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Analyse Projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris APCADHP
citations à caractère critique, polémique, pédagogique et/ou scientifique des informations

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la sauvegarde des mémoires LGBTQ permet de préserver la vérité sur notre histoire

25 5 2004 : gayvox.com > par Lionel Duroi
http://www.gayvox.com/gay/index.php?gays=5&lesbienne=44&rencontre=1259

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Le 23 juin prochain aura lieu à Paris : le procès opposant Marie-Hélène Bourcier au magazine Têtu

Nous avons essayé de comprendre :
- Marie-Hélène BOURCIER s'engage dans le débat.

Gayvox.com ouvre ses colonnes librement, franchement et sans cache sexe.
- N'hésitez pas à réagir. Nous continuons de vous donner la parole en direct. La zone commentaires est là pour ça.
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interview de Marie-Hélène Bourcier
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Pourquoi tu réponds aux questions des journalistes ? Tu pourrais te contenter d’exercer ton boulot de professeur de sociologie, non ?
Attention, je ne dis pas que tu pourrais te contenter de faire la vaisselle !
[ rires ]

- D’abord je suis gouine activiste sociologue. Prof - je ne parle pas administrativement puisque je suis maître de conf à la Faculté de Lille - je le serai à part entière lorsque nous aurons des enseignements LGBT Queer dans les universités françaises ou pour le dire à l’envers lorsque les structures d’enseignement et de savoir ne seront plus hétéro centrées et post-coloniales.
- Je réponds d’autant plus aux journalistes qu’ils favorisent les voix expertes straight et que les journalistes gais ignorent quasiment les lesbiennes.
- Enfin les politiques sexuelles ne peuvent se faire sans une présence dans l’espace public. C’est même un droit.
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Pourquoi les journalistes te sollicitent, toi, Marie-Hélène Bourcier, quand il s’agit de comprendre ce qui se passe dans un dossier tel que celui du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelle de Paris ?

- Quels journalistes ? ! Lors des actions d’Archilesb ! de Vigitrans et de Loppataq en 2003 pour que le Cadhp (Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris) revoie sa copie, c’est la presse italienne (La Reppublica) et straight française qui sont venues nous voir. Pas la presse gaie bien entendu. Je dis nous car j’ai été aussi sollicitée en tant que membre d’Archilesb !
- A titre plus personnel, c’est mon job (non ?) de réfléchir, de mettre les choses en perspective et de militer intellectuellement et politiquement en faveur d’un éclairage queer en plein boum homo normatif assimilationniste : mariage gentillet en costume sombre… Centre d’Archive poussiéreux et déjà si oublieux des minorités de genre et ethniques.
- Et puis Archilesb !, Vigitrans et LoppataQ refondus depuis peu en un groupe qui s’appelle ArchiQ avaient bien bossé. Sûrement plus que le CADHP en … combien d’années de préfiguration déjà ?
- Nous avons réalisé un rapport sur la question des archives « La Fièvre des Archives » plutôt balèze qui allie réflexions et propositions d’actions.
Au-delà des données factuelles (réactions et méthodes de certains acteurs de la Mairie de Paris…, crispation du CADHP), il s’agissait d’informer et de faire prendre conscience aux lecteurs des enjeux politiques et culturels d’un tel projet.
C’est leur projet, leur vie, leurs identités que l’on se propose de « conserver »…
Et ils n’ont pas besoin d’être morts pour attendre qu’on le fasse sur eux… Il faut le faire avec eux. La mémoire se construit avec les vivants.
- Vu la tournure qu’avaient pris les choses depuis octobre, mois de lancement des pétitions Archilesb ! et Vigitrans, et la montée en puissance d’une certaine hégémonie gaie, je voulais également donner des éléments d’analyse pour comprendre la manière dont les lesbiennes et plus généralement les autres minorités sexuelles, de genre et ethniques sont invisibilisées et sous-représentées pour ne pas dire exclues dans les politiques, les institutions, les projets et les médias.
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Tu as un différent avec le magazine TETU à la suite d'une interview parue dans le magazine suisse 360° ?

- J’ai été assignée en diffamation par Têtu le 30 mai dernier à la suite d’un dossier spécial Paris [sur les problèmes du projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris] paru dans le magazine 360°. Le dossier comportait un article de fond que je n’ai pas validé et où l’on m’impute des propos que je n’ai pas tenus témoignages à l’appui et mon interview.
- En ce qui concerne la mention de Têtu dans l’interview accordée à 360° et qui me vaut un procès en diffamation, je profite de l’occasion pour dire que mon but était de mettre en évidence le fait que le magazine Têtu, qui se présente comme un magazine destiné aux gays et aux lesbiennes, est pensé et rédigé pour l’essentiel par des gays pour des gays.
- Il suffit de lire les attestations des universitaires, des lesbiennes militantes ou non qui en témoignent et de manière argumentée. Dans ce magazine, la part des lesbiennes y est pour le moins congrue tant sur le plan rédactionnel que dans la composition de l’équipe rédactionnelle qui est loin d’être paritaire.
- Et que penser lorsque l’on s’entend dire que se sont les journalistes garçons de Têtu qui sont les mieux à même de couvrir le festival lesbien de Cineffable, l’un des événements majeurs de la culture lesbienne, alors qu’il est non mixte ! C’est en ce sens qu’il faut interpréter le fait que j’ai pu évoquer dans mon interview le fait que Judith Silberfeld, rédactrice en chef adjointe n’assistait pas aux conférences de rédaction. Je n’ai pas porté atteinte à ses qualités de lesbienne ou de professionnelle du journalisme, telles n’étaient ni ma volonté ni mon propos.
- En réalité, je ne faisais qu’utiliser, dans une approche sociologique et donc en protégeant ma source, une information qui m’avait été donnée sur le terrain, ainsi qu’aux membres de Loppataq, du Pastt, du Caritig ou de l’Académie Gay & Lesbienne dans les réunions d’Archilesb! et de Vigitrans par Myriam Marzouk, salariée de Têtu à l’époque et membre d’Archilesb!. Elle affirmait pour l’avoir vu que Judith Silberfeld ne participait pas aux comités de rédaction de Têtu.
- Lors de l’interview collective de ces groupes et associations par les journalistes de 360° en janvier 2003, Myriam Marzouk a réitéré cette information avec vigueur. A l’époque, nous n’avions aucune raison de mettre en doute sa bonne foi.
- Les contestations de Têtu et de Judith Silberfeld sur cette situation et l'attitude de Myriam Marzouk m’incitent maintenant à douter de la totale véracité de cette information.
- Depuis, Myriam Marzouk a lâché Archilesb! dont elle faisait partie et a même témoigné contre moi ! Bizarre, bizarre mais pas au sens queer du terme, non ? (rires). On dirait qu’elle n’a guère de respect pour le travail d'Archilesb!, pour celui de Vigitrans ou d'ArchiQ !
- Il va de soi que je serais prête à m’excuser auprès de Judith Silberfeld d’avoir été piégée comme d’autres par les déclarations de Myriam Marzouk s’il s’avérait que celles-ci étaient mensongères. Il n’était nullement dans mon intention de porter atteinte à l’honneur d’une lesbienne rédactrice en chef mais bien plutôt de souligner une des raisons susceptibles d’expliquer le manque de surface rédactionnelle dont disposent les lesbiennes dans la presse dite gaie et lesbienne en France.
- Désolée pour toutes ces précisions mais elles sont d’importance et je trouve que le procès que m’intente Têtu en diffamation est excessif.
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C'est à dire ?

- Il suffit de lire l’ensemble de l’interview qui est assez longue pour comprendre qu’il s’agit d’une analyse de fond et non d’attaque ad feminem…
- Bon nombre d’attestations dans le dossier témoignent de ma bonne foi militante et intellectuelle.
- Par ailleurs, Têtu attaque une personne et non une association et demande 3 000 euros plus une publication judiciaire dans la presse qui peut aller jusqu’à 10 000 euros s’ils gagnent. Pour eux, ce n’est rien et c’est la société qui gère Têtu qui paye. Pour moi, sur le plan financier, les choses sont évidemment difficiles.
- D’autant que je me retrouve seule en lice. Têtu a décidé de ne plus poursuivre le magazine 360°.
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Pourquoi ?

- 360° s’est excusé en publiant dans son numéro d’été une lettre rédigée par Têtu qui a l’avantage de me mettre nommément en cause, ce qui n’était pas le cas de la première lettre d’excuses rédigée par leurs soins et qui m’avait été communiquée.
- C’est un peu fort de la part de 360° qui a une grande part de responsabilité dans l’affaire puisque Nathalie Brochard a quand même fait de grosses bêtises dans son article de fond, ce que sait parfaitement Catherine Macherel la rédactrice en chef …
- Il faudra que l’on m’explique comment l’on peut poursuivre une personne sans le support dans lequel elle s’est exprimée !
- Et je me demande pourquoi Têtu est si indulgent avec son ancienne salariée, Myriam Marzouk, qui s’est répandue avec force détail sur Judith Silberfeld, en racontant comme celle-ci souffrait au quotidien de ses mauvaises relations avec sa hiérarchie. Selon Myriam Marzouk, Judith Silberfeld n’était pas maître de ses choix rédactionnels et il y avait là une discrimination patente à l’endroit d’une des rares lesbiennes de Têtu. C’est quand même pas nous qui l’avons inventé. Elle allait à Têtu tous les matins.
- Sur le fond, tout le monde sait bien que Têtu n’est pas un magazine pour les lesbiennes.
- J’ajoute que Têtu n’a eu de cesse de publier des articles tout à fait diffamatoires à mon encontre. Il n’y a qu’à voir les papiers de Thévenin.
- Têtu a refusé par deux fois de publier mes droits de réponse suite aux propos de Didier Eribon m’accusant de « simplette » pour justifier le fait de m’avoir exclu au même titre que Marie-Jo Bonnet et Geneviève Pastre du Dictionnaire des Cultures Gaies et Lesbiennes
- C’est de l’acharnement sur ma personne à la fin. Au passage, je signale que je n’ai pas porté plainte…
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Pourquoi ?

