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Analyse Projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris APCADHP
citations à caractère critique, polémique, pédagogique et/ou scientifique des informations

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la sauvegarde des mémoires LGBTQ permet de préserver la vérité sur notre histoire

juin 2003 : Technikart n° 73, page 99 > par Patrick Thévenin
http://www.technikart.com/article.php3?id_article=579

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Homos :
Les nouvelles chiennes de garde

Riffifi chez les lesbiennes : Mal au CLIT
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LES NOUVELLES CHIENNES DE GARDE NE SE RECRUTENT PAS QUE CHEZ LES HOMMES.
CÔTÉ LESBIENNES, ÇA CHAUFFE DUR. TÉMOIN LE RÈGLEMENT DE COMPTE
ENTRE LE MILITANTISME OLD SCHOOL DE MARIE-HÉLÈNE BOURCIER ET MARIE-JO BONNET ET LES JEUNES ENRAGÉES DU CLIT.

La guerre du CLIT remonte aux braillements qui ont accompagné le projet de Bertrand Delanoë concernant l'ouverture à Paris d'un Centre de Documentation consacré aux archives gaies et lesbiennes.
- En septembre dernier, la Mairie de Paris vote une subvention de 100 000 € pour le projet dirigé par Jean Le Bitoux, ancien collaborateur de feu Gai Pied.

Mais la bonne nouvelle est de courte durée car deux lesbiennes,
- Marie-Jo Bonnet, historienne et écrivain,
- et Marie-Hélène Bourcier, sociologue et essayiste,
d'abord consultées puis éloignées du projet, alertent à qui mieux mieux les médias, font signer des pétitions et crient haut et fort à la discrimination lesbienne, s'insurgeant que sur cinquante participants au projet, cinq seulement soient des femmes.
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Devant cette hystérie relayée dans Libération par Blandine Grosjean, les jeunes lesbiennes de l'association CLIT (Comité des Lesbiennes Insoumises et Transgressives)
- entendent bien protester contre le séparatisme old school (les gays d'un côté, les pédés de l'autre, les [...] au bûcher...), fonds de commerce de Bonnet et Bourcier.
- Dans la lignée de leurs actions de protestations (leurs fameux « kiss in » lesbien), elles envoient à Grosjean, Bourcier et Bonnet des petites boîtes contenant des Tampax maculés de faux sang, histoire de se moquer de leur tendance à faire de tout un drame.
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Mal leur en prend :
- Marie-Jo Bonnet apprécie très peu la plaisanterie et porte plainte contre X.
- Blandine Grosjean refuse de témoigner et enterre l'histoire
- tandis que Marie-Hélène Bourcier dévoile à la police le numéro de la présidente et fondatrice du CLIT, une certaine Georgette W. Bush, ainsi que son appartenance à Act Up [Paris].
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Garde à vue

C'est le début d'un long calvaire pour Georgette :
- garde à vue de vingt-quatre heures renouvelables dans les locaux de la Police judiciaire,
- transfert en grande pompe (menottes, sirène, gyrophare...) au Palais de justice, fouille au corps,
- perquisition de son domicile, saisie de son ordinateur
- et trente heures passées dans une cellule avec promesse de finir en préventive à Fleury pour refus de coopérer.
Sans compter des questions essentielles comme « Quelle est votre religion ? » ou « Mangez-vous casher ? »

La suite est encore plus fun avec expertise psychiatrique à Saint-AnneGeorgette doit expliquer :
- 1) C'est quoi le queer ?
- 2) C'est quoi une butch ?
- 3) C'est quoi l'escorting ?
- 4) Pourquoi elle se travestit en monsieur la nuit ?
L'entretien se conclura par un très freudien : « Mais vous n'avez jamais connu l'homme ? »
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La procédure étant actuellement en cours,
- difficile d'en parler dans les détails,
- puisque les deux plaignantes semblent acharnées.

En effet, « Toutes les lettres du CLIT adressés à Bourcier ou Bonnet
- dans l'espoir d'une conciliation à l'amiable »
- ont été interprétées comme des « menaces et des intimidations dans le but de retirer la plainte ».

[...]

 

13 3 2006 > 100.000 euros envolés, 800.000 euros pour quoi faire ? Centre d'Archives Homosexuelles de la Ville de Paris : on ne change pas une équipe qui coûte ... [ ArchiQ ]
Suite aux déclarations de Mr Martinet, président de AP-CADHP ( Association de Préfiguration du Centre d'Archives Homosexuelles de Paris ) dans tetu.com, ArchiQ, groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBTQ (ex Archilesb! et VigiTrans ) tient à préciser :
- que le Rapport / projet du CADHP n'a aucunement été expertisé ou validé par les Archives Départementales de la Ville de Paris et encore moins par les Archives Nationales ( et pour cause ... )
Non seulement l'AP - CADHP a échoué dans la mission qu'elle s'était confiée mais dans ce Rapport de préfiguration non validé scientifiquement, l'Association ose demander des financements pour les mêmes objectifs qui n'ont pas été atteints ( recrutement de l'équipe, concertation avec les associations et lieux - ressources ... ) et qui avaient été fixés pour 2003.
Le tout sans date d'ouverture pour le Centre d'Archives.
Mr Martinet ne répond pas sur l'aspect financier mais il est légitime de demander des comptes sur la gestion de la subvention de 100.000 euros de la Mairie de Paris ( dans sa partie salaires notamment ), sur le manque de résultats passés ( 2002 - 2005 ) et sur l'avenir du Centre.
A quoi ont servi les salariés ( [ Jean ] Le Bitoux, [ Patrick LaFollie ] La Folie ) chargé des acquisitions ou d'archiver sans archives ? Pourquoi ont-ils été renvoyés du CADHP ?
Combien va coûter la nouvelle phase de configuration du Centre d'Archives ? dans sa première phase étant entendu qu'elle ne saurait déboucher sur l'acquisition et l'ouverture d'un local, celles-ci ne constituant pas une priorité en phase configuration ( source Rapport AP CADHP ) ?
- le Rapport de l'AP - CADHP rédigé par la société de conseil CCMO créée en octobre 2004, dirigée par Olivier Maguet, spécialiste de santé et d'action sociale ( Aides, FAGG dont fait partie Jean Le Bitoux ) est fantaisiste sur le plan scientifique et la question des archives LGBTQ.
Constellé de perles, il est aussi gourmand : 100.000 euros pour ne rien faire, 820.000 euros pour recommencer la préfiguration opportunément renommée configuration.
C'est la somme que demande le rapport pour la phase 1 de configuration ( minimum deux ans ).
La dite configuration ne comprend ni l'ouverture d'un local ni l'ouverture du Centre au public mais débouchera sur l'ouverture d'un site Internet !
Les acquisitions d'archives n'y sont pas une priorité ( 10.000 euros de budget )  contrairement à un Colloque national ( 20.000 euros ) dédié à la constitution d'un thésaurus ( qui existe déjà ) et dont on imagine à quel point le sujet risque d'être attractif pour un public déjà peu sensible à la question des archives ( source Rapport AP CADHP ).
Alors on prend les mêmes et on recommence ?

10 3 2006 > Archives Homosexuelles : protestations contre la lenteur du projet [ tetu.com ]
ArchiQ, groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBT ( ex- Archilesb! et Vigitrans ), proteste contre la lenteur du projet du Centre des mémoires LGBT Paris / Île-de-France [ Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) ].
Dans un communiqué, ArchiQ attire l'attention sur le laxisme et la négligence dont la Mairie de Paris a fait preuve dans ce dossier et demande le remboursement de la subvention de 100.000 euros accordée à l'Association de Préfiguration du Centre [ d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( AP CADHP ) ], ainsi que la démission de ses responsables.
- Depuis 2002, estime ArchiQ, nous n'avons cessé d'alerter la Mairie de Paris sur l'état de non avancement du projet. Rien n'a changé.
Stéphane Martinet, président de l'Association de Préfiguration, répond à Têtu que le statu quo ne provient pas de lui : le Centre est toujours en attente de la validation des Archives de France ( ministère de la Culture ), étape nécessaire à la validation d'une subvention, après avoir reçu la validation scientifique du projet par le Centre départemental des Archives de Paris.
- J'écris une lettre de relance, sans vouloir être trop méchant avec eux, avoue-t-il. Je découvre que dans le monde des archives, tout est toujours lent. C'est un autre temps.
Sans date d'ouverture prévue, le Centre nécessiterait une subvention annuelle de près de 400.000 euros, et n'ouvrirait dans un premier temps, celui de la configuration, que sa partie documentation.
Les archives proprement dites pourraient être accessibles deux ans plus tard.

