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Analyse Projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris APCADHP
citations à caractère critique, polémique, pédagogique et/ou scientifique des informations

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20 12 2002 : communiqué de la Coordination Lesbienne en France (C.L.F.) Association loi 1901, déclarée d’intérêt général http://membres.lycos.fr/coordlesbiennat

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Communiqué de presse de la Coordination Lesbienne en France à propos du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de la Ville de Paris
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"Ce n'est pas en parlant des lesbiennes qu'on brise l'universalité,
c'est en n'en parlant pas."

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Par la dotation d'une subvention de 100.000 euros pour aider au démarrage d'un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles, la Ville de Paris fait un pas historique dans la reconnaissance de l'homosexualité et comble ainsi en partie son retard sur d'autres grandes métropoles comme Londres, Berlin, Amsterdam, Barcelone, Montréal ou San Francisco.
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Mais si ailleurs une réflexion préalable et approfondie a en général été menée pour éviter une hégémonie gaie tant pour les archives retenues que pour les personnes appelées à participer au projet, il nous faut en France encore batailler pour éviter la mise au silence des lesbiennes.

Ce n'est pas en parlant des lesbiennes qu'on brise l'universalité, c'est en n'en parlant pas.
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La Coordination Lesbienne en France (CLF), se donne pour objectif une plus grande visibilité du lesbianisme et des lesbiennes dans ce Centre.
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Deux moyens sont déjà mis en œuvre :

- d'une part, le soutien aux démarches qui exigent cette visibilité - c'est ainsi que la C.L.F. est signataire de la pétition "Archilesb !" portée par Marie-Hélène Bourcier, sociologue, et par Marie-Jo Bonnet, historienne -,

- et d'autre part, des contacts réguliers avec les instigateurs du projet du C.A.D.H.P. afin d'imaginer ensemble comment compenser ce déficit à l'égard des lesbiennes d'hier et d'aujourd'hui.
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Notre démarche s'inscrit totalement dans la volonté affichée de parité et d'égalité entre femmes et hommes. Nous espérons ainsi contribuer au progrès vers une réelle universalité.

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5 5 2005 : Le Figaro (page 6) > par Pascale Sauvage
http://www.lefigaro.fr/politique/20050505.FIG0053.html
http://www.lefigaro.fr/politique/20050505.FIG0054.html

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ENQUÊTE :
Élu il y a quatre ans, le Maire de la capitale a-t-il changé la ville ?

Voyage dans le Paris de Bertrand Delanoë
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Depuis quatre ans qu'il est installé à la Mairie de Paris, Bertrand Delanoë a eu le temps.
- Le temps d'ancrer son pouvoir.
- Le temps de mettre en oeuvre les premières mesures de son programme électoral : couloirs de bus, restrictions budgétaires sur le train de vie de l'Hôtel de Ville ...
- Le temps de préparer la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2012.

Mais il avait promis beaucoup plus aux Parisiens, invités à « changer d'ère » avec lui.

A mi-chemin de la mandature, une fois retombées l'euphorie de la victoire et l'énergie réformatrice de son équipe, la capitale tient-elle l'ambitieuse promesse du premier Maire socialiste de son histoire depuis la Commune ?
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Tout au plus a-t-on « changé d'air », affirme l'opposition municipale, qui commence à peine à se remettre de son KO politique des 11 et 18 mars 2001.
- La droite parisienne croit avoir trouvé un angle d'attaque fédérateur en accusant un Maire « bobo » de n'en avoir que pour les « bobos », les bourgeois bohèmes, au détriment des véritables acteurs du rayonnement économique et culturel de la capitale française.
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Le Figaro a enquêté au coeur du Paris de Delanoë
pour savoir si la ville a changé.
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1. Un Maire moins vibrionnant que solitaire
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Célibataire, homosexuel, noctambule, à la fois droit-de-l'hommiste et individualiste, puisque très attaché à sa liberté personnelle, Bertrand Delanoë cumule les critères du bourgeois bohème parisien
- contre lequel l'UMP sonne la charge dans le Livre noir qu'elle a publié début 2005.

Le bobo n'y « est qu'un soixante - huitard ou un héritier de cette mouvance ayant gravi avec succès les échelons d'une société de consommation que ses pères disaient naguère mépriser.
- En d'autres termes, le bobo d'aujourd'hui n'est jamais, même s'il s'en défend, qu'un rejeton de la vieille gauche caviar « libérale-libertaire » apparue sous les années Mitterrand (...).
- Le Maire de Paris et ses acolytes travaillent dur pour satisfaire les attentes exorbitantes de cet électorat aussi exigeant que stratégique ».

Destinée à galvaniser les militants de l'UMP, l'accusation se heurte cependant à la personnalité complexe du Maire de Paris et à un mode de gouvernement très structuré.
- Un mode aux antipodes du dilettantisme prêté par ses adversaires et ses rivaux à Bertrand Delanoë lorsqu'il n'était que le président du squelettique groupe socialiste du Conseil de Paris.
- Face à un Jacques Chirac programmé pour l'Élysée.

[...]

Pourtant, l'opposant vibrionnant n'a mis que quelques semaines à occuper l'espace politique et médiatique dévolu à ce personnage si particulier sur l'échiquier politique français qu'est le Maire de Paris.

Ainsi la comparaison entre Chirac et Delanoë s'est-elle imposée, y compris dans l'esprit des plus fidèles chiraquiens de Paris, qui se plaignent aujourd'hui de l'appropriation, par le Maire socialiste, de la puissance de feu administrative, politique et médiatique que représente la Mairie.

Delanoë, pourfendeur du système Chirac, a-t-il instauré son propre « système » à Paris, comme l'affirme le Livre noir de l'opposition municipale ?
- Jean-François Legaret n'est pas loin de le croire lorsqu'il réclame qu'une commission d'élus suive les dépenses engagées pour le train de vie de l'équipe municipale
- puisque l'une des premières mesures imposées par Delanoë fut la suppression de la questure de l'Hôtel de Ville, qui gérait ce budget du temps de Chirac puis de Tiberi.

[...]

Hormis la suppression de la questure, Bertrand Delanoë s'est bien gardé de renoncer aux moyens et attributs qui font du Maire de Paris l'un des personnages les plus puissants de la République.
- Son opposition lui tient grief d'occuper un des bureaux les plus vastes de la capitale... C'était celui de ses prédécesseurs.
- Et, s'il continue d'habiter son propre appartement de la rue de Sèvres, il traite comme il convient ses invités de marque dans les salons classés, interdits à ce titre à tout autre usage que celui de pièces de réception.

[...]

« Ils ont été bien meilleurs que nous sur le verrouillage de l'administration», constate l'un de ses anciens adjoints [de Jean Tibéri].

Le « verrou », d'autres disent « l'entonnoir » du système de gouvernement de Delanoë, c'est le cabinet du Maire et son directeur, Bernard Gaudillère.
- « Il n'y a que lui qui ait un accès direct au Maire ; c'est à lui que doivent s'adresser les adjoints, les chargés de mission, les maires d'arrondissement », affirme un de ces derniers, socialiste.

Exception faite peut-être de Daniel Vaillant, le Maire du XVIIIe, vieux compagnon de route de Lionel Jospin aux côtés de Bertrand Delanoë et de Claude Estier.
- Cette proximité lui permet de saisir directement le Maire quand une décision se fait attendre. « Bertrand est vexé quand on lui dit que ses collaborateurs n'osent pas lui transmettre certains dossiers, mais ça arrive », sourit l'ancien Ministre de l'Intérieur.
- Ce que confirme Roger Madec, Maire du XIXe, persuadé, pour sa part, que certaines colères de Bertrand Delanoë sont « du cinéma délibéré ».

Bertrand Delanoë veut tout voir, tout savoir.
- « Il n'aime pas l'improvisation », résume Christophe Caresche, qui fut longtemps son collaborateur à l'Assemblée nationale.
-
Toute l'organisation du travail municipal découle de ce trait de caractère.

A commencer par la stabilité du dispositif formé par Bernard Gaudillère et du secrétaire général de l'Hôtel de Ville, Pierre Guinot-Deléry.
- Les deux hommes, en place depuis le printemps 2001, se connaissaient bien avant de se retrouver à la Mairie, où chacun a trouvé l'opportunité de relancer sa carrière.
- Le premier avait épuisé les charmes du ministère des Finances ; le second ceux des préfectures de province.
- Ni l'un ni l'autre ne revendiquent l'accès aux médias. Ce n'était pas le cas de leurs prédécesseurs, sous Tiberi.
- Bref, avec eux, Delanoë a pu éviter le piège de la course-poursuite entre le cabinet et l'administration, en dépit de quelques accrochages inévitables.
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L'opposition affirme volontiers que « Delanoë est un homme seul ».
- Obligé de s'en remettre à ses adjoints et aux conseillers techniques du cabinet, il est effectivement très méfiant et « jamais dans la délégation totale, car tout le monde est doublé », constate un adjoint.
- Christophe Caresche est même marqué par une confidence livrée par le Maire de Paris à propos d'un des ses amis politiques : « Il fait trop confiance à ses collaborateurs, il est mort. »
- Le seul à échapper à cette défiance naturelle est son porte-parole, Laurent Fary.

Outre Christophe Caresche, les élus les plus sollicités sont
- Jean-Pierre Caffet, adjoint chargé de l'urbanisme, élu dans le XVIIIe,
- Christian Sautter, ancien ministre, ancien préfet de la Région Ile-de-France chargé des Finances.

La première adjointe, Anne Hidalgo, qui avait assuré l'intérim le temps que Delanoë se remette de l'agression dont il avait été victime fin 2002, suscite une certaine méfiance en raison de sa proximité politique avec François Hollande.
- Elle n'appartient pas vraiment au premier cercle, dont un des piliers est le patron de la fédération PS de Paris et président du groupe socialiste du Conseil de Paris, Patrick Bloche.

Plusieurs des Maires d'arrondissement de gauche lui avaient préféré Jack Lang en l'an 2000.
- Cette plaie-là n'est pas complètement cicatrisée, malgré une pacification indispensable.
- « Il a besoin des Maires pour être réélu, car la campagne se joue aussi arrondissement pas arrondissement », rappelle le Maire du Xe, Tony Dreyfus, qui fut le premier à appeler la candidature de Delanoë.
- La relation la plus difficile reste celle qu'il entretient avec le fabiusien Michel Charzat, dans XXe, qui avait sérieusement envisagé d'être candidat à la Mairie de Paris. Le modus vivendi s'établit sur des rapports personnels réduits au strict minimum.
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« Il fait des efforts énormes pour se donner un vernis collectif, concède le Maire du XIXe, Roger Madec, mais le premier élu qui l'enquiquinerait serait mort. »

Quatre ans après son élection, personne n'est donc en état de contester au Maire de Paris une once de pouvoir.
- Le bobo inorganisé et dépensier que l'opposition s'attendait à affronter s'est révélé un homme de pouvoir, au fond assez classique, élevé, il ne faut pas l'oublier, à l'école de François Mitterrand.

Pas vraiment bobo dans la forme, Delanoë le serait-il dans le fond, en répondant aux revendications de cet électorat inclassable, au portefeuille bien garni mais au mode de vie hédoniste et individualiste ?
- Au risque de verser dans le clientélisme et la satisfaction des besoins catégoriels, forme de gouvernance qu'il ne cessait de dénoncer lorsqu'il était dans l'opposition.
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Aux yeux des jeunes animateurs du Perroquet Libéré, mensuel satirique consacré à l'Hôtel de Ville et diffusé par courrier électronique, la dérive vers une gestion « communautariste » des aspirations des Parisiens est vérifiée.
- Depuis deux ans, ces anciens chevènementistes traquent les gaffes de l'exécutif.

Comme cette subvention accordée à une association homosexuelle féminine organisatrice de manifestations interdites aux hommes.
- « C'est une bourde », reconnaît Delanoë.
- Qui admet n'avoir pas contrôlé le détail des activités de chacune des associations oeuvrant dans ce domaine.