- Je suis pour la liberté d’expression de la presse et dans la presse. Et le débat d’idées ne doit pas être faussé ou bridé par des questions d’argent.
- Un procès met en évidence des rapports de force et de domination qui passent par l’argent.
- Dans cette affaire Têtu profite d’un avantage économique incomparable.
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Penses-tu que les relations à l’intérieur de la "communauté" LGBT sont plus passionnelles qu’en dehors ?

- Je n’aborderais pas la question en termes de plus ou de moins, ni psychologiquement. La réponse à la question est dans la dénomination LA COMMUNAUTE. Le sentiment communautaire est très peu développé en France contrairement à ce que nous déverse la littérature anti-communautaire de Minc à Scarron en passant par Miclo et Grossmann.
- Mais surtout les infra-discriminations à l’intérieur du pack dit LGBT sont patentes : il suffit de voir la politique de l’Inter-lgbt, comment les pédés non normatifs, les gouines, les lesbiennes de couleur, les transgenres au sens très large du terme sont exclus.
- C’est cela qui donne l’impression d’un supplément de « passion » . Et ça se voit d’autant plus que seuls les gais assimilationnistes généralement bien dotés - enfin socialement - trustent les positions de pouvoir de savoir, de réflexion et d’action.
- Ajoutons la cerise sur le gâteau français : les gais se prennent encore souvent pour des hommes et ont hérité de cette culture masculine machiste de base typiquement française… qui les poussent à écarter des femmes des circuits.
- Il suffit de regarder ce qui se passe actuellement dans le débat pour l’égalité des droits, je ne parle pas du Collectif pour l’égalité des droits qui lui agit et réfléchit vraiment et transversalement.
Qui mène la danse dans la presse ? Qui s’arroge le rôle de l’intellectuel ? Qui squatte les colonnes du Monde ?
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A quoi sert la presse gay et / ou lesbienne ?

- La presse minoritaire et identitaire est essentielle. Pour le côté role-model. Pour rendre compte de l’actualité intellectuelle, politique, culturelle, gay, lesbienne, transgenre, je dirais non straight. Parce que c’est un levier politique essentiel. Pas simplement pour dénoncer ou défendre des droits mais pour modifier des politiques de genre, de sexe, de race, de savoir, d’immigration opprimantes et hétéronormatives. Pour développer la richesse diffractante des points de vue minoritaires. Pour inventer des corps et des formes de filiation, de liens différents.
Enfin pour prôner à la fois des politiques des différences et de la diversité plus justes et des manières différentes de faire la politique.
- Une presse gaie et lesbienne n’existe que si elle rend compte tout autant qu’elle crée des subcultures alternatives. En France, on en est loin.
- Il est vraiment regrettable pour tous et toutes de devoir demander des comptes à une presse ou des supports qui devraient être notre presse mais qui passent le plus clair de leur temps à invisibiliser des personnes et des points de vues.
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En somme, si tu perds ce procès que t'intente TETU, tu te retrouves sur la paille et endettée d'environ 10 000 € ?
Comment vis-tu cette manière de contrainte par l’endroit du portefeuille ?

- Ce que je vis mal ainsi que les membres d’Archilesb !, de Vigitrans et de LoppataQ, c’est le fait d’avoir été trahie par un membre d’Archilesb ! qui a joué un drôle de petit jeu. On n’a vraiment pas vu le coup venir.
- Ce qui me fait froid dans le dos, c’est qu’en 2004, on en soit encore à se battre pour que les lesbiennes - pour ne prendre que cet exemple de minorité - ne soient pas invisibilisées. Et ce n’est pas la technique de « la fenêtre lesbienne », un concentré de « lesb » dans le magazine tous les 36 du mois qui doit faire illusion…
- Je sais bien qu’avec ce procès on veut me faire taire et me décourager de militer. C’est tout de même un comble que de devoir se prendre la tête sur la manière dont j’aurais été diffamante en essayant de faire mon boulot et de dénoncer des injustices patentes.
- Ceci dit, j’encourage les lesbiennes et les autres minoritaires à prendre la parole, à dénoncer les discriminations dont ils font l’objet dans la pseudo communauté. A faire valoir leur droit de s’exprimer, d’exiger que soit diffusés, commentés, critiqués leurs productions intellectuelles, théoriques, militantes et politiques. A revendiquer le fait d’être représentées par elles-mêmes et à être présentes dans l’espace public et donc dans les médias.
- Ca ne sert à rien d’avoir peur ou de jouer les collabos… Un jour ça se retourne contre vous.
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Enfin, sur qui peux-tu compter pour t'aider ?

- La Coordination Lesbienne de France m’apporte son soutien. Ca me vraiment fait chaud au cœur et je crois à la solidarité lesbienne.
- Un comité de soutien est en cours de constitution. Si je perds, je ferai la quête… Vous êtes prévenus !
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Merci et bonne journée.

Têtu, par la voix de Thomas Doustaly [directeur et rédacteur en chef de Têtu], nous a fait savoir qu’il ne communique pas sur cette affaire.

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13 3 2006 > 100.000 euros envolés, 800.000 euros pour quoi faire ? Centre d'Archives Homosexuelles de la Ville de Paris : on ne change pas une équipe qui coûte ... [ ArchiQ ]
Suite aux déclarations de Mr Martinet, président de AP-CADHP ( Association de Préfiguration du Centre d'Archives Homosexuelles de Paris ) dans tetu.com, ArchiQ, groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBTQ (ex Archilesb! et VigiTrans ) tient à préciser :
- que le Rapport / projet du CADHP n'a aucunement été expertisé ou validé par les Archives Départementales de la Ville de Paris et encore moins par les Archives Nationales ( et pour cause ... )
Non seulement l'AP - CADHP a échoué dans la mission qu'elle s'était confiée mais dans ce Rapport de préfiguration non validé scientifiquement, l'Association ose demander des financements pour les mêmes objectifs qui n'ont pas été atteints ( recrutement de l'équipe, concertation avec les associations et lieux - ressources ... ) et qui avaient été fixés pour 2003.
Le tout sans date d'ouverture pour le Centre d'Archives.
Mr Martinet ne répond pas sur l'aspect financier mais il est légitime de demander des comptes sur la gestion de la subvention de 100.000 euros de la Mairie de Paris ( dans sa partie salaires notamment ), sur le manque de résultats passés ( 2002 - 2005 ) et sur l'avenir du Centre.
A quoi ont servi les salariés ( [ Jean ] Le Bitoux, [ Patrick LaFollie ] La Folie ) chargé des acquisitions ou d'archiver sans archives ? Pourquoi ont-ils été renvoyés du CADHP ?
Combien va coûter la nouvelle phase de configuration du Centre d'Archives ? dans sa première phase étant entendu qu'elle ne saurait déboucher sur l'acquisition et l'ouverture d'un local, celles-ci ne constituant pas une priorité en phase configuration ( source Rapport AP CADHP ) ?
- le Rapport de l'AP - CADHP rédigé par la société de conseil CCMO créée en octobre 2004, dirigée par Olivier Maguet, spécialiste de santé et d'action sociale ( Aides, FAGG dont fait partie Jean Le Bitoux ) est fantaisiste sur le plan scientifique et la question des archives LGBTQ.
Constellé de perles, il est aussi gourmand : 100.000 euros pour ne rien faire, 820.000 euros pour recommencer la préfiguration opportunément renommée configuration.
C'est la somme que demande le rapport pour la phase 1 de configuration ( minimum deux ans ).
La dite configuration ne comprend ni l'ouverture d'un local ni l'ouverture du Centre au public mais débouchera sur l'ouverture d'un site Internet !
Les acquisitions d'archives n'y sont pas une priorité ( 10.000 euros de budget )  contrairement à un Colloque national ( 20.000 euros ) dédié à la constitution d'un thésaurus ( qui existe déjà ) et dont on imagine à quel point le sujet risque d'être attractif pour un public déjà peu sensible à la question des archives ( source Rapport AP CADHP ).
Alors on prend les mêmes et on recommence ?