10 3 2006 > Centre d'Archives Homosexuelles de Paris : ArchiQ demande la démission des responsables [ e-llico.com ]
Centre inexistant, argent public gaspillé : ArchiQ ( groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBT ) demande le remboursement de la subvention accordée à l'AP-CADHP, l’Association de Préfiguration du Centre d’Archives [ et de Documentation ] Homosexuelles de Paris et la démission de ses responsables.
Opposant historique au projet de Centre d’Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris de l'AP CADHP ] soutenu par la Mairie de Paris, ArchiQ parle de laxisme et de négligence dans la façon dont la Mairie de Paris a géré l’affaire.
Il faut dire que ce dossier semble véritablement empoisonné.
Valse et renvoi des personnes chargées de faire avancer les actions de préfiguration, retards répétés dans les étapes de validation du projet, polémique sur son orientation scientifique, communication minimum et peu compréhensible sur ses évolutions : tout a concouru à donner un sentiment de ratage d’un des projets emblématiques de la prise en compte de la question LGBT par l’équipe municipale élue en 2001.
Le Centre est actuellement dans l’attente de la validation des Archives de France qui dépendent du ministère de la Culture. 2003 était la date prévue d'ouverture du Centre à l'issue d'une phase dite de préfiguration alors qu’on parle désormais d’une ouverture en 2008.
La gestation du Centre d’Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris de l'AP CADHP ] ne parvient pas à sortir de la polémique qui rebondit régulièrement comme cette dernière attaque en témoigne.
La mise en cause, d’abord communautaire, prend une tournure politique quand ArchiQ souligne l’appartenance partisane d’un des piliers du projet au PS et fait mine de s’interroger sur la sincérité de la promesse de Bertrand Delanoë quant à la création de ce fameux Centre.

9 3 2006 > Centre d'Archives Homosexuelles de la Ville de Paris : que fait la Mairie de Paris ? [ ArchiQ ]
Un Centre inexistant, l'argent public gaspillé : ArchiQ demande le remboursement de la subvention de 100.000 euros accordée à l'AP-CADHP ( Association de Préfiguration du Centre d'Archives [ et de Documentation ] Homosexuelles de Paris ) et la démission de ses responsables.
ArchiQ, groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBTQ ( ex Archilesb! et VigiTrans ) demande à Bertrand Delanoë, Maire de Paris de prendre ses responsabilités concernant le projet de Centre d'Archives Homosexuelles de la ville de Paris, pour lequel l'association AP-CADHP, présidée par Stéphane Martinet ( PS adjoint au Maire du 11ème arrondissement de Paris ) a reçu de la Mairie de Paris une subvention de 100.000 euros en 2002.
ArchiQ attire l'attention sur le laxisme et la négligence dont la Mairie de Paris a fait preuve dans ce dossier :
- 2003 était la date prévue d'ouverture du centre à l'issue d'une phase dite de « préfiguration » dont l'association AP-CADHP avait la charge.
Après une préfiguration qui n'a rien donné et a duré deux ans de plus que prévu, l'AP-CADHP demande aujourd'hui une période de « configuration » deux fois plus longue et huit fois plus coûteuse pour une ouverture en 2008 :
- Des projections budgétaires de l'ordre de 800.000 euros sont prévues pour le premier volet de cette configuration.
Depuis 2002, date du lancement de la pétition d'Archilesb ! et de Vigitrans pour que le Centre d'archives devienne inclusif et paritaire et qu'il se dote d'un projet scientifique digne de ce nom, ArchiQ n'a cessé d'alerter la Mairie de Paris sur l'état de non avancement du projet.
Rien n'a changé. Les objectifs de la convention signée entre la Mairie de Paris et l'AP-CADHP n'ont pas été respectés.
Seuls résultats tangibles :
- un local jamais ouvert au public et qui n'a jamais reçu la moindre archive,
- une absence totale de concertation avec la communauté LGBTQ ( Lesbienne Gaie Bi Trans Queer ).
L'AP-CADHP a largement fait la preuve de son incompétence mais la Mairie de Paris a prouvé son peu d'intérêt pour un projet pédagogique, culturel et citoyen qui fait cruellement défaut et qui contribuera efficacement à la lutte informée contre les discriminations sexuelles, ethniques et de genre.
L'engagement de Bertrand Delanoë en pleine campagne électorale de 2001 en faveur de la création d'un Centre de Documentation et d'Archives [ Homosexuelles ] n'était-il donc qu'une promesse électorale ?
=> Contact Presse :
Pour toute information complémentaire et envoi des documents ( pièces comptables et financières ;
chronologie de l'état de non avancement du CADHP 2001-2006 ) :
- Marco Dell Omodarme < domarco[AT]free.fr > 06 70 83 77 01
- Marie-Hélène Bourcier < mhbourcier[AT]free.fr > 06 24 18 34 25

24 2 2006 > Têtu perd en appel dans son procès contre Marie-Hélène Bourcier [ Archilesb ! ]
Le 24 février 2006, La Cour d'Appel de Paris a de nouveau rejeté les prétentions du magazine Têtu et de ses rédacteurs en chef et Directeur de publication, Mr Doustaly, Mme Silberfeld et Mr Segot à l’encontre de la sociologue Marie-Hélène Bourcier, suite à un article paru dans le magazine suisse 360° ayant pour titre Paris brûle t-il ? [ consacré aux problèmes du projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ] ( AP CADHP ) ].
Il était reproché à Marie-Hélène Bourcier d'avoir affirmé que Mme Silberfeld, journaliste du magazine Têtu était la lesbienne alibi de Têtu et qu'il suffit de voir comment le tout Paris rigole de raconter comme [ la journaliste ] n'a pas accès aux conférences de rédaction qui sont men only.
Têtu s'était désisté de sa plainte en diffamation contre le magazine 360° dès juillet 2003 mais l’avait maintenue à l’encontre de la seule personne de Marie-Hélène Bourcier.
Les plaignants avaient été déboutés une première fois de leur demande de voir condamner Marie-Hélène Bourcier pour diffamation par un jugement du Tribunal de Grande Instance du 15 septembre 2004.
Le Tribunal avait notamment estimé que Marie-Hélène Bourcier avait pu démontrer que la citation concernant la présence de Mme Silberfeld en conférence de rédaction avait été prononcée - lors des témoignages recueillis collectivement auprès des différentes personnes présentes - non par elle-même, mais par Mme Myriam Marzouk, salariée du magazine Têtu et membre d’Archilesb ! au moment des faits.
Le Tribunal avait également jugé que Marie-Hélène Bourcier, par ses propos sur l'exclusion des femmes des conférences de rédaction, cherchait de bonne foi à dénoncer l'hégémonie de la presse gay au détriment des lesbiennes et non à porter atteinte à l'honneur du magazine Têtu, ni à ses rédacteurs en chef.
=> Têtu : encore perdu !
Le magazine Têtu avait néanmoins interjeté appel par la voix de son nouvel avocat, Me Emmanuel Pierrat. La Cour d’Appel de Paris vient de juger cet appel irrecevable et a confirmé le jugement en première instance.
Marie-Hélène Bourcier tient à remercier son avocat, Me Yann Pedler, ainsi que toutes celles et ceux qui lui ont manifesté leur soutien à titre personnel, associatif et politique tout au long des trois années de procédure.

Février 2006 > La nuit des petits couteaux : Qui gagnera la bataille de Paris ? [ Jean-Luc Romero : président de Aujourd'hui, Autrement et Conseiller régional UMP île de France ]
=> Des voies nouvelles pour un Paris Autrement ...
Car ce bon François Devoucoux du Buysson, responsable de cette lettre satirique [ leperroquetlibere.com ], sait parfaitement qu'à Paris, il y a de 10 à 15 % d'homosexuels qui n'ont pas toujours été à la fête dans notre bonne ville. J'en ai même parlé avec lui en juillet 2005 dans un bistrot en face de la région : il a dû oublier !
Sous les précédents mandats, aucune association homosexuelle ne bénéficiait de subventions alors que certaines jouent incontestablement un rôle important et que notre capitale a la communauté gay la plus touchée par le sida de toute l'Union Européenne. N'oublions pas qu'un gay sur cinq à Paris est contaminé par le VIH / sida ! Sans compter le travail que font certaines associations pour limiter le suicide des adolescents homosexuels ou en faveur de la lutte contre les discriminations.
En 2004, 3.149 associations étaient subventionnées par la mairie de Paris à hauteur de près de 174 millions d'euros. Et, parmi ces associations, seule une dizaine d'associations homosexuelles - une petite vingtaine en 2005 - sur les centaines que compte nore ville, bénéficiaient d'une aide publique !
On est donc très loin des abus dénoncés par le Perroquet [ Libéré ] ou par certains élus de droite qui voient rouge dès que le mot homo se retrouve dans une délibération, à l'image de Dominique Baud, élue du 15ème arrondissement, obsessionnelle sur la question.
Certes, un terrible précédent qu'a dénoncé, là à juste titre, François Devoucoux du Buysson [ PARIScide, Les gâchis de l'ère Delanoë ( éditions de La Table Ronde ) ], a plombé beaucoup d'initiatives en faveur des associations gay ou lesbiennes.
En septembre 2002, le Conseil de Paris a voté une subvention de 100.000 euros pour la préfiguration d'un Centre d'Archives et de Documentation des Homosexualités
[ de Paris ( AP CADHP ) ], dont l'utilité est évidente.
A l'époque
[ discrètement sollicité par l'Association AP CADHP et la mairie de Paris ], j'ai donc pris ma plus belle plume pour demander aux conseillers de Paris de droite de voter pour cette subvention. Philippe Séguin, alors président du groupe RPR au Conseil, m'assura du vote de son groupe. Effectivement, l'immense majorité du Conseil de Paris adopta cette subvention et, ce faisant, la création du CADHP.
Quelle déconvenue de constater que quelques années plus tard personne ne sait réellement ce qu'est devenue cette initiative et que ces 100.000 euros se sont presque envolés en fumée ? ? ?
Mais est-ce parce qu'un projet n'a pas abouti et que les deniers publics ont ainsi été mal engagés
que les centaines d'associations homosexuelles de Paris doivent être punies ?
Sanctionne-t-on un club sportif qui demande des subsides municipaux au motif qu'un autre club a dilapidé une précédente subvention ? ...