Tout en récusant une dérive clientéliste en direction des quartiers du Marais et de la Bastille :
- « Je ne suis pas communautariste, mais je subventionne les associations homo qui, en tant que telles, étaient exclues du champ municipal avant mon arrivée. »
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Tout comme il réfute, bien qu'il ajoute « comprendre les interrogations », la même accusation que lui valent ses gestes symboliques en direction des juifs et des musulmans.
- « Il n'y a qu'une communauté, la communauté des Parisiens, mais je m'efforce au respect, pour la première fois dans cette ville, de toutes les composantes de cette communauté. »

Le concept de l'identité plutôt que celui de communauté, à la différence, répète-t-il, de la société défendue par Nicolas Sarkozy.
- « Les Parisiens sont comme ils veulent. Bobos ou pas, je roule pour eux et je crois à la diversité sociologique de cette ville », conclut-il.
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Diversité incarnée au sein même de l'équipe municipale, où se côtoient des élus d'horizons aussi divers que Daniel Vaillant, fils d'un mécanicien automobile de la Nièvre, et Christophe Girard, directeur de la stratégie du groupe LVMH.
- Le premier, Maire d'un XVIIIe arrondissement encore très contrasté socialement, estime qu'il y a eu « trop de désintérêt pour les quartiers dégradés et, dans le même temps trop de projets décalés ».
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Le second, inventeur des « Nuits blanches », emblématiques de la culture bobo, voudrait en faire encore plus à destination de ces Parisiens montrés du doigt par une partie de la droite.

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7 et 8 juin 2004 : Mairie de Paris > Délibération du Conseil Municipal
http://www.paris.fr/bmo/delib/cmdelib20040607/cmdelib200406072004_sg_71.htm

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2004 SG 71 -

Subvention à l'association
Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes (12e)
pour son Centre de Documentation
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Mme Anne HIDALGO, rapporteure.
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Délibération affichée à l'Hôtel-de-Ville
et transmise au représentant de l'Etat le 11 juin 2004
Reçue par le représentant de l'Etat le 11 juin 2004
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Le Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil Municipal

- Vu le projet de délibération en date du 25 mai 2004 par lequel M. le Maire de Paris
lui demande l'autorisation d'attribuer une subvention à l'association Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes pour son action pour son centre de documentation
et lui propose l'attribution d'une subvention correspondante ;

- Sur le rapport présenté par Mme Anne HIDALGO, au nom de la 1ère Commission,

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Délibère :

Article premier
-
Une subvention de 10.000 euros est attribuée à l'Association Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes, 163 rue de Charenton (12e)
(X03431).

Art. 2
-
La dépense correspondante sera imputée sur les crédits inscrits
au chapitre 65, article 6574, fonction 020, ligne P046
du budget de fonctionnement de la Ville de Paris de 2004.

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été 2003 : Regards n° 91-92 (page 77) > par K.G.
http://www.regards.fr/

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Polémique : Archives pas gays
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Voilà un an, Bertrand Delanoë soutenait le projet d'un Centre d'Archives Homosexuelles dans la capitale.
- Le Iancement de celui-ci était confié, subvention de 100 000 euros à l'appui, à plusieurs de ses proches.
[...]

Au coeur de la vive polémique :
- l'orientation essentiellement gay du projet de Centre d'Archives
[et de Documentation] Homosexuelles de Paris (CADHP) omettant ouvertement les lesbiennes, les transsexuels et bisexuels,
[...]

Distinguer le seul fait gay dans l'histoire relève de l'anecdote malvenue ou bien d'un coup de force étroitement politique et masculin, fût-il homo.
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Plus encore, le projet d'Archives Historiques est élaboré sans que soient posées au préalable quelques questions fondamentales :
- comment constituer la mémoire des minorités et exclus sans impliquer ceux -ci dans l'élaboration même du projet au risque de reproduire de nouveau un discours discriminateur ?
- Quels moyens se donne-t-on pour produire des archives pour, par delà les ouvrages savants écrits sur eux, faire directement entendre la voix de tous ceux qui ne produisent pas d'écrits ?
- Comment questionner enfin le lien entre histoire d'un fait de société et militance sur ce thème ?

L'actuel projet CADHP ne s'est posé aucune de ses questions.

[...]

27 5 2003 : communiqué commun des groupes
- Archilesb ! http://www.archiq.fr.vu/
Marie-Hélène Bourcier :
mhbourcier[AT]free.fr
- et VigiTrans
Tom Reucher
: tom.reucher[AT]free.fr

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Paris
, le 27 mai 2003
Communiqué de Presse n° 7

Discriminations Discordantes
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L'Inter LGBT et le [l'Association de Préfiguration du] CADHP toujours aussi discriminants à la veille de la marche des fiertés !

Archilesb ! et VigiTrans interpellent l'Inter LGBT (Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans)
- sur son renouvellement inconditionnel au projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP),
- un projet que le Conseil de la Lesbian & Gaie [Gay] Pride île-de-France avait déjà adoubé en 2002 alors qu'il était et reste discriminant.

Quelle valeur attribuer au mot d'ordre de l'Inter LGBT pour la Marche des Fiertés [LGBT] en juin prochain : ensemble contre toutes les discriminations ?
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Samedi 24 mai à l'AGECA s'est tenue la réunion du Conseil de l'Inter LGBT.

Le [l'Association de Préfiguration du] CADHP y a présenté l'état d'"avancement" de son projet.
- Seule nouveauté : le renouvellement du Conseil d'Administration et du Bureau de manière à ce qu'il soit paritaire (biologiquement) c'est-à-dire composé d'hommes et de femmes.

Archilesb ! et VigiTrans ne peuvent
- que constater que cette parité
[de l'Association de Préfiguration] du CADHP n'est pas respectée dans le choix des salariés (seul Jean Le Bitoux se voit salarié);
- que la parité homme/femme n'est pas un critère qui permet de prendre en compte la diversité des identités et des cultures sexuelles et de genre (parité culturelle).
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- Le PASTT (Prévention Action Santé Travestis Transsexuelles),
- le CARITIG (Centre d'Aide, de Recherche et d'Information sur la Transsexualité et l'Identité de Genre)
- et l'ASB (Association du Syndrome de Benjamin)
ont d'ailleurs interpellé Stéphane Martinet (élu PS), le nouveau président de [l'Association de Préfiguration] du CADHP sur l'absence persistante de transsexuel(le)s et de trangenres dans la "nouvelle" équipe.
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Archilesb ! et VigiTrans regrettent que l'Inter LGBT
- ait refusé l'autorisation de filmer ce débat historique sur la question des archives
- et n'ait pas soumis au vote le renouvellement de son soutien à une équipe contestée
- et qui bloque la tenue d'une réunion de mise à plat avec les élus de la Mairie de Paris comme l'avait intelligemment proposé en mars Christophe Girard adjoint du Maire à la culture.

De nombreuses associations présentes ont également fait part de leurs inquiétudes vis à vis du projet :
- manque de transparence,
- un parti pris du scientifique discutable et le fait que la phase dite de "préfiguration" pour laquelle a été votée une subvention de 100.000 euros par le Conseil de Paris en octobre dernier se soit limité à un lifting inadéquat des instances de l'association.

Malgré les critiques formulés depuis plus de six mois, le [l'Association de Préfiguration du] CADHP persiste à privilégier une conception dix-neuviémisante, élitiste et universitaire de l'archive.
- Devant un parterre d'associations médusées, Stéphane Martinet, le président [de l'Association de Préfiguration du] du Centre a déclaré "que l'archive n'etait pas de la militance",
- creusant l'écart entre les concepteurs du Centre et ses interlocuteurs toujours conçus comme de simples donneurs d'archives et en aucun cas comme les acteurs de leur propre mémoire et histoires.
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Archilesb ! et VigiTrans sont solidaires des critiques qui ont été émises lors de cette réunion, notamment celles émanant
- de la Coordination Lesbienne en France,
- du collectif de pédés queers LopAttaQ,
- des associations transsexuelles et de transgenres (CARITIG, PASTT, ASB)
- mais aussi de l'Académie Gay & Lesbienne,
- de CONTACT
- et du Centre Gai et Lesbien [de Paris]
qui devant le manque de crédibilité et de légitimité du projet a réaffirmé comme d'autres sa volonté de ne pas confier ses archives au Centre en l'état.
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- Pour toute information complémentaire : [ http://www.archiq.fr.vu/ ]
www.archilesb.org
www.vigitrans.org

- Pour consulter la revue de presse nationale et internationale sur le CADHP : http://www.archiveshomo.info/

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12 5 2003 : lettre de la Coordination Lesbienne en France (C.L.F.) > association loi 1901, déclarée d’intérêt général
http://membres.lycos.fr/coordlesbiennat
caritig.org
http://www.caritig.org/divers/cadhp_clf.pdf

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Lille, le 12 mai 2003

Monsieur Delanoë, Maire de Paris

Objet : le CADHP

Monsieur le Maire,
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Ouvrir à Paris un Centre d’Archives et de Documentation sur les questions de genre et de sexualité est une nécessité.

C’est pourquoi la Coordination Lesbienne en France a fait part publiquement de sa satisfaction à voir le projet du CADHP soutenu par la Ville.

Et c’est pourquoi aussi nous en avons dénoncé le gai centrisme
- en signant la pétition portée par Archilesb !,
- en publiant un communiqué expliquant notre démarche
- et en rencontrant les instigateurs du projet.
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Il est de notoriété publique que le mouvement lesbien, gai, bi et trans, est en construction
- et qu’il revient de décennies d’indifférence réciproque, d’incompréhensions et parfois de haines et de violences, au moins symboliques.
- Il reproduit lui aussi le patriarcat.
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Mais dans l’affaire du CADHP, on aurait pu éviter la guerre,
- les mots qui blessent
- et les initiatives malheureuses.

L’Histoire se fait, et comme le montre l’expérience de l’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans, il est possible à force d’intelligence morale et politique, de relever ce défi et de construire un discours et une action vraiment pertinents.

Les initiateurs du CADHP n’ont pas pris la mesure de cette évolution.
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Et la Ville de Paris, en soutenant le projet en l’état, n’a sans doute pas assez écouté celles et ceux qui,
- comme Clémentine Autain lors du Conseil Municipal décisif, ont voulu améliorer le projet.
- Certaines ont alors parlé de « pouvoir gai ».

C’est en tout cas un manque de lucidité politique.
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Maintenant, comment sortir « par le haut » de cette affaire qui empoisonne tout le monde ?
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Depuis plusieurs mois, sur la proposition de Marie-Jo Bonnet, plusieurs organisations, dont la Coordination Lesbienne en France,
- pressent la Ville de Paris d’organiser une réunion sous l’égide de l’Observatoire parisien à la parité
- car elles pensent que cela permettrait une décrispation et une ouverture.

Nous n’avons reçu aucune réponse de la Ville et la guerre continue,
- de tribunes médiatiques en procès,
- de rumeurs en menaces.

Il revient à la Ville de Paris d’apaiser les tensions et d’accompagner au mieux un projet dont elle assure le financement.
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Nous espérons que vous serez sensible à nos arguments
et vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de nos salutations distinguées.
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Nathalie Rubel, Co-présidente de la CLF

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15 2 2003 : communiqué de la Coordination Lesbienne en France (C.L.F.) association loi 1901, déclarée d’intérêt général http://membres.lycos.fr/coordlesbiennat
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Communiqué de presse du 15 février 2003

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La Coordination Lesbienne en France a écrit ce jour
une lettre à M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris,

- pour appuyer la proposition de Marie-Jo Bonnet de réunir sous l’égide de l’Observatoire parisien de la parité les différents protagonistes du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris.

- Elle [La Coordination Lesbienne en France] souhaite y prendre sa place, au moins à titre d’observatrice.
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Par ailleurs, parce que la question des archives lesbiennes est plus large que celle du CADHP, la CLF a demandé ce qu’il en est du soutien municipal aux autres structures, pérennes et qui ont notre confiance,

- comme les ARCL (les Archives [Recherches et Cultures] Lesbiennes domiciliées à la Maison des Femmes de Paris) qui existent et fonctionnent sans subvention depuis 1984,

- ou la Bibliothèque municipale Marguerite Durand, qui elles aussi gardent mémoire de l’Histoire des lesbiennes, du lesbianisme et du féminisme.

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La Coordination Lesbienne en France est
une union d'associations non-mixtes lesbiennes et d'individues

Elle existe depuis mai 1997.
Elle accueille aussi toute association ou personne sympathisante.
Elle se veut une force dans le champ politique et social, une affirmation de la citoyenneté lesbienne.

Ses buts sont
- de renforcer la visibilité et la représentation des lesbiennes dans la société,
- faire progresser les droits des lesbiennes
- et favoriser les échanges entre les groupes de lesbiennes.