10 3 2006 > Archives Homosexuelles : protestations contre la lenteur du projet [ tetu.com ]
ArchiQ, groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBT ( ex- Archilesb! et Vigitrans ), proteste contre la lenteur du projet du Centre des mémoires LGBT Paris / Île-de-France [ Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) ].
Dans un communiqué, ArchiQ attire l'attention sur le laxisme et la négligence dont la Mairie de Paris a fait preuve dans ce dossier et demande le remboursement de la subvention de 100.000 euros accordée à l'Association de Préfiguration du Centre [ d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( AP CADHP ) ], ainsi que la démission de ses responsables.
- Depuis 2002, estime ArchiQ, nous n'avons cessé d'alerter la Mairie de Paris sur l'état de non avancement du projet. Rien n'a changé.
Stéphane Martinet, président de l'Association de Préfiguration, répond à Têtu que le statu quo ne provient pas de lui : le Centre est toujours en attente de la validation des Archives de France ( ministère de la Culture ), étape nécessaire à la validation d'une subvention, après avoir reçu la validation scientifique du projet par le Centre départemental des Archives de Paris.
- J'écris une lettre de relance, sans vouloir être trop méchant avec eux, avoue-t-il. Je découvre que dans le monde des archives, tout est toujours lent. C'est un autre temps.
Sans date d'ouverture prévue, le Centre nécessiterait une subvention annuelle de près de 400.000 euros, et n'ouvrirait dans un premier temps, celui de la configuration, que sa partie documentation.
Les archives proprement dites pourraient être accessibles deux ans plus tard.

10 3 2006 > Centre d'Archives Homosexuelles de Paris : ArchiQ demande la démission des responsables [ e-llico.com ]
Centre inexistant, argent public gaspillé : ArchiQ ( groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBT ) demande le remboursement de la subvention accordée à l'AP-CADHP, l’Association de Préfiguration du Centre d’Archives [ et de Documentation ] Homosexuelles de Paris et la démission de ses responsables.
Opposant historique au projet de Centre d’Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris de l'AP CADHP ] soutenu par la Mairie de Paris, ArchiQ parle de laxisme et de négligence dans la façon dont la Mairie de Paris a géré l’affaire.
Il faut dire que ce dossier semble véritablement empoisonné.
Valse et renvoi des personnes chargées de faire avancer les actions de préfiguration, retards répétés dans les étapes de validation du projet, polémique sur son orientation scientifique, communication minimum et peu compréhensible sur ses évolutions : tout a concouru à donner un sentiment de ratage d’un des projets emblématiques de la prise en compte de la question LGBT par l’équipe municipale élue en 2001.
Le Centre est actuellement dans l’attente de la validation des Archives de France qui dépendent du ministère de la Culture. 2003 était la date prévue d'ouverture du Centre à l'issue d'une phase dite de préfiguration alors qu’on parle désormais d’une ouverture en 2008.
La gestation du Centre d’Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris de l'AP CADHP ] ne parvient pas à sortir de la polémique qui rebondit régulièrement comme cette dernière attaque en témoigne.
La mise en cause, d’abord communautaire, prend une tournure politique quand ArchiQ souligne l’appartenance partisane d’un des piliers du projet au PS et fait mine de s’interroger sur la sincérité de la promesse de Bertrand Delanoë quant à la création de ce fameux Centre.

9 3 2006 > Centre d'Archives Homosexuelles de la Ville de Paris : que fait la Mairie de Paris ? [ ArchiQ ]
Un Centre inexistant, l'argent public gaspillé : ArchiQ demande le remboursement de la subvention de 100.000 euros accordée à l'AP-CADHP ( Association de Préfiguration du Centre d'Archives [ et de Documentation ] Homosexuelles de Paris ) et la démission de ses responsables.
ArchiQ, groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBTQ ( ex Archilesb! et VigiTrans ) demande à Bertrand Delanoë, Maire de Paris de prendre ses responsabilités concernant le projet de Centre d'Archives Homosexuelles de la ville de Paris, pour lequel l'association AP-CADHP, présidée par Stéphane Martinet ( PS adjoint au Maire du 11ème arrondissement de Paris ) a reçu de la Mairie de Paris une subvention de 100.000 euros en 2002.
ArchiQ attire l'attention sur le laxisme et la négligence dont la Mairie de Paris a fait preuve dans ce dossier :
- 2003 était la date prévue d'ouverture du centre à l'issue d'une phase dite de « préfiguration » dont l'association AP-CADHP avait la charge.
Après une préfiguration qui n'a rien donné et a duré deux ans de plus que prévu, l'AP-CADHP demande aujourd'hui une période de « configuration » deux fois plus longue et huit fois plus coûteuse pour une ouverture en 2008 :
- Des projections budgétaires de l'ordre de 800.000 euros sont prévues pour le premier volet de cette configuration.
Depuis 2002, date du lancement de la pétition d'Archilesb ! et de Vigitrans pour que le Centre d'archives devienne inclusif et paritaire et qu'il se dote d'un projet scientifique digne de ce nom, ArchiQ n'a cessé d'alerter la Mairie de Paris sur l'état de non avancement du projet.
Rien n'a changé. Les objectifs de la convention signée entre la Mairie de Paris et l'AP-CADHP n'ont pas été respectés.
Seuls résultats tangibles :
- un local jamais ouvert au public et qui n'a jamais reçu la moindre archive,
- une absence totale de concertation avec la communauté LGBTQ ( Lesbienne Gaie Bi Trans Queer ).
L'AP-CADHP a largement fait la preuve de son incompétence mais la Mairie de Paris a prouvé son peu d'intérêt pour un projet pédagogique, culturel et citoyen qui fait cruellement défaut et qui contribuera efficacement à la lutte informée contre les discriminations sexuelles, ethniques et de genre.
L'engagement de Bertrand Delanoë en pleine campagne électorale de 2001 en faveur de la création d'un Centre de Documentation et d'Archives [ Homosexuelles ] n'était-il donc qu'une promesse électorale ?
=> Contact Presse :
Pour toute information complémentaire et envoi des documents ( pièces comptables et financières ;
chronologie de l'état de non avancement du CADHP 2001-2006 ) :
- Marco Dell Omodarme < domarco[AT]free.fr > 06 70 83 77 01
- Marie-Hélène Bourcier < mhbourcier[AT]free.fr > 06 24 18 34 25

24 2 2006 > Têtu perd en appel dans son procès contre Marie-Hélène Bourcier [ Archilesb ! ]
Le 24 février 2006, La Cour d'Appel de Paris a de nouveau rejeté les prétentions du magazine Têtu et de ses rédacteurs en chef et Directeur de publication, Mr Doustaly, Mme Silberfeld et Mr Segot à l’encontre de la sociologue Marie-Hélène Bourcier, suite à un article paru dans le magazine suisse 360° ayant pour titre Paris brûle t-il ? [ consacré aux problèmes du projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ] ( AP CADHP ) ].
Il était reproché à Marie-Hélène Bourcier d'avoir affirmé que Mme Silberfeld, journaliste du magazine Têtu était la lesbienne alibi de Têtu et qu'il suffit de voir comment le tout Paris rigole de raconter comme [ la journaliste ] n'a pas accès aux conférences de rédaction qui sont men only.
Têtu s'était désisté de sa plainte en diffamation contre le magazine 360° dès juillet 2003 mais l’avait maintenue à l’encontre de la seule personne de Marie-Hélène Bourcier.
Les plaignants avaient été déboutés une première fois de leur demande de voir condamner Marie-Hélène Bourcier pour diffamation par un jugement du Tribunal de Grande Instance du 15 septembre 2004.
Le Tribunal avait notamment estimé que Marie-Hélène Bourcier avait pu démontrer que la citation concernant la présence de Mme Silberfeld en conférence de rédaction avait été prononcée - lors des témoignages recueillis collectivement auprès des différentes personnes présentes - non par elle-même, mais par Mme Myriam Marzouk, salariée du magazine Têtu et membre d’Archilesb ! au moment des faits.
Le Tribunal avait également jugé que Marie-Hélène Bourcier, par ses propos sur l'exclusion des femmes des conférences de rédaction, cherchait de bonne foi à dénoncer l'hégémonie de la presse gay au détriment des lesbiennes et non à porter atteinte à l'honneur du magazine Têtu, ni à ses rédacteurs en chef.
=> Têtu : encore perdu !
Le magazine Têtu avait néanmoins interjeté appel par la voix de son nouvel avocat, Me Emmanuel Pierrat. La Cour d’Appel de Paris vient de juger cet appel irrecevable et a confirmé le jugement en première instance.
Marie-Hélène Bourcier tient à remercier son avocat, Me Yann Pedler, ainsi que toutes celles et ceux qui lui ont manifesté leur soutien à titre personnel, associatif et politique tout au long des trois années de procédure.