Février 2006 > Delanoë attaqué sur ses subventions [ Nous magazine ]
Françoise de Panafieu, principale rivale de Bertrand Delanoë pour les élections parisiennes de 2008, critique les subventions municipales aux associations gays.
La Ville de Paris est-elle trop généreuse avec les homos ? Qui touche et combien ? Nous a enquêté …
=> De Panafieu polémique
Il y a un an, l'UMP parisienne aurait sucré de son Paris perdu de Bertrand Delanoë les passages critiquant le clientélisme et le communautarisme supposés du maire socialiste.
Françoise de Panafieu, la roller-skateuse aux cheveux blancs ( dixit [ La nuit des petits couteaux de Jean-Luc ] Romero ), revigorée par les sondages qui la donnent la mieux placée à droite pour battre le PS en 2008, n'a pas les mêmes scrupules dans Mon Paris gagnant.
Citant des chiffres inexacts, la députée y affirme que les associations luttant contre la discrimination des homosexuels sont particulièrement gâtées et que la générosité du maire est à la mesure de la reconnaissance qu'il attend.
Annick Lepetit, porte-parole du PS, rétorque que Bertrand Delanoë est un élu responsable, soucieux de défendre les libertés, la tolérance et le respect de l'autre, tandis qu'Anne Hidalgo, sa première adjointe, rappelle que toute subvention donne lieu à un vote au Conseil de Paris [ communiqué du 11 1 2006 ].
Ce que l'UMP sait fort bien pour s'y être régulièrement opposée et avoir critiqué l'influence d'un omniprésent lobby gay

=> Paranoïa sur l'homosexualité
Tout aussi trompeuse est la liesse de nombreux gays qui acclament le nouveau maire sur le parvis de l'Hôtel de Ville, le 18 mars 2001.
Laurent Jagueneau, porte-parole de 3HVP ( la toute nouvelle association des employés municipaux gays [ Homosexuelles et des Homosexuels de l'Hôtel de Ville de Paris et leurs amis ] ), vit de l'intérieur la vague rose :
- C'est pire
, affirme t-il à notre confrère Illico. Beaucoup de gens ont cru que les gays allaient être protégés, alors ils se sont lâchés ; il y a eu une sorte de déchaînement homophobe dans certains services, encore soumis à la main-mise RPR.
Assiégé, le nouveau maire se contente de demander de faire remonter informations et témoignages à Philippe Lasnier, son conseiller-médiateur avec la communauté, ainsi qu'à Christophe Girard, adjoint à la Culture, tous deux homosexuels.
Dans une ambiance de paranoïa, le premier n'hésite pas à rappeler aux journalistes que les conversations téléphoniques sont enregistrées et que la mairie peut compter sur un performant service juridique, tandis que le second promet à ses contradicteurs, comme Delfeil de Ton, auteur d'un éditorial irrévérencieux dans Le Nouvel Observateur, qu'ils auraient affaire à la police communautaire Act-Up Paris et SOS Homophobie, affirme François Devoucoux du Buysson, responsable du site communautarisme.net et auteur d'un récent Pariscide : les gâchis de l'ère Delanoë.
=> Un million pour les gays en 5 ans
Cinq ans après, le point d'achoppement est toujours le même : Toutes les associations [ gays ] méritent-elles vraiment d'être encouragées et financièrement soutenues ?, se demande de Panafieu. Vaste question ! Depuis l'alternance, environ 1 million d'euros leur ont été dévolues. C'est mieux que zéro, mais pas beaucoup plus : 0,2 % du budget consacré au monde associatif parisien.
Devant ces critiques, la Ville, généralement affable sur son soutien aux homos, se croit aujourd'hui obligée de préciser que seules 17 structures avaient reçu en 2005 un montant de 247.000 euros.
Des sommes en concordance avec les étiages listés par le site satirique Notre Dame de Paris ( notre.dame.de.paris.free.fr ) : 45.740 euros pour le 2e semestre de 2001, 273.000 en 2002, 228.950 en 2003, une chute à 142.000 en 2004 et 15.000 depuis le début 2006.
Cependant, à y regarder de plus près, deux associations, le Centre d'Archives et de Documentation [ Homosexuelles de Paris ] ( CADHP ) et le Centre Gai & Lesbien [ de Paris ] ( CGL ) accaparent à elles seules près de la moitié des subsides gays et illustrent la dérive que connaissent les structures municipalisées ( lire encadré ).
- Cette bérézina a obligé la municipalité à reprendre les choses en main … quitte à renouer avec des pratiques autrefois vilipendées, comme attribuer des fonds à des organismes présidés par des adjoints au maire, dénonce François Devoucoux du Buysson. Et de regretter que la droite qui avait déjà stupidement voté cette première subvention [ au CADH, ndlr ] s'est ainsi privée de la meilleure occasion à ce jour de confondre Bertrand Delanoë en pointant le décalage entre son discours sur l'éthique publique et ses pratiques de réseau.
=> Les chouchous … et les autres
Et, en effet, les soupçons de copinage n'épargnent pas son adjoint Christophe Girard depuis le financement de structures dont il fut président ( 84.000 euros pour le Festival du Film Gai & Lesbien [ Festival de Films Gays & Lesbiens de Paris ( FFGLP ) ] ) ou membre ( 13.550 euros pour SOS Homophobie, 28.700 pour ProChoix et 32.000 euros avec le ministère de la Santé pour Act-Up Paris qui montrera, en perturbant une Conférence sur la santé gay à l'Hôtel de Ville en novembre 2005, qu'elle n'a décidément pas la reconnaissance du ventre … ).
Inversement, pour ceux qui ne font pas partie du sérail, obtenir ne serait-ce qu'un rendez-vous avec le conseiller-médiateur relève du parcours du combattant.
En juillet 2001, Cineffable, organisatrice de 13 éditions du festival Quand les lesbiennes se font du cinéma, lequel accueille entre 7.000 et 9.000 spectatrices, doit patienter plusieurs mois avant d'être reçue, non par Philippe Lasnier, mais 5 minutes par la Directrice du service cinéma de la mairie.
L'association, qui ne demandait pas grand-chose, si ce n'est le prêt d'une salle, se voit conseiller de remplir un dossier de subvention qui permettrait de louer un lieu plus cher.
=> Saupoudrage financier
La subvention est finalement refusée à la fois par manque de budget et parce que l'événement est non-mixte.
- On se demande si [ cet ] argument avancé par Philippe Lasnier, relève de la mauvaise foi pure et simple, de la misogynie où d'une lesbophobie qui n'ose pas dire son nom, lâche alors l'historienne féministe Marie-Jo Bonnet.
- Il suffit de comparer les subventions allouées au mouvement gay [ masculin, ndlr ] pour comprendre que la disparité est enracinée jusque dans le domaine économique.
Ce n'est que la mobilisation du gratin goudou, alors très remonté contre le « sexisme » du projet-phare de CADHP, qui fait fléchir la mairie, laquelle fait voter deux fois 15.000 euros à Cineffable, plus 10.000 pour Archilesb! [ en réalité pour l'association Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes ( ARCL ) ].
La Fédération Sportive Gaie et Lesbienne ( FSGL ) connaît pareille mésaventure, malgré ses entrées à la mairie ( Philippe Lasnier fut président du club gay Paris Aquatique ).
Car il ne s'agit plus de saupoudrer 4.000 euros mais de contribuer à un projet de 11 millions ...
- Réalisme et grande prudence par rapport au budget total impliqué deviennent de rigueur, d'autant qu'aucun événement gay ne manie un tel budget
Du coup, l'aide municipale se limite à une lettre de bonnes intentions du Mr. Gay puis, très tardivement, du maire. Mais pas d'argent public, à cause de la frilosité et la réticence des sponsors privés vis-à-vis de la cible gay !
=> Les bobos virent à droite
Cet argument, combiné à la baisse de popularité de Bertrand Delanoë chez les bourgeois bohèmes qui l'ont élu ( moins 18 points depuis 2003 ) tendrait à confirmer la constatation que fait Devoucoux du Buysson ( et vraisemblablement aussi de Panafieu ) :
- Un homosexuel bourgeois ressemble de plus en plus à un bourgeois homosexuel en vieillissant et il est probable que les électeurs parisiens qui s'identifient au mouvement gay se montreront plus sensibles aux arguments politiques leur permettant de valoriser leur patrimoine immobilier et d'alléger leur fiscalité qu'à des controverses relatives à des droits qu'ils ne sont qu'une minorité à réclamer, comme le mariage ou l'adoption.
Dit simplement : à voter à droite.
Par ailleurs, en finançant la vieille garde associative plutôt que des événements fun, Bertrand Delanoë prend le risque de s'aliéner la part la plus jeune de l'électorat gay, qui le crédite encore de 78 % de confiance pour faire avancer l'égalité des droits. Mais qu'en sera-t-il en 2008 ?
La dérive des centres municipalisés
Annoncé pour 2003, le Centre d'Archives et de Documentation [ Homosexuelles de Paris ] ( CADHP ) est repoussé à 2007 tandis que le Centre Gai & Lesbien [ de Paris ] ( CGL ) cumulera le même retard lorsqu'il aménagera dans ses nouveaux locaux en juin [ projet de Grand Centre LGBT de Paris île de France ].
Le fait que le CADHP ait dilapidé 100.000 euros en salaires, loyers et charges externes fait bondir Michel Chomarat, initiateur avec la mairie PS de Lyon d'un projet similaire [ à la Bibliothèque Municipale de Lyon ], qui a abouti plus rapidement et pour moins cher :
- On croit rêver face à l'incurie récurrente et au manque de contrôle manifeste des deniers publics. Comment en est-on arrivé à ce point d'amateurisme et de copinage ?
Pour Marie-Hélène Bourcier, d'Archilesb!, il s'agit ni plus ni moins que de réaliser une promesse électorale à n'importe quel prix, soit 820.000 euros d'ici 2007, puis 334.300 par an.
Du coup, pour partager les risques, on sollicite le ministère de la Culture tout en conservant une solution de repli : associer le CADHP au CGL.
Le problème est que cet autre canard boiteux, qui doit 47.000 euros à un salarié, est en quasi-faillite malgré des perfusions municipales de 330.490 euros depuis 2001 …

