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Analyse Projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris APCADHP
citations à caractère critique, polémique, pédagogique et/ou scientifique des informations

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la sauvegarde des mémoires LGBTQ permet de préserver la vérité sur notre histoire

Juin 2006 > par Patrick Cardon [ Baby Boy ] n° 24 : page 45
# http://www.babyboy.fr/
# http://www.gaykitschcamp.com/

Où en est le CADHP ?
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En 2000 [ le 13 6 2001 ], Jean Le Bitoux et Christopher Miles ( parmi d'autres ) proposent la création d'un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuel de Paris ( CADHP ). Se constitue alors [ le 19 12 2001 ] une association chargée de préfigurer le projet : l'AP-CADHP.

Elle demande à l'époque une subvention à la Ville de Paris.

Une délibération votée en Conseil de Paris en novembre 2002 [ le 24 9 2002 ] lui accorde 100.000 euros pour financer la mission de préfiguration.

Le Centre d'Archives Homosexuelles de la Ville de Paris devait ouvrir en 2003. Aujourd'hui, le Centre n'est pas près d'ouvrir.

Après avoir dépensé les 100.000 euros accordés par la mairie, l'AP-CADHP défend aujourd'hui un projet au point mort.
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ArchiQ, un des principaux opposants à l'actuel projet de Centre des Mémoires LGBT de Paris [ CADHP rebaptisé ], s'indigne face à " l'incompétence " de l'équipe qui pilote le projet et à la Mairie de Paris qui, pour elle, " a prouvé son peu d'intérêt pour un projet pédagogique, culturel et citoyen qui fait cruellement défaut et qui contribuera efficacement à la lutte informée contre les discriminations sexuelles, ethniques et de genre. "
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Centre d'Archives et de Documentation Gay Kitsch Camp

Centre Européen de Recherches, d'Etudes et de Documentation sur les Sexualités Plurielles et les Interculturalités
( CEREDSPI )
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Juin 2006 > Où en est le CADHP ? [ Baby Boy ]
En 2000 [ le 13 6 2001 ], Jean Le Bitoux et Christopher Miles ( parmi d'autres ) proposent la création d'un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuel de Paris ( CADHP ). Se constitue alors [ le 19 12 2001 ] une association chargée de préfigurer le projet : l'AP-CADHP.
Elle demande à l'époque une subvention à la Ville de Paris.
Une délibération votée en Conseil de Paris en novembre 2002 [ le 24 9 2002 ] lui accorde 100.000 euros pour financer la mission de préfiguration.
Le Centre d'Archives Homosexuelles de la Ville de Paris devait ouvrir en 2003. Aujourd'hui, le Centre n'est pas près d'ouvrir.
Après avoir dépensé les 100.000 euros accordés par la mairie, l'AP-CADHP défend aujourd'hui un projet au point mort.
ArchiQ, un des principaux opposants à l'actuel projet de Centre des Mémoires LGBT de Paris [ CADHP rebaptisé ], s'indigne face à l'incompétence de l'équipe qui pilote le projet et à la Mairie de Paris qui, pour elle, a prouvé son peu d'intérêt pour un projet pédagogique, culturel et citoyen qui fait cruellement défaut et qui contribuera efficacement à la lutte informée contre les discriminations sexuelles, ethniques et de genre.

