Selon nos informations, Georgette W. Butch, cofondatrice du Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives ( CLIT ), a bénéficié d’un non-lieu dans l’affaire qui l’opposait à l’historienne Marie-Jo Bonnet. L’ordonnance a été prononcée le 2 février dernier par le Tribunal de Grande Instance de Paris. Marie-Jo Bonnet avait porté plainte pour blessures volontaires sans ITT ( Incapacité Temporaire de Travail ) suite à l’envoi de plusieurs tampons usagés à son domicile, en décembre 2002.
L’action avait été revendiquée par le CLIT, qui l’avait justifiée par les prises de positions de Marie-Jo Bonnet contre le Centre d’Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris ] ( CADHP ) piloté par Jean Le Bitoux ( lire Têtu n° 79 ).
Marie-Hélène Bourcier et la journaliste Blandine Grosjean [ la journaliste auteure de l'article Des lesbiennes parisiennes contre le machisme gay : elles s'estiment exclues du projet de Centre d'Archives Homosexuelles [de Paris (CADHP)], publié par ] ( Libération ) avaient également été visées par le CLIT, mais elles n’avaient pas souhaité donner suite.

juillet 2003 : Genres > la lettre mensuelle du Centre Gai et Lesbien de Paris
http://www.cglparis.org/ genres0307.htm

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Edito > par Pascal (Trésorier)

Le CGL Paris ? .... des Touristes ? Non, le CGL de Paris n'est pas composé de touristes !

Comme vous avez pu le constater, le CGL Paris confirme sa crédibilité et sa notoriété.
- Pour sa crédibilité, il se structure de la manière la plus durable et la plus professionnelle possible pour répondre au mieux aux attentes et besoins exprimés.
- Ainsi, les mandats des administrateurs sont de 3 ans.
- Sont recherchées des conventions pluri-annuelles de financement avec nos bailleurs de fonds à l'exemple de celle avec la Mairie de Paris.

L'équipe existante des collaborateurs du CGL de Paris s'est vue renforcée par des professionnels notamment avec
- Marie-Lys, chargée de la communication,
- Jarmila, secrétaire administrative,
- Luc, psychologue,
- ou Magali, assistante sociale dorénavant à plein temps...

On peut penser que cette politique commence à donner ses fruits lorsque le Conseil d'Administration voit ses projets aboutir
- avec la refonte des statuts
- ou encore l’approbation à l'unanimité des comptes 2002 et du budget prévisionnel 2003.
[...]

Brèves

[...]

Le conseil du juriste > par Pascal Saba

La transmission des biens dans le cadre d’un Pacs [...]

Focus associations > par Magali Albou

Le CADHP avance-t-il ?

Un nouveau Conseil d’Administration, un vrai local, et une forte opposition : le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles s‘installe …

L’Association de Préfiguration du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (AP CADHP) vient de modifier son Conseil d’Administration en parité hommes/femmes.
- Sitôt formé, il est critiqué : certaines catégories LGBT seraient sous - représentées.

Voici les membres du CA :
- Yves Clerget (Architecte, cofondateur de la librairie Les Mots à la Bouche) ;
- Catherine Daniel (Psychothérapeute, formatrice à FAG) [Trésorière de l’Association de Préfiguration CADHP]
- René Lalement (Enseignant, chercheur ; ancien Président de l'Inter LGBT) ;
- Philippe Lasterle (Historien, documentaliste) ;
- Catherine Marjollet (Psychanalyste, cofondatrice du magazine Lesbia) ;
- Stéphane Martinet (Conseiller culturel auprès du Maire du 11eme arrondissement ; ancien Président de HES) [Président de l’Association de Préfiguration CADHP]
- Charles Myara (Editeur, spécialisé en multimédia et bibliographie ; ancien Vice-président du Beit Haverim) [Secrétaire de l’Association de Préfiguration CADHP]
- Geneviève Pastre (Ecrivain, éditeur, ancienne Présidente de la radio Fréquence Gaie) ;
- Isabelle Serve (Professeur de droit, Présidente de l'association lesbienne La Lune, à Strasbourg) ;
- Florence Tamagne (Docteur de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, auteur, professeur à l'Université de Lille 3) [Vice Présidente de l’Association de Préfiguration CADHP]
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Le Conseil d'Administration a en outre procédé à la nomination
- du responsable du Comité d'acquisition :
M. Jean Le Bitoux.

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L'AP CADHP est aujourd'hui dotée d'un local

- situé au 37, rue Notre Dame de Nazareth, dans le 3ème arrondissement.
- Les réunions n’y sont pas encore possibles.
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Une liste « complémentaire »

Face au Conseil du CADHP, une liste s’élève pour dénoncer un manque de représentation des lesbiennes, des bi ou des trans :
- Marie-Hélène Bourcier (Sociologue - à l’origine du collectif et de la pétition Archilesb !, visant à alerter sur l’absence de représentation lesbienne dans le projet) ;
- Marie-Jo Bonnet (Historienne) ;
- Tom Reucher (à l’origine du collectif et de la pétition Vigitrans visant à alerter sur l’absence de représentation des transsexuels, transgenres dans le projet) ;
- Le collectif LopattaQ (Jean-Christian Régnier), composé de pédés queer (« folles ») ;
- [B. Phan] Hoàng (Co fondateur de l’Académie Gay et Lesbienne, qui fait le travail de fourmi, depuis 26 ans, de collecter flyers, gratuits, magazines relatifs à notre population) ;
- Armand Hotimsky (Président du Caritig : Centre d’Aide, de Recherche et d’Information sur la Transsexualité et l’Identité de Genre) ;
- Patrick Cardon (à la tête de Gay Kitsch Camp à Lille – Editions littéraires et lieu) ;
- Patrick Elziere (de Gayvox.com [acquéreur des] Archives de Gai-Pied) ...

La liste n’est pas exhaustive.

Membres du Comité de pilotage initial,
- certains de ces inscrits avaient commencé à travailler sur le projet.
- D’autres les ont rejoints pour apporter la richesse de leur vécu, leurs archives ou les témoignages d’un temps passé.

Ces deux équipes parviendront-elle à travailler ensemble ?

[...]

26 2 2003 : communiqué de l'historienne Marie-Jo Bonnet
http://www.penelopes.org/ xarticle.php3? id_article=3401

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Marie-Jo BONNET
Docteur en Histoire
contactmjbonnet[AT]yahoo.fr

Paris, le 26 février 2003

Compte-rendu de ma rencontre
avec Mme Mouna Benjelloun
,
Conseillère au Cabinet de Mme Anne Hidalgo
[Première Adjointe au Maire de Paris]
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J’ai été reçue par Mouna Benjelloun vendredi 21 février dernier pour réfléchir aux moyens de régler équitablement les problèmes posés par la discrimination des lesbiennes dans le projet de préfiguration du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelle à Paris (CADHP)
- initié par MM. Jean Le Bitoux et Christopher Miles
- avec le soutien financier de la Mairie de Paris.
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Madame Benjelloun s’est d’abord excusée de ne pas m’avoir contacté plus tôt.
- Elle vient de prendre ses fonctions au cabinet d’Anne Hidalgo et a du prendre connaissance de nombreux dossiers en même temps.
- Elle m’a ensuite informé que le dossier avait été confié à Mme Hidalgo et qu’elle me recevait pour que je lui fasse des propositions.

Je l’ai remerciée et lui ai d’abord rappelé que dans mes précédentes lettres
- (cf. Lettre à Madame Anne Hidalgo du 2 décembre 2002
- et Lettre ouverte à Bertrand Delanoë du 22 janvier 2003),
je pensais que la question de la discrimination des lesbiennes dans le projet du futur CADHP ne pouvait être réglée isolément de l’ensemble d’une politique veillant à assurer une meilleure égalité entre les sexes à tous les niveaux de la vie culturelle, politique et économique.

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Selon moi il existe deux problèmes :
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1 - La discrimination des lesbiennes à l’intérieur du projet lui-même qui semble conçu dans une perspective gay exclusive.

Il suffit de lire attentivement le dossier pour se rendre compte que c’est la sauvegarde de l’histoire du "gay Paris" qui a motivé les auteurs du projet.
- Les femmes n’y sont mentionnées qu’à titre de "femme-alibi" et dans les statuts déposés à la Préfecture de Police le 19 décembre 2001, aucune femme ne fait partie du bureau (ils sont signés par Christopher Miles, Philippe Bot’ et Jean Le Bitoux).
- Dès le départ, l’égalité entre les gays et les lesbiennes ne fait pas partie des préoccupations des fondateurs.

En outre, le budget du projet ne cache pas ses présupposés gays.
Par exemple, le poste "publicité" du chapitre "Frais variables", prévoit
- 20 000 F pour 1/4 de page le mensuel Têtu
- et 10 000 F pour 1/4 page Illico
- ainsi que 20 000 F pour la presse régionale gay.
Rien pour Lesbia magazine ni pour la presse régionale lesbienne.
Il est clair que l’argent de la publicité, dont on connaît l’importance pour aider la presse homosexuelle à être rentable, n’est destiné qu’aux gays. (photocopie de ce budget a été donnée).
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2 - Le deuxième problème concerne les pratiques hégémoniques du CADHP.