15 4 2004 > Précisions dans l’affaire CLIT contre l'historienne Marie-Jo Bonnet [ tetu.com ]
( Justice ) France : Dans le Quotidien du 30 mars 2004, nous faisions état de l’ordonnance de non-lieu rendue dans l’affaire opposant l’historienne Marie-Jo Bonnet à Georgette W. Butch et deux autres adhérentes du Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives ( CLIT ).
Marie-Jo Bonnet, qui avait porté plainte après avoir reçu chez elle 5 tampax usagés ( action revendiquée par le CLIT ), a tenu à apporter quelques précisions :
- Lors de l'entrevue avec Mme la Juge d'Instruction, nous avons convenu de pacifier les choses et ne pas aller jusqu'au procès, à condition toutefois que je reçoive des lettres d'excuse des trois jeunes filles mises en examen, nous écrit-elle.
- Georgette W. Butch, m'a envoyé une lettre d'excuse datée du 4 décembre 2003, ainsi que les deux autres jeunes filles. J'ai informé Mme La Juge d'instruction que j'avais reçu les lettres d'excuse, et qu'en conséquence j'estimais qu'une solution amiable avait été trouvée.

14 4 2004 > Droit de réponse de l'historienne Marie-Jo Bonnet au magazine Têtu sur sa plainte contre le CLIT [ feministe.net ]
Marie-Jo BONNET, Docteur en Histoire : Paris, 14 avril 2004,
Le journal Têtu a fait état dernièrement de l'Ordonnance de non-lieu rendue par le Juge d'Instruction le 3 février dernier à la suite de la Plainte contre X que j'avais déposée le 23 décembre 2002 pour envois anonymes de tampax ensanglantés, cinq jours durant, suivis d'une lettre injuriante.
Le journal a basé son information sur les dires de Esther Boschko, alias Georgette W. Butch, qui s'est bien gardée de dire l'essentiel. A savoir :
- 1 . Les qualifications ont été augmentées par le Ministère Public à : Violences volontaires en réunion avec préméditation et Menace ou acte d'intimidation pour déterminer une victime à ne pas porter plainte ou à se rétracter. Trois jeunes filles ont été mises en examen, dont Esther Boschko.
- 2 . Lors de l'entrevue avec Mme la Juge d'Instruction, nous avons convenu de pacifier les choses et ne pas aller jusqu'au procès, à condition toutefois que je reçoive des lettres d'excuse des trois jeunes filles mises en examen, sachant que l'une d'entre elles s'était déjà longuement excusée auprès de moi, regrettant d'avoir été entraînée dans cette action de Commando sans même me connaître.
- 3 . Lors de la confrontation en novembre 2003, j'ai confirmé mes propos précédents en ajoutant que l'envoi de tampax ensanglantés était une méthode pratiquée par l'extrême droite dans sa lutte contre l'avortement.
- 4 . Esther Boschko, allias Georgette W. Butch, m'a envoyé une lettre d'excuse datée du 4 décembre 2003, ainsi que les deux autres jeunes filles.
- 5 . J'ai informé Mme La Juge d'instruction que j'avais reçu les lettres d'excuse, et qu'en conséquence j'estimais qu'une solution amiable avait été trouvée.
- 6 . L'ordonnance suivante a été rendue le 3 février 2004 : Déclarons n'y avoir lieu à suivre en l'état et ordonnons le dépôt du dossier au greffe pour y être repris s'il survenait des charges nouvelles.
Je demande au journal Têtu de publier intégralement mon communiqué.
[ signature de ] Marie-Jo Bonnet

Avril 2004 > Licenciement du Responsable du Comité d'Acquisition ( et/ou Directeur ? ) de l'AP CADHP
> L’histoire | Gays : archives enterrées [ nouvelobs.com ] 19 5 2005
Annoncé pour fin 2004, puis début 2005, le projet du futur Centre d’Archives et de Documentation Homosexuel de Paris ( CADHP ) n’est toujours pas arrivé sur le bureau d’Odette Christienne, adjointe de Bertrand Delanoë, chargée de la mémoire.
En 2002, la Mairie de Paris accorde une subvention de 100.000 € pour préfigurer un Centre d’Archives Homosexuel.
Polémique dès le début. Sur la parité du Conseil d’Administration ( aujourd’hui respectée ), sur le président ( aujourd’hui remplacé par Stéphane Martinet ), sur l’initiateur du projet et seul salarié de l’association, Jean Le Bitoux ( licencié en avril 2004 ) … Autant de facteurs qui ralentissent les travaux.
Aujourd’hui, les 100.000 € sont épuisés, le local qui a servi de siège à l’association a fermé le 15 janvier dernier.
Quant au rapport de faisabilité, on ne finit plus d’attendre ce qu’il va préconiser. Stéphane Martinet assure qu’il sera remis très prochainement à l’Hôtel de Ville. La Mairie, qui n’a aucune envie de faire de vagues, estime qu’elle n’en est plus à quelques semaines près ...
Mais il reste encore beaucoup de questions en suspens, notamment sur son financement. Le dossier embarrasse la municipalité face à l’embourbement de la situation au fil des mois. Avec le risque, à force de jouer à l’Arlésienne, que le futur CADHP ne tourne au Titanic.

30 3 2004 > Non-lieu dans l’affaire Marie-Jo Bonnet / CLIT [ tetu.com ]
Selon nos informations, Georgette W. Butch, cofondatrice du Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives ( CLIT ), a bénéficié d’un non-lieu dans l’affaire qui l’opposait à l’historienne Marie-Jo Bonnet. L’ordonnance a été prononcée le 2 février dernier par le Tribunal de Grande Instance de Paris. Marie-Jo Bonnet avait porté plainte pour blessures volontaires sans ITT ( Incapacité Temporaire de Travail ) suite à l’envoi de plusieurs tampons usagés à son domicile, en décembre 2002.
L’action avait été revendiquée par le CLIT, qui l’avait justifiée par les prises de positions de Marie-Jo Bonnet contre le Centre d’Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris ] ( CADHP ) piloté par Jean Le Bitoux ( lire Têtu n° 79 ).
Marie-Hélène Bourcier et la journaliste Blandine Grosjean [ la journaliste auteure de l'article Des lesbiennes parisiennes contre le machisme gay : elles s'estiment exclues du projet de Centre d'Archives Homosexuelles [de Paris (CADHP)], publié par ] ( Libération ) avaient également été visées par le CLIT, mais elles n’avaient pas souhaité donner suite.

juillet août 2003 : Technikart n° 74 (page 38 )> par Marie-Hélène Bourcier
http://www.technikart.com/ article.php3? id_article=582

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La Pepa est la chienne de Marie-Hélène Bourcier,
sociologue et essayiste

Ouaf ! Ouaf ! CLIT - moi !
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C'es moi la Pepa, chienne de garde de Marie-Hélène Bourcier et fière de l'être.
- Je pourrais vous potiner autant sur le militantisme queer que Tobie, Chien de Colette sur les conversations de sa maîtresse avec Missy et Willy.

Un peu que je suis chienne !
- Icône lesbienne même, comme tous les bulls des bulldykes (gouines butch) :
- des comme moi entre le Gremlin et Stich, il y en avait plein chez Moune à Pigalle jusqu'aux années 70.
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Avec mes oreilles en parabole et mon pif rétractable vaseliné tous les jours pour qu'il ne sèche pas,
- j'ai bien suivi l'affaire du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris et la pseudo action du CLIT !
- Quelle ne fut pas ma surprise de me voir trashée dans le dernier Technkikart ?

Pensez donc, il faut vraiment avoir avalé Act Up [Paris] de travers pour
- faire une action ANONYME à l'automne en envoyant des tampax " symbole de féminité ! " à Marie-Hélène Bourcier, Marie-Jo Bonnet et Blandine Grosjean de Libé [Libération]
- et le revendiquer par la suite en précisant que "ce communiqué n'a pas été envoyé à la presse hétérosexuelle" !

Faudrait savoir! Drôle de manière d'investir l'espace public. Moi je confonds pas le trottoir et le bac à chat.
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Précisions utiles donc.

Marie-Hélène Bourcier a refusé de porter plainte contre Georgette W. Bush et ce,
- pour les mêmes raisons qui lui font passer sa vie, à la fac comme à la police, à démonter la psychiatrisation des minorités sexuelles.
- Vous imaginez bien que l'inspecteur ne l'a pas attendue pour identifier le dit CLIT (de fait une seule et même personne).