Juin 2006 > Patrick Cardon privé d'histoire [ Baby Boy ]
Aujourd'hui, les jeunes gays profitent des droits acquis par les militants homosexuels durant de nombreuses années. Les. jeunes homosexuels connaissent-ils pour autant l'histoire de leur communauté ?
Interview de Patrick Cardon, directeur du Centre de Documentation Homosexuelle de Lille qui vient tout juste de fermer ses portes :
# La nouvelle génération LGBT connaît-elle son histoire ?
- Lorsque l'on voit la communauté homosexuelle aujourd'hui on a l'impression, qu'au fond, rien n'a changé. Les homos d'aujourd'hui reproduisent leur histoire sans le savoir. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi les gens préfèrent l'actualité à la mémoire. Je pense sincèrement qu'il existe un vrai déni sociologique. Les jeunes LGBT ne connaissent pas l'histoire de leur communauté : c'est clair. On peut dire qu'il y a moins de curiosité car il y a plus de plaisir. Pourtant, je ne pense pas que ce soit de leur faute.
# Qui est responsable alors ?
- Je précise : je ne pense pas que la nouvelle génération des gays et de lesbiennes soit composée de cruches. C'est l'éducation nationale qui tes a bêtifié. S'ils veulent se construire une culture gay, ils doivent !e faire eux-mêmes. Aujourd'hui, qu'est ce qu'on apprend aux jeunes à l'école sur la culture homosexuelle ? Au fond, ça n'est pas la culture gay qui est en panne, c'est la société. L'éducation nationale détruit véritablement les communautés.
# Comment se construire une culture gay ?
- En se dirigeant vers les associations ou le militantisme. En se documentant dans les centres de documentation gays et lesbiens. En allant aux différents festivals de films gays et lesbiens, en participant véritablement à la vie de la communauté gay et lesbienne.
# Pourquoi fermes-tu ton centre de documentation à Lille ?
Le Centre de Documentation ( Gay Kitsch Camp ) que j'ai créé en 2000 doit malheureusement fermer car il n'a pas été pris au sérieux par les institutions. Il ne m'était plus possible de continuer car je n'étais pas en mesure d'avoir de salariés et parce que je ne pouvais plus payer le loyer. Je ne trouve pas ça normal.
Tu as des musées juifs, l'institut du monde arabe. Et notre communauté alors ?
Comme j'ai envie de continuer, je viens de postuler au poste de directeur du Centre de Documentation Gay et Lesbien de Paris [ projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris de l'AP CADHP ].
# Que vas-tu faire de toutes tes archives ?
- Je retourne dix ans en arrière : je vais les stocker chez moi. Faire un centre de documentation privé, disponible pour les chercheurs qui daigneront sonner à la porte.
C'est un échec en quelque sorte. Je perds la foi. La mémoire gay est vivante mais elle est toujours niée par les hétérosexuels et les politiciens véreux de cette république fascisante. L'ennui, c'est que l'on n'est pas encore passé de la tolérance à l'acceptation.

12 5 2006 > Lille : Le Gay Kitch Camp fermera ses portes à la fin de l'année [ tetu.com ]
- J'arrête le 1er janvier 2007.
Après 15 ans à Lille, Patrick Cardon a décidé de déménager sa maison d'édition Gay Kitch Camp à Montpellier. Le Nord gay et lesbien va ainsi perdre l'une de ses figures locales autant que l'épicentre de son activité. Le festival de cinéma Questions de Genre, c'était lui, le Centre européen de documentation sur les sexualités [ Centre Européen de Recherches, d'Etudes et de Documentation sur les Sexualités Plurielles et les Interculturalités ], c'était lui aussi, la librairie gay et lesbienne et les semaines culturelles de la Gay Pride, encore et toujours lui !
Mais aujourd'hui, contraint de constater les difficultés régulières à obtenir des subventions et à renouveler son équipe, Patrick Cardon abandonne. Las, il regrette la non-volonté politique de pallier la disparition des emplois-jeunes. Aujourd'hui, avec un seul bénévole pour gérer toutes les tâches et préparer tous les projets de l'association, l'ambition n'est plus possible.
Patrick Cardon a proposé le fonds de son centre de documentation aux projets de Centre d'Archives Homosexuelles de Paris et de Bruxelles. Et il tente une reprise de la librairie par une ancienne collaboratrice.
Les éditions GayKitchCamp vont continuer à rééditer des livres rares LGBT depuis Montpellier.
Avec l'avènement des DVD et l'apparition de PinkTV, le festival de films Questions de Genre ne remportait plus le succès de ces dernières années. La quinzième et ultime édition en novembre 2006 aura donc pour thème le bilan. Une façon pour le libraire de conclure une aventure :
- J'ai accompagné une période, il faut maintenant tourner la page.