Comme je l’ai écrit dans ma Lettre ouverte à Bertrand Delanoë, il existait déjà trois centres d’archives sur Paris, avant que M. Le Bitoux envisage d’en créer un 4ème avec l’appui de M. Christophe Girard et de la Mairie de Paris.
- Ce n’est donc pas seulement la discrimination des lesbiennes qui nous a mobilisés mais également celle d’autres "minorités" gays, transsexuelles, transgenres et les petites structures qui travaillent de manière autonome.
Il n’est pas normal que ces "minorités" n’apparaissent pas dans le dossier et n’aient pas été consultées sur les objectifs.
- On ne crée pas un nouveau centre en ignorant volontairement ce qui existe ou en cherchant à se l’annexer, comme ce fut le cas avec la Bibliothèque du Centre Gay et Lesbien durant le printemps 2002. http://www.cglparis.org

Je propose donc de respecter et reconnaître les associations qui existent déjà puisqu’aucune négociation n’a été menée par le CADHP pour les associer à la dynamique de préfiguration.

Parmi les trois centres d’archives qui existent déjà, je distinguerai la Bibliothèque du Centre Gay et Lesbien, déjà subventionnée par la Mairie de Paris, et qui a décidé de rester autonome, de la situation des deux autres centres d’archives.
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- Les Archives, Recherches, Cultures Lesbiennes (ARCL), fondées en 1983 par Claudie Lesselier. http://arcl.free.fr
Elles sont logées à la Maison des Femmes de Paris et souhaitent garder la non-mixité de leur consultation.

J’ai donné à Mme Benjelloun une photocopie de la "Position des Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes" parue dans Lesbia magazine de février 2003.

En ce qui concerne la non mixité, j’ai fait remarquer qu’elle s’inscrivait tout naturellement dans la démarche d’autonomie des femmes qui a été impulsée par le Mouvement de Libération des Femmes dans les années 1970.
- Il n’y a pas lieu de s’en offusquer. C’est au contraire une démarche positive qui s’inscrit dans l’héritage masculin des conquêtes pour la démocratie. La femme sujet, c’est celle qui se définit par rapport à elle-même, et non par rapport à la mixité.
- Une association de lesbiennes est aussi légitime, du point de vue républicain, qu’une association de chasseurs ou de footballeurs.
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J’ai fait remarquer également qu’en 2002 les services de la Mairie avaient refusé une subvention à l’association Cinéffable sous prétexte qu’elle était non mixte, alors que 5 000 euros ont été attribués à l’association des gay Melo Men en novembre 2002. Seraient-ils mixtes ? Pas dans le titre, en tout cas.

D’ailleurs, en ce qui concerne les subventions allouées au mouvement gay, on remarque qu’aucune subvention n’a été attribuée au mouvement lesbien depuis l’élection de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris.
- Dans la revue Illico du 16 janvier 2003, on peut trouver la liste des associations gay et (?) lesbiennes subventionnées par le Conseil de Paris. Elles ont reçu un total de 1 113 541 euros.
- Et je ne compte pas les 100 000 euros du CADHP, ni les autres 100 000 euros au Centre Gay et Lesbien, ni les subventions débloquées par le Ministère de la Santé pour mener des actions contre le sida.
Cette disparité est inadmissible en démocratie et ne fait qu’accentuer la disparité homme - femmes.

Dans cette optique, je me suis étonnée auprès de Mme Benjelloun que le Conseiller auprès du Maire de Paris, chargé des relations avec les homosexuels, Monsieur Philippe Lasnier, se fasse le champion de la mixité quand il traite les dossiers présentés par des lesbiennes et se montre si partisan quand les intérêts gays sont en jeu.
- Il a téléphoné à deux reprises à mon domicile pour me menacer de porter plainte parce que j’avais signé la pétition d’Archilesb. Ce n’est pas normal.
- De plus, comme parisienne, je suis en droit d’attendre que Monsieur Lasnier représente mes intérêts de lesbienne au cabinet du Maire, puisque telle est la mission que lui a confié Bertrand Delanoë.

L’opposition gays - lesbiennes est ainsi accentuée alors qu’il faudrait favoriser le dialogue.

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- L’Académie Gay & Lesbienne existe elle aussi depuis plusieurs années.
L’association s’est officiellement crée le 1er mars 2001 et souhaite garder son autonomie dans la mesure où le CADHP se comporte comme si elle n’existait pas.
http://www.archiveshomo.info
Actuellement, elle aurait besoin d’un local pour entreposer ses documents et en permettre la consultation au public.
On peut très bien envisager que ce local soit situé dans un immeuble où seraient localisées d’autres centres de ce type.
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A ce sujet, il est évident que la politique hégémonique menée par Jean Le Bitoux vis à vis des centres existants n’encourage pas les détenteurs d’archives à en faire don au CADHP.
- Il faut un minimum de confiance mutuelle et surtout, l’assurance que ces archives ne disparaîtront pas dans un changement de majorité politique, ou dans l’essoufflement de l’association gestionnaire du centre.
- C’est pourquoi j’ai proposé que le CADHP ne soit pas géré par une association, mais par une structure officielle composée de conservatrice, archivistes, documentalistes diplômées et chercheuses.

La Bibliothèque Marguerite Durand, qui est gérée par la Mairie de Paris, peut nous inspirer pour trouver une structure qui garantisse la pérennité du centre d’archives.
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Compte tenu des problèmes que je viens d’exposer et du mauvais démarrage du projet, je ne vois pas comment une collaboration serait envisageable entre lesbiennes et gay dans le cadre actuel du projet.
- Pour travailler ensemble, il faut s’entendre. Or il est clair que les promoteurs du projet souhaitent faire un centre gay (les transsexuels en sont aussi écartés).
- Les rapports entre les lesbiennes et les gays ont toujours été difficiles, et ce, depuis les années 1970 car la misogynie et la lesbophobie sont encore fortement enracinés dans la mentalité gay.
- Les lesbiennes sont entrées dans l’histoire avec le féminisme, et même si les rapports n’ont pas toujours été à la hauteur de notre idéal d’émancipation, les femmes demeurent notre identité de rattachement, si je puis dire.
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C’est pourquoi, dans l’état actuel des choses, je propose que les lesbiennes soient rattachées au projet de Cité des Femmes que Mme Anne Hidalgo est en train d’élaborer.
- Beaucoup d’entre nous ont déjà donné des archives à la Bibliothèque Marguerite Durand, et personnellement, je souhaiterais que cette structure, qui a fait ses preuves, se développe beaucoup plus. Des locaux plus grands, des heures d’ouverture plus long, des salles d’exposition, de conférences, etc...
- L’égalité, ne consiste pas forcément à imposer des structures mixtes. Souvent, c’est en favorisant l’autonomie des femmes qu’on y parvient le mieux.
- De plus, il n’est pas choquant que les gays souhaitent rester entre eux. Ce qui l’est, c’est qu’ils se servent des femmes pour obtenir des subventions et que ces dernières n’aient rien.
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Le problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui est celui de l’inscription des femmes et de leur histoire dans la Cité.
- Nous avons vu avec les conflits soulevés autour du CADHP que les gays ne sont pas des vecteurs d’inscription politique pour les lesbiennes.
- Ils sont plutôt des freins, et il vaut mieux trouver des solutions adaptées aux situations concrètes plutôt que d’imposer des principes de parité qui ne fonctionnent pas dans la réalité.

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L’entrevue avec Mme Benjelloun a été chaleureuse et elle m’a demandé à la fin de lui proposer une liste de noms afin de poursuivre les consultations auprès de spécialistes susceptibles de lui faire des propositions. Ce que j’ai accepté.

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Marie-Jo Bonnet, le 26 février 2003

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15 2 2003 : communiqué de la Coordination Lesbienne en France (C.L.F.) Association loi 1901, déclarée d’intérêt général
http://membres.lycos.fr/ coordlesbiennat
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Communiqué de presse du 15 février 2003
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La Coordination Lesbienne en France a écrit ce jour
une lettre à M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris,

- pour appuyer la proposition de Marie-Jo Bonnet de réunir sous l’égide de l’Observatoire parisien de la parité les différents protagonistes du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris.

- Elle [La Coordination Lesbienne en France] souhaite y prendre sa place, au moins à titre d’observatrice.
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Par ailleurs, parce que la question des archives lesbiennes est plus large que celle du CADHP, la CLF a demandé ce qu’il en est du soutien municipal aux autres structures, pérennes et qui ont notre confiance,

- comme les ARCL (les Archives [Recherches et Cultures] Lesbiennes domiciliées à la Maison des Femmes de Paris) qui existent et fonctionnent sans subvention depuis 1984,

- ou la Bibliothèque municipale Marguerite Durand, qui elles aussi gardent mémoire de l’Histoire des lesbiennes, du lesbianisme et du féminisme.