Marie-Hélène Bourcier a quitté le projet concocté par Le Bitoux
- parce qu'il était discriminant, n'incluait et n'inclut toujours pas la diversité des identités sexuelles et de genre dans son propos : les lesbiennes, les trans mais aussi les tapettes, les séropos, les queers, les butchs, les pornophiles.
- Et qu'il véhicule une conception de l'archive universitaire élitiste et anti militante.
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Foin de séparatisme !!!

Les pétitions d'Archilesb! et de Vigitrans lancées en octobre dernier pour que les choses changent
- ont recueilli plus de 1 000 signatures en France et à l'international
- et sont appuyées par de nombreux centres dont l'Académie Gay et Lesbienne en France et les Archives Lesbiennes de New York.

Elles ont été signées par des pédés, des SM, des gouines, des trans, des hétéros, des fem, des butch,
- Virginie Despentes, Alain Touraine, Claire Cartonnet, Teresa de Lauretis, Pierre Bergé, Henri Maurel,
- par Act Up et toutes les associations de transsexuel(le)s et de transgenres français sans exception (L'ASB, le PASTT, le CARITIG).

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Y a du boulot !

Il va falloir que [Bertrand] Delanoë calme les ardeurs du PS à empêcher les Verts, nommément son adjoint à la culture, Christophe Girard, de réunir tout le monde autour d'une table pour une réunion de mise à plat.
- Sinon ce n'est pas la peine de parader à la [marche des Fiertés LGBT] Pride avec un mot d'ordre contre les discriminations.
- Ou alors avec ma maîtresse avec tous les godes, les clits et les bites d'Archilesb ! et de VigiTrans MAD BAD AND BARKING nous serons GRRR...

La Pepa.

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Pour en savoir plus : www.archilesb.org, www.vigitrans.org
http://www.archiq.fr.vu/
la revue de presse nationale et internationale sur le CADHP :
http://www.archiveshomo.info/ rpress/3rpress.htm
les communiqués des associations et groupes LGBTQ :
http://www.archiveshomo.info/ 3com.htm

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juin 2003 : Technikart n° 73 (page 99) > par Patrick Thévenin
http://www.technikart.com/ article.php3? id_article=579

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Homos : Les nouvelles chiennes de garde

Riffifi chez les lesbiennes : Mal au CLIT
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LES NOUVELLES CHIENNES DE GARDE NE SE RECRUTENT PAS QUE CHEZ LES HOMMES.
CÔTÉ LESBIENNES, ÇA CHAUFFE DUR. TÉMOIN LE RÈGLEMENT DE COMPTE
ENTRE LE MILITANTISME OLD SCHOOL DE MARIE-HÉLÈNE BOURCIER ET MARIE-JO BONNET ET LES JEUNES ENRAGÉES DU CLIT.

La guerre du CLIT remonte aux braillements qui ont accompagné le projet de Bertrand Delanoë concernant l'ouverture à Paris d'un Centre de Documentation consacré aux archives gaies et lesbiennes.
- En septembre dernier, la Mairie de Paris vote une subvention de 100 000 € pour le projet dirigé par Jean Le Bitoux, ancien collaborateur de feu Gai Pied.

Mais la bonne nouvelle est de courte durée car deux lesbiennes,
- Marie-Jo Bonnet, historienne et écrivain,
- et Marie-Hélène Bourcier, sociologue et essayiste,
d'abord consultées puis éloignées du projet, alertent à qui mieux mieux les médias, font signer des pétitions et crient haut et fort à la discrimination lesbienne, s'insurgeant que sur cinquante participants au projet, cinq seulement soient des femmes.
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Devant cette hystérie relayée dans Libération par Blandine Grosjean, les jeunes lesbiennes de l'association CLIT (Comité des Lesbiennes Insoumises et Transgressives)
- entendent bien protester contre le séparatisme old school (les gays d'un côté, les pédés de l'autre, les [...] au bûcher...), fonds de commerce de Bonnet et Bourcier.
- Dans la lignée de leurs actions de protestations (leurs fameux « kiss in » lesbien), elles envoient à Grosjean, Bourcier et Bonnet des petites boîtes contenant des Tampax maculés de faux sang, histoire de se moquer de leur tendance à faire de tout un drame.
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Mal leur en prend :
- Marie-Jo Bonnet apprécie très peu la plaisanterie et porte plainte contre X.
- Blandine Grosjean refuse de témoigner et enterre l'histoire
- tandis que Marie-Hélène Bourcier dévoile à la police le numéro de la présidente et fondatrice du CLIT, une certaine Georgette W. Bush, ainsi que son appartenance à Act Up [Paris].
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Garde à vue

C'est le début d'un long calvaire pour Georgette :
- garde à vue de vingt-quatre heures renouvelables dans les locaux de la Police judiciaire,
- transfert en grande pompe (menottes, sirène, gyrophare...) au Palais de justice, fouille au corps,
- perquisition de son domicile, saisie de son ordinateur
- et trente heures passées dans une cellule avec promesse de finir en préventive à Fleury pour refus de coopérer.
Sans compter des questions essentielles comme « Quelle est votre religion ? » ou « Mangez-vous casher ? »

La suite est encore plus fun avec expertise psychiatrique à Saint-AnneGeorgette doit expliquer :
- 1) C'est quoi le queer ?
- 2) C'est quoi une butch ?
- 3) C'est quoi l'escorting ?
- 4) Pourquoi elle se travestit en monsieur la nuit ?
L'entretien se conclura par un très freudien : « Mais vous n'avez jamais connu l'homme ? »
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La procédure étant actuellement en cours,
- difficile d'en parler dans les détails,
- puisque les deux plaignantes semblent acharnées.

En effet, « Toutes les lettres du CLIT adressés à Bourcier ou Bonnet
- dans l'espoir d'une conciliation à l'amiable »
- ont été interprétées comme des « menaces et des intimidations dans le but de retirer la plainte ».

[...]

 

5 5 2003 > ... fin du CLIT [ tetu.com ] ...
Le CLIT se saborde.
Dans un communiqué, le Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives explique son auto-dissolution par la mise en examen pour violences volontaires avec préméditation et intimidation sur victime de sa cofondatrice Georgette W. Butch, suite à l’envoi de courriers anonymes contenant un tampon hygiénique à Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène Bourcier [ ainsi qu'à Blandine Grosjean, la journaliste qui a publié dans Libération l'article Des lesbiennes parisiennes contre le machisme gay : elles s'estiment exclues du projet de Centre d'Archives [et de Documentation] Homosexuelles [de Paris (CADHP)] ] ...

5 5 2003 : CLIT > Commando des Lesbiennes Insoumises & Transgressives
http://www.atitud-inn.com/ ?pid=2&rid=5&srid=25 &ida=299
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Communiqué de presse du CLIT
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Le Commando des Lesbiennes Insoumises & Transgressives a la douleur de vous faire part de la mise en examen de sa co-fondatrice Georgette W. Butch
- suite à la plainte contre X déposée par Marie-Jo Bonnet :
- concernant l'attaque tampax du CLIT contre Marie-Jo Bonnet, Marie-Hélène Bourcier et Blandine Grosjean (voir notre communiqué du 20.12.02).

Georgette W. Butch, accusée de "violences volontaires avec préméditation et intimidation sur victime"
- a été placée en garde à vue pendant 24 heures (renouvellables...) dans les locaux de la Police Judiciaire,
- puis transférée en grande pompe (menottes + sirène + girophare) au Palais de Justice où, après une 2ème fouille au corps réglementaire et la visite guidée des souterrains (il y avait des mecs qui criaient dans une cage, c'était sympa...)
- elle a été mise en examen par le Juge en charge de l'Instruction qui a ordonné la perquisition de son domicile (resirène + regirophare) et la saisie de son ordinateur (avec dedans photos à poil + écrits sur sa vie seXuelle).

Trente heures au total dans une cellule de taille Photomaton, sans avocat c'est à dire avec promesse formelle de finir en préventive à [la prison] Fleury [-Merogis] pour "refus de coopérer"
- (Georgette, en bonne actupienne, n'avait bien sûr "rien à déclarer")
+ des questions du genre "Quelle est votre religion ?" - "Vous mangez casher ?" et... "Quels sont vos liens avec l'état d'Israël ?" (2) !!!
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Elle a ensuite été convoquée à l'Hôpital Ste-Anne pour une expertize wizzz... psychiatrique, lors de laquelle elle a du réexpliquer :
- 1°) c'est quoi le Queer (...mais que fait Marie-Hélène Bourcier ???)
- 2°) c'est quoi une Butch
- 3°) c'est quoi l'escorting woman4woman
- 4°) qu'elle se travestit en Monsieur H la nuit... mais qu'elle est pas schyzophrène !
Pour finir et montrer qu'il avait tout compris, l'expert lui a assené un "et... vous n'avez jamais connu d'hommes ???" : en plus il voulait des précisions (?!!) et là, Georget !!!
.

Elle communiquera ultérieurement sur les détails (croustillants)
- de la plainte de Marie-Jo Bonnet
- et le témoignage (gratiné) de Marie-Hélène Bourcier - qui n'a pas déposé plainte... mais qui a fait bien mieux !
- Blandine Grosjean [journaliste de Libération] quant à elle a refusé de témoigner et n'a pas déposé de plainte.