11 5 2006 > Lille : Patrick Cardon va fermer Gay Kitsch Camp [ e-llico.com ]
La maison d’édition Gay Kitsch Camp et le festival Questions de Genre s’arrêteront cet automne faute de moyens suffisants. Patrick Cardon a décidé de quitter Lille et de fermer ce pôle LGBT unique en son genre.
Sa décision est prise. Cet automne, Patrick Cardon, une grande figure du militantisme LGBT français, quittera Lille pour s’installer à Montpellier.
A 53 ans, le fondateur de la maison d’édition Gay Kitsch Camp, l’animateur d’un des rares centres de mémoire homo en région et le créateur du festival Questions de Genre ( une manifestation culturelle LGBT très réputée ) renonce, faute de moyens financiers.
Si la Ville de Lille, le département et la région ont régulièrement soutenu ses projets, les montants accordés n’ont jamais permis de salarier quelqu’un :
- Nous ne pouvons plus conduire nos activités avec le seul bénévolat et ce d’autant que nous accueillons le public tous les jours de 14 h à 20 h. Le festival Questions de Genre de cet automne sera le dernier. Quand au centre d’archives [ Centre Européen de Recherches, d'Etudes et de Documentation sur les Sexualités Plurielles et les Interculturalités ] que j’ai créé, il sera fermé. Je conserve mes documents les plus précieux puisque je ne souhaite pas les déposer pour le moment ailleurs.

> Centre Européen de Recherches, d'Etudes et de Documentation sur les Sexualités Plurielles et les Interculturalités (CEREDSPI) [ archiveshomo.info ]
En 2000, Patrick Cardon a ouvert à Lille le Centre Européen de Recherches, d’Etudes et de Documentation sur les Homosexualités qui deviendra le Centre Européen de Recherches, d'Études et de Documentation sur les Sexualités Plurielles et les Interculturalités : l’histoire culturelle à travers la question du genre.
Ce Centre d'Archives et de Documentation Gay Kitsch Camp a pour objectif de développer et de rendre accessible un fonds de documentation écrite (revues, ouvrages théoriques, littérature) et audiovisuelle sur le passé et le patrimoine des populations homosexuelles, bisexuelles et transgenres
94 m2 d'espace : orientation, prévention sida,
- salle d'archives et de consultation,
- librairie : vente de livres et magazines,
- salle de travail pour le festival des films homosexuels Question de Genre et les Editions Question de Genre / GayKitschCamp.
38 bis, rue Royale - 59800 Lille http://www.gaykitschcamp.com/

1er 1 2006 > Résister - Vivre la mémoire [ Vincent Espagne ]
:: Vers un deuxième acte ?
Au printemps 1994, nous nous retrouvons rue Sedaine à une quinzaine. Certains ont travaillé longtemps dans ses locaux, d’autres aujourd’hui y militent. Les plus anciens se souviennent des assemblées générales du FHAR dans le préfabriqué de l’Ecole des beaux arts, François montre des photographies des premiers défilés. Sur ses images, on en reconnaît beaucoup. Certains sont morts, d’autres, on n’a aucune nouvelle… Les séances du groupe sont graves. L’appel vient des plus jeunes. Leur génération fait fasse au sida, la précédente avait du rendre visible la différence. L’homosexualité devient un vecteur marchand et c’est par celui là même que se propage le plus facilement le virus. Les homosexuel(e)s s’organisent en une myriade d’associations et un « centre » tente de les fédérer. On dépose des logos, des titres de presse. Radio Fil rose devient FG...
:: Les startellettes en piste !
En quelques mois de préparation de l’acte 1, (pas grand-chose : une exposition à Paris puis à Amsterdam en juin, une brochure), je réalise combien la tâche peut être difficile. A la question : qui détient les fonds, les épaules se rentrent, les rancoeurs émergent… Avec tout son art, Audrey nous obtient quelques planches que Frank Arnal avait crées en 1979.
Le problème, c’est que le projet d’un Centre d’Archives et de Documentations existe dans les têtes depuis quelques années. J’en avais déjà entendu parler dans les anciens locaux du CGL à quelques mètres du Dupleix ! [ le projet de Centre d'Archives de la Maison des Homosexualités n'a pas abouti ( malgré les 50.000 francs de subventions du Ministère de la Culture ) ].
Pendant toutes ces années d’agitation égocentrée ( à Pablo, à Jean : n’avez-vous pas le sentiment d’un immense gâchis ? ), rien ne s’est fait et rien n’est fait encore, sinon un dossier quelque part dans un bureau du cabinet du Maire de Paris.