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La Coordination Lesbienne en France est
une union d'associations non-mixtes lesbiennes et d'individues

Elle existe depuis mai 1997.
Elle accueille aussi toute association ou personne sympathisante.
Elle se veut une force dans le champ politique et social, une affirmation de la citoyenneté lesbienne.

Ses buts sont
- de renforcer la visibilité et la représentation des lesbiennes dans la société,
- faire progresser les droits des lesbiennes
- et favoriser les échanges entre les groupes de lesbiennes.

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1er 2 2003 : communiqué de l'historienne Marie-Jo Bonnet

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Marie-Jo BONNET
Docteur en Histoire
contactmjbonnet[AT]yahoo.fr

Paris le 1er février 2003

Je propose la tenue d'une table ronde
sous l'égide d'Anne Hidalgo
et de l'Observatoire pour l'égalité entre les femmes et les hommes,
réunissant les actrices et acteurs de la recherche,
de la documentation et des archives
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Nous pourrons discuter des questions suivantes :
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Faut-il centraliser les archives sur les lesbiennes et les gays en un lieu unique ?

Comment garantir l'autonomie des centres existants
- Archives Lesbiennes [Archives Recherches Cultures Lesbiennes (ARCL)] logées à la Maison des femmes de Paris,
- Académie Gay & Lesbienne,
- Bibliothèque du CGL, etc...)
et des "initiatitives privées".

Quel est le rôle du politique ?
- Comment se font les financements ?
- Sur quels critères ?
- Qui décide ?

Plus précisément pour les lesbiennes. Où mettre leurs archives ?
- Avec les femmes ?
(je rappelle qu'un projet de Cité des femmes est à l'étude au cabinet d'Anne Hidalgo sur la question des archives féministes, de l'extension de la Bibliothèque Marguerite Durand, (qui étouffe dans ses locaux trop
petits), de la documentation, etc.) ;
- ou avec les gays ?
C'est une question politique essentielle puisque nous voyons par la pratique qu'à part la Maison des Femmes de Paris, les archives relatives à l'Eros lesbien sont invisibilisées dans la plupart des projets "officiels".
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Que les personnes qui s'associent à cet appel me le fassent savoir afin que nous le proposions dans un premier temps à Mme Hidalgo.
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Très cordialement,

Marie-Jo Bonnet

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février 2003 : Têtu n° 75 > Agenda n° 26 (page 6) > par Xavier Héraud et Jérome Gac
http://www.tetu.com/ index.php? set_language=en& cccpage= anciens_numeros_2003
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INFOS

Paris : Polémique autour du Centre d'Archives
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Les lesbiennes sont-elles mises à l'écart du futur Centre d'Archives et de Documentation des Homosexualités de Paris ?
- C'est en tout cas ce qu'estime le groupe Archilesb !, qui a lancé une pétition sur ce thème à la fin du mois d'octobre dernier.
- Depuis, la polémique fait rage. Retour sur le psychodrame de cet hiver, avec les protagonistes du débat.
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Tout est parti d'une pétition lancée par Archilesb !, un groupe informel à la tête duquel se trouvent la sociologue Marie-Hélène Bourcier et l'historienne Marie-Jo Bonnet, lors du dernier festival Cinéffable, en octobre dernier.

Au Coeur du débat,
- la petite place accordée aux lesbiennes dans le projet du futur Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP), piloté par Jean Le Bitoux et Christopher Miles,
- et cette phrase, extraite de son dossier de présentation : «Dans un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine, pour des raisons historiques».

Archilesb !, dans sa pétition, qui a recueilli à ce jour environ 1 000 signatures, répond : «C'est bien méconnaître l'histoire des mouvements sociaux liés aux politiques sexuelles, qui trouvent leur enracinement dans les cultures féministe et lesbienne, et ce dès les années 70 en France

- Marie-Hélène Bourcier faisait pourtant partie du projet à ses débuts, mais elle avait rapidement claqué la porte.
- La Mairie de Paris, qui a attribué une subvention de 100 000 euros au Centre, a elle aussi été contactée.
- Dans une lettre à Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris, Marie-Jo Bonnet fait part de son indignation.
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C'est un article de «Libération» qui met le feu aux poudres.
Démentis, mails «forwardés», rumeurs fusent alors de partout.

Mais c'est un article paru dans Libération du 7 décembre dernier, intitulé «Des lesbiennes en guerre contre le machisme gay», reprenant cette info, qui met le feu aux poudres.

Démentis, mails «forwardés», rumeurs, attaques personnelles fusent alors dans la communauté homo. Chacun choisit son camp.
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La polémique atteint son climax avec l'apparition d'un groupuscule «énervé», le Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives (CLIT).
- Ce petit groupe fait parvenir quotidiennement à Marie-Hélène Bourcier et à Marie-Jo Bonnet [et aussi à la journaliste Blandine Grosjean, auteure de l'article dans Libération], cinq jours de suite, des lettres anonymes contenant un tampon usagé.
- Au cinquième jour, Marie-Jo Bonnet reçoit une lettre dénonçant la stratégie de victimisation d'Archilesb !.
- L'historienne porte plainte, et Marie-Hélène Bourcier précise qu'elle compte faire de même.
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Le 12 décembre, Jean Le Bitoux et Christopher Miles sortent de leur silence et envoient un communiqué à la presse.

Se défendant de tout «machisme», le CADHP conteste les chiffres avancés par Archilesb ! : 5 femmes seulement sur les 59 participants investis dans le projet :
- «Ces chiffres sont erronés: le comité de soutien compte 35 noms, dont une dizaine de femmes.»
- Et de souligner que le projet est toujours en phase de préfiguration, et qu'il le restera encore de dix-huit à vingt-quatre mois.

Christopher Miles, président du projet, confie avoir vécu «amèrement» les attaques dont le Centre a fait l'objet. Pour ce qui concerne les «raisons historiques» invoquées dans le dossier de présentation du projet, il persiste et signe :
- « La majorité des documents concernant l'homosexualité à la fin du XIXe siècle sont des documents pénaux ou médicaux.
- L'homosexualité féminine n'étant pas pénalisée, ces documents parlent uniquement d'homosexualité masculine.»
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«Par ailleurs, ajoute Jean Le Bitoux, nous avons contacté les Archives Lesbiennes [Archives Recherches Cultures Lesbiennes (ARCL)] pour obtenir les doubles des documents qu'elles possèdent.»
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«Beaucoup de bruit pour rien, finalement», conclut Philippe Lasnier, conseiller de Bertrand Delanoë, notamment sur les questions homosexuelles, qui rejette toute mise en cause de la Mairie [de Paris] :
- «Comme promis début 2001 par Bertrand Delanoë, ce projet mixte a été soutenu grâce à un vote consensuel en septembre 2002.
- Mais la vie interne d'une association n'est pas de notre ressort.»

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Archilesb !, en tout cas, ne compte pas en rester là, comme l'explique Marie-Hélène Bourcier :
- «Archilesb! comme Vigitrans [groupe trans qui soutient la pétition d'Archilesb !] demandent à ce que soit organisée une réunion de mise à plat des objectifs scientifiques et de l'organisation de la préfiguration du Centre en présence d'un référent de la Mairie [de Paris].
- Autant de trans que de lesbiennes et de gays dans les instances, qu'il s'agisse du Comité de pilotage ou du Comité d'administration de l'association.
- Archilesb ! et Vigitrans feront des propositions en ce sens, ainsi qu'en matière d'animation de la réflexion sur la notion d'archives».

Et la sociologue de prévenir :
- «Le CADHP doit apprendre à travailler avec toutes celles et ceux qui le veulent et ont des compétences, et cesser de se comporter en petit chef.
- Le Centre ne se fera pas sans nous !»

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«Pour l'instant, rappelle Christopher Miles, nous n'avons pratiquement pas commencé la collecte d'archives.»

Jean Le Bitoux précise que le Centre, loin d'être opérationnel, est toujours à la recherche d'un local.
- Et le cofondateur de Gai Pied d'appeler de ses voeux la fin de la polémique :

- «Travailler sur les archives demande un minimum de sérénité.»