Février 2006 > Delanoë attaqué sur ses subventions [ Nous ( ex IB News ) ]
Françoise de Panafieu, principale rivale de Bertrand Delanoë pour les élections parisiennes de 2008, critique les subventions municipales aux associations gays.
La Ville de Paris est-elle trop généreuse avec les homos ? Qui touche et combien ? Nous a enquêté …
=> De Panafieu polémique
Il y a un an, l'UMP parisienne aurait sucré de son Paris perdu de Bertrand Delanoë les passages critiquant le clientélisme et le communautarisme supposés du maire socialiste.
Françoise de Panafieu, la roller-skateuse aux cheveux blancs ( dixit [ La nuit des petits couteaux de Jean-Luc ] Romero ), revigorée par les sondages qui la donnent la mieux placée à droite pour battre le PS en 2008, n'a pas les mêmes scrupules dans Mon Paris gagnant.
Citant des chiffres inexacts, la députée y affirme que les associations luttant contre la discrimination des homosexuels sont particulièrement gâtées et que la générosité du maire est à la mesure de la reconnaissance qu'il attend.
Annick Lepetit, porte-parole du PS, rétorque que Bertrand Delanoë est un élu responsable, soucieux de défendre les libertés, la tolérance et le respect de l'autre, tandis qu'Anne Hidalgo, sa première adjointe, rappelle que toute subvention donne lieu à un vote au Conseil de Paris [ communiqué du 11 1 2006 ].
Ce que l'UMP sait fort bien pour s'y être régulièrement opposée et avoir critiqué l'influence d'un omniprésent lobby gay

=> Paranoïa sur l'homosexualité
Tout aussi trompeuse est la liesse de nombreux gays qui acclament le nouveau maire sur le parvis de l'Hôtel de Ville, le 18 mars 2001.
Laurent Jagueneau, porte-parole de 3HVP ( la toute nouvelle association des employés municipaux gays [ Homosexuelles et des Homosexuels de l'Hôtel de Ville de Paris et leurs amis ] ), vit de l'intérieur la vague rose :
- C'est pire
, affirme t-il à notre confrère Illico. Beaucoup de gens ont cru que les gays allaient être protégés, alors ils se sont lâchés ; il y a eu une sorte de déchaînement homophobe dans certains services, encore soumis à la main-mise RPR.
Assiégé, le nouveau maire se contente de demander de faire remonter informations et témoignages à Philippe Lasnier, son conseiller-médiateur avec la communauté, ainsi qu'à Christophe Girard, adjoint à la Culture, tous deux homosexuels.
Dans une ambiance de paranoïa, le premier n'hésite pas à rappeler aux journalistes que les conversations téléphoniques sont enregistrées et que la mairie peut compter sur un performant service juridique, tandis que le second promet à ses contradicteurs, comme Delfeil de Ton, auteur d'un éditorial irrévérencieux dans Le Nouvel Observateur, qu'ils auraient affaire à la police communautaire Act-Up Paris et SOS Homophobie, affirme François Devoucoux du Buysson, responsable du site communautarisme.net et auteur d'un récent Pariscide : les gâchis de l'ère Delanoë.
=> Un million pour les gays en 5 ans
Cinq ans après, le point d'achoppement est toujours le même : Toutes les associations [ gays ] méritent-elles vraiment d'être encouragées et financièrement soutenues ?, se demande de Panafieu. Vaste question ! Depuis l'alternance, environ 1 million d'euros leur ont été dévolues. C'est mieux que zéro, mais pas beaucoup plus : 0,2 % du budget consacré au monde associatif parisien.
Devant ces critiques, la Ville, généralement affable sur son soutien aux homos, se croit aujourd'hui obligée de préciser que seules 17 structures avaient reçu en 2005 un montant de 247.000 euros.
Des sommes en concordance avec les étiages listés par le site satirique Notre Dame de Paris ( notre.dame.de.paris.free.fr ) : 45.740 euros pour le 2e semestre de 2001, 273.000 en 2002, 228.950 en 2003, une chute à 142.000 en 2004 et 15.000 depuis le début 2006.
Cependant, à y regarder de plus près, deux associations, le Centre d'Archives et de Documentation [ Homosexuelles de Paris ] ( CADHP ) et le Centre Gai & Lesbien [ de Paris ] ( CGL ) accaparent à elles seules près de la moitié des subsides gays et illustrent la dérive que connaissent les structures municipalisées ( lire encadré ).
- Cette bérézina a obligé la municipalité à reprendre les choses en main … quitte à renouer avec des pratiques autrefois vilipendées, comme attribuer des fonds à des organismes présidés par des adjoints au maire, dénonce François Devoucoux du Buysson. Et de regretter que la droite qui avait déjà stupidement voté cette première subvention [ au CADH, ndlr ] s'est ainsi privée de la meilleure occasion à ce jour de confondre Bertrand Delanoë en pointant le décalage entre son discours sur l'éthique publique et ses pratiques de réseau.
=> Les chouchous … et les autres
Et, en effet, les soupçons de copinage n'épargnent pas son adjoint Christophe Girard depuis le financement de structures dont il fut président ( 84.000 euros pour le Festival du Film Gai & Lesbien [ Festival de Films Gays & Lesbiens de Paris ( FFGLP ) ] ) ou membre ( 13.550 euros pour SOS Homophobie, 28.700 pour ProChoix et 32.000 euros avec le ministère de la Santé pour Act-Up Paris qui montrera, en perturbant une Conférence sur la santé gay à l'Hôtel de Ville en novembre 2005, qu'elle n'a décidément pas la reconnaissance du ventre … ).
Inversement, pour ceux qui ne font pas partie du sérail, obtenir ne serait-ce qu'un rendez-vous avec le conseiller-médiateur relève du parcours du combattant.
En juillet 2001, Cineffable, organisatrice de 13 éditions du festival Quand les lesbiennes se font du cinéma, lequel accueille entre 7.000 et 9.000 spectatrices, doit patienter plusieurs mois avant d'être reçue, non par Philippe Lasnier, mais 5 minutes par la Directrice du service cinéma de la mairie.
L'association, qui ne demandait pas grand-chose, si ce n'est le prêt d'une salle, se voit conseiller de remplir un dossier de subvention qui permettrait de louer un lieu plus cher.
=> Saupoudrage financier
La subvention est finalement refusée à la fois par manque de budget et parce que l'événement est non-mixte.
- On se demande si [ cet ] argument avancé par Philippe Lasnier, relève de la mauvaise foi pure et simple, de la misogynie où d'une lesbophobie qui n'ose pas dire son nom, lâche alors l'historienne féministe Marie-Jo Bonnet.
- Il suffit de comparer les subventions allouées au mouvement gay [ masculin, ndlr ] pour comprendre que la disparité est enracinée jusque dans le domaine économique.
Ce n'est que la mobilisation du gratin goudou, alors très remonté contre le « sexisme » du projet-phare de CADHP, qui fait fléchir la mairie, laquelle fait voter deux fois 15.000 euros à Cineffable, plus 10.000 pour Archilesb! [ en réalité pour l'association Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes ( ARCL ) ].
La Fédération Sportive Gaie et Lesbienne ( FSGL ) connaît pareille mésaventure, malgré ses entrées à la mairie ( Philippe Lasnier fut président du club gay Paris Aquatique ).
Car il ne s'agit plus de saupoudrer 4.000 euros mais de contribuer à un projet de 11 millions ...
- Réalisme et grande prudence par rapport au budget total impliqué deviennent de rigueur, d'autant qu'aucun événement gay ne manie un tel budget
Du coup, l'aide municipale se limite à une lettre de bonnes intentions du Mr. Gay puis, très tardivement, du maire. Mais pas d'argent public, à cause de la frilosité et la réticence des sponsors privés vis-à-vis de la cible gay !
=> Les bobos virent à droite
Cet argument, combiné à la baisse de popularité de Bertrand Delanoë chez les bourgeois bohèmes qui l'ont élu ( moins 18 points depuis 2003 ) tendrait à confirmer la constatation que fait Devoucoux du Buysson ( et vraisemblablement aussi de Panafieu ) :
- Un homosexuel bourgeois ressemble de plus en plus à un bourgeois homosexuel en vieillissant et il est probable que les électeurs parisiens qui s'identifient au mouvement gay se montreront plus sensibles aux arguments politiques leur permettant de valoriser leur patrimoine immobilier et d'alléger leur fiscalité qu'à des controverses relatives à des droits qu'ils ne sont qu'une minorité à réclamer, comme le mariage ou l'adoption.
Dit simplement : à voter à droite.
Par ailleurs, en finançant la vieille garde associative plutôt que des événements fun, Bertrand Delanoë prend le risque de s'aliéner la part la plus jeune de l'électorat gay, qui le crédite encore de 78 % de confiance pour faire avancer l'égalité des droits. Mais qu'en sera-t-il en 2008 ?
La dérive des centres municipalisés
Annoncé pour 2003, le Centre d'Archives et de Documentation [ Homosexuelles de Paris ] ( CADHP ) est repoussé à 2007 tandis que le Centre Gai & Lesbien [ de Paris ] ( CGL ) cumulera le même retard lorsqu'il aménagera dans ses nouveaux locaux en juin [ projet de Grand Centre LGBT de Paris île de France ].
Le fait que le CADHP ait dilapidé 100.000 euros en salaires, loyers et charges externes fait bondir Michel Chomarat, initiateur avec la mairie PS de Lyon d'un projet similaire [ à la Bibliothèque Municipale de Lyon ], qui a abouti plus rapidement et pour moins cher :
- On croit rêver face à l'incurie récurrente et au manque de contrôle manifeste des deniers publics. Comment en est-on arrivé à ce point d'amateurisme et de copinage ?
Pour Marie-Hélène Bourcier, d'Archilesb!, il s'agit ni plus ni moins que de réaliser une promesse électorale à n'importe quel prix, soit 820.000 euros d'ici 2007, puis 334.300 par an.
Du coup, pour partager les risques, on sollicite le ministère de la Culture tout en conservant une solution de repli : associer le CADHP au CGL.
Le problème est que cet autre canard boiteux, qui doit 47.000 euros à un salarié, est en quasi-faillite malgré des perfusions municipales de 330.490 euros depuis 2001 …

novembre 2004 : magazine 360° > par Arnaud Gallay
http://www.360.ch/presse/2004/11/la_discrete_richesse_des_archives_suisses.php