L’institutionnalisation avant l’existence de l’établissement : en voilà une avancée !
Que sont devenues les archives de Guy Hockeinghem, celles de Michel Cressole, celles de Gilles Chatelet ? J’apprends que celles de Gai Pied ( ou du moins ce qu’il en reste ) sèchent dans des cartons quelque part dans Paris, ( propriété d’un organe de presse ? )
:: Confisquer la mémoire, c’est entretenir la discrimination
Depuis, c’est sans cesse que des garçons découvrent avec stupeur dans ma bibliothèque 3 Milliards de pervers - Grande encyclopédie des homosexualités (1973) et demandent à entendre mon témoignage, un petit bout d’histoire, désir très important puisqu’elle les concerne en premier chef. Et je réalise à chaque fois combien la confiscation de la mémoire est un acte plus qu’inconsidéré !
Ne pas faire vivre la mémoire, la rendre visible, c’est la bafouer. C’est pratiquer une discrimination entre ceux qui savent, ceux qui détiennent et ceux qui doivent savoir. C’est entretenir la suspicion, voire la honte. C’est jouer de la spéculation sur un patrimoine collectif.
Aujourd’hui, combien d’entreprises citoyennes font vivre la mémoire ?
- GKC
à Lille [ Centre d'Archives et de Documentation de Gay Kitsch Camp ] ( gaykitschcamp.com )
- et celle de Hoang à Vitry sur Seine [ Conservatoire des Archives et des Mémoires LGBTQ de l'Académie Gay & Lesbienne ] ( archiveshomo.info ),
- bientôt une à Lyon [ Centre de Ressources Documentaires Gays et Lesbiennes de la Bibliothèque Municipale de Lyon ( www.bm-lyon.fr ) ].
Des structures, non pas rivales mais complémentaires avec leur dynamique propre. Tout cela devrait être immédiatement, de manière permanente et directement visible.
Il s’agit de témoigner des résistances, des luttes, de faire vivre une culture, ou du moins de tenter la démonstration qu’il en existe une. C’est rendre visibles les immenses influences, les apports intellectuels et sociaux, l’histoire d’une communauté qui n’en est pas vraiment une.
Mais quelle importance à vouloir faire vivre la mémoire, dès lors que D. ( 25 ans ), revendique le droit à l’indifférence et qu’il réfute la folle attitude qui, pourtant, le caractérise ?
Je ne peux m’empêcher de lui rappeler ce que les acquis qui sont les siens aujourd’hui le sont parce qu’avant lui, des folles se sont battue pour les obtenir. Il n’était question ni de droit à la différence ou à l’indifférence, mais de celui à l’existence. Puis, en quelques années, le sida a transformé nos organisations naissantes. Que sont devenus les mémoires de nos pairs, de nos amants disparus ? Certes, Les homosexuel(e)s se reproduisent de bouche à oreille ( Place Saint Ravy, Montpellier, 1980 ) …
:: En 2005, on pend les homosexuels à quelques heures d’avion d’ici…
En ces temps de retour de l’ordre moral, le texte/manifeste de Gilles Chatelet La République des chiennes ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas est toujours de vigueur.
Pour résister, faire vivre la mémoire. Vers un deuxième acte ?