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22 1 2003 : communiqué de l'historienne Marie-Jo Bonnet

22 1 2003 > Lettre ouverte de l'historienne Marie-Jo Bonnet à Bertrand Delanoë, Maire de Paris : à propos du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) qu'il souhaite fonder dans la capitale
Monsieur le Maire,
:: Le 2 décembre dernier j'ai écrit à Mme Anne Hidalgo, première Adjointe à la Mairie de Paris
et responsable de l'Observatoire de l'égalité entre les femmes et les hommes, pour lui faire état de la discrimination officielle dont sont victimes les lesbiennes dans le projet de Jean Le Bitoux du futur Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris que vous souhaitez installer à Paris et que son Association de Préfiguration du CADHP s'est vu attribuer une subvention de 100.000 euros le 24 septembre 2002 pour entrer en phase de préfiguration.
N'ayant pas encore de réponse de Mme Hidalgo, et ayant été témoin de trop nombreuses inexactitudes, voire des déformations volontaires diffusées dans la presse par M. Philippe Lasnier, votre Conseiller auprès du Maire de Paris et votre Chargé des relations avec les homosexuels, au sujet de notre action anti-discriminatoire, je me permets de répondre ici point par point à son argumentation :
:: Je lis dans Télérama du 15 janvier 2003, les propos de M. Lasnier selon lesquels Cette pétition truffée d'approximations émane d'un mouvement informel créé et peu représentatif du militantisme lesbien.
- Il a toujours été clair que si je m'opposais à ce projet qui exclut les lesbiennes, c'était en tant que chercheuse, spécialiste de la question. J'ai soutenu une thèse d'histoire sur Les relations amoureuses entre les femmes en mars 1979, thèse qui en est à sa troisième édition. Et je ne parle pas de mon récent livre Les deux Amies, Essai sur le couple de femmes dans l'art, ni des articles que j'ai publiés dans le cadre scientifique comme dans le cadre militant.
- Le groupe Archilesb! a été fondé dans le but de réfléchir à la question des archives. Je ne l'ai jamais caché et si Archilesb! a pu lancer sa pétition au festival Cinéffable, participer avec moi au débat organisé par Cinéffable sur les rapports du mouvement lesbien avec les institutions et si la pétition a recueilli à ce jour plus de 800 signatures, c'est bien parce que les questions qui y sont posées correspondent à une réelle inquiétude des mouvements lesbiens, d'abord, et d'autres acteurs du militantisme gay qui sont eux aussi discriminés par les pratiques hégémoniques de Jean Le Bitoux.
- Je parle des transsexuels et transgenres mais aussi des associations gays et lesbiennes, des chercheurs et historiens qui n'ont pas attendu M. Le Bitoux pour constituer des Centres d'Archives, ou qui sont choqués de l'exclusion des lesbiennes.
Rien que sur la région parisienne, il existe déjà au moins trois Centres d'Archives ( voir plus loin ). Or à ce jour, aucun Centre existant n'a accepté de le rejoindre. Chat échaudé craint l'eau froide, probablement.
- En effet, ce n'est pas la première fois que M. Le Bitoux lance cette idée grandiose et obtient son financement par les pouvoirs publics :
:: En 1990, il a fondé avec d'autres personnes la Maison des Homosexualités, dans un appartement de deux pièces et cuisine, rue Michel Le Comte.
- Des subventions de l'Agence Française de Lutte contre le Sida ( AFLS ) et d'autres partenaires d'un montant global ( pour 1990 au 1er semestre 1992 ) de 787.600 francs leur sont attribués ( plus le loyer, les salaires et celui de la logistique administrative ), parmi lesquelles une subvention de 50.000 francs du Ministère de la Culture pour le Service documentation pour 1991 ( cf. Gai Pied Hebdo n° 492, 31 octobre 1991, p. 55 ).
- C'est pourquoi, Jean Le Bitoux, responsable des programmes à la Maison des Homosexualités, se félicite dans un éditorial du magazine Illico d'octobre 1991, p.12, de l'octroi de la subvention en écrivant :
Un lieu s'impose, protégé des querelles associatives et des menaces politiques. Des éléments épars, des repères de notre histoire, encombrent encore nos caves.
Certains, plus prévoyants, les remettent au Centre d'Archives de la Maison des Homosexualités.
Le Ministère de la Culture vient pour la première fois de se décider à reconnaître, par une subvention, la richesse de cette mémoire.

Prenons-en acte, en sachant que l'histoire n'existe d'abord que par la protection de la sienne propre.

- Or un mois plus tard, Act-Up Paris décidait de ne plus faire partie de la Maison des Homosexualités ( cf. Illico, décembre 1991, p. 33 et 36 ). Pourquoi ? Relisons leur déclaration :
Comment peut-on croire à une Maison des Homosexualités où les lesbiennes sont si peu représentées, où les associations présentes n'ont aucun contact direct avec les homosexuels, et qui manque à ce point de sens critique à l'égard des institutions gouvernementales ? ( cf. Gai Pied Hebdo n° 493, 7 novembre 1991, p. 17 ).
Dans Action n°4 de novembre 1991, p. 7, Act-Up Paris demandait la création d'un vrai Centre Gai et Lesbien, parce que la Maison des Homosexualités n'avait rien fait contre le sida, notamment, ajoutant : Des subventions pour le moins anticipées de l'AFLS donnent un cachet " lutte contre le sida " à ce qui n'est que l'ébauche " expérimentale " d'un Centre gai ( on n'ose pas dire " lesbien " tant les femmes en sont absentes ) [ c'est moi qui souligne ].
- Et c'est comme cela que, se discréditant elle-même, la Maison des Homosexualités allait disparaître et qu'un vrai Centre Gai et Lesbien [ de Paris ] allait naître, quelques années plus tard à Paris, dans des nouveaux locaux, au 3, rue Keller.
- Or aujourd'hui, on a le droit de se demander :
Où sont passées les archives de la Maison des Homosexualités ?
Et comment les subventions ont-elles été utlilisées ?
Est-ce parce quelques mystères planent encore sur ces questions que personne ne veut donner d'archives à M. Le Bitoux ?
Veux-t-on ainsi éviter que la même mésaventure arrive au nouveau CADHP ?

:: Les articles des magazines Têtu ( n° 70, p. 54 et 55 ) et IB News ( n° 13, p. 64 et 65 ), parus début septembre 2002, sur le projet du futur CADHP, révèlent que M. Le Bitoux possède peu d'archives en propre.
- Dans une interview du même numéro de Têtu, il reconnaît ne pas avoir les archives de Gai Pied, journal dont il se vante pourtant d'être le fondateur, et qui ont été rachetées par Patrick Elzière, PDG de Webscape et du site internet gayvox.com. [ http://www.gayvox.com/ ]
- De plus, il a lui même affirmé que : C'est le projet de la Ville de Paris, soutenu par Christophe Girard et Bertrand Delanoë […] Si M. Tibéri avait conservé sa place de maire, nous ne serions pas en train de travailler là dessus. Bertrand Delanoë a bien compris que Paris était une très grande ville au niveau de l'homosexualité. Nous sommes dans une bonne conjoncture. […]
:: Dans Télérama je lis encore de Philippe Lasnier : Le projet est d'ailleurs soutenu par les deux grands collectifs associatifs, le Centre Gai et Lesbien et la LGBT ...
- Certes, et pour cause ... Un peu d'histoire nous révélera pourquoi : En février 2001, la Lesbian and Gay Pride Ile-de-France ( LGP IdF ) a envoyé un Questionnaire adressé aux candidats à la mairie de Paris comprenant 8 questions, dont celle numéro 7 sur Le Maire et la mémoire.
- Le 2 mars, Bertrand Delanoë répond favorablement : [...] la possibilité de créer un lieu de documentation, d'information et de recherche autour de cette mémoire a retenu toute mon attention.
Sa réponse sera d'ailleurs intégralement repoduite dans " l'introduction au dossier " en préface du projet de M. Le Bitoux, comme s'il s'agissait d'une réponse personnelle.
- Je cite le Rapport d'activités 2001 de la LGP Ile-de-France :
Le 13 juin une rencontre a lieu avec Odette Christienne, adjointe chargée de la mémoire. La délégation était composée de Jean Le Bitoux, René Lallement et d'Alain Piriou, accompagnée de Christopher Miles. L'objet de la discussion était la mise sur pied d'un Centre d'archives et de documentation sur les homosexualités. L'échange, bien que cordial, n'a pas été des plus fructueux.
Autrement dit Mme Christienne ne veut pas se charger du dossier.
- Une semaine plus tard, le 18 juin, la délégation est revenue à la Mairie de Paris pour rencontrer : M. Christophe Girard, adjoint chargé de la culture à la mairie de Paris : un soutien de principe a été accordé pour la mise sur pied d'un tel projet, bien que la décision revienne au maire. ( cf. Rapport d'activités 2001 de la LGP IdF sur le site de l'Inter-LGBT ).
On lui remet un mémorandum de deux pages : " Un outil pour la mémoire collective " avec le logo de la LGP IdF qui montre que c'est bien un document de la LGP IdF.
Mais sur certaines versions du dossier de présentation du projet de M. Le Bitoux : ce logo de la LGP IdF n'apparaîtra plus, comme s'il s'agit d'un document de son association AP CADHP.
- Puis lors de la réunion du 3 septembre de LGP IdF ( aujourd'hui dénommée Inter-LGBT ), il a été dit que :
L'association " Association pour le Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris " a été créée pour faire avancer le projet, et Jean Le Bitoux et Philippe Bot' qui en sont les représentants en présente l'état d'avancement. Le chantier est immense, mais d'énormes quantités d'archives sont déjà mobilisables [...] ( cf. Compte-rendu de la réunion sur le site de la LGP IdF ).
Comment ? Mystère.
En réalité l'association AP CADHP n'est pas encore créée et ses statuts ne seront déposés que trois mois plus tard, le 19 décembre 2001 exactement ( cf. Journal Officiel ), juste à temps pour demander la subvention pour l'exercice 2002.
- Mais le problème de l'accès aux archives existantes est loin d'être réglé.
:: Il existe déjà plusieurs Centres d'archives à Paris, comme je l'ai dit :
- Archives Recherches Cultures Lesbiennes ( ARCL ) :
fondées en 1983 par Claudie Lesselier et qui sont hébergées à la Maison des Femmes de Paris, 163 rue de Charenton, 75012 Paris. ( voir détails de leurs archives sur leur site : http://arcl.free.fr/ )
Ce grand fonds documentaire constitué sans aucune subvention comprend plus de 5 000 ouvrages, des centaines de revues, dossiers thématiques, vidéos, etc.
Même si celles-ci assurent des permanences régulières pour leurs consultations au public, les ARCL sont disqualifiées d'un revers de plume sous prétexte qu'elles sont non mixte. Et en tout cas, la Mairie de Paris ne leur a même pas accordé une petite subvention !
- L'Académie Gay et Lesbienne :