Concernant les accusations mensongères parues dans 360° ("Paris Brûle-t'il ?" / Mars-Avril 2003), le CLIT
- dément avoir adressé de quelconque "bretzel" (?!) à Marie-Jo Bonnet
- et réaffirme que la lettre qualifiée "d'insultante" attribuée à Georgette W. Butch est une lettre ouverte revendiquant une action collective du Commando des Lesbiennes Insoumises & Transgressives.
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Ses actions étant fort compromises depuis ce douloureux heu... "problème", le CLIT a décidé de se dissoudre momentanément (2) :
- aucune solution ne peut en effet être proposée,
- puisque les tentatives d'entrer en contact avec les plaignante + témoin à charge ont été systématiquement interprètées comme des... "menaces et intimidations dans le but de retirer la plainte" (circonstances aGRRRavantes) !!!

La procédure suit son cours : Georgette W. Butch n'a toujours pas d'ordinateur (3 mois de boulot perdus...) mais elle a par contre reçu une invitation pour aller balancer les copines au Juge le 6 Mai prochain.

Le CLIT en appelle donc à l'ensemble de la communauté afin qu'une issue CONSTRUCTIVE (halte à la guerre entre camps retranchés et à quand le DéBAT sur la mixité translesbigay ???) soit trouvée avant que la situation n'empire
- i.e que ses plus jeunes membres ne se trouvent à leurs tours aux mains des Autorités ... qui par les temps qui courent ne sont pas de velours !!!

Pétage de plomb en direct live
- (pas de roulage de pelle intégral cette fois, désolées...
- et pas de contact presse non plus : merci de votre compréhension),
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Le CLIT / Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives


(1) : Georgette W. Butch est bien sûr un agent du MOSSAD ... de même que Ben Laden, vous l'aviez compris !!!

(2) : Fondation du "Cercle des Lesbiennes Disparues" par celles dont le trou du Q est révolutales, tandis que Georgette (livraison dans 30 minutes : avec ou sans poppers ???) va devoir coucher avec beaucoup beaucoup de clientes ... pour payer son avocate !!!!

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25 4 2003 > Le passé au présent [ gayvox.com ]
L’histoire nous informe et nous rappelle à la vigilance ...
Paris se distingue positivement le 27 avril. Mais comme tout n’est pas rose au pays de Lutèce, nous revenons sur le dossier du CADHP … le présent pour l’avenir …
=> Journée du Souvenir le 27 avril 2003
Appel à la commémoration de la déportation homosexuelle ...
=> Cours de récréation
Restons dans le droit fil du sujet, avec cette fameuse polémique du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) et revenons sur l’interview de Mr Philippe Lasnier, conseiller de Bertrand Delanoë pour les questions homosexuelles au magazine 360° parue dans le numéro de mars / avril 2003.
Le funambule est un art et Jean Genet n’aurait certainement pas reconnu le sien en la personne de Philippe Lasnier, grand équilibriste de la rhétorique approximative. Sauf qu’il n’est plus question d’amour mais de politique au sens bricolage du terme.
En quoi ? Tout simplement en étant persuadé d’avoir raison, d’être l’héritier d’une vérité divinement détenue et surtout, au nom d’une position municipale occupée, se permettre d’un revers de main d’envoyer dans les roses ceux qui oseraient avoir un avis contraire sur un sujet particulier ( le CADHP en l’occurrence ).
Rappelons que nous avions fait part à nos internautes, dès le 4 octobre 2002, de notre étonnement d’entendre des voix s’élever, non contre le projet du CADHP mais contre la manière de procéder à sa mise en place. Manières qui vont à l’encontre de toute velléité fédérative annoncée, puisque étaient laissées sur le bas côté des personnes toutes aussi compétentes et militantes que d’autres et concernées depuis longtemps par les archives des minorités. Je veux parler de l’Académie Gay et Lesbienne notamment mais aussi Archilesb, Vigitrans et autres ( sans compter ceux qui se gardent encore d’intervenir mais qui n’en pensent pas moins ).
Bref, tout n’a pas commencé avec l’article de Libération en décembre [ 2002 ]. Il faut revoir vos fiches …
Quant à l’argument qui consiste à dire que des collectifs informels tels Archilesb et Vigitrans sont trop jeunes pour prétendre à une légitimité et qu’ils sont peu représentatifs, je m’étouffe !
Quand on sait que c’est grâce à des mouvements collectifs et spontanés de cet ordre que les minorités comme les gays et les lesbiennes des années 70 notamment ont fait avancer les choses dans la société, je me dis que ce n’est pas la reconnaissance du ventre qui risque de créé une indigestion. Si nous en sommes là des avancées sociales, si des groupes se sont structuré à une époque, si les pédés d’aujourd’hui ont acquis certaines facilités pour vivre ce qu’ils sont, un peu plus librement, c’est bien parce qu’il y avait ces allumés ou ces excités ( comme vous voulez ) de la première heure, qui ont servi de marche pied à ceux qui détiennent aujourd’hui une part de pouvoir.
Pensez-vous Mr Lasnier que Bertrand Delanoë aurait pu faire le coming out qu’il a fait s’il n’y avait pas eu trente ans plus tôt, des homos peu nombreux et courageux qui osaient défiler le 1er mai ou se révolter à Stonewall et le reste ? Vous nous donnez l’impression d’être installés à la mairie comme un bourgeois dans son fauteuil !
Et que penser des menaces à peine voilées de procès qui consistent à gérer les relations relatives au dossier du CADHP par l’intimidation ? N’est-ce pas une manière de dire son incompétence au dialogue ? La liste des arguments n’est pas close.
En guise de conclusion provisoire, nous réaffirmons notre soutien au projet du CADHP qui est une très belle idée, mais nous ne sommes pas d’accord avec les manières de faire le Jean Le Bitoux et de son équipe, ni avec les prises de positions municipales qui consistent à tourner le dos à ceux qui voudraient intégrer ce projet pour l’orienter différemment.
Et nous disons que l’orienter différemment ne consiste pas à l’anéantir mais à l’améliorer pour la satisfaction du plus grand nombre, ce qui semble incompatible avec la façon d’envisager la chose en mairie. On se demande bien pourquoi.

26 2 2003 : communiqué de l'historienne Marie-Jo Bonnet
http://www.penelopes.org/ xarticle.php3? id_article=3401

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Marie-Jo BONNET
Docteur en Histoire
contactmjbonnet[AT]yahoo.fr

Paris le 26 février 2003

Compte-rendu de ma rencontre
avec Mme Mouna Benjelloun
,
Conseillère au Cabinet de Mme Anne Hidalgo
[Première Adjointe au Maire de Paris]
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J’ai été reçue par Mouna Benjelloun vendredi 21 février dernier pour réfléchir aux moyens de régler équitablement les problèmes posés par la discrimination des lesbiennes dans le projet de préfiguration du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelle à Paris (CADHP) initié par MM. Jean Le Bitoux et Christopher Miles avec le soutien financier de la Mairie de Paris.
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Madame Benjelloun s’est d’abord excusée de ne pas m’avoir contacté plus tôt. Elle vient de prendre ses fonctions au cabinet d’Anne Hidalgo et a du prendre connaissance de nombreux dossiers en même temps. Elle m’a ensuite informé que le dossier avait été confié à Mme Hidalgo et qu’elle me recevait pour que je lui fasse des propositions.

Je l’ai remerciée et lui ai d’abord rappelé que dans mes précédentes lettres (cf. Lettre à Madame Anne Hidalgo du 2 décembre 2002 et Lettre ouverte à Bertrand Delanoë du 22 janvier 2003) je pensais que la question de la discrimination des lesbiennes dans le projet du futur CADHP ne pouvait être réglée isolément de l’ensemble d’une politique veillant à assurer une meilleure égalité entre les sexes à tous les niveaux de la vie culturelle, politique et économique.

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Selon moi il existe deux problèmes :
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1 - La discrimination des lesbiennes à l’intérieur du projet lui-même qui semble conçu dans une perspective gay exclusive.

Il suffit de lire attentivement le dossier pour se rendre compte que c’est la sauvegarde de l’histoire du "gay Paris" qui a motivé les auteurs du projet.
Les femmes n’y sont mentionnées qu’à titre de "femme-alibi" et dans les statuts déposés à la Préfecture de Police le 19 décembre 2001, aucune femme ne fait partie du bureau (ils sont signés par Christopher Miles, Philippe Bot’ et Jean Le Bitoux).
Dès le départ, l’égalité entre les gays et les lesbiennes ne fait pas partie des préoccupations des fondateurs.

En outre, le budget du projet ne cache pas ses présupposés gays.
Par exemple, le poste "publicité" du chapitre "Frais variables", prévoit
- 20 000 F pour 1/4 de page le mensuel Têtu
- et 10 000 F pour 1/4 page Illico
- ainsi que 20 000 F pour la presse régionale gay.
Rien pour Lesbia magazine ni pour la presse régionale lesbienne.
Il est clair que l’argent de la publicité, dont on connaît l’importance pour aider la presse homosexuelle à être rentable, n’est destiné qu’aux gays. (photocopie de ce budget a été donnée).
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2 - Le deuxième problème concerne les pratiques hégémoniques du CADHP.