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La discrète richesse des Archives Suisses
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L’archivage des documents relatifs aux homosexualités s’impose comme un enjeu primordial pour un mouvement pluriel, parvenu à un tournant de son histoire. Peu connues du public, les démarches volontaristes et patientes de la Schwulenarchiv suisse et de Michel Chomarat à Lyon font figure d’initiatives exemplaires.
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Ces clichés de folles soirées, ces éphémères statuts associatifs, ces carnets de notes manuscrites, ces magazines, ces tracts… tous ces documents témoignent de grandes luttes pour la singularité, pour la reconnaissance et pour l’égalité. De ces tonnes de papier, kilomètres de bande magnétique et de négatifs, rien n’est futile pour les nouveaux historiens qui s’intéressent à l’histoire des communautés sociales. A ce titre, les gais et les lesbiennes, comme les communautés émigrées, ouvrières ou religieuses, sont depuis quelques années le sujet d’une nouvelle manière d’écrire l’histoire et d’éclairer ainsi notre propre époque.
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En Suisse, une Schwulenarchiv ( «archive gaie» http://www.schwulenarchiv.ch/ ) est hébergée au sein des Archives sociales suisses, une fondation publique installée à Zurich. Pour Franco Battel, président de la Schwulenarchiv, ce choix donne à la collection tout son sens
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Encourager la recherche

Disposant d’un budget symbolique, la Schwulenarchiv ne collecte que les documents transmis volontairement par des particuliers et des groupes, d’où son caractère plutôt masculin et alémanique jusqu’à présent. «Il n’a jamais été notre but de concentrer les fonds d’archives de tout le pays, précise Franco Battel. Nous n’avons donc nulle intention de forcer les gens à nous céder leurs documents! En revanche, nous sommes ouverts à toutes les propositions et intervenons lorsque l’on nous signale des difficultés à préserver des documents».

Désormais, le principal défi du comité Schwulenarchiv est la mise sur pied d’une fondation destinée à encourager et soutenir la recherche sur la mémoire gaie et lesbienne, dans le but de «faire vivre» ces archives.
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Dans ce domaine, la Ville de Lyon a acquis une petite longueur d’avance en soutenant la tenue annuelle d’assises des publications et expositions sur la mémoire gaie et lesbienne.

Cette initiative, on la doit principalement à Michel Chomarat, un passionné qui, depuis des années, a accumulé «avec sa bite et son couteau» d’innombrables livres, journaux, films ou tracts. Pour lui, un tel projet de mémoire ne peut être porté que dans le cadre d’une institution publique, «sinon il resterait trop lié à des questions de personnes ou d’associations. Surtout, je suis un républicain convaincu, ajoute-t-il. A ce titre, je pense que c’est à la République et ses institutions de faire le travail.»

Depuis 1992, une convention signée avec la Ville de Lyon lui permet d’intégrer ces documents à la bibliothèque municipale sous la forme d’un fonds portant son nom. La coopération étroite avec les pouvoirs publics ne veut pas dire que le fonds est arrosé de subventions. Il n’y a d’ailleurs pas d’argent public pour acquérir de nouvelles pièces ou cataloguer la collection.
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Fiasco parisien

La modestie des moyens mis en œuvre dans les projets alémanique et lyonnais contraste avec le budget généreux octroyé au Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelle de Paris (CADHP). Or, deux ans après avoir reçu 100 000 euros de la Mairie [de Paris], les locaux du CADHP restent désespérément vides; c’est à se demander si le centre ouvrira jamais ses portes.

Alors que circulent des accusations d'amateurisme et de gestion opaque des subventions municipales, l'écrivain Alain [ Jean ] Le Bitoux, aux commandes du projet depuis ses débuts, vient d'être licencié.
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En mars 2003, 360° s’était fait l’écho d’âpres disputes entre le CADHP et un collectif lesbien, transgenre et queer réuni pour l’occasion autour de la sociologue Marie-Hélène Bourcier (voir encadré).
- Pour elle, le projet de centre ne visait rien de moins qu’établir un monopole masculin sur l’histoire homosexuelle.
- Elle dénonçait en outre une conception réductrice du travail d’archivage, proposant plutôt de «penser à une archive vive qui illustre les modes de vie. Pourquoi ne pas stocker les godes ?» (Têtu, octobre 2004).

Michel Chomarat ne partage pas cet avis: «Et des cockrings aussi ? Ce n’est pas sérieux, une archive n’est pas un musée.»
- Pour lui, le fiasco du CADHP souligne le caractère improbable d’une institution indépendante consacrée à la mémoire homo.
- En attendant, Michel Chomarat s’inquiète de voir les jeunes gais et lesbiennes adopter une attitude de consommateurs et se désintéresser de l’histoire du mouvement.

Tout à l’inverse, le projet de ce vétéran de la cause homosexuelle s’inscrit dans la conviction que les gais et lesbiennes «sont toujours une minorité en sursis, car l’histoire n’est pas linéaire.»

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16 9 2004 : Communiqué de la sociologue Marie-Hélène Bourcier et de Maître Yann Pedler

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Le magazine Têtu débouté dans son action en diffamation
contre la sociologue Marie-Hélène Bourcier

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Paris, le 16 septembre 2004

Par un jugement de la 17ème Chambre (Presse Civile) du Tribunal de Grande Instance de Paris, prononcé le 15 septembre 2004,
- le magazine Têtu,
- la société CPPD,
- Mlle Judith Silberfeld (journaliste),
- Mr Thomas Doustaly (rédacteur en chef)
- ainsi que Mr Olivier Segot (directeur dela publication)
défendus par Maître Francis Terquem ont été déboutés de leur action en diffamation à l’encontre de Mlle Marie-Hélène Bourcier, sociologue, professeur à l’université de Lille III et dont la défense était assurée par Maître Yann Pedler.

Ils ont été condamnés à payer à cette dernière la somme de 1.500 euros au titre de l’article 700 du NCPC.
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Il était reproché à Mlle Marie-Hélène Bourcier d’avoir porté atteinte à l’honneur de Mlle Judith Silberfeld en ayant dit
- que celle-ci était « la lesbienne alibi de Têtu »
- et qu’elle « n’avait pas accès aux conférences de rédaction »
(dans le N° 28 de Mars-avril 2003 du magazine 360° : "Paris brûle-t-il ?" > dossier sur les problèmes du projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP) subventionné de 100 000 euros par la Mairie de Paris).

Mlle Marie-Hélène Bourcier est satisfaite que sa bonne foi ait été reconnue par le Tribunal dans le cadre du débat soulevé par elle quant à l’invisibilisation des lesbiennes et de leur culture
- dans la presse
- et plus particulièrement dans le Magazine Têtu qui affirme être le magazine des gais et des lesbiennes.
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Contact presse pour tout information complémentaire :
Marie-Hélène Bourcier : 0619756025 mhbourcier@free.fr

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16 9 2004 : Communiqué de la sociologue Marie-Hélène Bourcier et de Maître Yann Pedler

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L'intégralité du communiqué est publié sur les sites :

- archiveshomo.info
http://www.archiveshomo.info/polemique_cadhp/40916bourcier_proces.htm
- categorynet.com
http://www.categorynet.com/fr/cp/details.php?id=54220
- france.qrd.org
http://www.france.qrd.org/actualites/article.php3?id_article=1228
- gayvox.com
http://www.gayvox.com/gay/index.php?gays=5&lesbienne=44&rencontre=1158
- tassedethe.com
http://www.tassedethe.com/cadres/souscadre/journal/edito.htm

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25 5 2004 : gayvox.com > par Lionel Duroi
http://www.gayvox.com/gay/index.php?gays=5&lesbienne=44&rencontre=1259

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Le 23 juin prochain aura lieu à Paris : le procès opposant Marie-Hélène Bourcier au magazine Têtu

Nous avons essayé de comprendre :
- Marie-Hélène BOURCIER s'engage dans le débat.

Gayvox.com ouvre ses colonnes librement, franchement et sans cache sexe.
- N'hésitez pas à réagir. Nous continuons de vous donner la parole en direct. La zone commentaires est là pour ça.
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interview de Marie-Hélène Bourcier
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Pourquoi tu réponds aux questions des journalistes ? Tu pourrais te contenter d’exercer ton boulot de professeur de sociologie, non ?
Attention, je ne dis pas que tu pourrais te contenter de faire la vaisselle !
[ rires ]

- D’abord je suis gouine activiste sociologue. Prof - je ne parle pas administrativement puisque je suis maître de conf à la Faculté de Lille - je le serai à part entière lorsque nous aurons des enseignements LGBT Queer dans les universités françaises ou pour le dire à l’envers lorsque les structures d’enseignement et de savoir ne seront plus hétéro centrées et post-coloniales.
- Je réponds d’autant plus aux journalistes qu’ils favorisent les voix expertes straight et que les journalistes gais ignorent quasiment les lesbiennes.
- Enfin les politiques sexuelles ne peuvent se faire sans une présence dans l’espace public. C’est même un droit.
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Pourquoi les journalistes te sollicitent, toi, Marie-Hélène Bourcier, quand il s’agit de comprendre ce qui se passe dans un dossier tel que celui du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelle de Paris ?