fondée par des collectionneurs qui se sont regroupés en association le 1er mars 2001.
Depuis vingt sept ans, sans aucune aide, ils ont collecté toutes sortes de documents LGBT ( environ 15.000 ).
Ils ont établi sur leur site http://www.archiveshomo.info/ : une liste de centres et fonds d'archives en France qui ont des documents sur les gays, lesbiennes, bisexuel(le)s, transgenres.
Mais cela ne compte pas : l'Académie Gay et Lesbienne est disqualifiée parce que ses archives sont toujours logées en banlieue, à Vitry sur Seine (94), et donc d'accès peu aisé pour les Parisiens.
Depuis deux ans, cependant, elle demande en vain un local dans Paris et une aide à la Mairie de Paris.
- Reste la Bibliothèque du Centre Gai et Lesbien de Paris ( C.G.L. ) :

Fondée en 1995 par Philippe Labbey, elle comprend 2.000 volumes, 3.000 revues et une documentation importante sur les associations, etc. ( voir détails de leurs archives sur leur site : http://www.cglparis.org/ )
Et de plus, celle-ci assure des permanences régulières pour leurs consultations au public.
Depuis décembre 2001, des actions de "gay guerre" sont menées de l'extérieur contre le CGL, allant jusqu'à perturber le CGL en pleine Assemblée Générale du 16 février 2002 ( cf. Nouvel Observateur Paris IdF du 28.02 au 06.03.02, p.13 ; gayvox.com du 18.02.02 ; etc. ).
Pourquoi et pour qui a-t-on organisé des tentatives de déstabilisation du CGL ? Le conflit va durer plusieurs mois ...
En tout cas le CGL a réussi à résister : La Mairie de Paris finit par attribuer au CGL une subvention de 100.000 euros ( votée le 22 novembre 2002 ), même montant, remarquons-le, qu'au projet CADHP de M. Le Bitoux. [ Le CGL n'avait bénéficié que d'une subvention de 200.000 francs ( environ 30.000 euros ) en octobre 2001 ]
Par la suite, le CGL aurait concédé à l'idée de cohabiter avec le l'Inter-LGBT (ex LGP IdF) et le projet CADHP de M. Le Bitoux dans un même immeuble ( ce qui est promis par la mairie de Paris ).
:: Enfin, dernier problème : le vote de la subvention des 100.000 euros par le Conseil de Paris en septembre 2002
Là encore les choses ont été rondement menées, et ce, sur le dos des lesbiennes.
Le débat est intéressant car il montre qu'on a laissé parler Clémentine Autain, adjointe au Maire, sans aucunement tenir compte de ce qu'elle avait dit, car les jeux étaient déjà faits.
- Que disait-elle : " [...] On parle des gays et moins des lesbiennes ... Je vois que cela fait ricaner mes collègues de l'opposition.
- Mme Anne Hidalgo, première adjointe, présidente : Ils sont un peu dissipés. Je vous demande de bien vouloir porter toute l'attention à ce dossier et de faire silence.
- Mme Clémentine Autain, adjointe : Je voudrais qu'on fasse attention à la bonne répartition pour permettre une juste visibilité de la communauté lesbienne. Dans l'exposé des motifs, il est fait mention d'un site internet comportant une histoire du gay-Paris ... Et le Paris des lesbiennes ? [...] Je voudrais par ailleurs que dans la composition de l'Association et du Comité qui va suivre ce projet, il y ait une place pour la Coordination Lesbienne. Ainsi, dans le conseil d'administration, d'après ce que j'ai compris, il n'y a que trois femmes sur neuf hommes. Peut-être pourrait-on viser la parité ? Je pense qu'on doit pouvoir trouver des chercheurs et des scientifiques femmes pour être dans ce Conseil d'Administration [...] "
( cf. Compte rendu du débat des délibérations du Conseil Municipal de Paris du 24-9-2001 ).
Cause toujours ...
:: Le vote s'est passé sans histoire parce que l'Association [ de Préfiguration du CADHP ] et la mairie [ de Paris ] ont discrètement sollicité Jean-Luc Roméro ( RPR-UMP ) pour qu'il tente de " sensibiliser " quelques élu-e-s de droite pour éviter des dérapages homophobes lors de la session qui examinera cette question ( cf. e-llico.com du 9-9-2002 ).
Et [...] Jean-Luc Roméro a écrit à tous les présidents de groupe à la Mairie de Paris : Il me semble à cet égard indéniable qu'un tel projet s'inscrit dans une démarche historiographique d'utilité publique [...] ( cf. gay.com du 6-9-2002 ).
- [ M. Roméro est par ailleurs le président ( et aussi le fondateur ) de son association des Elus Locaux Contre le Sida : Ensemble Luttons Contre le Sida ( ELCS ), dont la subvention allouée par la Mairie de Paris avait augmenté de manière substantielle de 10.000 francs ( 1.600 euros environ ) en juin 2000, à 7.623 euros en juillet 2002 ]
- Ainsi l'alliance entre la gauche et la droite se noue sur le dos des lesbiennes pour éviter les dérapages homophobes, nous dit-on.
Personne ne parle de la lesbophobie. Ni des pratiques hégémoniques de M. Le Bitoux sur les associations gays, lesbiennes et transgenres qui ont déjà travaillé sur le sujet. Est-ce la nouvelle cohabitation ?
Résultat des courses : Le Conseil de Paris ( dont Philippe Seguin ) a voté pour et il n'y eut que quelques abstentions de l'opposition.
Faut-il en vouloir à Archilesb! d'avoir oeuvré pour l'égalité en lançant sa pétition début novembre 2002 ?
:: Que faire aujourd'hui ?
- Je demande la réunion d'une table ronde rassemblant toutes les personnes concernées par les archives et l'histoire de l'éros gay, lesbien et l'étude des genres.
Pour faire cesser les polémiques inutiles, je propose que cette table ronde soit tenue sous l'égide de l'Observatoire pour l'égalité entre les femmes et les hommes dont c'est la fonction, me semble-t-il, de s'occuper de ce type de problèmes.
- Il faudra repenser complètement le projet et mettre un terme aux visées hégémoniques de M. Le Bitoux qui divisent la communauté gay tout en reconduisant les pratiques discriminatoires envers les femmes qui relèvent d'un autre temps.
:: Monsieur Le Maire,
- Nous vous avons élu parce vous vous êtes engagé à lutter contre la discrimination : Toute forme de discrimination est à proscrire, qu'elle soit de nature raciste, homophobe, sexiste ou autre, avez-vous dit en réponse au questionnaire de la LGP Ile de France.
Et aussi : Je redis mon engagement à organiser des campagnes de lutte contre toutes les formes de discrimination, y compris celles liées à l'orientation sexuelle.
- Vous avez donc au moins deux raisons d'agir : le sexisme et la lesbophobie.
J'en ajouterai une troisième qui est la simple honnêteté intellectuelle.
- Dans cette attente, recevez, Monsieur le Maire de Paris, l'expression de mes sentiments distingués.
Fait à Paris, le 22 janvier 2003, Marie-Jo Bonnet
:: Copies à :
- Anne Hidalgo - Odette Christienne - Christophe Girard - Clémentine Autain - Nicole Azarro - Fabienne Leleu
- AP CADHP - Jean Le Bitoux
- Archilesb! - Coordination des Lesbiennes en France - Vigitrans - LopattaQ - Académie Gay & Lesbienne
- aux associations et personnes citées.