9 8 2005 > Rassemblements contre la peine de mort et la pénalisation de l'homosexualité en Iran [ tetu.com ]
À l'appel d'une vingtaine d'organisations [ * ], des rassemblements sont organisés le jeudi 11 août, à Paris, à Montpellier et à Londres, contre la peine de mort et la pénalisation de l'homosexualité en Iran.
Le collectif veut réagir à la pendaison le 19 juillet dernier en Iran de deux adolescents âgés de 16 et 18 ans, condamnés pour viol mais dont plusieurs sources indiquent qu'ils auraient pu être exécutés en raison de relations homosexuelles ( lire Lettre du 22 juillet ).
- Ces assassinats légaux illustrent parfaitement la politique de répression et de haine homophobe qui persiste en Iran, estiment les associations qui rappellent également qu'en exécutant ces deux adolescents, âgés de 14 et 16 ans au moment des faits, l'Iran enfreint gravement - une fois de plus - le droit humanitaire international. En tant qu'État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et à la Convention des droits de l'enfant, l'Iran s'est, en effet, engagé à ne plus exécuter des personnes mineures.
Le collectif soutient par ailleurs la campagne Pas d'homo à l'échafaud !, une pétition lancée d'Ensemble contre la peine de mort qui peut être signée sur le site.
Les rassemblements se dérouleront
- à Paris : 19h > place Edmond Michelet ( parvis Beaubourg )
- à Montpellier : 12h > place de la Comédie Trois Grâces
- à Londres : 13h > 16 Prince's Gate.
=> [ * ] Académie Gay & Lesbienne, Act Up-Paris, AGLA France, ARDHIS, C'est l'bouquet!, Collectif contre l'homophobie, Commission LGBT des Verts, Coordination InterPride France, Coordination Lesbiennes en France, Centre lesbien, gai, bi & trans de Paris et Ile-de-France, Ensemble contre la peine de mort, Homonormalité, Inter-LGBT, Panthères roses, Soeurs de la Perpétuelle Indulgence ( couvents de Paname et d'Atlantique Sud ), Solidarité Internationale LGBT, SOS homophobie ...

21 4 2004 > Manifestation pour l’égalité des droits samedi 24 avril [ tetu.com ]
Le collectif pour l’égalité des droits, créé en réaction à l’agression de Sébastien Nouchet, et qui a pour objectif la défense d'une plate-forme pour l'égalité des droits appelle à une manifestation le samedi 24 avril à 16h30 à Paris. Le départ se fera à l’angle rue des archives et rue Sainte Croix de la Bretonnerie et arrivera Place de la mairie du 4e ( place Baudoyer ).
Des stands d’accès aux droits ( sur le mariage, la parentalité ou le changement d’état civil ) seront installés sur place pour aider toutes les personnes désireuses de renseignements.
La Plate-forme du Collectif intitulée L'homophobie, la lesbophobie et la transphobie tuent : Egalité des droits peut être signée à [ http://egalitedesdroits.free.fr/ ]
Les premières organisations signataires sont : Académie Gay et Lesbienne, Act Up-Paris, Act Up-Lyon, Alternative libertaire, La Coordination Lesbienne en France, CADAC, CNDF, DEGEL, Gais et Lesbiennes Branchés, GAT, FLGBT Lille, Gay Kitsch Camp, Homonormalité, JCR, La Dixième Muse, La voix de l'âme, LCR, Les Mauves, Mix-cité, Femmes publiques, Les Panthères roses, LGBT-Formation, PASTT, ProChoix, Ras l'front, Scalp-Reflex, Sud-étudiants, SNEG, SOS-Homophobie, Tiresias, les Verts, Vamos!

9 9 2002 > Le Centre d'Archives Gay sur les rails [ e-llico.com ]
Comme promis lors de sa campagne et répété depuis son élection fin mars 2001 dans le magazine Illico, Bertrand Delanoë veut que sorte enfin de terre le projet du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelle.
L'Association de Préfiguration du Centre a travaillé depuis plusieurs mois avec l'équipe municipale. Elle est animée principalement par Jean Le Bitoux. Journaliste, fondateur du journal Gai Pied en 1979, puis activiste de la lutte contre le sida ( [ salarié ] chez Aides ), Jean Le Bitoux est le spécialiste de l'histoire des discriminations contre les homosexuels en France, notamment la déportation longtemps ignorée ( mais reconnue officiellement en 2001 par une commission d'historiens mise en place sous le gouvernement de Lionel Jospin, auteur de Les oubliés de la Mémoire chez Hachette ).
Le projet du Centre est piloté par une série de chercheurs, universitaires, sociologues, médecins, juristes, acteurs associatifs.
Des liens sont d'ores et déjà tissés avec les Centres existants déjà dans des grandes villes occidentales comme Londres, Barcelone, Berlin, San Francisco, Toronto, Montréal, New York et même Moscou. De même, des échanges réguliers ont lieu avec les associations détentrices d'archives homosexuelles en Province ( Lyon, Nantes, Montpellier, Dijon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Rouen... ), ainsi que des négociations solides entamées avec les structures ou personnes qui possèdent des archives des UEEH, de Gai Pied ou d’Arcadie.
Lors de la séance mensuelle du Conseil de Paris de septembre ( les 23 et 24 ), une délibération sera donc soumise au vote des élu-e-s pour lui attribuer une première subvention de 100.000 euros.
Le budget prévoit trois salariés permanents pour animer les lieux, dont un conservateur d'archives et une personne dédiée à la mise en place d'un futur site web, outil indispensable dans ce domaine. Les archives ne seront pas que papier, mais aussi audiovisuelles ( radio, télé ... ).
L'Association [ AP CADHP ] et la mairie [ de Paris ] ont discrètement sollicité JL Roméro ( RPR-UMP ) pour qu'il tente de sensibiliser quelques élu-e-s de droite pour éviter des dérapages homophobes lors de la session qui examinera cette question.