- Quels journalistes ? ! Lors des actions d’Archilesb ! de Vigitrans et de Loppataq en 2003 pour que le Cadhp (Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris) revoie sa copie, c’est la presse italienne (La Reppublica) et straight française qui sont venues nous voir. Pas la presse gaie bien entendu. Je dis nous car j’ai été aussi sollicitée en tant que membre d’Archilesb !
- A titre plus personnel, c’est mon job (non ?) de réfléchir, de mettre les choses en perspective et de militer intellectuellement et politiquement en faveur d’un éclairage queer en plein boum homo normatif assimilationniste : mariage gentillet en costume sombre… Centre d’Archive poussiéreux et déjà si oublieux des minorités de genre et ethniques.
- Et puis Archilesb !, Vigitrans et LoppataQ refondus depuis peu en un groupe qui s’appelle ArchiQ avaient bien bossé. Sûrement plus que le CADHP en … combien d’années de préfiguration déjà ?
- Nous avons réalisé un rapport sur la question des archives « La Fièvre des Archives » plutôt balèze qui allie réflexions et propositions d’actions.
Au-delà des données factuelles (réactions et méthodes de certains acteurs de la Mairie de Paris…, crispation du CADHP), il s’agissait d’informer et de faire prendre conscience aux lecteurs des enjeux politiques et culturels d’un tel projet.
C’est leur projet, leur vie, leurs identités que l’on se propose de « conserver »…
Et ils n’ont pas besoin d’être morts pour attendre qu’on le fasse sur eux… Il faut le faire avec eux. La mémoire se construit avec les vivants.
- Vu la tournure qu’avaient pris les choses depuis octobre, mois de lancement des pétitions Archilesb ! et Vigitrans, et la montée en puissance d’une certaine hégémonie gaie, je voulais également donner des éléments d’analyse pour comprendre la manière dont les lesbiennes et plus généralement les autres minorités sexuelles, de genre et ethniques sont invisibilisées et sous-représentées pour ne pas dire exclues dans les politiques, les institutions, les projets et les médias.
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Tu as un différent avec le magazine TETU à la suite d'une interview parue dans le magazine suisse 360° ?

- J’ai été assignée en diffamation par Têtu le 30 mai dernier à la suite d’un dossier spécial Paris [sur les problèmes du projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris] paru dans le magazine 360°. Le dossier comportait un article de fond que je n’ai pas validé et où l’on m’impute des propos que je n’ai pas tenus témoignages à l’appui et mon interview.
- En ce qui concerne la mention de Têtu dans l’interview accordée à 360° et qui me vaut un procès en diffamation, je profite de l’occasion pour dire que mon but était de mettre en évidence le fait que le magazine Têtu, qui se présente comme un magazine destiné aux gays et aux lesbiennes, est pensé et rédigé pour l’essentiel par des gays pour des gays.
- Il suffit de lire les attestations des universitaires, des lesbiennes militantes ou non qui en témoignent et de manière argumentée. Dans ce magazine, la part des lesbiennes y est pour le moins congrue tant sur le plan rédactionnel que dans la composition de l’équipe rédactionnelle qui est loin d’être paritaire.
- Et que penser lorsque l’on s’entend dire que se sont les journalistes garçons de Têtu qui sont les mieux à même de couvrir le festival lesbien de Cineffable, l’un des événements majeurs de la culture lesbienne, alors qu’il est non mixte ! C’est en ce sens qu’il faut interpréter le fait que j’ai pu évoquer dans mon interview le fait que Judith Silberfeld, rédactrice en chef adjointe n’assistait pas aux conférences de rédaction. Je n’ai pas porté atteinte à ses qualités de lesbienne ou de professionnelle du journalisme, telles n’étaient ni ma volonté ni mon propos.
- En réalité, je ne faisais qu’utiliser, dans une approche sociologique et donc en protégeant ma source, une information qui m’avait été donnée sur le terrain, ainsi qu’aux membres de Loppataq, du Pastt, du Caritig ou de l’Académie Gay & Lesbienne dans les réunions d’Archilesb! et de Vigitrans par Myriam Marzouk, salariée de Têtu à l’époque et membre d’Archilesb!. Elle affirmait pour l’avoir vu que Judith Silberfeld ne participait pas aux comités de rédaction de Têtu.
- Lors de l’interview collective de ces groupes et associations par les journalistes de 360° en janvier 2003, Myriam Marzouk a réitéré cette information avec vigueur. A l’époque, nous n’avions aucune raison de mettre en doute sa bonne foi.
- Les contestations de Têtu et de Judith Silberfeld sur cette situation et l'attitude de Myriam Marzouk m’incitent maintenant à douter de la totale véracité de cette information.
- Depuis, Myriam Marzouk a lâché Archilesb! dont elle faisait partie et a même témoigné contre moi ! Bizarre, bizarre mais pas au sens queer du terme, non ? (rires). On dirait qu’elle n’a guère de respect pour le travail d'Archilesb!, pour celui de Vigitrans ou d'ArchiQ !
- Il va de soi que je serais prête à m’excuser auprès de Judith Silberfeld d’avoir été piégée comme d’autres par les déclarations de Myriam Marzouk s’il s’avérait que celles-ci étaient mensongères. Il n’était nullement dans mon intention de porter atteinte à l’honneur d’une lesbienne rédactrice en chef mais bien plutôt de souligner une des raisons susceptibles d’expliquer le manque de surface rédactionnelle dont disposent les lesbiennes dans la presse dite gaie et lesbienne en France.
- Désolée pour toutes ces précisions mais elles sont d’importance et je trouve que le procès que m’intente Têtu en diffamation est excessif.
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C'est à dire ?

- Il suffit de lire l’ensemble de l’interview qui est assez longue pour comprendre qu’il s’agit d’une analyse de fond et non d’attaque ad feminem…
- Bon nombre d’attestations dans le dossier témoignent de ma bonne foi militante et intellectuelle.
- Par ailleurs, Têtu attaque une personne et non une association et demande 3 000 euros plus une publication judiciaire dans la presse qui peut aller jusqu’à 10 000 euros s’ils gagnent. Pour eux, ce n’est rien et c’est la société qui gère Têtu qui paye. Pour moi, sur le plan financier, les choses sont évidemment difficiles.
- D’autant que je me retrouve seule en lice. Têtu a décidé de ne plus poursuivre le magazine 360°.
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Pourquoi ?

- 360° s’est excusé en publiant dans son numéro d’été une lettre rédigée par Têtu qui a l’avantage de me mettre nommément en cause, ce qui n’était pas le cas de la première lettre d’excuses rédigée par leurs soins et qui m’avait été communiquée.
- C’est un peu fort de la part de 360° qui a une grande part de responsabilité dans l’affaire puisque Nathalie Brochard a quand même fait de grosses bêtises dans son article de fond, ce que sait parfaitement Catherine Macherel la rédactrice en chef …
- Il faudra que l’on m’explique comment l’on peut poursuivre une personne sans le support dans lequel elle s’est exprimée !
- Et je me demande pourquoi Têtu est si indulgent avec son ancienne salariée, Myriam Marzouk, qui s’est répandue avec force détail sur Judith Silberfeld, en racontant comme celle-ci souffrait au quotidien de ses mauvaises relations avec sa hiérarchie. Selon Myriam Marzouk, Judith Silberfeld n’était pas maître de ses choix rédactionnels et il y avait là une discrimination patente à l’endroit d’une des rares lesbiennes de Têtu. C’est quand même pas nous qui l’avons inventé. Elle allait à Têtu tous les matins.
- Sur le fond, tout le monde sait bien que Têtu n’est pas un magazine pour les lesbiennes.
- J’ajoute que Têtu n’a eu de cesse de publier des articles tout à fait diffamatoires à mon encontre. Il n’y a qu’à voir les papiers de Thévenin.
- Têtu a refusé par deux fois de publier mes droits de réponse suite aux propos de Didier Eribon m’accusant de « simplette » pour justifier le fait de m’avoir exclu au même titre que Marie-Jo Bonnet et Geneviève Pastre du Dictionnaire des Cultures Gaies et Lesbiennes
- C’est de l’acharnement sur ma personne à la fin. Au passage, je signale que je n’ai pas porté plainte…
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Pourquoi ?

- Je suis pour la liberté d’expression de la presse et dans la presse. Et le débat d’idées ne doit pas être faussé ou bridé par des questions d’argent.
- Un procès met en évidence des rapports de force et de domination qui passent par l’argent.
- Dans cette affaire Têtu profite d’un avantage économique incomparable.
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Penses-tu que les relations à l’intérieur de la "communauté" LGBT sont plus passionnelles qu’en dehors ?