16 1 2003 > Polémiques autour de la création du Centre d’Archives : mauvaise passe [ e-llico.com ]
Pétitions à répétition, infos tronquées, procès d’intention, mauvaises querelles, luttes de pouvoir … la polémique autour de la création du futur Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) tourne au pugilat intra-communautaire …
Evidemment — surtout en cette période —, il n’y a pas de meilleur combat à mener que d’attaquer bille en tête le projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris …
C’est ce qu’ont estimé Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet, les initiatrices d’une pétition ( cf. "Illico", 28/11 ) et d’un lobbying aussi tapageur qu’approximatif.
Le motif ? Une mise à l’écart qui serait délibérée des lesbiennes, bis, transsexuels du CADHP.
Tapageur parce que l’artillerie lourde a été sortie : courrier remonté à Anne Hidalgo ( Première adjointe au maire de Paris ), pétition contre le projet en anglais … Approximatif parce qu’on s’y embarrasse peu de vérité.
- Il n’est pas normal qu’il suffise qu’un projet soit présenté par Christophe Girard pour obtenir immédiatement de l’argent écrit ainsi Marie-Jo Bonnet ( 1 ). Problème : le projet n’est pas municipal mais associatif ( initié par Jean Le Bitoux, Christopher Miles … )  et le dossier a été instruit par Odette Christienne, adjointe à la Mémoire, et non par l’adjoint à la Culture …
Et les pétitionnaires d’affirmer en sus que le Comité scientifique compterait 59 membres dont seulement cinq femmes.
- Ces chiffres sont erronés : le Comité de soutien compte 35 noms, dont une dizaine de femmes précise le CADHP.
Peu importe : l’idée n’est pas de dire la vérité mais de se greffer in fine sur un projet il est vrai désormais doté d’un financement conséquent ( 100.000 euros en septembre 2002 ). Et pourtant, il est débattu depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, on cherche une mauvaise querelle au CADHP.
Peut-être est-il en effet un peu trop homocentré : mais qui reproche aux Archives Lesbiennes d’interdire leur accès aux hommes ?
Sans doute est-il améliorable : mais était-ce nécessaire d’en faire l’objet d’un remake d’un autre âge ( genre combat de lesbiennes radicales contre machos gay ) alors même que le projet fait l’objet d’un surprenant consensus politique ( même la droite a voté pour ) ?
N’y avait-il pas d’autre moyen pour trouver une solution profitable à tous que de dénoncer le pouvoir gay qui règnerait à l’Hôtel de Ville (!).
Il y a quelques semaines, Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène Bourcier ont reçu des tampons ensanglantés par courrier. Un récent Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives ( CLIT ), excédé par leurs sorties, entendait ainsi sanctionner le sectarisme des pétitionnaires.
Lesquelles, soit dit en passant, même déçues de ne pas voir leurs ouvrages cités dans la bibliographie du CADHP ( y a-t-il un rapport ? ), pourraient axer leurs efforts pour que le Centre trouve enfin un local …
> ( 1 ) [ article Des lesbiennes parisiennes contre le machisme gay : elles s'estiment exclues du projet de Centre d'Archives Homosexuelles paru dans ] Libération 7/12

16 1 2003 > Pétitions en vrac [ illico ]
Outre la pétition de Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet, une autre, lancée par Vigitranz, circule. Enfin, petite dernière, celle, très enlevée, de LopattaQ ( un collectif non mixte de pédés queers ) qui s’en prend aussi au CDAHP.
=> Par ailleurs, et en dehors de toute polémique, signalons que l’Académie Gay et Lesbienne a lancé un appel pour un recensement complet des centres et fonds d'archives français qui ont des documents homos, lesbiens, transgenres, etc.
Infos sur :
http://www.archiveshomo.info/

15 1 2003 > Ping-pong :: Centre de Documentation et d'Archives Homosexuelles [ Télérama]
Une pétition lancée par Marie-Hélène Boursier et Marie-jo Bonnet, deux lesbiennes historiques, s'oppose au projet du futur Centre, subventionné par la Mairie de Paris.
:: Marie-Jo Bonnet, historienne :
- Le projet est un cas de discrimination officielle. Il se veut communautariste mais exclut délibérément les lesbiennes. Ses initiateurs n'ont pas rencontré les interlocutrices concernées et les archives de la Maison des femmes ont été ignorées. Les lesbiennes sont encore une fois instrumentalisées.
:: Philippe Lashier, conseiller du Maire [ de Paris ] sur les questions homosexuelles :
- Cette pétition truffée d'approximations émane d'un mouvement informel récemment créé et peu représentatif du militantisme lesbien. Le projet est d'ailleurs soutenu par les deux grands collectifs associatifs, le Centre Gay et Lesbien [ CGL de Paris ] et la LGBT ( Inter-associative Lesbienne, Gay, Bi et Trans ). Cette pétition contre-productive relève du procès d'intention.
:: C'est arrivé près de chez vous ... Révoltant, surprenant ou enthousiasmant, racontez-nous sur www.telerama.fr ...

2 1 2003 > [ thegully.com ] Espagnol
=> Petición : Para que cese la exclusión de las lesbianas del Archivo de la Homosexualidad
Más de mil personas y organizaciones, entre ellas Act Up-París, el Festival de Cine Lésbico de París
[ Cinéffable ], la Coordinación Lesbiana de Francia [ CLF ] y varios grupos transgénero, han firmado la siguiente petición, que le será entregada este mes al alcalde de París, Bertrand Delanoë.
La petición exige la inclusión de las lesbianas y las personas transgénero en el Archivo de la Homosexualidad subsidiado por el municipio de París, así como una reconceptualización a fondo del proyecto.

La petición fue lanzada por Archilesb!, un grupo activista lésbico fundado hace un año por Marie-Hélène Bourcier, la historiadora lésbica Marie-Jo Bonnet, Beatriz Preciado y otras, para combatir el proyecto. Vigitrans, un grupo transgénero que se creó con el mismo fin, ha circulado una petición parecida.
- Esta es la primera vez que las lesbianas y las personas transgénero de Francia trabajan juntos, dijo Preciado.
=> Pétition pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur Centre de Documentation et d'Archives Homosexuelles de Paris !
Le Conseil de Paris vient de voter une subvention d'un montant de 100.000 euros pour que le projet de Centre de Documentation et d'Archives Homosexuelles de Paris proposé par Jean Le Bitoux et Christopher Miles entre en phase dite de préfiguration en 2002-2003.
Celle-ci comporte notamment la réalisation d'études, audits et cahier des charges, la sollicitation de divers experts et personnalités ainsi que la mise en œuvre d'un comité de pilotage.
A cette occasion, nous demandons que les manquements et les erreurs volontaires commises dans la conception du projet ne perdurent pas et que les différents interlocuteurs ( concepteurs du projet et Mairie de Paris ) qui en ont été alertés à plusieurs reprises ne fassent plus font la sourde oreille.
:: Le contenu scientifique et politique du projet doit être revu :
- parce qu'il est excluant : il est uniquement centré gai au détriment des lesbiennes, des transsexuel(le)s et des transgenres.
- parce qu'il est inexact : il ne nous paraît ni admissible ni sérieux de voir la Mairie de Paris et la LGBT continuer de défendre un projet où il est dit que dans un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine pour des raisons historiques … C'est bien méconnaître l'histoire des mouvements sociaux liés au politiques sexuelles qui trouvent leur enracinement dans les cultures féministes et lesbiennes et ce, dès les années 70 en France.
- parce que la question de l'archive doit l'objet d'une réflexion moins superficielle ( spécificité des archives lesbiennes, archives vive, archives des minorités … ). Or la conception hyperclassique de l'archive qui se dégage du projet fait l'impasse sur les récents et fructueux débats sur la notion d'archive.
:: Ce projet doit devenir représentatif ( parité et parité culturelle ) dans ses instances :
- les lesbiennes et les associations représentatives doivent être intégrées dans le comité de pilotage. Il est inadmissible que la liste des 59 participants au projet ne comprennent que 5 participantes…
- le fonctionnement de l'association en charge de la mise en place de la phase de préfiguration doit être transparent et intégrer les lesbiennes dans la réflexion et les des circuits de décision.
:: Archilesb! s'est constitué début 2002 en se donnant pour missions :
- d'animer une réflexion sur la notion d'archive et plus particulièrement sur les archives lesbiennes ( séminaires, rencontres … )
- d'imaginer des actions et des dispositifs susceptibles d'évaluer les besoins et possibilités en matière d'archives mais aussi les manières d'en produire.
- de défendre la culture lesbienne et ses protagonistes et de lutter contre leur invisibilisation.
Pour cette raison Archilesb soutient Cineffable dans sa demande de subvention pour le festival auprès de la Mairie de Paris.

2003 > L'affaire des archives est archivée ! [ tassedethe.com ]
=> Quoi les Archives ? ou si j'avais un marteau ...
=> En résumé : La Mairie de Paris a soutenu le projet CADHP en lui allouant une subvention de 100.000 euros pour l'année 2003 ...
Ni les lesbiennes, ni les transexuel(le)s n'ont été sollicités pour participer à ce projet ...

26 12 2002 : Nouvel Observateur (supplément Paris Ile-de-France) n° 1990 > par Daniel Garcia
http://www.parisobs.com/ articles/p100/ a30592.htm
27.12.02 : tassedethe.com
http://tassedethe.com/ cadres/souscadre/ webzinfos/dossier %205.htm
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L’histoire de la semaine

Furax, les lesbiennes : Paris
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Le torchon brûle entre les gays et les lesbiennes de la capitale. La pomme de discorde ?