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1er 2 2003 : communiqué de l'historienne Marie-Jo Bonnet

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Marie-Jo BONNET
Docteur en Histoire
contactmjbonnet[AT]yahoo.fr

Paris le 1er février 2003

Je propose la tenue d'une table ronde
sous l'égide d'Anne Hidalgo
et de l'Observatoire pour l'égalité entre les femmes et les hommes,

réunissant les actrices et acteurs de la recherche,
de la documentation et des archives
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Nous pourrons discuter des questions suivantes :
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Faut-il centraliser les archives sur les lesbiennes et les gays en un lieu unique ?

Comment garantir l'autonomie des centres existants
-
Archives Lesbiennes [Archives Recherches Cultures Lesbiennes (ARCL)] logées à la Maison des femmes de Paris,
- Académie Gay & Lesbienne,
- Bibliothèque du CGL, etc...)
et des "initiatitives privées".

Quel est le rôle du politique ?
- Comment se font les financements ?
- Sur quels critères ?
- Qui décide ?

Plus précisément pour les lesbiennes. Où mettre leurs archives ?
- Avec les femmes ?
(je rappelle qu'un projet de Cité des femmes est à l'étude au cabinet d'Anne Hidalgo sur la question des archives féministes, de l'extension de la Bibliothèque Marguerite Durand, (qui étouffe dans ses locaux trop
petits), de la documentation, etc.) ;
- ou avec les gays ?
C'est une question politique essentielle puisque nous voyons par la pratique qu'à part la Maison des Femmes de Paris, les archives relatives à l'Eros lesbien sont invisibilisées dans la plupart des projets "officiels".
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Que les personnes qui s'associent à cet appel me le fassent savoir afin que nous le proposions dans un premier temps à Mme Hidalgo.
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Très cordialement,

Marie-Jo Bonnet

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février 2003 : Têtu (n° 75) Agenda n° 26 (page 6) > par Xavier Héraud et Jérome Gac
http://www.tetu.com/index.php?set_language=en&cccpage=anciens_numeros_2003
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INFOS

Paris : Polémique autour du Centre d'Archives
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Les lesbiennes sont-elles mises à l'écart du futur Centre d'Archives et de Documentation des Homosexualités de Paris ?
- C'est en tout cas ce qu'estime le groupe Archilesb !, qui a lancé une pétition sur ce thème à la fin du mois d'octobre dernier.
- Depuis, la polémique fait rage. Retour sur le psychodrame de cet hiver, avec les protagonistes du débat.
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Tout est parti d'une pétition lancée par Archilesb !, un groupe informel à la tête duquel se trouvent la sociologue Marie-Hélène Bourcier et l'historienne Marie-Jo Bonnet, lors du dernier festival Cinéffable, en octobre dernier.

Au Coeur du débat,
- la petite place accordée aux lesbiennes dans le projet du futur Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP), piloté par Jean Le Bitoux et Christopher Miles,
- et cette phrase, extraite de son dossier de présentation : «Dans un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine, pour des raisons historiques».

Archilesb !, dans sa pétition, qui a recueilli à ce jour environ 1 000 signatures, répond : «C'est bien méconnaître l'histoire des mouvements sociaux liés aux politiques sexuelles, qui trouvent leur enracinement dans les cultures féministe et lesbienne, et ce dès les années 70 en France

- Marie-Hélène Bourcier faisait pourtant partie du projet à ses débuts, mais elle avait rapidement claqué la porte.
- La Mairie de Paris, qui a attribué une subvention de 100 000 euros au Centre, a elle aussi été contactée.
- Dans une lettre à Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris, Marie-Jo Bonnet fait part de son indignation.
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C'est un article de «Libération» qui met le feu aux poudres.
Démentis, mails «forwardés», rumeurs fusent alors de partout.

Mais c'est un article paru dans Libération du 7 décembre dernier, intitulé «Des lesbiennes en guerre contre le machisme gay», reprenant cette info, qui met le feu aux poudres.

Démentis, mails «forwardés», rumeurs, attaques personnelles fusent alors dans la communauté homo. Chacun choisit son camp.
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La polémique atteint son climax avec l'apparition d'un groupuscule «énervé», le Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives (CLIT).
- Ce petit groupe fait parvenir quotidiennement à Marie-Hélène Bourcier et à Marie-Jo Bonnet [et aussi à la journaliste Blandine Grosjean, auteure de l'article dans Libération], cinq jours de suite, des lettres anonymes contenant un tampon usagé.
- Au cinquième jour, Marie-Jo Bonnet reçoit une lettre dénonçant la stratégie de victimisation d'Archilesb !.
- L'historienne porte plainte, et Marie-Hélène Bourcier précise qu'elle compte faire de même.
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Le 12 décembre, Jean Le Bitoux et Christopher Miles sortent de leur silence et envoient un communiqué à la presse.

Se défendant de tout «machisme», le CADHP conteste les chiffres avancés par Archilesb ! : 5 femmes seulement sur les 59 participants investis dans le projet :
- «Ces chiffres sont erronés: le comité de soutien compte 35 noms, dont une dizaine de femmes.»
- Et de souligner que le projet est toujours en phase de préfiguration, et qu'il le restera encore de dix-huit à vingt-quatre mois.

Christopher Miles, président du projet, confie avoir vécu «amèrement» les attaques dont le Centre a fait l'objet. Pour ce qui concerne les «raisons historiques» invoquées dans le dossier de présentation du projet, il persiste et signe :
- « La majorité des documents concernant l'homosexualité à la fin du XIXe siècle sont des documents pénaux ou médicaux.
- L'homosexualité féminine n'étant pas pénalisée, ces documents parlent uniquement d'homosexualité masculine.»
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«Par ailleurs, ajoute Jean Le Bitoux, nous avons contacté les Archives Lesbiennes [Archives Recherches Cultures Lesbiennes (ARCL)] pour obtenir les doubles des documents qu'elles possèdent.»
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«Beaucoup de bruit pour rien, finalement», conclut Philippe Lasnier, conseiller de Bertrand Delanoë, notamment sur les questions homosexuelles, qui rejette toute mise en cause de la Mairie [de Paris] :
- «Comme promis début 2001 par Bertrand Delanoë, ce projet mixte a été soutenu grâce à un vote consensuel en septembre 2002.
- Mais la vie interne d'une association n'est pas de notre ressort.»

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Archilesb !, en tout cas, ne compte pas en rester là, comme l'explique Marie-Hélène Bourcier :
- «Archilesb! comme Vigitrans [groupe trans qui soutient la pétition d'Archilesb !] demandent à ce que soit organisée une réunion de mise à plat des objectifs scientifiques et de l'organisation de la préfiguration du Centre en présence d'un référent de la Mairie [de Paris].
- Autant de trans que de lesbiennes et de gays dans les instances, qu'il s'agisse du Comité de pilotage ou du Comité d'administration de l'association.
- Archilesb ! et Vigitrans feront des propositions en ce sens, ainsi qu'en matière d'animation de la réflexion sur la notion d'archives».

Et la sociologue de prévenir :
- «Le CADHP doit apprendre à travailler avec toutes celles et ceux qui le veulent et ont des compétences, et cesser de se comporter en petit chef.
- Le Centre ne se fera pas sans nous !»

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«Pour l'instant, rappelle Christopher Miles, nous n'avons pratiquement pas commencé la collecte d'archives.»

Jean Le Bitoux précise que le Centre, loin d'être opérationnel, est toujours à la recherche d'un local.
- Et le cofondateur de Gai Pied d'appeler de ses voeux la fin de la polémique :

- «Travailler sur les archives demande un minimum de sérénité.»

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31 1 2003 : e-llico > par Jean-François Laforgerie
http://www.e-llico.com/content.php?section=actu&id=1346

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Archives : la Mairie [de Paris] réagit,
la CLF [Coordination Lesbienne en France] s’explique
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La polémique sur le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelle de Paris se poursuit avec deux prises de positions nouvelles.

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Après la demande de réunion formulée par deux mouvements auprès du Maire de Paris, Odette Christienne, adjointe au Maire chargée du Monde combattant, de la Mémoire et des Archives a adressé une réponse par le biais d’un message ayant valeur de mise au point.

Odette Christienne y précise que
- "le projet déposé par l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives Homosexuelles de Paris a été, à deux reprises, évalué par la Direction des services d'Archives de
[la Mairie de] Paris qui en a validé la qualité scientifique.
-
La mise en cause de cette dernière dans la lettre adressée le 20 janvier dernier par Archilesb ! Vigitrans paraît donc infondée".

Face aux inquiétudes affichées de voir les lebiennes et les trans marginalisés dans le projet, le communiqué réaffirme par ailleurs que
- "le projet scientifique du CADH de Paris, qui prévoit également un Centre de Documentation destiné à recueillir le plus grand nombre de publications françaises et étrangères de toutes les minorités sexuelles, n'est apparu en aucune façon limité, dans ses perspectives de développement, aux seules archives de la mouvance homosexuelle masculine :
- il prévoit simplement de s'appuyer au démarrage sur les fonds les plus en vue, qui sont souvent aussi ceux dont le sauvetage, en raison notamment de leur volume et de leur ancienneté, apparaît le plus urgent.

Le travail de prospection qu'il est prévu de mener durant la phase de préfiguration se déploiera dans toutes les directions et ne manquera pas de révéler des archives, lesbiennes, gays, bi et trans, aujourd'hui méconnues sinon complètement oubliées".

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De son côté, la Coordination Lesbienne en France (CLF) explicite sa position par un texte dans lequel elle réaffirme
- à la fois son attachement au projet
- et ses préoccupations quant à la mixité.

La CLF écrit :
"Par la dotation d'une subvention de 100.000 euros pour aider au démarrage d'un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles, la Ville de Paris

- fait un pas historique dans la reconnaissance de l'homosexualité
- et comble ainsi en partie son retard sur d'autres grandes métropoles comme Londres, Berlin, Amsterdam, Barcelone, Montréal ou San Francisco.
.

Mais si ailleurs une réflexion préalable et approfondie a en général été menée
- pour éviter une hégémonie gaie tant pour les archives retenues que pour les personnes appelées à participer au projet,
- il nous faut en France encore batailler pour éviter la mise au silence des lesbiennes.
.

Ce n'est pas en parlant des lesbiennes
qu'on brise l'universalité,
c'est en n'en parlant pas.
.

La Coordination Lesbienne en France (C.L.F.), se donne pour objectif une plus grande visibilité du lesbianisme et des lesbiennes dans ce Centre.

Deux moyens sont déjà mis en œuvre :
- d'une part, le soutien aux démarches qui exigent cette visibilité - c'est ainsi que la C.L.F. est signataire de la pétition " Archilesb !" portée par Marie-Hélène Bourcier, sociologue, et par Marie-Jo Bonnet, historienne -,
- et d'autre part, des contacts réguliers avec les instigateurs du projet du C.A.D.H.P. afin d'imaginer ensemble comment compenser ce déficit à l'égard des lesbiennes d'hier et d'aujourd'hui.
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Notre démarche s'inscrit totalement dans la volonté affichée de parité et d'égalité entre femmes et hommes.

Nous espérons ainsi contribuer au progrès vers une réelle universalité ".
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Lire aussi :
- Archives Gay, mauvaise passe
- Archilesb! et Vigitrans veulent rencontrer Delanoë

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10 1 2003 : gayvox.com > édito de Lionel Duroi
http://www.gayvox.com/gay/index.php?gays=4&lesbienne=42&rencontre=37&idmenu=958
atitud-inn.com
http://atitud-inn.com/pages/2-5-25-221.html

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Archives Gay à Paris : le feuilleton
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Les fondements de cette polémique trouvent leurs justifications au cœur même de la naissance du projet et de la communication approximative de ces initiateurs.

Je ne suis pas d'accord pour dire comme Jean-François Laforgerie de Illico magazine qu'on cherche une mauvaise querelle au CADHP.
- La question n'est pas de savoir si la querelle est bonne ou mauvaise mais de la comprendre, de l'analyser et de permettre à chacun de s'y retrouver.

Il faudrait que les uns et les autres finissent par entendre que tous les arguments ont une valeur qu'il ne s'agit pas de nier.
- En effet, les arguments des un(e)s et des autres ne sont pas à classés en deux rubriques : Pour ou Contre le CADHP.
- A bien y regarder de près, ils sont tous POUR mais PAS COMME CA !