- Je n’aborderais pas la question en termes de plus ou de moins, ni psychologiquement. La réponse à la question est dans la dénomination LA COMMUNAUTE. Le sentiment communautaire est très peu développé en France contrairement à ce que nous déverse la littérature anti-communautaire de Minc à Scarron en passant par Miclo et Grossmann.
- Mais surtout les infra-discriminations à l’intérieur du pack dit LGBT sont patentes : il suffit de voir la politique de l’Inter-lgbt, comment les pédés non normatifs, les gouines, les lesbiennes de couleur, les transgenres au sens très large du terme sont exclus.
- C’est cela qui donne l’impression d’un supplément de « passion » . Et ça se voit d’autant plus que seuls les gais assimilationnistes généralement bien dotés - enfin socialement - trustent les positions de pouvoir de savoir, de réflexion et d’action.
- Ajoutons la cerise sur le gâteau français : les gais se prennent encore souvent pour des hommes et ont hérité de cette culture masculine machiste de base typiquement française… qui les poussent à écarter des femmes des circuits.
- Il suffit de regarder ce qui se passe actuellement dans le débat pour l’égalité des droits, je ne parle pas du Collectif pour l’égalité des droits qui lui agit et réfléchit vraiment et transversalement.
Qui mène la danse dans la presse ? Qui s’arroge le rôle de l’intellectuel ? Qui squatte les colonnes du Monde ?
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A quoi sert la presse gay et / ou lesbienne ?

- La presse minoritaire et identitaire est essentielle. Pour le côté role-model. Pour rendre compte de l’actualité intellectuelle, politique, culturelle, gay, lesbienne, transgenre, je dirais non straight. Parce que c’est un levier politique essentiel. Pas simplement pour dénoncer ou défendre des droits mais pour modifier des politiques de genre, de sexe, de race, de savoir, d’immigration opprimantes et hétéronormatives. Pour développer la richesse diffractante des points de vue minoritaires. Pour inventer des corps et des formes de filiation, de liens différents.
Enfin pour prôner à la fois des politiques des différences et de la diversité plus justes et des manières différentes de faire la politique.
- Une presse gaie et lesbienne n’existe que si elle rend compte tout autant qu’elle crée des subcultures alternatives. En France, on en est loin.
- Il est vraiment regrettable pour tous et toutes de devoir demander des comptes à une presse ou des supports qui devraient être notre presse mais qui passent le plus clair de leur temps à invisibiliser des personnes et des points de vues.
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En somme, si tu perds ce procès que t'intente TETU, tu te retrouves sur la paille et endettée d'environ 10 000 € ?
Comment vis-tu cette manière de contrainte par l’endroit du portefeuille ?

- Ce que je vis mal ainsi que les membres d’Archilesb !, de Vigitrans et de LoppataQ, c’est le fait d’avoir été trahie par un membre d’Archilesb ! qui a joué un drôle de petit jeu. On n’a vraiment pas vu le coup venir.
- Ce qui me fait froid dans le dos, c’est qu’en 2004, on en soit encore à se battre pour que les lesbiennes - pour ne prendre que cet exemple de minorité - ne soient pas invisibilisées. Et ce n’est pas la technique de « la fenêtre lesbienne », un concentré de « lesb » dans le magazine tous les 36 du mois qui doit faire illusion…
- Je sais bien qu’avec ce procès on veut me faire taire et me décourager de militer. C’est tout de même un comble que de devoir se prendre la tête sur la manière dont j’aurais été diffamante en essayant de faire mon boulot et de dénoncer des injustices patentes.
- Ceci dit, j’encourage les lesbiennes et les autres minoritaires à prendre la parole, à dénoncer les discriminations dont ils font l’objet dans la pseudo communauté. A faire valoir leur droit de s’exprimer, d’exiger que soit diffusés, commentés, critiqués leurs productions intellectuelles, théoriques, militantes et politiques. A revendiquer le fait d’être représentées par elles-mêmes et à être présentes dans l’espace public et donc dans les médias.
- Ca ne sert à rien d’avoir peur ou de jouer les collabos… Un jour ça se retourne contre vous.
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Enfin, sur qui peux-tu compter pour t'aider ?

- La Coordination Lesbienne de France m’apporte son soutien. Ca me vraiment fait chaud au cœur et je crois à la solidarité lesbienne.
- Un comité de soutien est en cours de constitution. Si je perds, je ferai la quête… Vous êtes prévenus !
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Merci et bonne journée.

Têtu, par la voix de Thomas Doustaly [directeur et rédacteur en chef de Têtu], nous a fait savoir qu’il ne communique pas sur cette affaire.

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juillet 2003 : Ex'ist magazine n° 5 > édito de Ludo

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Edito
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Alors que le mois de juin a marqué comme chacun sait la mobilisation (plus ou moins réussie), de la communauté gay autour de différentes revendications,
on aurait pu imaginer que ce mois de juin serait
- aussi un mois de trêve
- et un mois de fraternité entre les différents membres de notre communauté.

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Or, loin de toutes ces considérations, sans doute trop "communautaires" pour le magazine Têtu, celui-ci a profité de l'occasion pour assigner son confrère :
360° ("le Têtu suisse"), qui dans un article paru dans le n° [de] mars-avril 2003 sur le Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris
- avait laissé entendre que : " Judith Silberfeld (rédactrice en chef adjointe de Têtu) est de notoriété publique la lesbienne " alibi " de Têtu "
- ajoutant "qu'aucune femme n'a accès aux séances de rédaction qui sont man only".

Petite pique bien inoffensive qui a conduit Têtu à assigner son confrère devant le TGI [Tribunal de Grande Instance] de Paris et à réclamer pas moins de 1 euro au titre des dommages et intérêts !
- Chacun aura compris que chez Têtu, un euro, c'est un euro !
- Peut être pourrait-on lancer une quête pour leur venir en aide...

[...]

20 6 2003 : gayvox.com > édito de Lionel Duroi
http://www.gayvox.com/edito/?id_rub=4&id_srub=42&id_dossier=37&idmenu=773

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Zone Têtue

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J’ai terminé mon voyage sur des questions qui me taraudent :
- Pourquoi ce procès au magazine 360°,
- pourquoi cette attaque contre Marie-Hélène Bourcier,
- pourquoi ces nouvelles guerres de religion

qui m’enlèvent parfois le goût de lire de l’info LGBTQ.

- Pourquoi ces récupérations de toutes sortes, tels ces drapeaux arc-en-ciel promis aux fenêtres du siège d’un parti politique le jour de la Marche parisienne des Fiertés LGBTQ (et bien d’autres) ?
- Pourquoi les réactions épidermiques au moindre faux pas d’une partie ou d’une autre ?
- Pourquoi tant de vulgarité quand il s’agit de prendre la défense d’un Dictionnaire qui n’est qu’un dictionnaire de plus ?
- Pourquoi tant de haine étalée à la veille d’une manifestation de rassemblement ?
- Pourquoi si peu de dialogue et de compréhension mutuelle ?
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Je ne dois pas être le seul à ne plus savoir qui a tort ou raison.
Je ne dois pas être le seul à être tenté parfois de prendre la fuite pour mieux me retrouver avec ceux qui voient le monde LGBTQ (et bien d’autres) autrement qu’en guerre.

Si nous sommes nombreux, désolés de ce spectacle calamiteux, tout aussi nombreux seront les spectateurs absents…
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Les citadelles édifiées dans le désert ne servent à rien.
Si le temps au temps en a servi d’autres, il risque de nous révéler un jour l’absurdité d’aujourd’hui.

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18 6 2003 : gayromandie.ch > par Fred
http://www.gayromandie.ch/information.php?id=64&page=3

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Médias :

Têtu poursuit 360° pour diffamation
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Dans le numéro de 360° consacré à Paris, un article mettait en cause la crédibilité du magazine Têtu. Se sentant victime de diffamation, Têtu a déposé plainte contre 360°.

En décidant de consacrer son numéro de mars-avril 2003 sur Paris, le magazine 360° ne se doutait certainement pas qu'ils allaient être embarqués dans une telle histoire.
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- « Tampax ensanglantés, menaces, insultes…
- A Paris, des tensions règnent souvent dans la communauté LGBT, mais jamais elles n'avaient atteint pareille intensité. »
Ainsi commence l'article « Paris brûle-t-il ? » signé Nathalie Brochard.

L'article fait le récit de la polémique au sujet du futur Centre d'Archives et de Documentation [Homosexuelles de Paris (CADHP)] de culture et d'histoire LGBT.

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La Mairie de Paris accorde la subvention de 100 000 euros,

- certains se sentent floués alors même qu'ils travaillaient depuis de longues années dans le sens de l'archivage
- et que le projet financé par la Ville semble faire la part belle aux gays, oubliant les lesbiennes, les bis, les transsexuels.

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Marie-Hélène Bourcier, sociologue lesbienne largement citée dans cet article, s'en prend au magazine Têtu,
- l'accusant d'être aux ordres de la Mairie de Paris « Têtu, la voix de son maître », et faisant même un parallèle avec la Pravda de l'ancien régime communiste.
- Dans ce même article, Marie-Hélène Bourcier remet en cause la légitimité journalistique de la rédactrice en chef adjointe, Judith Silberfeld, la traitant entre autre de « lesbienne alibi ».

La semaine dernière, l'éditeur de Têtu, deux de ses journalistes et son directeur de publication ont porté plainte contre le magazine 360° ainsi que contre Marie-Hélène Bourcier.
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- « Le but de notre article était de faire comprendre en toute bonne foi les enjeux des affrontements actuels sur l'avenir du Centre d'Archives dans un Paris qui se déchire»,
explique Cathy Macherel, rédactrice en chef de 360°,
- « Cela nous attriste de constater qu'au sein de la communauté LGBT et de ses supports d'expression, le débat critique et la confrontation d'idées semblent de moins en moins tolérés.
- En consacrant un dossier sur Paris, 360° n'avait nullement l'intention d'entrer dans la danse des affaires politiciennes de la capitale,
ni même de venir grignoter sur les terres du grand journal Têtu ».