La création d’un futur Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles, pour lequel le Conseil de Paris a voté une première subvention de 100 000 euros, fin septembre.

Nombre de capitales occidentales possédant déjà de tels centres, les édiles parisiens avaient conscience de combler un retard : à preuve, le projet fut même voté par des représentants de l’opposition municipale.
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Ce bel unanimisme aura fait long feu : depuis un mois, une pétition lancée par un groupe informel de lesbiennes, Archilesb !, s’élève contre l’orientation trop masculine du projet.
- Les lesbiennes, et plus encore les transsexuels(elles), n’y feraient que de la figuration.
- Leur pétition a déjà recueilli près d’un millier de signatures

et Jean Le Bitoux, principal initiateur du Centre, «regrette cette polémique dans laquelle se sont laissé entraîner naïvement des gens de bonne foi.»
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Pourtant, page 5 du projet, on lit qu’il est «probable que dans un premier temps le fonds d’archives concernera majoritairement l’homosexualité masculine, pour des raisons historiques ».

«Ce Centre devrait s’intéresser à toutes les cultures sexuelles et pas, une fois de plus, refléter l’hégémonie gay», rétorque la sociologue Marie-Hélène Bourcier, une des animatrices, avec l’historienne et écrivain Marie-Jo Bonnet, de la pétition.
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A l’Hôtel de Ville, Philippe Lasnier, conseiller du Maire chargé notamment des questions homosexuelles, juge que le projet «n’est pas définitivement bouclé, donc perfectible ».

Et Jean Le Bitoux concède que «la parité est sans doute à approfondir».
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Archilesb! prévoit de convoquer la presse début janvier pour réclamer la «remise à plat» du projet.

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20 12 2002 > Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène Bourcier victimes du CLIT [ tetu.com ]
Depuis plusieurs jours, Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène Bourcier [ ainsi que la journaliste Blandine Grosjean du quotidien Libération ] recevaient des tampons ensanglantés. Le Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives (CLIT) revendique aujourd'hui cette action dans un communiqué.
A l'origine de la colère du CLIT, un article publié dans Libération le 7 décembre
( lire chronique sur http://chroniques.tetu.com/ archives/? date=09/12/02 ), consacré à une pétition destinée à obliger les responsables du futur Centre d'archives de Paris à n'oublier ni les lesbiennes ni les transsexuel(le)s.
Dans une lettre jointe au communiqué, le CLIT reproche à Marie-Jo Bonnet [sa] logique de victime et [son] argumentation séparatiste, qui n'a pas lieu d'être si tu choisis de travailler dans la mixité.

20 12 2002 : Têtu > par Judith Silberfeld
http://www.tetu.com/ infos/lire/3281
21 12 2002 : tassedethe.com
http://tassedethe.com/ cadres/souscadre/ webzinfos/dossier%205.htm

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Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène Bourcier victimes du CLIT

(Action) France

Depuis plusieurs jours, Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène Bourcier [ainsi que la journaliste Blandine Grosjean du quotidien Libération] recevaient des tampons ensanglantés.

Le Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives (CLIT) revendique aujourd'hui cette action dans un communiqué.

A l'origine de la colère du CLIT, un article publié dans Libération le 7 décembre (lire chronique sur http://chroniques.tetu.com/ archives/? date=09/12/02), consacré à une pétition destinée à obliger les responsables du futur Centre d'Archives de Paris à n'oublier ni les lesbiennes ni les transsexuel(le)s.

Dans une lettre jointe au communiqué, le CLIT reproche à Marie-Jo Bonnet "[sa] logique de victime et [son] argumentation séparatiste, qui n'a pas lieu d'être si tu choisis de travailler dans la mixité".

Le communiqué du Clit sur http://debats.tetu.com/ viewtopic.php? t=666

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L'Académie Gay & Lesbienne, quant à elle, lance un appel pour un recensement complet de tous les centres et fonds (français) d'archives qui ont des documents gay, lesbiens, bisexuels et transgenres...

Toutes les informations, notamment la liste des fonds déjà recensés, se trouvent sur http://www.archiveshomo.info/ annuaire/3annuair.htm

Le communiqué de l'Académie Gay & Lesbienne : http://debats.tetu.com/ viewtopic.php? t=667

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17 12 2002 : critiques du projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP) > par l'historienne Marie-Jo Bonnet
http://www.penelopes.org/ xarticle.php3? id_article=2568
http://www.penelopes.org/ Anglais/xbulletin2.php3? id_bulletin=31

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Quelques-uns des faits qui ont mené
à la discrimination officielle des lesbiennes

du projet CADHP
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Le projet de préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP) a été conçu par Jean Le Bitoux et Christopher Miles peu avant les élections municipales de 2001.
- Il a été présenté au candidat à la Mairie de Paris, Bertrand Delanoë qui l'a inscrit à son programme (cf. Déclaration du 2 mars 2001).

En septembre 2002, après délibération du Conseil de Paris, une subvention de 100 000 euros était accordée à l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris [AP CADHP]
-
dont le siège social est situé 33 rue Richer Paris IXe,
avec pour rapporteur Christophe Girard.
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Plusieurs réunions préparatoires ont eu lieu. Marie-Hélène Bourcier a
- participé à quelques-unes d'entre elles,
- remarqué l'absence des lesbiennes et des transsexuels
- et demandé des éclaircissements à Jean Le Bitoux et d'autres acteurs.

Le Nouvel Observateur Paris Ile-de-France fait état de ses inquiétudes dans un article sur le Gay Marais à la date du 28 février 2002, page 15.
-
Aucune réponse n'a été donnée par la suite.
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Parallèlement, durant l'été 2002 nous étions saisies, Marie-Hélène Bourcier et moi-même, par l'Association Cinéffable à la suite du refus de la Mairie de Paris de leur accorder la subvention qu'elle avait demandée pour organiser le festival de films lesbiens de la Toussaint.
- Ce refus n'a fait l'objet d'aucun document écrit.
- Tout s'est passé par téléphone et au début, personne ne voulait les recevoir.

Cinéffable a donc décidé d'organiser un débat durant le festival sur les relations du mouvement lesbien avec les institutions politiques. Deux élues "vertes" étaient présentes,
- Nicole Azarro, membre du Conseil de Paris,
- et Fabienne Leleux, adjointe à la mairie du Xe arrondissement.

Outre Marie-Hélène (d'Archilesb !) et moi-même il y avait :
- deux représentantes de la Coordination Lesbienne en France, Sylvie Meinier (Grenoble) et Nathalie Rubel (Lille + LGBT),
- Michèle Larouy représentant les Archives Lesbiennes [ARCL] conservées à la Maison des Femmes de Paris,
- Suzette Tritton
- et Cinéffable.
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Presque totalement consacré à la question de la discrimination des lesbiennes au CADHP, le débat fut d'autant plus fructueux que Marie-Hélène Bourcier avait rédigé une pétition
-
" Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur Centre de Documentation et d'Archives Homosexuelles de Paris " qui recueillait quelque 400 signatures durant les trois jours du festival.
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Le 29 novembre, les élues vertes nous ont reçues, Marie-Hélène et moi-même, à la Mairie de Paris pour envisager une action commune puisqu'elles nous soutenaient sur le fond.

Elles se sont engagées à écrire à Jean Le Bitoux, et aux Verts, laissant entendre que les Verts pourraient ne pas apporter leur appui lors du renouvellement de la subvention au CADHP en 2003 si l'association ne répondait pas sur la question des discriminations.
-
Je n'ai pas encore reçu une copie de leurs lettres et ne peux donc dire ce qu'elles contiennent, ni si Jean Le Bitoux en a tenu compte.
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C'est ce jour-là que j'ai eu en main pour la première fois l'ensemble du projet.
- Constatant l'exclusion volontaire des lesbiennes, tant dans l'argumentation relative aux priorités que dans la bibliographie, j'ai écrit à Madame Anne Hidalgo (voir La lettre), Première Adjointe au Maire de Paris, pour lui demander ce qu'elle comptait faire pour mettre un terme à cette discrimination officielle.
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J'ai également contacté Blandine Grosjean, journaliste à Libération,
- pour l'informer de la pétition
(arrivée à 700 signatures début décembre, dont celles de la Coordination Lesbienne en France et d'Act Up [Paris])
- et lui transmettre ma lettre à Anne Hidalgo.