Or, depuis le début, il est question
- de surdité des porteurs du projet face aux reproches qui bruissent,
- de négation et de non-reconnaissance des initiatives existantes, que ce soit par le silence ou le mépris
(l’un nourrissant l’autre),
- du refus d’entendre des formes de spécificités affirmées, affichées ou défendues de la part des groupes lesbiens notamment.
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Non-reconnaissance et négation

Comme nous l'écrivions le 4 octobre 2002 ici même, le projet dans sa forme initiale, niait les compétences, les structures, les volontés dispersées ça et là dans toute la France, ne faisant référence à titre d'exemples qu'aux centres d'archives à l'étranger.
- Et nous posions la question de savoir ce que pouvait exprimer cette vague volonté fédérative de la part du CADHP qui ne citait pas (donc ne reconnaissait pas) les actions engagées par d'autres, en France.
- Comment le CADHP pouvait-il ainsi se prévaloir d'une volonté fédérative ?
Première erreur.
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Mauvaise foi

Après la publication de notre édito du 4 octobre 2002, nous avons reçu un appel de Monsieur Philippe Lasnier de la Mairie de Paris.

Il nous était reproché de n'avoir pas tenu compte que l'ensemble des élus de la Mairie (opposition comprise) avait voté la subvention de 100 000 euros et qu’à ce titre on pouvait difficilement discuter le bien fondé de cette subvention.
- Ce n’est pas parce que des élus, fussent-ils unanimes, votent une subvention, que nous serions mal placés pour commenter la mise sur orbite du projet (non la décision de le subventionner).
- A cet argument, nous avons répondu que ceci n'expliquait pas cela, à savoir : l'éviction ou l'oubli dans lequel se considéraient ceux qui mènent des actions depuis bien longtemps et auxquels l'équipe du CADHP (Mairie de Paris comprise) n'avait pas prêté d'attention, au motif qu'ils manquaient parfois de sérieux
(je songe à l'Académie Gay & Lesbienne )

Autre argument évoqué : Le projet était évalué comme imparablement sérieux par les politiques parce qu’une liste (elle est où cette liste exhaustive ?) de noms de personnes considérées comme compétentes et représentatives (en quoi ? de qui ?) avait été présentée dans le dossier de demande de subvention à la Mairie de Paris.
- Or, ce que nous reprochions à l'équipe du CADHP, c’était de nous avoir communiqué un dossier incomplet lorsqu'ils nous ont démarché pour nous demander ce que nous ferions des archives de Gai Pied.
- En effet, nous n'avions pas dans le dossier cette fameuse liste de noms. Ce qui voudrait dire, que les politiques ont eu un dossier complet, et pas ceux qui sont détenteurs d'archives et approchés à ce titre.
- Y aurait-il plus d'importance à recevoir 100 000 euros plutôt que 100 000 documents ?
- Que signifie cette manière différenciée de traiter les uns plus que les autres ?
Deuxième erreur.

Il est trop facile de reprocher à certains pétitionnaires de faire référence à 59 membres du Comité scientifique, de jouer sur les mots, de pinailler sur les chiffres et de leur répondre : "Ces chiffres sont erronés : le Comité de Soutien compte 35 noms, dont une dizaine de femmes".
- Au lieu de nourrir la polémique : publiez la liste ! Et donnez-lui un titre clair !
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Quant à savoir par qui est instruit le dossier en Mairie, personnellement, je m'en tape et je ne pense pas être le seul, mais puisqu'il y a polémique autour de ça aussi, disons que si les informations dispensées au public étaient claires, elles seraient clairement reprises.
- Cela dit, ce serait prendre les électeurs pour des imbéciles que de leur faire croire qu'un tel dossier est instruit en Mairie sans que les ténors s'en mêlent un peu au détour des couloirs pour qu'il avance plus vite (et c'est tant mieux !)…
- Cela dit, je lis dans l'article de JFL d'Illico : "le dossier a été instruit par Odette Christienne, adjointe à la Mémoire, et non par l’adjoint à la Culture …"
- Je veux bien, mais c'est à Christophe Girard, Adjoint Chargé de la Culture que le mémorandum intitulé : "Un outil pour la mémoire collective : un Centre de Documentation et d'Archives consacré aux homosexualités" a été remis le 18 juin 2001…
- On va finir par nous faire croire qu'il n'était pas au courant… Arrêtons…

Enfin, le projet n'est pas municipal mais associatif
- qu'est-ce qu'on rigole ! Je commente ou je m'en dispense ?
- Ce projet est avant tout le résultat d'une conjonction d'initiatives personnelles (là encore, je me fiche d'ailleurs qu'à la base ce soit ça, car c'est très bien qu'il existe !) et le prétexte associatif (devenu réalité en partie) n'est là désormais que pour soutenir et impulser tout ce qui sera fait pour ce projet.
- On sait très bien que les élus ont besoin de sentir qu'il y a du monde là derrière…

C'est bien par un traitement inadéquat de l'information et de la communication que pêche le CADHP.
- Nous pensons que c'est bien là l'une des erreurs majeures du projet.
- Ce n’est pas le projet en lui-même qui est visé aujourd’hui par ceux qui se préoccupent de le voir avancer avec un peu plus de rigueur médiatique et d’entente cordiale communautaire.

A bien y regarder de près, à lire entre les lignes des récriminations, des pétitions, des reproches fait par les un(e)s et les autres,
- ce n'est pas le projet d'un grand centre qui est remis en cause mais la manière, la façon, le style, le contenu du projet en lui-même et la constitution de son équipe, sa représentativité qui sont discutés.
- Ce n’est pas parce que les politiques se contentent d’une liste de quelques noms soit disant représentatifs pour faire valoir un quelconque bien-fondé d’une demande de subvention que le projet est en tout point irréprochable.
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Aveuglement et surdité

La pétition d'Archilesb ne dit rien de moins :
- "Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris !!! Nous demandons que les manquements et les erreurs volontaires commises dans la conception du projet ne perdurent pas et que les différents interlocuteurs (concepteurs du projet et Mairie de Paris) qui en ont été alertés à plusieurs reprises ne fassent plus font la sourde oreille."
- Voilà ce qui pêche : faire la sourde oreille.
- D'un autre côté, qualifier les manquements et les erreurs de "volontaires", c'est peut-être un peu fort… mais ça le deviendra encore plus si en face on se la joue grand seigneur…

Quant à l'argument qui consiste à demander : qui reproche aux Archives Lesbiennes d’interdire leur accès aux hommes ?
- Il est un peu facile et surtout mal venu car Archilesb n'est pas l'ARCL (Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes). Et poser la question ainsi, c'est entretenir (voir installer) une confusion qui n'est pas nécessaire.
- En effet, les Archives Lesbiennes de la Maison des Femmes dans le 11ème arrondissement de Paris fonctionnent depuis longtemps selon des modalités qui les regardent et surtout, elles n'ont pas la prétention d'être LA seule et unique référence en la matière.
- Comme elles le communiquent sans détour :

L'association loi 1901 "Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes" (communément appelée les Archives Lesbiennes) a été créée en 1984, période où les groupes lesbiens se développaient en grande majorité dans la non-mixité politique.
- Depuis près de vingt ans, l'association poursuit ses buts qui sont de collecter et d'archiver tout document ayant trait au lesbianisme et au féminisme.
- De par l'histoire des mouvements lesbiens et féministes, l'association reste dans une politique de non-mixité qui lui assure une totale indépendance dans ses choix d'acquisition et d'archivage.

Les revendications de groupes et d'associations tels Archilesb! ou Vigitrans (" pour que cesse l'exclusion des lesbiennes, des bi et des trans dans le projet du futur Centre de Documentation et d'Archives Homosexuelles de Paris ") s'inscrivent dans une mouvance politique mixte.

De plus, il est quelque peu déplacé d'aller soudainement reconnaître l'existence de l'ARCL
- parce que c'est arrangeant concernant l'argument polémique de la mixité,
- alors que le CADHP n'est pas fichu de reconnaître ce qui se fait par ailleurs en France et même aux portes de Paris;
je veux parler de l'Académie Gay et Lesbienne !

Enfin, toutes les lesbiennes n'ont pas forcément envie de fonctionner et d'être exclusives comme le sont les Archives Lesbiennes,
- et le CADHP devrait interpréter la requête d'Archilesb ou Vigitrans comme un honneur et ravaler un orgueil sans fondement.

Quant à leur demander : "d'axer leurs efforts pour que le centre trouve enfin un local…" je trouve le propos un peu gonflé.
- Que le CADHP commence par ne pas les ignorer et que la presse cesse de jouer sur la corde culpabilisante !
- Bientôt, et à ce rythme, si le CADHP ne trouve pas de local ce sera de la faute des lesbiennes…

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Pour terminer le tour d'horizon, et pour conclure provisoirement par une note plus modérée, citons la contribution des UEH [ Universités d'Eté Euroméditerranéennes des Homosexualités ] :

"Ce projet doit être fédérateur et soutenu par toutes les composantes de la mouvance homosexuelle…
- Pour ce qui concerne le Centre de ressources documentaires, il doit offrir la plus large documentation possible sur l’ensemble des minorités sexuelles…
- Un fond féministe important devra être constitué, car l’histoire de la libération des homosexuels et des lesbiennes est indissociable de l’essor du mouvement des femmes dans les années 60 et 70…
- Enfin, le fonctionnement du centre, et en particulier celui du Comité scientifique, doit tendre vers la parité." Etc.

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Ha ! Encore un mot. Je ne suis pas certain que "La générosité de la municipalité a réveillé les rivalités."
- Comme l'écrit Blandine Grosjean dans Libération du 7 décembre 2002.
Mais bon…
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Conclusion

Le CADHP est à notre sens l’un des plus beau projet, (avec celui du Grand CGL) que la Municipalité parisienne verra éclore pendant sa mandature s’il est mené à son terme et de la manière la plus fédérative possible.

Il faudra simplement, aux porteurs de ce(s) projet(s) savoir exister avec et au milieu des membres d’une communauté qui se sentent concernés.
- La preuve, le CADHP ne cesse de les intéresser.
- On aurait envie de leur dire à ces personnalités compétentes et représentatives : arrêtez d’être sourds aux reproches qu’il faut entendre comme des conseils et de faire comme si, de toute façon, la réalisation effective aboutira quoi qu’il arrive.

Ce serait comme construire un pont que les automobilistes refuseraient d’emprunter.
- Dites au moins, haut et fort, que vous prenez en compte les remarques et que vous tenez comptes des suggestions (le dire et le faire, cela va de paire…).

Ce serait un début et ça changerait l’ambiance de ce qui fini par être, à notre sens, faussement interprété comme de mauvaises querelles, une lutte de pouvoir, un remake d’un autre âge, un pugilat intra-communautaire dixit Jean-François Laforgerie sur le site E-llico

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4 1 2003 : communiqué des Universités d'Eté Euroméditerranéennes des Homosexualités (UEEH) > sur le projet du futur Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP)
http://www.france.qrd.org/assocs/ueh/spip/breve.php3?id_breve=6

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Pour un centre d'archives et de documentation
gai, lesbienne, trans et féministe à Paris
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Nous sommes interpellé-e-s par les appels
- d'Archilesb ! :
"Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris ! ! !"
- et de VIGITRANS, groupe d'action et de réflexion transsexuel(le) et transgenre : "Pétition pour l'intégration des trans dans le comité de pilotage du centre de documentation et d'archives de la ville de Paris".
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Nous avons lu le document de présentation du projet pour un "centre d'archives et de documentation homosexuelles de Paris" (CADHP).

Nous prenons acte des objectifs que se sont donnés les promoteurs (extrait du dossier, partie 1.C.a., page 5, les parties en gras sont dans le texte d'origine) :

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Un projet pour toute la communauté gay et lesbienne

« Ce projet doit être fédérateur et soutenu par toutes les composantes de la mouvance homosexuelle.

Il reçoit dès aujourd'hui l'appui de la Lesbian and Gay Pride parisienne, qui réunit l'essentiel des associations parisiennes, dont certaines sont implantées dans tout le pays.

Comme institution d'envergure nationale, il doit aussi s'attacher à tisser des liens avec les principales associations régionales, pour définir avec elles une politique de mise en réseau et/ou de dépôt des archives existantes. Elles constitueraient des relais permettant de faire remonter au centre les fonds d'archives dont elles apprennent l'existence et qui doivent être sauvés.

La création de ce lieu pose la question de la présence d'archives et de documentations lesbiennes, voire bisexuelles ou transsexuelles au sein du centre.