Comme je l’ai écrit dans ma Lettre ouverte à Bertrand Delanoë, il existait déjà trois centres d’archives sur Paris, avant que M. Le Bitoux envisage d’en créer un 4ème avec l’appui de M. Christophe Girard et de la Mairie de Paris.
Ce n’est donc pas seulement la discrimination des lesbiennes qui nous a mobilisés mais également celle d’autres "minorités" gays, transsexuelles, transgenres et les petites structures qui travaillent de manière autonome.
Il n’est pas normal que ces "minorités" n’apparaissent pas dans le dossier et n’aient pas été consultées sur les objectifs.
On ne crée pas un nouveau centre en ignorant volontairement ce qui existe ou en cherchant à se l’annexer, comme ce fut le cas avec la Bibliothèque du Centre Gay et Lesbien durant le printemps 2002. http://www.cglparis.org

Je propose donc de respecter et reconnaître les associations qui existent déjà puisqu’aucune négociation n’a été menée par le CADHP pour les associer à la dynamique de préfiguration.
Parmi les trois centres d’archives qui existent déjà, je distinguerai la Bibliothèque du Centre Gay et Lesbien, déjà subventionnée par la mairie de Paris, et qui a décidé de rester autonome, de la situation des deux autres centres d’archives.
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- Les Archives, Recherches, Cultures Lesbiennes (ARCL), fondées en 1983 par Claudie Lesselier. http://arcl.free.fr
Elles sont logées à la Maison des Femmes de Paris et souhaitent garder la non-mixité de leur consultation.

J’ai donné à Mme Benjelloun une photocopie de la "Position des Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes" parue dans Lesbia magazine de février 2003.

En ce qui concerne la non mixité, j’ai fait remarquer qu’elle s’inscrivait tout naturellement dans la démarche d’autonomie des femmes qui a été impulsée par le Mouvement de Libération des Femmes dans les années 1970.
Il n’y a pas lieu de s’en offusquer. C’est au contraire une démarche positive qui s’inscrit dans l’héritage masculin des conquêtes pour la démocratie. La femme sujet, c’est celle qui se définit par rapport à elle-même, et non par rapport à la mixité.

Une association de lesbiennes est aussi légitime, du point de vue républicain, qu’une association de chasseurs ou de footballeurs.
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J’ai fait remarquer également qu’en 2002 les services de la Mairie avaient refusé une subvention à l’association Cinéffable sous prétexte qu’elle était non mixte, alors que 5 000 euros ont été attribués à l’association des gay Melo Men en novembre 2002. Seraient-ils mixtes ? Pas dans le titre, en tout cas.

D’ailleurs, en ce qui concerne les subventions allouées au mouvement gay, on remarque qu’aucune subvention n’a été attribuée au mouvement lesbien depuis l’élection de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris.
Dans la revue Illico du 16 janvier 2003, on peut trouver la liste des associations gay et (?) lesbiennes subventionnées par le Conseil de Paris. Elles ont reçu un total de 1 113 541 euros.
Et je ne compte pas les 100 000 euros du CADHP, ni les autres 100 000 euros au Centre Gay et Lesbien, ni les subventions débloquées par le ministère de la santé pour mener des actions contre le sida.
Cette disparité est inadmissible en démocratie et ne fait qu’accentuer la disparité homme - femmes.

Dans cette optique, je me suis étonnée auprès de Mme Benjelloun que le Conseiller auprès du Maire de Paris, chargé des relations avec les homosexuels, Monsieur Philippe Lasnier, se fasse le champion de la mixité quand il traite les dossiers présentés par des lesbiennes et se montre si partisan quand les intérêts gays sont en jeu.
Il a téléphoné à deux reprises à mon domicile pour me menacer de porter plainte parce que j’avais signé la pétition d’Archilesb. Ce n’est pas normal.
De plus, comme parisienne, je suis en droit d’attendre que Monsieur Lasnier représente mes intérêts de lesbienne au cabinet du maire, puisque telle est la mission que lui a confié Bertrand Delanoë.
L’opposition gays - lesbiennes est ainsi accentuée alors qu’il faudrait favoriser le dialogue.

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- L’Académie Gay & Lesbienne existe elle aussi depuis plusieurs années.
L’association s’est officiellement crée le 1er mars 2001 et souhaite garder son autonomie dans la mesure où le CADHP se comporte comme si elle n’existait pas.
http://www.archiveshomo.info
Actuellement, elle aurait besoin d’un local pour entreposer ses documents et en permettre la consultation au public.
On peut très bien envisager que ce local soit situé dans un immeuble où seraient localisées d’autres centres de ce type.
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A ce sujet, il est évident que la politique hégémonique menée par Jean Le Bitoux vis à vis des centres existants n’encourage pas les détenteurs d’archives à en faire don au CADHP.
Il faut un minimum de confiance mutuelle et surtout, l’assurance que ces archives ne disparaîtront pas dans un changement de majorité politique, ou dans l’essoufflement de l’association gestionnaire du centre.
C’est pourquoi j’ai proposé que le CADHP ne soit pas géré par une association, mais par une structure officielle composée de conservatrice, archivistes, documentalistes diplômées et chercheuses.
La Bibliothèque Marguerite Durand, qui est gérée par la Mairie de Paris, peut nous inspirer pour trouver une structure qui garantisse la pérennité du centre d’archives.
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Compte tenu des problèmes que je viens d’exposer et du mauvais démarrage du projet, je ne vois pas comment une collaboration serait envisageable entre lesbiennes et gay dans le cadre actuel du projet.
Pour travailler ensemble, il faut s’entendre. Or il est clair que les promoteurs du projet souhaitent faire un centre gay (les transsexuels en sont aussi écartés).
Les rapports entre les lesbiennes et les gays ont toujours été difficiles, et ce, depuis les années 1970 car la misogynie et la lesbophobie sont encore fortement enracinés dans la mentalité gay.
Les lesbiennes sont entrées dans l’histoire avec le féminisme, et même si les rapports n’ont pas toujours été à la hauteur de notre idéal d’émancipation, les femmes demeurent notre identité de rattachement, si je puis dire.
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C’est pourquoi, dans l’état actuel des choses, je propose que les lesbiennes soient rattachées au projet de Cité des Femmes que Mme Anne Hidalgo est en train d’élaborer.
Beaucoup d’entre nous ont déjà donné des archives à la Bibliothèque Marguerite Durand, et personnellement, je souhaiterais que cette structure, qui a fait ses preuves, se développe beaucoup plus. Des locaux plus grands, des heures d’ouverture plus long, des salles d’exposition, de conférences, etc...
L’égalité, ne consiste pas forcément à imposer des structures mixtes. Souvent, c’est en favorisant l’autonomie des femmes qu’on y parvient le mieux.
De plus, il n’est pas choquant que les gays souhaitent rester entre eux. Ce qui l’est, c’est qu’ils se servent des femmes pour obtenir des subventions et que ces dernières n’aient rien.
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Le problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui est celui de l’inscription des femmes et de leur histoire dans la Cité.
Nous avons vu avec les conflits soulevés autour du CADHP que les gays ne sont pas des vecteurs d’inscription politique pour les lesbiennes.
Ils sont plutôt des freins, et il vaut mieux trouver des solutions adaptées aux situations concrètes plutôt que d’imposer des principes de parité qui ne fonctionnent pas dans la réalité.

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L’entrevue avec Mme Benjelloun a été chaleureuse et elle m’a demandé à la fin de lui proposer une liste de noms afin de poursuivre les consultations auprès de spécialistes susceptibles de lui faire des propositions. Ce que j’ai accepté.

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Marie-Jo Bonnet, le 26 février 2003

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février 2003 : Têtu (n° 75) Agenda n° 26 (page 6) > par Xavier Héraud et Jérome Gac
http://www.tetu.com/ index.php? set_language =en&cccpage= anciens_numeros_2003
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INFOS

Paris : Polémique autour du Centre d'Archives
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Les lesbiennes sont-elles mises à l'écart du futur Centre d'Archives et de Documentation des Homosexualités de Paris ?
- C'est en tout cas ce qu'estime le groupe Archilesb !, qui a lancé une pétition sur ce thème à la fin du mois d'octobre dernier.
- Depuis, la polémique fait rage. Retour sur le psychodrame de cet hiver, avec les protagonistes du débat.
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Tout est parti d'une pétition lancée par Archilesb !, un groupe informel à la tête duquel se trouvent la sociologue Marie-Hélène Bourcier et l'historienne Marie-Jo Bonnet, lors du dernier festival Cinéffable, en octobre dernier.

Au Coeur du débat,
- la petite place accordée aux lesbiennes dans le projet du futur Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP), piloté par Jean Le Bitoux et Christopher Miles,
- et cette phrase, extraite de son dossier de présentation : «Dans un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine, pour des raisons historiques».

Archilesb !, dans sa pétition, qui a recueilli à ce jour environ 1 000 signatures, répond : «C'est bien méconnaître l'histoire des mouvements sociaux liés aux politiques sexuelles, qui trouvent leur enracinement dans les cultures féministe et lesbienne, et ce dès les années 70 en France

- Marie-Hélène Bourcier faisait pourtant partie du projet à ses débuts, mais elle avait rapidement claqué la porte.
- La Mairie de Paris, qui a attribué une subvention de 100 000 euros au Centre, a elle aussi été contactée.
- Dans une lettre à Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris, Marie-Jo Bonnet fait part de son indignation.
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C'est un article de «Libération» qui met le feu aux poudres.
Démentis, mails «forwardés», rumeurs fusent alors de partout.

Mais c'est un article paru dans Libération du 7 décembre dernier, intitulé «Des lesbiennes en guerre contre le machisme gay», reprenant cette info, qui met le feu aux poudres.