31 10 2001 [ illico n° 40 ]
> Archives Gay : Un Centre à Paris ?
Projet ambitieux, le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP) se veut d’abord un centre d’archives ( écrites, audiovisuelles, photographiques ), un centre de documentation ( bibliothèque, médias … ) et un site Internet ( avec un portail ouvert sur les structures similaires à l’étranger ).
Il serait sous le régime des associations ( loi de 1901 ) et pourrait fonctionner avec une équipe, réduite, de cinq personnes pour un montant de 2 millions de francs de frais de fonctionnement par an.
Si toutes les conditions requises
( soutien politique — ville, région, Etat —, partenaires financiers privés, lieu et comité scientifique ... ) sont réunies, un calendrier serré prévoit une ouverture courant 2003.
CADHP : Pour proposer ses archives ou ses services ( documentaliste notamment ) : 01 45 23 90 88
> Sélection : lieux de mémoire [et d'archives LGBT ...]
> Net : documents virtuels { de nombreux sites internet sont devenus de véritables centres de documentation virtuels ...
> La mémoire vive { ces dernières années les initiatives se sont multipliées pour sauver ce qui peut encore l’être ...
> Mémoire Gaie { Ancien militant gay, éditeur, possesseur d’un fonds d’archives qui porte son nom, Michel Chomorat collectionne, archive et conserve depuis trente-cinq ans les documents sur l’histoire des homosexuels ...

> Chronique d'une promesse électorale : le Centre d'archives et de documentation homosexuelles de Paris [ SexPolitique - Queer Zone 2 ] 12 4 2005
=> 2001 - 2002 :: Maux d'archives : devoir de mémoire ou exclusions ?
En mars 2001, le candidat à la mairie de Paris, Bertrand Delanoë, a glissé dans son panier de promesses électorales la création d'un centre d'archives dédié au mouvement homosexuel français [23].
En septembre 2002, le Conseil de Paris accorde une subvention de 100.000 euros à une association de préfiguration d'un centre d'archives homosexuelles de Paris (le CADHP).
Problème : le projet se payait le luxe de faire l'impasse sur la plupart des minorités sexuelles et de genre. Sans parler des minorités visibles. Ne figuraient quasiment aucune référence lesbienne et aucune référence transsexuel(l)e ou transgenre dans la bibliographie. Le budget publicitaire n'allait qu'aux supports gais, parisiens et régionaux [24].
Les annexes du projet traitaient exclusivement de l'histoire du Paris gai. Homocentré et homonormatif, le futur centre faisait l'économie de pans entiers de la culture gaie : la pornographie et les cultures SM. Et comme il fallait aussi exclure Act-Up Paris, le sida n'était pas évoqué [25].
Mais il y avait pire : nombre des fonds d'archives listés par le CADHP l'étaient à l'insu de leurs détenteurs qui n'avaient tout simplement pas été contactés.
Fermé sur sa culture homosexuelle, le centre négligeait également l'apport d'expériences bien antérieures en matière d'archives :
- comme le travail de Hoang B. Phan et Thomas Leduc, fondateurs de l'Académie Gay & Lesbienne, [26]
- ainsi que les réalisations du Centre Européen de recherches, d'études et de documentation sur les sexualités plurielles et les interculturalités, de Patrick Cardon à Lille.