La réponse à apporter à cette question doit être à notre avis la suivante :

- Pour ce qui concerne le centre de ressources documentaires, il doit offrir la plus large documentation possible sur l'ensemble des minorités sexuelles ;

Il existe déjà des archives lesbiennes et féministes (Maison des femmes, archives lesbiennes), qui ne sont pas accessibles aux hommes, pour diverses raisons. Le centre doit nouer des liens de confiance avec ces institutions (qui devraient d'ailleurs être mieux soutenues), pour un enrichissement mutuel, une mise en réseau et une numérisation éventuelle des fonds. Il doit aussi pouvoir recueillir tout fonds qui lui serait remis, qu'il émane d'homosexuels ou de lesbiennes, du fait de sa volonté d'ouverture la plus large possible. Mais il est probable que dans un premier temps le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine, pour des raisons historiques.

- Un fonds féministe important devra être constitué, car l'histoire de la libération des homosexuels et des lesbiennes est indissociable de l'essor du mouvement des femmes dans les années 60 et 70 ;

- Enfin, le fonctionnement du centre, et en particulier celui du comité scientifique, doit tendre vers la parité.

Le centre doit aussi s'appuyer sur les entreprises gays et lesbiennes existantes, principalement de presse, qui peuvent apporter des fonds archivistiques et documentaires, ainsi que des soutiens financiers. »
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Ce projet est ambitieux et il ne peut être qu'un projet fédérateur. Afin de garantir l'ouverture, la mixité et le professionnalisme requis, afin d'inspirer la confiance nécessaire aux dons de fonds documentaires venant de tous horizons, l'équipe initiatrice doit, dès le départ, être la plus large possible et pluridisciplinaire.

Afin de couper court à toute polémique sur l'écart entre la volonté affichée de neutralité et de pluralisme d'une part et les difficultés de mise en oeuvre d'autre part, les fondateurs du projet doivent affirmer les garanties qu'ils entendent donner dès à présent pour une conduite pluraliste et mixte du projet afin que ce centre soit, dès son ouverture, conforme aux vœux énoncés dans le dossier public.

En effet, cette pluralité et cette mixité ne peuvent se construire qu'à la genèse du projet, il serait illusoire de croire qu'un processus par étape parvienne à lever les préventions et les doutes.
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C'est pourquoi il est maintenant urgent que les modalités d'organisation et de suivi scientifique soient établies de façon à garantir :

- un projet fédérateur et soutenu par toutes les composantes de la mouvance homosexuelle,

- un centre de ressources documentaires qui offre la plus large documentation possible sur l'ensemble des minorités sexuelles,

- des liens de confiance avec les archives lesbiennes et féministes,

- un fonctionnement du centre, et en particulier celui du comité scientifique, qui tende vers la parité. Comme le dit le texte cité ci-dessus.
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A cet égard la communication la plus large sur le projet et son avancement pourront utilement contribuer à l'accueil et l'élargissement nécessaires.

Nous ne souhaitons pas que le débat engagé mette en péril le projet de centre d'archives et de documentation mais qu'au contraire il permette de dépasser les inévitables écueils initiaux de mise en œuvre.

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janvier 2003 : arcl.free.fr > appel de l'association Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes (ARCL)
http://arcl.free.fr/
eleuthera.free.fr
http://eleuthera.free.fr/html/5.htm

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Lettre de soutien aux ARCL
Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes

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Les Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes,
- centre de documentation des cultures lesbiennes créées en 1983,
- rassemblent de nombreux documents écrits et audio-visuels sur les mouvements et groupes lesbiens, féministes et homosexuels.

Les ARCL sont le fruit d’un travail exclusivement bénévole depuis maintenant 20 ans.
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Le fond de documentation est mis à la disposition du public
- soit pour des lectures et/ou des recherches personnelles,
- soit pour des recherches universitaires.

Il est également le support de projections de films, de débats, d’expositions.

Ce fonds s’enrichi régulièrement grâce aux abonnements, aux échanges, aux achats de livres, aux dons de documents anciens et récents, selon le peu de moyens dont nous disposons.

Les ARCL reposent donc essentiellement sur la bonne volonté des adhérentes et le travail des bénévoles.
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Cependant, après 20 d’existence, pour que les Archives Lesbiennes continuent d’exister et de témoigner
- de l'Histoire des lesbiennes et des femmes,
- de l'Histoire de leurs luttes et de leurs idées,
nous avons besoin d'obtenir des subventions et des financements.

Ces subventions nous permettraient
- d’une part une acquisition de documents plus importante,
- mais également de pouvoir employer des vacataires,

donc d’élargir le champ d’activité des archives.
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Notre groupe de travail a ainsi déjà rencontré différents interlocuteurs à la Mairie de Paris.
- Ceux-ci, malgré leur intérêt pour notre association, n’ont pas été en mesure de nous aider financièrement.

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Les Archives Lesbiennes ne survivent que grâce aux cotisations qu’elles reçoivent.

C'est pourquoi nous lançons un appel de soutien
- et nous vous demandons de nous renvoyer cette lettre signée
- afin de renforcer nos différentes demandes auprès des institutions.

Par ailleurs, nous accueillerons volontiers tout don de livres, de revues, des dons matériels ou financiers.
.

Salutations lesbiennement féministes !

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Bulletin [ou en format PDF ]
à renvoyer aux Archives Lesbiennes :
163, rue de Charenton 75 012 Paris
Tél : 01 46 28 54 94 - Fax : 01 43 43 42 13
http://arcl.free.fr/ archives.lesbiennes@wanadoo.fr
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Je soutiens les Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes (ARCL)

Nom, Prénom :

Adresse postale :
et/ou électronique :

Signature :

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20 12 2002 : communiqué de la Coordination Lesbienne en France (C.L.F.) > association loi 1901, déclarée d’intérêt général http://membres.lycos.fr/coordlesbiennat

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Communiqué de presse de la Coordination Lesbienne en France à propos du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de la Ville de Paris
.

" Ce n'est pas en parlant des lesbiennes
qu'on brise l'universalité,
c'est en n'en parlant pas ! "

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Par la dotation d'une subvention de 100.000 euros pour aider au démarrage d'un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles, la Ville de Paris
- fait un pas historique dans la reconnaissance de l'homosexualité
- et comble ainsi en partie son retard sur d'autres grandes métropoles comme Londres, Berlin, Amsterdam, Barcelone, Montréal ou San Francisco.
.

Mais si ailleurs une réflexion préalable et approfondie a en général été menée pour éviter une hégémonie gaie tant pour les archives retenues que pour les personnes appelées à participer au projet, il nous faut en France encore batailler pour éviter la mise au silence des lesbiennes.

Ce n'est pas en parlant des lesbiennes qu'on brise l'universalité, c'est en n'en parlant pas.
.

La Coordination Lesbienne en France (CLF), se donne pour objectif une plus grande visibilité du lesbianisme et des lesbiennes dans ce Centre.
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Deux moyens sont déjà mis en œuvre :

- d'une part, le soutien aux démarches qui exigent cette visibilité - c'est ainsi que la C.L.F. est signataire de la pétition "Archilesb !" portée par Marie-Hélène Bourcier, sociologue, et par Marie-Jo Bonnet, historienne -,

- et d'autre part, des contacts réguliers avec les instigateurs du projet du C.A.D.H.P. afin d'imaginer ensemble comment compenser ce déficit à l'égard des lesbiennes d'hier et d'aujourd'hui.
.

Notre démarche s'inscrit totalement dans la volonté affichée de parité et d'égalité entre femmes et hommes. Nous espérons ainsi contribuer au progrès vers une réelle universalité.

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18 12 2002 : communiqué du Collectif National pour les Droits des Femmes
> 21 ter rue Voltaire, 75 011 Paris
http://la_pie.club.fr/infos/communiques/collectif_droits_femmes/archiveslesbiennes.htm

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Communiqué du Collectif

qui sera adressé demain
à la Mairie de Paris et à certains médias.

Il concerne la mise en place d'un Centre d'Archives Homosexuelles à Paris

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On signale par la même occasion que les chercheuses qui se sont déjà officiellement engagées sur cette questions reçoivent depuis quelques jours des lettres anonymes diffamantes.

Lire ci-dessous :

Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet,
- initiatrices de la pétition :
"Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur Centre de Documentation et d'Archives Homosexuelles de Paris" (cf. article de Blandine Grosjean dans Libération du 7-8 décembre dernier, p. 17),
- reçoivent des lettres anonymes depuis trois jours contenant un tampon hygiénique baigné de sang, glissé à l'intérieur d'une boite pellicule photo noire.
Ces lettres sont postées de la rue du Louvre et de Paris-Sorbonne.

Que nous proposez-vous de faire ?
Merci à vous toutes et tous.

Marie-Jo Bonnet
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COMMUNIQUE DE PRESSE DU 18 DECEMBRE 2002

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Le Collectif National pour les Droits des Femmes se félicite de l’attribution d’une subvention de 100 000 Euros de la part de la Ville de Paris pour la création future d’un Centre de Documentation et d’Archives des Homosexualités de la ville de Paris.
- Il s’agit là d’une avancée dans la reconnaissance et la visibilité des homosexualités.
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Toutefois, nous sommes étonnées
- de la non représentativité des lesbiennes dans ce projet
- et de ne voir que 5 femmes participer au Comité de Pilotage
qui est composé de 59 personnes.
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Notre étonnement est renforcé d’indignation alors que nous apprenons que
- " dans un premier temps le fonds d’archives concernera majoritairement l’homosexualité masculine pour des raisons historiques ".

Dans le souci de rester au-delà des polémiques nous ne commenterons pas ce fait ;
- mais nous rappelons brièvement l’apport des cultures et des luttes féministes et lesbiennes des années 1970 au mouvement gay.
.

Par ailleurs, l’histoire des lesbiennes fait partie de la mémoire collective de l’ensemble des femmes,
- aussi cette discrimination est une atteinte faite à toutes les femmes.

- Elle est contraire au principe politique d’égalité.

Par conséquent, nous nous associons à la Coordination Lesbienne en France (ex Coordination Lesbienne Nationale, membre du Collectif National pour les Droits des Femmes) pour demander aux promoteurs du projet qu’une réflexion soit menée afin de prendre en compte et rende réellement visible le lesbianisme et les homosexualités féminines.
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Nous demandons une parité du Comité de pilotage :
- les chercheuses lesbiennes et féministes
- ainsi que les associations lesbiennes représentatives doivent y être associées.

Et parce que notre démarche s’inscrit dans un principe d’égalité entre les femmes et les hommes,
- nous exigeons une équitable visibilité et sa juste place pour chacune des minorités (lesbiennes, gay, trans…).

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16 12 2002 : communiqué du Collectif National pour les Droits des Femmes de Paris > Compte rendu de la réunion
http://www.annuaire-au-feminin.tm.fr/CRreunionParis16dec02.htm

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Mise en ligne 19 déc 2002

Compte rendu de la réunion
du Collectif Droits des Femmes de Paris

du 16 décembre 2002

Présent(e)s :
Maya Surduts (CADAC), Suzy Rojtman (CADAC), Florence Montreynaud (La meute), Julia Sanchez, Maria Candea, Martine Kubala, Patrick Venturini (Mix-cité), Valérie Haudiquet (LCR), Iliana Vankova (Conseil des parisiens non-communautaires, Mairie de Paris, comm. Femmes), Catherine Quentier (Rajfire) Jocelyne Fildard (Coord. Lesbienne Nationale), Marie-Jo Bonnet, Odile Merckling, Nicole Ligeron (CADAC), Marie-Christine Aubin (LDH), Elisabeth Ackermann (PCF), Michèle Loup (FGTE - CNDT), Odile Hanappe.

Excusées :
Nelly Martin (Sud-PTT), Anne Leclerc, FSU.
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Ordre du jour :
- 1. Bilan de la manifestation pour l abolition de la prostitution
- 2. Campagne contre les jouets sexistes
- 3. Réflexion sur la position du Collectif face à la menace de guerre en Irak
- 4. Information sur le projet de la Ville de Paris concernant la création [de Centre] d'Archives Gays de Paris
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Diffusion des documents suivants aux présent(e)s :
- Rassemblement contre la baisse du chômage le mardi 17 décembre devant le siège du MEDEF,
- Appel à mobilisation de solidarité avec le peuple argentin le vendredi 20 décembre, à 18h30, devant l ambassade d Argentine, métro Boissière
- Appel à une réunion unitaire des organisations qui soutiennent la lutte des Sans Papiers le jeudi 19 décembre, à 18h30.
- Lettre ouverte à Nicole Notat de la part du collectif de solidarité avec les grévistes d Arcade.