- « Le problème, c'est que le dossier de 360° était très orienté, avec les gentils queer d'un côté et les méchants têtus de l'autre »,
répond Judith Silberfeld, rédactrice en chef adjointe de Têtu.
- « 360° ne s'est pas contenté de relater les faits, il a pris parti. À partir de là, il est impliqué. Un journal est soumis aux règles de la presse et la diffamation est punie. ».

Une fois de plus il semblerait qu'il y ait des perturbations sur la ligne
- puisque du côté de 360° on affirme avoir à plusieurs reprises tenté de joindre la rédaction de Têtu pour avoir leur opinion sur cette affaire, sans succès.
- Judith Silberfeld s'étonne de ce fait et déclare être pourtant une personne « extrêmement facile à joindre ».
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Suite à la plainte, Cathy Macherel ne comprend pas qu'on en soit arrivé à entamer une procédure judiciaire alors qu'il était simple d'ouvrir le dialogue et de demander un droit de réponse.

« Il y a atteinte à l'honneur, nous demandons réparation. Et l'honneur n'ayant pas de prix, nous demandons un euro symbolique », explique Judith personnellement mise en cause par l'article de 360°.

[ La plainte déposée demande :
- 1 euro de dommages et intérêts
- une condamnation à verser à chacun des défendeurs
(soit 4 personnes) la somme de 1 000 euros, soit 4 000 euros.
- une réparation complémentaire, soit la publication dans un magazine
au choix des demandeurs pouvant aller jusqu'à 10 000 euros.
- le remboursement des frais d'avocat ]

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« Le sujet est chaud, mais il ne s'agissait nullement de porter atteinte à qui que ce soit. » affirme Cathy.
- « Il est regrettable que certains acteurs concernés par cette affaire n'aient pas daigné répondre quand nous avons cherché à leur donner la parole ».

- 360° reste serein quant à l'issue de cette affaire.

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17 6 2003 : fr.gay.com > par la rédaction
http://fr.gay.com/headlines/4570
http://fr.gay.com/headlines/bydate/2003-06-17

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Têtu attaque le magazine gay 360° et Marie-Hélène Bourcier
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L'éditeur de Têtu, deux de ses journalistes et son Directeur de publication ont porté plainte contre
- le magazine gay suisse 360°
- ainsi que contre la sociologue lesbienne Marie-Hélène Bourcier,
suite à un article publié dans le numéro de mars-avril 2003.

Cet article très polémique, intitulé " Paris brûle-t-il ? " revenait sur la stérile polémique concernant le futur Centre d'Archives [et de Documentation] Homosexuelles de Paris.
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Il mettait en cause le travail et la légitimité journalistique d'une des journalistes du magazine, ainsi que l'indépendance de Têtu,
- n'hésitant pas à affirmer que le magazine serait aux ordres de la Mairie de Paris,
- et faisant même un parallèle avec la Pravda d'avant la chute du bloc de l'Est !

Dans ce même dossier, Marie-Hélène Bourcier, dans une interview, mettait également en cause le rôle joué par une des journalistes de Têtu au sein de la rédaction du magazine.
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- Judith Silberfeld, rédactrice en chef adjointe de Têtu,
- Thomas Doustaly, rédacteur en chef,
- Olivier Ségot, directeur de publication,
- et la société d'édition CPPD
ont donc porté plainte contre 360° et contre Marie-Hélène Bourcier pour diffamation.

Les plaignants réclament la condamnation de Marie-Hélène Bourcier et de 360°
- à un euro de dommages et intérêts,
- à la publication d'un extrait du jugement dans un magazine,
- et à 1000 euros au titre des frais de justice.

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16 6 2003 : citegay.fr > par J. F. G.
http://citegay.fr/ACTUALITES/GAY/00/00/239063/actualites_visu.htm

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Actualites Gay

Crêpage de chignons entre Têtu et la revue 360°
Têtu poursuit son confrère pour ''atteintes à son honneur''
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Dans son édition datée "mars-avril 2003", la revue "360°" a consacré un article sur le Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris,
- estimant que ce projet "serait phagocyté par un pouvoir gay devenu dominant au détriment des femmes homosexuelles".

La rédaction de "360°" critiquait au passage la position du magazine Têtu sur le sujet.
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Dans l'article, "360°" donnait notamment la parole à la sociologue Marie- Hélène Bourcier
- qui estimait que "Judith Silberfeld (NDRL : rédactrice en chef adjointe de Têtu et de son site Internet) est de notoriété publique la lesbienne alibi de Têtu",
- ajoutant "qu'aucune femme n'a accès aux séances de
rédaction qui sont men only".

La réponse de Têtu ne s'est pas faite attendre :
- c'est devant la Justice que le mensuel a décidé d'obtenir réparation des ces propos qu'il juge diffamatoires et portant gravement atteinte à son honneur et à sa considération.
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La revue "360°" et la sociologue Marie-Hélène Bourcier, sont poursuivies devant le TGI [Tribunal de Grande Instance] de Paris.

Têtu demande entre autres
- 1 Euro au titre des dommages et intérêts,
- une condamnation à payer une somme de 1.000 Euros à chacun des demandeurs,
- et la publication du jugement, sans que cette insertion ne puisse exécder 10.000 Euros.
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Pour Maître Yann Pedler, l'avocat de la revue "360°",
- "il n'y a pas volonté de porter atteinte à l'honneur et à la considération du magazine Têtu ni à ses journalistes dans cet article dont seules quelques phrases sorties de leur contexte sont montées en épingle par Têtu pour les besoins de son procès en diffamation,
- mais simplement une volonté de faire état et de comprendre le fondement et les enjeux d'une polémique sur la mise en place du Centre d'Archives [et de Documentation] Homosexuelles [de Paris] et de son développement dans l'intérêt d'un patrimoine culturel de l'ensemble des gays, lesbiennes, trans et bi".

"Il est certainement regrettable que cette assignation soit notifiée à quelques jours des grandes manifestations de la Fierté Gay qui devraient symboliquement rassembler plutôt que divisier", a indiqué Maître Pedler à Citégay.

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16 6 2003 : Archilesb ! > Communiqué de Presse n° 8
Archilesb ! http://www.archiq.fr.vu/
Marie-Hélène Bourcier :
mhbourcier[AT]free.fr

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Communiqué de Presse n° 8

Paris, le 16 juin 2003

A la veille de la marche des Fiertés, Têtu attaque en diffamation
la sociologue lesbienne Marie-Hélène Bourcier
et le magazine LGBT 360°

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La société qui exploite le magazine Têtu a assignés en diffamation devant le TGI [Tribunal de Grande Instance] de Paris
- Marie-Hélène Bourcier, militante, sociologue et enseignante à l'université de Lille III
- ainsi que l¹Association Presse 360° qui publie en Suisse le magazine gai lesbien bi et trans 360°.
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Les propos prétendument diffamatoires sont extraits de leur contexte
- qui est un très long article publié en mars avril 2003 ainsi qu'une interview de Marie-Hélène Bourcier par le magazine 360° ayant pour titre « Paris brûle-t-il ? »
- et qui font partie d'une enquête sur le Centre de Documentation et d'Archives Homosexuelles de la ville de Paris pour lequel la Mairie de Paris a versé une subvention de 100.000 euros à l'automne dernier.

Dans le cadre de cet interview, Madame BOURCIER, sociologue et militante
- exposait notamment les difficultés que connaissent les lesbiennes ainsi que les trans et les bi à fait valoir leur légitime demande de participer à l¹activité du Centre d¹Archives et Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP)
- et dénonçait le fait de ne pas avoir trouver un relais d¹information dans la presse gay dont en particulier le journal TÊTU seul magazine national se trouvant de facto en situation de pouvoir hégémonique.

C¹est ainsi qu¹elle s¹étonnait du peu de place des lesbiennes et de leur capacité à faire entendre leur voix dans un magazine s¹affirmant pourtant destiné aux gay et lesbiennes.

L¹enquête très développée et réalisée à Paris par le journal Suisse 360° n'émanait pas d'une volonté de porter atteinte à l¹honneur et à la considération du magazine TÊTU ni à ses journalistes.
- Seules quelques phrases sorties de leur contexte sont montées en épingle par le magazine TÊTU pour les besoins de son procès en diffamation
- et le magazine 360° a simplement manifesté une volonté de faire état et de comprendre le fondement et les enjeux d¹une polémique sur la mise en place du CADHP et de son développement dans l¹intérêt d¹un patrimoine culturel de l¹ensemble des gays, lesbienne trans et bi.
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Il est certainement regrettable que cette assignation soit notifiée à quelques jours des grandes manifestions des Fiertés [LGBT] qui devraient symboliquement rassembler plutôt que diviser.

Marie-Hélène Bourcier et le magazine 360 ° ont confié leur défense à Maître Yann PEDLER du Barreau de Paris.
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Contact Marie-Hélène Bourcier : mhbourcier@free.fr

Pour toute information complémentaire : [ http://www.archiq.fr.vu/ ]
www.archilesb.org
www.vigitrans.org

pour consulter la revue de presse nationale et internationale sur le CADHP : http://www.archiveshomo.info

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