Compte tenu de tous ces manquements et comme l'initiateur du projet - Jean Le Bitoux [27] - et le président de l'association à l'époque - Christopher Miles - refusaient tout dialogue avec les parties concernées mais oubliées [28], les groupes Archilesb!, VigiTrans et LopattaQ se sont formés en 2002 pour que le projet devienne représentatif et que son contenu scientifique et politique soit revu et enrichi.
Nous demandions notamment que les lesbiennes, les transsexuel(le)s et les transgenres soient intégrés dans la réflexion et les circuits de décision dès la phase de préfiguration - en un mot, que le futur centre compte avec toutes les minorités sexuelles et de genre, mais aussi ethniques.
Nous avons lancé une pétition en France et à l'étranger en octobre 2002 qui a recueilli plus de mille signatures réunissant des activistes, des universitaires, des chercheurs indépendants, des figures des études LGBT, des associations, des particuliers transpédégouines ou non, désireux de voir mis en place un dispositif de recueil, de construction et de diffusion d'archives, dédié aux minorités sexuelles et de genre, qui ne soit ni excluant ni scientifiquement archaïque [29].
L'autre objectif de ces groupes d'archivaction était qu'un débat public soit ouvert sur la question des archives LGBTQ et sur les orientations du projet.
=> Notes :
- [23] - Au-delà de la mémoire de la déportation, le mouvement homosexuel français a toujours été fragile lorsqu'il s'est agi, depuis cinquante ans, de conserver et de transmettre son histoire [...] C'est pourquoi la possibilité de créer un lieu de documentation, d'information et de recherches autour de cette mémoire a retenu toute mon attention. Réponse écrite de Bertrand Delanoë aux questions posées aux candidats à la mairie de Paris par l'association Lesbian & Gay Pride-Ile de France, 2 mars 2001.
- [24] - Budget de fonctionnement indiqué pour la publicité : 1/4 de page dans Têtu : 20.000 F, 1/4 de page dans Illico : 10.000 F, presse régionale gai : 20.000 F.
- [25] - L'histoire se répète. En 1991, Act-Up Paris avait déjà quitté la Maison des homosexualités à cause de la non-prise en compte des lesbiennes et du sida, critiquant ainsi la politique de Jean Le Bitoux, l'un des co-fondateurs ( Action n° 004, novembre 1991, p. 7 ). Rappelons qu'en 1990, une première subvention de 50.000 francs avait été accordée par le ministère de la Culture pour un projet de centre d'archives au sein de la Maison des homosexualités ( cf. Décharges publiques par Jean Le Bitoux in Illico, octobre 1991, p. 12 ). Malgré les subventions publiques, celui-ci n'a jamais abouti.
- [26] - L'Académie Gay & Lesbienne a réuni plus de 20.000 documents [ collectés et archivés ] depuis 1975 http://www.archiveshomo.info
- [27] - Fort de sa qualité de président du Mémorial de la déportation homosexuelle et de l'injonction au droit de mémoire, Jean Le Bitoux est toujours resté insensible aux critiques en matière de représentativité. Il s'est opposé dès le départ à la présence de Marie-Jo Bonnet, historienne de référence dans la culture lesbienne française et dont la thèse sur les relations entre les femmes dirigée par Michelle Perrot ( Les Relations amoureuses entre les femmes du XVIe au XXe siècle, Odile Jacob 1995 ) est devenu un classique.
- [28] - En juillet 2001, Christopher Miles m'avait demandé de faire partie du projet. Après lecture de la première mouture, je lui avais fait part de mes réserves - le mot est faible. C'est en voyant que Jean Le Bitoux refusait de réagir que j'ai décidé de ne pas faire partie d'un projet discriminant et d'agir dans le cadre d'Archilesb!
- [29] - Parmi les signataires : Teresa de Lauretis, les Lesbian Archives de New York, Alain Touraine, Virginie Despentes, Martha Gever, la Coordination Lesbienne de France, Stephen Whittle... Liste disponible sur http://perso.wanadoo.fr/ coalition.lgbtq/pet_archi.html

 
 

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