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1. Bilan de la manifestation du 10 décembre :

Il y avait environ 300 personnes : on n était pas très nombreux,/nombreuses mais c'était combatif.
Les médias étaient assez présents, mais il y a eu très peu d échos le lendemain. Il y a eu un article dans Libération la veille (pas très gentil ! ). En revanche, France2 et France3 avaient annoncé le jour même, aux infos, que cette manifestation devait avoir lieu. Excellent communiqué AFP, comme les précédents.
Le service d'ordre était assuré par la LCR et le PCF.

Points positifs :
La manifestation (ainsi que la conférence de presse qui l a précédée) a eu le mérite de rendre la position abolitionniste plus visible.
Il s agit, selon Florence M., de la première manifestation abolitionniste et féministe de cette taille, non seulement en France mais dans le monde.
On a pu constater un très large consensus sur la position abolitionniste parmi les associations féministes en France.
De nombreux partis ont signé l appel.
Plusieurs éluEs ou dirigeantEs du PS ont manifesté en tête du cortège (Anne Hidalgo, Martine, Linières-Cassou, Carèche, Michèle Saban, Yvette Roudy)
Une élue du PCF (Paris) était présente et deux élues Vertes (Martine Billard, Martine Bavay)

Points négatifs :
Les syndicats n'avaient pas appelé à manifester, à part la FSU qui a fait un appel séparé ; selon Michèle L., il semblerait qu il s agisse d une tendance forte parmi les syndicalistes de refuser de s engager sur des questions de "société" et de se concentrer de plus en plus uniquement sur les actions liées à la sphère " professionnelle ".
Le PCF a été relativement peu représenté par des élus à cette manifestation ; par ailleurs, il est vrai que le PC est très mobilisé sur cette question et met en place une série d'ateliers sur le système prostitutionnel. Il serait souhaitable que nous unissions nos forces.
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2. Campagne contre les jouets sexistes

Mix-Cité / Le Collectif contre le publisexisme / Les Sciences potiches se rebellent/ organisent une campagne de dénonciation des jouets sexistes.
L annonce sera diffusée sur la liste du CNDF avant le 19 décembre.
Il semble que la presse (journaux et radios, en particulier) soit de plus en plus intéressée par cette question. Il serait bon d organiser des actions plus importantes l année prochaine.
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3. Réflexion sur la position du Collectif face à la menace de guerre en Irak

Le CNDF n a pas participé à la manifestation contre la guerre en Irak organisée le 14 décembre à Paris (environ 15.000 participants).
La question se pose de savoir quelle est la position du Collectif sur le risque de guerre en Irak et quelle serait la position du Collectif en cas de guerre en Irak et en cas de " mobilisation générale " des opposants à la guerre.

Il faudrait savoir si le Collectif peut trouver une position commune sur ce point. Il existe plusieurs positions possibles, en bref :
être contre la guerre par principe pacifiste universel (en tant que femmes ; position " humaniste ")
être contre la guerre en général comme moyen de régler les conflits entre Etats (en tant que féministes ; position politique)
être contre les guerres, en précisant : les guerres économiques et coloniales.
être contre cette guerre tout particulièrement compte tenu du risque d embrasement du Proche et Moyen Orient
être contre cette guerre en précisant qu on est contre Saddam Hussein et contre sa politique intérieure et en précisant qu on est tout aussi violemment contre d autres guerres, moins médiatisées (Tchétchénie, Rwanda, Côte d Ivoire)
Il est proposé que plusieurs participantes à la réunion rédigent leur position et qu on essaie de faire une proposition de texte qui représenterait une position commune du Collectif, à soumettre aux adhérentEs du Collectif. Lire les contributions à la fin du compte rendu.

Julia, (péruvienne) apporte son témoignage : elle attire l attention sur le fait que de nombreux pays d Amérique latine sont quasi en guerre civile et que des populations entières meurent de faim. Le Collectif s associe à l appel au rassemblement pour le peuple argentin.
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4. Information sur le projet de la Ville de Paris concernant la création [de Centre] d'Archives Homosexuelles de Paris

Marie-Jo Bonnet attire l'attention sur un cas de discrimination flagrante des femmes dans la mise en place du projet de création d'un Centre d'Archives Homosexuelles de Paris.
- Ce projet a obtenu une subvention importante alors que des demandes émanant d'associations féminines sont systématiquement rejetées.
- Dans le Comité de pilotage de ce projet, on constate qu'il n y a que 5 femmes sur 59 membres.
- En outre, il est clairement dit qu il s'agira, dans un premier temps, de rassembler des documents uniquement sur l'homosexualité masculine, en invoquant des " raison historiques " non précisées.

Marie-Jo B. et Jocelyne F. proposent de rédiger un petit texte de protestation de la part du CNDF, à adresser à la Mairie de Paris.
- Le Collectif pourra protester contre cette discrimination flagrante des lesbiennes par rapport aux gays.

Voir fichier joint à part.
- Jocelyne F. se propose de l'envoyer aux médias et à la Mairie de Paris.
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5. Divers :

[...]

4 12 2002 : atitud-inn.com > par Lionel Duroi
http://www.atitud-inn.com/?pid=2&rid=5&srid=25&ida=205

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Archives Gay à Paris (Le dossier)
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Archives Gay et Lesbiennes à Paris :
- cheval de bataille ou cheval de Troie ? (04.10.02) La semaine dernière, nous étions perplexe face aux mouvements des uns et des autres concernant les Archives Gay et Lesbiennes.
- Cette semaine, nos informations et nos trouvailles… dans les archives justement, nous amènent à nous poser certaines questions à 100 000 € concernant le CADHP(Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris).
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100 000 € pour un projet.

C’est la somme allouée par la Ville de Paris à l’Association pour la réalisation d’UN (et non DU ; comme si c’était le seul projet … ! ! !) Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris.
- Autrement résumé : CADHP.
- Ce projet est porté par Jean Le Bitoux, auteur du livre "Les oubliés de la mémoire" sur la question de la déportation des triangles roses pendant la seconde guerre mondiale. Livre recommandé à nos internautes…

Pour ceux et celles qui s’intéressent à la question des archives et des recherches sur la culture gay et lesbienne, et particulièrement ceux qui ont aujourd’hui le pouvoir de débloquer des fonds publics pour leur conservation, on a l’impression qu’ils sortent de l’œuf.
- Comme si il n’y avait pas d’autres projets, ailleurs, portés par d’autres, et surtout depuis longtemps…
- Comme si l’actualité des certaines publications et la mise en avant de certaines personnalités du monde gay l’emportaient sur les initiatives depuis longtemps engagées …

Voilà qui n’est pas pour rassurer le public sur la capacité des uns et des autres à savoir définir l’oubli, l’ignorance, la mémoire courte et aussi ce qu’il faudra pour que le projet ait du sens, à savoir :
- fédérer les initiatives dispersées, car il y en a ! Et depuis belle lurette.
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Quelles autres initiatives en France depuis longtemps ?

L’Académie Gay & Lesbienne a, depuis plus de 26 ans,
- acheté régulièrement diverses publications gays, lesbiennes et transgenres avec ses deniers personnels ;
- récupéré d’autres documents, que des gens ne pouvaient garder ;
- collecté systématiquement toutes sortes de documents gratuits (notamment des flyers, aujourd’hui très recherchés) ;
- conservé avec soin l’intégralité de ces collections afin de garder une trace du patrimoine socioculturel gay, lesbien et transgenre,
et tout cela, sans aucune aide publique. Tout ceci à deux pas de la capitale, à Vitry sur Seine.
Elle vient de créer le Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles.

Quant à la Fondation Mémoires des Homosexualités, elle publiait en 1985 un document que j’ai retrouvé.
- Le siège social ? La Librairie Les Mots à la Bouche !
- Créée en 1984, cette association avait un Comité d’honneur où se rencontraient : Jean-Paul Aron, Françoise d’Eaubonne, Dominique Fernandez, Jocelyne François, Daniel Guérin, Michel Maffesoli et Roger Peyrefitte.
- C’est la même structure qui se trouve aujourd’hui dirigée par Christian De Leusse à Marseille.

Il faudrait peut-être lire le livre de Geneviève Pastre : "Une femme en apesanteur" paru chez Balland en mai 2002.
Et puisqu’il faut mâcher le travail aux faiseurs de projets, j’indique les pages : 243 et suivantes. Le titre du chapitre ? "La Fondation Mémoires des Sexualités".

A Lyon, n’y a t-il pas un fond privé d’archives homo [de Michel Chomarat) déposé à la Bibliothèque Municipale [ de la Part-Dieu ] ?
- Et ceci parce qu’il n’y avait pas de structure spécifique à l’époque ?

A la Maison des Femmes à Paris, n’y a t-il pas déjà un travail de conservation des Archives et Recherches de la Culture Lesbienne (ARCL)
- entamé à grand peine car avec peu de moyens malgré les nombreuses requêtes et demandes de soutien formulées depuis longtemps aux instances publiques ?
- Des références ? Pages 244 du livre de G. Pastre, encore !

A Lille, les Editions GKC [ Gay Kitsch Camp ], avec Patrick Cardon n’ont-elles pas un fond d’archives ?
- Un Centre d’Archives [ Centre Européen de Recherches, d'Etudes et de Documentation sur les Sexualités Plurielles et les Interculturalités (CEREDSPI) ] est ouvert au public là-bas depuis deux ans !
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Ce qui étonne quand on lit le document de l’Association pour la réalisation du CADHP,
- ce sont les références qui sont faites aux Centres et autres structures d’Archives Gay qui se trouvent en Hollande, aux USA, à Londres, aux Pays Bas
- bref, surtout pas en France où, personne n’a jamais rien fait avant… du moins, c’est ce qu’on voudrait nous faire croire…

Pourquoi, dans le pré-projet à 100 000 € (car on n’en n’est pas encore un projet de réalisation) financé par la Ville de Paris, n’est-il pas mentionné les sources, ressources et savoir-faire français
- que j’ai d’indiqué et que j’ai trouvé en trois coups de fils ?
- On va objecter que Paris n’est pas la France

Mais alors pourquoi faire référence à ce qui se fait à l’étranger comme si nous étions vierges de toute initiative en France ?
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Pourquoi des gens, bénévoles, qui triment comme des furieux passionnés ont-ils été écartés du projet alors même qu’un tel projet ne peut se réaliser qu’avec un minimum de consensus et d’esprit fédérateur ?

Pourquoi avoir renvoyé dans les cordes les initiateurs de l’Académie Gay et Lesbienne par exemple ?
- Coucou, Monsieur Philippe Lasnier, vous êtes là ? ? ?

N’est-il pas écrit dans le projet du CADHP, que pour réussir, il aura besoin du large soutien de la communauté homo et qu’il faudra mobiliser les énergies pour dégager les conditions de faisabilité ?

Etant donné les voix qui s’élèvent comme un bruit de foule qui hurlent à l’injure, voir à l’injustice, je me dis qu’il va falloir faire un effort du côté de l’ego pour en rabattre un peu et peut-être même aussi du côté de certains copinages qui feraient mieux d’élargir le cercle des amis…
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Alors, ces Archives Gay et Lesbiennes, pour servir qui, pour servir quoi, comment ? ? ?

Des questions à 100 00 Euros tout de même… j’insiste."

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2 12 2002 : lettre ouverte de l'historienne Marie-Jo Bonnet
http://www.penelopes.org/xarticle.php3?id_article=2565

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Marie-Jo BONNET
Docteur en Histoire
contactmjbonnet[AT]yahoo.fr

Paris, le 2 décembre 2002

à Madame Anne HIDALGO,
Première Adjointe du Maire de Paris
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Chère Madame,

J'aimerais vous parler du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris [le projet de l'APCADHP ] qui vient d'obtenir de la Mairie de Paris une subvention de 100 000 euros.

C'est au titre
- de spécialiste de l'histoire des relations amoureuses entre les femmes,
- d'historienne de la représentation du couple de femmes dans l'art,
- et de militante féministe et lesbienne (outre le MLF, j'ai participé à la fondation du Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire en mars 1971),
que je m'élève contre ce projet qui ne respecte ni la parité gestionnaire et culturelle, ni l'histoire des homosexuel(le)s.
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Mon premier sujet d'étonnement concerne la façon dont le Conseil de Paris a pu voter un projet où il est explicitement écrit qu'il concerne l'homosexualité masculine "pour des raisons historiques".
- On aimerait savoir lesquelles ?
- Et on aimerait que le Conseil de Paris motive politiquement ces prétendues "raisons historiques".