Son article est paru dans le numéro du 7-8 décembre 2002, p. 17.
Mais comme il reproduisait des propos outrageants pour les lesbiennes tenus par un membre du Comité de Soutien du CADHP,
- j'ai écrit une lettre de mise au point à Blandine Grosjean (La lettre),
- et envoyé la copie au Maire de Paris dans l'intention de rester sur les seuls terrains politique et scientifique (voir La lettre).
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Un coup de téléphone de Philippe Lasnier du 13 décembre pour me convaincre que Christophe Girard n'avait pas "porté" le projet m'a fait reprendre la plume pour clarifier les choses dans une lettre du 16 décembre 2002.
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Nous souhaitons qu'un vrai débat politique et scientifique puisse se tenir publiquement sur cette question. C'est pourquoi nous vous donnons les pièces du dossier en notre possession.
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Marie-Jo Bonnet , 17 décembre 2002

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- Signez la pétition lancée par Archilesb !

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7 12 2002 : quotidien Libération > par Blandine Grosjean
http://www.liberation.com/ page.php? Article=72664
8.12.02 : tassedethe.com
http://tassedethe.com/ cadres/souscadre/ webzinfos/dossier%205.htm

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Des lesbiennes parisiennes contre "le machisme gay" :
Elles s'estiment exclues
du projet de Centre d'Archives Homosexuelles

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Une partie du mouvement lesbien est en guerre ouverte contre « le pouvoir gay hégémonique et normatif » qui sévirait à Paris, notamment à l'Hôtel de Ville.

Les accusations de « misogynie antiféministe » visant des gays « dominateurs, fonctionnant par copinage » provoquent en retour celles de « lesbiennes hystériques enfermées dans une perpétuelle victimologie ».

Objet de cette poussée phobique : le futur Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles [de Paris], qui vient d'obtenir une subvention de 100 000 euros de la municipalité.
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Remontée.

Deux lesbiennes historiques, chercheuses incontournables du mouvement, Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet accusent la Mairie et le promoteur du centre, Jean Le Bitoux, d'avoir exclu les lesbiennes du projet.
- Elles dénoncent la composition du comité de pilotage : 5 femmes sur 59 participants.
- Elles pointent la bibliographie qui ne fait référence qu'à deux ouvrages rédigés par des femmes, l'un américain et l'autre traitant de l'homosexualité masculine.
- Elles ont aussi du mal à digérer un passage de la présentation : « Il est probable que, dans un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine pour des raisons historiques. »

Marie-Hélène Bourcier a lancé une pétition qui a déjà recueilli 700 signatures, dont celles d'Act Up, de la Coordination Lesbienne [en France (CLF)], d'élues vertes de la capitale.

Marie-Jo Bonnet a écrit une lettre très remontée à la première adjointe, Anne Hidalgo, chargée de la parité : « Il n'est pas normal qu'il suffise qu'un projet soit présenté par Christophe Girard [adjoint vert à la culture et gay, ndlr] pour obtenir immédiatement de l'argent. »
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La générosité de la municipalité a réveillé les rivalités. Le Centre d'Archives est devenu "le" poste stratégique pour exister. Il sera
- un lieu de conservation de la mémoire,
- un espace de ressources documentaires
- et un outil de recherche
à l'instar des archives d'autres capitales occidentales.

Bertrand Delanoë l'a voulu et, à la Mairie, on explique, énervé par cette querelle, que « seule compte la qualité scientifique du projet soutenu par les grosses structures homosexuelles ».

Nathalie Rubel de la Coordination Lesbienne [en France (CLF)] est persuadée que Jean Le Bitoux n'a pas exclu "sciemment" les lesbiennes : « Il ne se rend pas compte qu'il a tout pensé au masculin, tout construit autour de ses affinités personnelles, qui sont masculines. »
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Alibi.

Pour les féministes de Prochoix, le Centre d'Archives sera gay : « L'ajout du mot lesbien est un alibi.»
- L'association ne se joint pas à cette protestation,
- « mais si la Mairie persiste à refuser une subvention au Festival Lesbien Cinéffable, alors qu'elle a accordé 30 000 euros au Festival
[de Films] Gay et Lesbien [de Paris (FFGLP)] qui est 100 % gay, alors nous dénoncerons ce pouvoir gay parisien. »

René-Paul Leraton, membre du comité de soutien du Centre d'Archives, reste zen : « Les lesbiennes historiques ont l'habitude de s'en prendre aux seuls mecs qu'elles ont sous la main : les pédés ».

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2 12 2002 : lettre ouverte de l'historienne Marie-Jo Bonnet
http://www.penelopes.org/ xarticle.php3? id_article=2565

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Marie-Jo BONNET
Docteur en Histoire
contactmjbonnet[AT]yahoo.fr

Paris, le 2 décembre 2002

à Madame Anne HIDALGO,
Première Adjointe du Maire de Paris
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Chère Madame,

J'aimerais vous parler du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris [ le projet de l'APCADHP ] qui vient d'obtenir de la Mairie de Paris une subvention de 100 000 euros.

C'est au titre
- de spécialiste de l'histoire des relations amoureuses entre les femmes,
- d'historienne de la représentation du couple de femmes dans l'art,
- et de militante féministe et lesbienne (outre le MLF, j'ai participé à la fondation du Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire en mars 1971),
que je m'élève contre ce projet qui ne respecte ni la parité gestionnaire et culturelle, ni l'histoire des homosexuel(le)s.
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Mon premier sujet d'étonnement concerne la façon dont le Conseil de Paris a pu voter un projet où il est explicitement écrit qu'il concerne l'homosexualité masculine "pour des raisons historiques".
- On aimerait savoir lesquelles ?
- Et on aimerait que le Conseil de Paris motive politiquement ces prétendues "raisons historiques".

L'ignorance ne peut pas toujours servir d'excuse.
- L'histoire des lesbiennes existe, elle est vivante, en dépit de l'académisme universitaire qui décourage les chercheuses en leur faisant croire qu'elles ne pourront pas faire de carrière sur des sujets si "marginaux".

Alors pourquoi l'écarter, et pourquoi légitimer cette mise à écart en finançant un projet qui exclut délibérément les femmes ?
- Il n'est qu'à lire la bibliographie pour se rendre compte du parti pris misogyne et anti-féministe des promoteurs du projet. Je ne pensais pas que l'histoire des lesbiennes serait si vite enterrée par le pouvoir gay.

Cela est d'autant plus choquant que les auteurs se réclament d'une mémoire des camps de concentration nazis, se posant comme victimes de la dictature, tandis qu'ils reconduisent la domination masculine dans son aspect politique, économique et symbolique.

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Pour ma part, je trouve très inquiétant pour la démocratie que personne ne se soit étonné de l'absence des femmes dans un projet qui se réclame de la "neutralité" et de "l'exhaustivité" au nom d'une hypothétique "communauté gay et lesbienne".

Il est clair que les lesbiennes sont instrumentalisées par le pouvoir gay dans le but de se faire passer pour une communauté mixte.
- Mais vous savez bien, et tous les Parisiens le savent, que la communauté homosexuelle est dominée par les hommes, et que ces derniers n'ont aucun désir de mettre en place une politique d'égalité avec les femmes.

Il serait donc plus juste et plus honnête de dire que ce Centre d'Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris (le projet de l'APCADHP) ] concerne uniquement l'homosexualité masculine.
- Beaucoup de citoyens en ont assez de l'hypocrisie et de la langue de bois.
- Et je ne parle pas des citoyennes...
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De plus, il s'agit de l'argent public auquel les femmes coopèrent autant que les hommes.
- Pourquoi la répartition de l'argent public se fait-elle sur une base aussi discriminatoire ?
- L'argent va aux hommes dominants et aux riches tandis que les femmes continuent de ramer dans des conditions de précarité inadmissibles.

Il n'est pas normal qu'un projet comme celui de Jean Le Bitoux suffise d'être présenté par Christophe Girard pour obtenir immédiatement de l'argent.

Un projet pour lequel les femmes spécialistes n'ont pas été consultées,
- et dont la plupart des membres du Comité de Pilotage se sont retrouvés inscrits sur la liste sans avoir été invités à participer à des discutions préalables sur les objectifs et les choix dits scientifiques.
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Je vous demande donc ce que vous comptez faire pour mettre un terme à cette discrimination " officielle ".

Une pétition initiée par Marie-Hélène Bourcier et le groupe Archilesb ! auquel je participe, est en train de circuler sur le net.
- Nous avons déjà recueilli plus de 700 signatures.

D'autre part, nous avons rencontré
- Nicole Azzaro, membre du Conseil de Paris, groupe des Verts,
- et Fabienne Leleux, élue verte à la Mairie du 9eme arrondissement,
qui vont saisir Christophe Girard sur la question.

Il y a beaucoup de travail à faire du côté des femmes et des lesbiennes.
- Ce ne sont pas les idées qui manquent.
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Que pensez-vous d'une réunion entre les différentes participantes de la recherche, des archives et de la mémoire des femmes, pour réfléchir aux moyens à mettre en œuvre dans cette direction ?
- J'accepterais volontiers d'y participer.

En vous remerciant de votre attention, je vous prie de recevoir l'expression de mes sentiments distingués,

Marie-Jo BONNET, Docteur en Histoire

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Copies à : Nicole Azzaro - Fabienne Leleux - Archilesb! - Coordination Lesbienne Nationale [Coordination Lesbienne en France (CLF)]

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