L'ignorance ne peut pas toujours servir d'excuse.
- L'histoire des lesbiennes existe, elle est vivante, en dépit de l'académisme universitaire qui décourage les chercheuses en leur faisant croire qu'elles ne pourront pas faire de carrière sur des sujets si "marginaux".

Alors pourquoi l'écarter, et pourquoi légitimer cette mise à écart en finançant un projet qui exclut délibérément les femmes ?
- Il n'est qu'à lire la bibliographie pour se rendre compte du parti pris misogyne et anti-féministe des promoteurs du projet. Je ne pensais pas que l'histoire des lesbiennes serait si vite enterrée par le pouvoir gay.

Cela est d'autant plus choquant que les auteurs se réclament d'une mémoire des camps de concentration nazis, se posant comme victimes de la dictature, tandis qu'ils reconduisent la domination masculine dans son aspect politique, économique et symbolique.

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Pour ma part, je trouve très inquiétant pour la démocratie que personne ne se soit étonné de l'absence des femmes dans un projet qui se réclame de la "neutralité" et de "l'exhaustivité" au nom d'une hypothétique "communauté gay et lesbienne".

Il est clair que les lesbiennes sont instrumentalisées par le pouvoir gay dans le but de se faire passer pour une communauté mixte.
- Mais vous savez bien, et tous les Parisiens le savent, que la communauté homosexuelle est dominée par les hommes, et que ces derniers n'ont aucun désir de mettre en place une politique d'égalité avec les femmes.

Il serait donc plus juste et plus honnête de dire que ce Centre d'Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris (le projet de l'APCADHP) ] concerne uniquement l'homosexualité masculine.
- Beaucoup de citoyens en ont assez de l'hypocrisie et de la langue de bois.
- Et je ne parle pas des citoyennes...
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De plus, il s'agit de l'argent public auquel les femmes coopèrent autant que les hommes.
- Pourquoi la répartition de l'argent public se fait-elle sur une base aussi discriminatoire ?
- L'argent va aux hommes dominants et aux riches tandis que les femmes continuent de ramer dans des conditions de précarité inadmissibles.

Il n'est pas normal qu'un projet comme celui de Jean Le Bitoux suffise d'être présenté par Christophe Girard pour obtenir immédiatement de l'argent.

Un projet pour lequel les femmes spécialistes n'ont pas été consultées,
- et dont la plupart des membres du Comité de Pilotage se sont retrouvés inscrits sur la liste sans avoir été invités à participer à des discutions préalables sur les objectifs et les choix dits scientifiques.
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Je vous demande donc ce que vous comptez faire pour mettre un terme à cette discrimination " officielle ".

Une pétition initiée par Marie-Hélène Bourcier et le groupe Archilesb ! auquel je participe, est en train de circuler sur le net.
- Nous avons déjà recueilli plus de 700 signatures.

D'autre part, nous avons rencontré
- Nicole Azzaro, membre du Conseil de Paris, groupe des Verts,
- et Fabienne Leleux, élue verte à la Mairie du 9eme arrondissement,
qui vont saisir Christophe Girard sur la question.

Il y a beaucoup de travail à faire du côté des femmes et des lesbiennes.
- Ce ne sont pas les idées qui manquent.
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Que pensez-vous d'une réunion entre les différentes participantes de la recherche, des archives et de la mémoire des femmes, pour réfléchir aux moyens à mettre en œuvre dans cette direction ?
- J'accepterais volontiers d'y participer.

En vous remerciant de votre attention, je vous prie de recevoir l'expression de mes sentiments distingués,

Marie-Jo BONNET, Docteur en Histoire

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Copies à : Nicole Azzaro - Fabienne Leleux - Archilesb! - Coordination Lesbienne Nationale [Coordination Lesbienne en France (CLF)]

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décembre 2002 : arcl.free.fr > communiqué de l'association Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes (ARCL)
http://arcl.free.fr/arcl/position.php
décembre 2002 : eleuthera.free.fr
http://eleuthera.free.fr/html/45.htm

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Positions des Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes
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L’association ARCL (Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes) publie le texte suivant dans le but de dissiper certains malentendus
- nés, d’une part de l’annonce du projet de création du Centre de Documentation et d’Archives Homosexuelles de Paris (CADHP),
- nés d’autre part de la pétition qu’a fait circuler le groupe Archilesb.

En affichant ainsi ses positions – fidèles à celles des différents collectifs ARCL depuis leur création –, l’association espère répondre aux interrogations qu’ont pu, ou peuvent avoir les lesbiennes sur ces sujets.
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L’association loi 1901 " Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes " (communément appelée les Archives lesbiennes) a été créée en 1984, période où les groupes lesbiens se développaient en grande majorité dans la non-mixité politique.

Depuis près de vingt ans, l’association poursuit ses buts qui sont de collecter et d’archiver tout document ayant trait au lesbianisme et au féminisme.
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Elle est soutenue en cela par la communauté lesbienne, à laquelle elle propose, comme à toutes les femmes, l’accès à l’un des plus vastes fonds en France témoignant de leur histoire, leurs luttes et leurs différentes expressions.

De par l’histoire des mouvements lesbiens et féministes, l’association reste dans une politique de non-mixité qui lui assure une totale indépendance dans ses choix d’acquisition et d’archivage.
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Les sollicitations faites aux utilisatrices de ce lieu pour aider à son financement ne recueillent pas un budget suffisant pour un large développement de l’association.

Au vu du soutien affiché de Bertrand Delanoë aux associations gaies comme lesbiennes, les ARCL ont entrepris, début 2002, des démarches afin d’obtenir des subventions auprès de la Mairie de Paris (mais aussi auprès du ministère de la Culture), pour enrichir le fonds, poursuivre l’archivage dans les meilleures conditions, développer leur rayonnement et étudier une mise en réseau – dont le contenu et la méthodologie restent à définir – avec d’autres centres d’archives existants, comme le Centre des archives du féminisme d’Angers ou comme, s’il est effectivement créé, le CADHP.
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Nous souhaitons néanmoins rester dans une vision associative et militante afin de préserver l’association et son fonds des aléas et fluctuations politiques.

De ce fait, il n’est en aucun cas question, ni même imaginable par aucune des militantes du collectif des ARCL, de voir le fonds des Archives être intégré dans l’une ou l’autre de ces institutions.

Nous poursuivons le développement de l’association dans la non-mixité, composante politique des mouvements lesbiens, homosexuels comme féministes.
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Les revendications de groupes et d’associations tels Archilesb ou Vigitrans (" pour que cesse l’exclusion des lesbiennes, des bi et des trans dans le projet du futur centre de documentation et d’archives homosexuelles de Paris ") s’inscrivent dans une mouvance politique mixte.

Ce sont des revendications légitimes dans cette optique de mixité affichée.
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Les Archives Recherches et Cultures Lesbiennes, pour leur part, ne peuvent qu’appeler à un renforcement du soutien à l’association pour la préservation de son autonomie.

Nous espérons que cette position des ARCL est claire et qu’elle remporte l’adhésion du plus grand nombre de lesbiennes et groupes lesbiens.

Écrivez-nous pour envoyer vos soutiens !
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Les ARCL, décembre 2002

Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes
C/O Maison des Femmes de Paris
163, rue de Charenton 75012 Paris
archives.lesbiennes@wanadoo.fr

Centre de documentation et bibliothèque de prêt
Ouvert à toutes, tous les mardis entre 19 h et 21 h 30

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novembre 2002 : pétition Archilesb !
Archilesb! :
http://www.archiq.fr.vu
Marie-Hélène Bourcier :
mhbourcier[AT]free.fr

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Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes
dans le projet du futur centre de documentation
et d'archives homosexuelles de Paris
!
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Pourquoi cet appel lancé par Archilesb! ?

Le Conseil de Paris vient de voter une subvention d'un montant de 100.000 euros pour que le projet de Centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris proposé par Jean Le Bitoux et Christopher Miles entre en phase dite de préfiguration en 2002-2003.

Celle-ci comporte notamment la réalisation d'études, audits et cahier des charges, la sollicitation de divers "experts" et personnalités ainsi que la mise en œuvre d'un comité de pilotage.

A cette occasion, nous demandons que les manquements et les erreurs volontaires commises dans la conception du projet ne perdurent pas et que les différents interlocuteurs (concepteurs du projet et Mairie de Paris) qui en ont été alertés à plusieurs reprises ne fassent plus font la sourde oreille.
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Le contenu scientifique et politique du projet doit être revu

- parce qu'il est excluant : il est uniquement centré gai au détriment des lesbiennes, des transsexuel(le)s et des transgenres.

- parce qu'il est inexact : il ne nous paraît ni admissible ni sérieux de voir la Mairie de Paris et la LGBT continuer de défendre un projet où il est dit que "dans un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine pour des raisons historiques"…
C'est bien méconnaître l'histoire des mouvements sociaux liés au politiques sexuelles qui trouvent leur enracinement dans les cultures féministes et lesbiennes et ce, dès les années 70 en France.

- parce que la question de l'archive doit l'objet d'une réflexion moins superficielle (spécificité des archives lesbiennes, archives vive, archives des minorités…). Or la conception hyperclassique de l'archive qui se dégage du projet fait l'impasse sur les récents et fructueux débats sur la notion d'archive.
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Ce projet doit devenir représentatif (parité et parité culturelle) dans ses instances

- les lesbiennes et les associations représentatives doivent être intégrées dans le comité de pilotage. Il est inadmissible que la liste des 59 participants au projet ne comprennent que 5 participantes…

- le fonctionnement de l'association en charge de la mise en place de la phase de préfiguration doit être transparent et intégrer les lesbiennes dans la réflexion et les des circuits de décision.

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DESTINATAIRES DE LA PETITION :
- Mairie de Paris, inter LGBT,
- Jean Le Bitoux et Christopher Miles pour l'association en charge du projet du centre de documentation et d'archives homosexuelles.

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Signez la pétition du groupe Archilesb ! : Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris !

> il suffit de renvoyer le message : " Ok je signe "
> à l'adresse suivante : Marie-Hélène Bourcier mhbourcier[AT]free.fr
http://www.archiq.fr.vu
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PREMIERES SIGNATURES :

- FLORENCE ABADIE (sociologue, formatrice), VÉRONIQUE ABBRUZZETTI (maître de conferences, Paris III), PABLO ACHARD (physicien), ACT UP-PARIS, ISABELLE ADRET (professeur), ...

- Des sociologues, des philosophes, des chercheurs comme ALAIN TOURAINE ou SIDI MOHAMMED BARKAT du Collège International de Philosophie

- Les principales associations lesbiennes françaises comme LA COORDINATION LESBIENNE NATIONALE ou CINEFFABLE qui compte plus de 4.000 adhérentes

- Des spécialistes français et internationaux des études sur les genres et le sexualités comme PATRICK CARDON, TERESA DE LAURETIS ou BEATRIZ PRECIADO

- Des écrivains comme VIRGINIE DESPENTES ou CY JUNG

- Des Etudiants, des chorégraphes, des syndicalistes, des militants, des féministes, des avocats

- Les Archives Lesbiennes de New York (Lesbian Herstory Archives), l'Académie Gay & Lesbienne

- Des associations comme ACT-UP PARIS, PASTT

- HENRI MAUREL, président de la radio FG

- Les nouveaux groupes Queer

- De nombreux d'experts furieux de se retrouver cités dans des comités d'experts du futur Centre de Documentation et d'Archives sans avoir été consultés !

Tous et toutes ont signé la pétition Archilesb! : pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris !!! [...]"

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Qui est Archilesb! ?

La pétition Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes du centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris subventionnée par la Mairie de Paris est portée par Archilesb !
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Archilesb ! s'est constitué début 2002 en se donnant pour missions :

- d'animer une réflexion sur la notion d'archive et plus particulièrement sur les archives lesbiennes (séminaires, rencontres…)

- d'imaginer des actions et des dispositifs susceptibles d'évaluer les besoins et possibilités en matière d'archives mais aussi les manières d'en produire.

- de défendre la culture lesbienne et ses protagonistes et de lutter contre leur invisibilisation. Pour cette raison Archilesb soutient Cineffable dans sa demande de subvention pour le festival auprès de la Mairie de Paris.

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16 3 2002 : Premières assises de la Mémoire Gay à la Bibliothèque de la Part-Dieu de Lyon http://www.bm-lyon.fr
> organisées par Michel Chomarat, directeur de Mémoire Gaie
> intervention de Michèle Larrouy, présidente des Archives, Recherches, Cultures Lesbiennes (ARCL) http://arcl.free.fr/article.php3?id_article=9

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HISTOIRE DE L’ASSOCIATION

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1. Historique du collectif

Le Centre des Archives, Recherches, Cultures Lesbiennes a été créé en 1983 à une époque où le milieu comme le mouvement lesbien était en plein essor :
- des groupes, associations, lieux existaient à Lille, Nantes, Nancy, Grenoble, Paris, Rennes, Lyon, Toulouse, Marseille, Tour, Rouen, Besançon, dans une rupture plus ou moins totale avec le féminisme hétérosexuel comme avec le mouvement homosexuel mixte.
- Des journaux et revues lesbiennes françaises et francophones étaient publiées : Lesbia, Espaces, l’Agendienne, Amazonne d’Hier, Lesbienne d’Aujourd’hui au Québec, les Lesbiannaires en Belgique, CLIT 007 en Suisse.

Ces groupes avaient conscience de se projeter vers l’avenir, le désir de réunir toutes les traces lesbiennes possibles ainsi que de se rendre visibles.
- Les ARCL se créèrent grâce à cette dynamique.
- Mais les années « théoriques » se vivront petit à petit au passé pour une grande majorité du milieu lesbien.

L’arrivée au pouvoir du gouvernement PS en 1981 va provoquer petit à petit une dépolitisation, une disparition ou une intégration de nombre de mouvances en lutte.
- Bien sûr, la peur de la répression liée au pouvoir de droite disparaît et permet de développer une dynamique de visibilité ;
- mais cela se traduit aussi par un refus de poursuivre les analyses théoriques et des pratiques radicales et féministes, d’analyser l’oppression des femmes par le groupe social masculin, grille obligée pour " lire " la société libérale, raciste, machiste, blanche...
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2. Le collectif

Raconter un lieu matériel, temporel, symbolique et vivant c’est aussi raconter les lesbiennes qui le font vivre.
- De nombreuses lesbiennes ont participé à la vie du Lieu, au développement du fonds, aux collectifs successifs.

Il faut rendre hommage à Claudie Lesselier, historienne qui est l’une de celles sans qui les A.R.C.L. n’existeraient pas.
- "Maintenir les liens avec les associations groupes ou journaux au niveau international est un travail permanent de relances car il y a toujours un danger que ceux-ci se relâchent et disparaissent" Claudie Lesselier (Bilan ARCL, bulletin n° 11, 1992).

Ces dernières années, le collectif s’est stabilisé avec 6 à 8 militantes actives. L’investissement dans le lieu Archives n’est pas un investissement politique et lesbien classique :
- il y faut des compétences techniques de classement, une connaissance approfondie du fonds comme de l’histoire du mouvement féministe et lesbien.
- Collecter les documents, trier, classer, ranger, rendre accessible à toute.
Par ailleurs, les archives accueillent cycliquement de nouvelles collaboratrices qui, en travaillant sur des thématiques personnelles permettent de faire vivre le fonds en laissant une trace de leur travail.

Nous ne pouvons pas nous comporter comme un groupe de réflexions théoriques ou d’actions classiques.

Nous prenons peu de temps pour des débats, hors celui de l’archivage ;
pourtant, nous nous sommes retrouvées
- sous des banderoles dénonçant l’hétéro-sexisme durant les grandes grèves sociales en 1995 en France,
- contre le Front National
- et à chaque Fierté Lesbienne avec des mots d’ordre très radicaux.
Mais nous sommes avant tout un centre de documentation.
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3. Le fonds et sa politique de rassemblement

Existant depuis 1984,
- et ayant dès son ouverture - déjà - des documents datant de plus de 15 ans ;
- aujourd’hui les armoires, étagères et autres placards croulent sous les livres, les dossiers, les boîtes de photos, cassettes audio, vidéos, affiches, badges etc. !

L’évolution du fonds
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A sa création entre 82 et 84, les lesbiennes du premier collectif " les Feuilles Vives " font don de documents plutôt littérature grise, et journaux du mouvement lesbien, féministe et homosexuel depuis 1971 : tracts, affiches, photos, romans basiques lesbiens, essais théoriques en français, anglais, allemand, espagnol...
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Le bulletin mensuel de l’association diffusé largement et échangé aux autres archives a été réalisé jusqu’en 1992.
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En 1989 le collectif crée le premier Annuaire des Lieux Lesbiens Féministes et Homosexuels mixtes. Il fut la seule banque de données sur le sujet pendant plus de 5 ans.
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En 1990 il y a plus de 80 Revues en abonnement ou échange du bulletin des Archives Lesbiennes ; des centaines d’articles sur des écrivaines ; des dossiers thématiques ; un bulletin régulier : onze numéros entre 84 et 92 (voir article A. Nenquin bulletin n° 11).
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Une feuille d’info remplacera le bulletin de 92 à 94.
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En 1998, l’association créera un calendrier pour s’autofinancer.

AUJOURD’HUI, QU’EN EST-IL ?

Début 2002, les ARCL rassemblaient
- plus de 3000 ouvrages : romans, essais, poésie, bandes dessinées, thèses, livres d’art...
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Des centaines de revues, anciennes ou actuelles de différents pays
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Des milliers de documents de littérature « grise », classés par années et, ou par thèmes.
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De nombreux dossiers thématiques, composés de coupures de presse, tracts, affiches, références bibliographiques...
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Une cinquantaine de thèses ou mémoires.
- Plus de 300 vidéos, fictions et documentaires.
- Des centaines d’affiches culturelles, politiques
- Des centaines de photos de manifestations.
- Les fonds de plusieurs militantes décédées.

Cinq grands secteurs nouveaux ont été développés en fonction des implications, des recherches du moment et de l’intérêt des lesbiennes du collectif :
- Arts plastiques grâce aux dons de nombreux livres d’art de personnes privées. Vidéos en consultation libre sur téléviseur (plus de 300 titres documentaires souvent émissions T.V.et fiction).
- Constitution d’une Exposition de photos (plus de 200 photos choisies dans le fonds et agrandies format A3) retraçant l’histoire du mouvement lesbien et féministe (dons Catherine DEUDON, Odile DEBLOOS, Michèle CAMPBELL + fonds Archives)
- Fonds Cinéma féministe, lesbien et homosexuel avec de nombreux documents : scénarios, photos de films, brochures des festivals de nombreux pays
- Une revue de presse culturelle et politique qui se poursuit au court des ans...
- Nous avons fait revivre plusieurs thématiques du fonds par des créations de dossiers, d’un calendrier, Histoire du Mouvement Lesbien 70-80, Viol, Cinéma, Santé, Polar, Musique, Poésie et des dossiers des grandes « figures » comme Germaine DULAC, Monique WITTIG, Audre LORDE ... pour des soirées de lectures ou de débats.

Vu le profil associatif, militant et bénévole de l’association, la politique de rassemblement et de mise en valeur des documents se fait depuis de nombreuses années selon :
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Les dons qui ont constitué le fonds.
- Les intérêts des militantes.

Les faits politiques ou culturels du moment :
- par exemple la guerre du Golfe nous a fait créer un dossier sur l’histoire du féminisme face aux guerres ;
- la guerre en Bosnie, regrouper des textes théoriques sur le viol ;
- le SIDA a impliqué un dossier sur la santé lesbienne, et un rassemblement de documents autour de la thématique Femmes et Sida ;
- les nombreux documents reçus sur les Contrats d’Union Civil et Social nous a permis de constituer un réel dossier (coupures de presse, positions politiques, contenus des différents projets).

Mais le grand problème reste l’argent.
Nous n’avons jamais pu obtenir de subventions et nous fonctionnons grâce aux adhérentes et, surtout par l’hébergement dans le lieu Maison des Femmes de Paris.

La vente de l’Annuaire des Lieux, créé en 1989 a permis de fonctionner jusqu’à maintenant ainsi que les dons d’associations ou de personnes.
- Un millier d’exemplaires de cet Annuaire étaient vendus chaque année.
- Mais la 4ème parution s’est arrêtée en 1997, la banque de données ayant été pillée par des guides commerciaux vendus moins cher à grand renfort de publicités.

La bibliothèque est très fréquentée lors des consultations hebdomadaires des revues et documents.
- Mais les utilisatrices sont souvent étudiantes et ne peuvent pas toujours payer l’adhésion annuelle.

Nous poursuivons des projets qui mettent en valeur notre fonds et le rendent plus facilement accessible par la saisie des données en vue
- d’un libre accès de celles-ci aux utilisatrices
- et d’une mise en réseau avec une protection pour partie. Cela permettrait une connexion avec d’autres Centres d’Archives.
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4. Le lieu

De 84 à 92, les archives se tiennent dans un appartement privé de deux pièces au 5e étage d’un immeuble parisien.
- Alors que le propriétaire fait pression pour que nous partions, un débat s’engage dans le collectif et parmi les adhérentes : certaines désirent poursuivre le projet dans un lieu autonome et non lié au féminisme (voir débat du collectif, bulletin n° 11).
- Mais le choix de la totalité du collectif de l’époque est de se tourner vers le rez-de-chaussée de la Maison des Femmes (100m2 1200 F / mois).

Dès sa création en 1982, la Maison des Femmes de Paris est un lieu féministe et lesbien avec le MIEL (Mouvement d’Information et d’Echanges Lesbiens) qui y tient ses réunions et sa cafétéria, le groupe karaté,
- puis après 90 le groupe de lesbiennes féministes UTOPIA, les Lesbiennes Internationales et le Groupe Santé Lesbienne.

Quatre ans plus tard, après avoir déménagé 2 fois, les Archives Lesbiennes intègrent en septembre 97 le nouveau local de la Maison des Femmes de Paris, au 163 rue de Charenton.
- Le bilan sur cette cohabitation féministe et lesbienne est positif.
- Le lieu reste encore trop petit, les locaux étant polyvalents.
- Mais nous disposons, de deux salles d’archives, d’une grande salle de projection Vidéo et d’une salle commune pour des soirées - lecture, de débats et de concerts.

Bien que le rêve soit d’avoir une réelle structure autonome, et au delà de l’impossibilité de financer ce projet, il n’en reste pas moins que partager nos locaux avec d’autres associations féministes et lesbiennes de la Maison des Femmes de Paris permet
- de faire connaître les archives à d’autres femmes participant à des activités culturelles ou militantes
- et de profiter du rayonnement de cette association importante.
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5. Les utilisatrices

Il y a
- celles "qui passent" pour savoir si nous possédons tel ou tel document ;
- celles qui viennent vers un lieu culturel, d’échanges de convivialité et de solidarité.

Les lectrices adhérentes viennent
- emprunter des romans et des essais reflets de leur vie de lesbienne, les dernières acquisitions, des biographies,
- consulter des documents sur des mouvements lesbiens marquants...

Les étudiantes ou chercheuses envoyées par des enseignantes de leur département de recherches, plusieurs dizaines par an,
- font des recherches concernant des secteurs aussi différents que les arts plastiques, les mouvements lesbiens aux U.S.A., le mouvement des lesbiennes radicales, le cinéma lesbien, la littérature francophone, la poésie, la bande dessinée lesbienne, le regard des féministes sur les lesbiennes Butchs, les groupes féministes en Palestine, la santé, les premiers journaux, des images de lesbiennes, des textes sur le racisme, la procréation assistée, les mouvements de femmes sous loi musulmane...
- Elles sont en demande d’une informatisation à leur disposition, c’est à dire plusieurs postes de travail qui leur permettrait une consultation plus rapide du fonds.
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6. Conclusion

Le Collectif des ARCL garde pour objectif
- de collecter, archiver et proposer aux lesbiennes - comme à toutes les femmes - l’accès à un fonds documentaire, un des plus vaste au niveau national, témoignant de leur histoire, de leurs luttes et de leurs différentes expressions.
- L’association reste dans une mouvance politique non-mixte assumée.

Les démarches de l’association sont aujourd’hui, au vu du soutien affiché de la Mairie de Paris aux associations lesbiennes comme gays, d’obtenir des subventions
- pour développer leur rayonnement, en professionnalisant le travail d’archivage et son suivi, grâce à des vacations rémunérées.

Développer leurs utilisations pour toutes sans ségrégation et la possibilité d’une mise en réseau avec les autres centres d’archives existants ne peut que lutter contre la lesbophobie et l’invisibilisation persistante.

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