Démentis, mails «forwardés», rumeurs, attaques personnelles fusent alors dans la communauté homo. Chacun choisit son camp.
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La polémique atteint son climax avec l'apparition d'un groupuscule «énervé», le Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives (CLIT).
- Ce petit groupe fait parvenir quotidiennement à Marie-Hélène Bourcier et à Marie-Jo Bonnet [et aussi à la journaliste Blandine Grosjean, auteure de l'article dans Libération], cinq jours de suite, des lettres anonymes contenant un tampon usagé.
- Au cinquième jour, Marie-Jo Bonnet reçoit une lettre dénonçant la stratégie de victimisation d'Archilesb !.
- L'historienne porte plainte, et Marie-Hélène Bourcier précise qu'elle compte faire de même.
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Le 12 décembre, Jean Le Bitoux et Christopher Miles sortent de leur silence et envoient un communiqué à la presse.

Se défendant de tout «machisme», le CADHP conteste les chiffres avancés par Archilesb ! : 5 femmes seulement sur les 59 participants investis dans le projet :
- «Ces chiffres sont erronés: le comité de soutien compte 35 noms, dont une dizaine de femmes.»
- Et de souligner que le projet est toujours en phase de préfiguration, et qu'il le restera encore de dix-huit à vingt-quatre mois.

Christopher Miles, président du projet, confie avoir vécu «amèrement» les attaques dont le Centre a fait l'objet. Pour ce qui concerne les «raisons historiques» invoquées dans le dossier de présentation du projet, il persiste et signe :
- « La majorité des documents concernant l'homosexualité à la fin du XIXe siècle sont des documents pénaux ou médicaux.
- L'homosexualité féminine n'étant pas pénalisée, ces documents parlent uniquement d'homosexualité masculine.»
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«Par ailleurs, ajoute Jean Le Bitoux, nous avons contacté les Archives Lesbiennes [Archives Recherches Cultures Lesbiennes (ARCL)] pour obtenir les doubles des documents qu'elles possèdent.»
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«Beaucoup de bruit pour rien, finalement», conclut Philippe Lasnier, conseiller de Bertrand Delanoë, notamment sur les questions homosexuelles, qui rejette toute mise en cause de la Mairie [de Paris] :
- «Comme promis début 2001 par Bertrand Delanoë, ce projet mixte a été soutenu grâce à un vote consensuel en septembre 2002.
- Mais la vie interne d'une association n'est pas de notre ressort.»

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Archilesb !, en tout cas, ne compte pas en rester là, comme l'explique Marie-Hélène Bourcier :
- «Archilesb! comme Vigitrans [groupe trans qui soutient la pétition d'Archilesb !] demandent à ce que soit organisée une réunion de mise à plat des objectifs scientifiques et de l'organisation de la préfiguration du Centre en présence d'un référent de la Mairie [de Paris].
- Autant de trans que de lesbiennes et de gays dans les instances, qu'il s'agisse du Comité de pilotage ou du Comité d'administration de l'association.
- Archilesb ! et Vigitrans feront des propositions en ce sens, ainsi qu'en matière d'animation de la réflexion sur la notion d'archives».

Et la sociologue de prévenir :
- «Le CADHP doit apprendre à travailler avec toutes celles et ceux qui le veulent et ont des compétences, et cesser de se comporter en petit chef.
- Le Centre ne se fera pas sans nous !»

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«Pour l'instant, rappelle Christopher Miles, nous n'avons pratiquement pas commencé la collecte d'archives.»

Jean Le Bitoux précise que le Centre, loin d'être opérationnel, est toujours à la recherche d'un local.
- Et le cofondateur de Gai Pied d'appeler de ses voeux la fin de la polémique :

- «Travailler sur les archives demande un minimum de sérénité.»

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22 1 2003 : communiqué de l'historienne Marie-Jo Bonnet

22 1 2003 > Lettre ouverte de l'historienne Marie-Jo Bonnet à Bertrand Delanoë, Maire de Paris : à propos du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) qu'il souhaite fonder dans la capitale
Monsieur le Maire,
:: Le 2 décembre dernier j'ai écrit à Mme Anne Hidalgo, première Adjointe à la Mairie de Paris
et responsable de l'Observatoire de l'égalité entre les femmes et les hommes, pour lui faire état de la discrimination officielle dont sont victimes les lesbiennes dans le projet de Jean Le Bitoux du futur Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris que vous souhaitez installer à Paris et que son Association de Préfiguration du CADHP s'est vu attribuer une subvention de 100.000 euros le 24 septembre 2002 pour entrer en phase de préfiguration.
N'ayant pas encore de réponse de Mme Hidalgo, et ayant été témoin de trop nombreuses inexactitudes, voire des déformations volontaires diffusées dans la presse par M. Philippe Lasnier, votre Conseiller auprès du Maire de Paris et votre Chargé des relations avec les homosexuels, au sujet de notre action anti-discriminatoire, je me permets de répondre ici point par point à son argumentation :
:: Je lis dans Télérama du 15 janvier 2003, les propos de M. Lasnier selon lesquels Cette pétition truffée d'approximations émane d'un mouvement informel créé et peu représentatif du militantisme lesbien.
- Il a toujours été clair que si je m'opposais à ce projet qui exclut les lesbiennes, c'était en tant que chercheuse, spécialiste de la question. J'ai soutenu une thèse d'histoire sur Les relations amoureuses entre les femmes en mars 1979, thèse qui en est à sa troisième édition. Et je ne parle pas de mon récent livre Les deux Amies, Essai sur le couple de femmes dans l'art, ni des articles que j'ai publiés dans le cadre scientifique comme dans le cadre militant.
- Le groupe Archilesb! a été fondé dans le but de réfléchir à la question des archives. Je ne l'ai jamais caché et si Archilesb! a pu lancer sa pétition au festival Cinéffable, participer avec moi au débat organisé par Cinéffable sur les rapports du mouvement lesbien avec les institutions et si la pétition a recueilli à ce jour plus de 800 signatures, c'est bien parce que les questions qui y sont posées correspondent à une réelle inquiétude des mouvements lesbiens, d'abord, et d'autres acteurs du militantisme gay qui sont eux aussi discriminés par les pratiques hégémoniques de Jean Le Bitoux.
- Je parle des transsexuels et transgenres mais aussi des associations gays et lesbiennes, des chercheurs et historiens qui n'ont pas attendu M. Le Bitoux pour constituer des Centres d'Archives, ou qui sont choqués de l'exclusion des lesbiennes.
Rien que sur la région parisienne, il existe déjà au moins trois Centres d'Archives ( voir plus loin ). Or à ce jour, aucun Centre existant n'a accepté de le rejoindre. Chat échaudé craint l'eau froide, probablement.
- En effet, ce n'est pas la première fois que M. Le Bitoux lance cette idée grandiose et obtient son financement par les pouvoirs publics :
:: En 1990, il a fondé avec d'autres personnes la Maison des Homosexualités, dans un appartement de deux pièces et cuisine, rue Michel Le Comte.
- Des subventions de l'Agence Française de Lutte contre le Sida ( AFLS ) et d'autres partenaires d'un montant global ( pour 1990 au 1er semestre 1992 ) de 787.600 francs leur sont attribués ( plus le loyer, les salaires et celui de la logistique administrative ), parmi lesquelles une subvention de 50.000 francs du Ministère de la Culture pour le Service documentation pour 1991 ( cf. Gai Pied Hebdo n° 492, 31 octobre 1991, p. 55 ).
- C'est pourquoi, Jean Le Bitoux, responsable des programmes à la Maison des Homosexualités, se félicite dans un éditorial du magazine Illico d'octobre 1991, p.12, de l'octroi de la subvention en écrivant :
Un lieu s'impose, protégé des querelles associatives et des menaces politiques. Des éléments épars, des repères de notre histoire, encombrent encore nos caves.
Certains, plus prévoyants, les remettent au Centre d'Archives de la Maison des Homosexualités.
Le Ministère de la Culture vient pour la première fois de se décider à reconnaître, par une subvention, la richesse de cette mémoire.

Prenons-en acte, en sachant que l'histoire n'existe d'abord que par la protection de la sienne propre.

- Or un mois plus tard, Act-Up Paris décidait de ne plus faire partie de la Maison des Homosexualités ( cf. Illico, décembre 1991, p. 33 et 36 ). Pourquoi ? Relisons leur déclaration :
Comment peut-on croire à une Maison des Homosexualités où les lesbiennes sont si peu représentées, où les associations présentes n'ont aucun contact direct avec les homosexuels, et qui manque à ce point de sens critique à l'égard des institutions gouvernementales ? ( cf. Gai Pied Hebdo n° 493, 7 novembre 1991, p. 17 ).
Dans Action n°4 de novembre 1991, p. 7, Act-Up Paris demandait la création d'un vrai Centre Gai et Lesbien, parce que la Maison des Homosexualités n'avait rien fait contre le sida, notamment, ajoutant : Des subventions pour le moins anticipées de l'AFLS donnent un cachet " lutte contre le sida " à ce qui n'est que l'ébauche " expérimentale " d'un Centre gai ( on n'ose pas dire " lesbien " tant les femmes en sont absentes ) [ c'est moi qui souligne ].
- Et c'est comme cela que, se discréditant elle-même, la Maison des Homosexualités allait disparaître et qu'un vrai Centre Gai et Lesbien [ de Paris ] allait naître, quelques années plus tard à Paris, dans des nouveaux locaux, au 3, rue Keller.
- Or aujourd'hui, on a le droit de se demander :
Où sont passées les archives de la Maison des Homosexualités ?
Et comment les subventions ont-elles été utlilisées ?
Est-ce parce quelques mystères planent encore sur ces questions que personne ne veut donner d'archives à M. Le Bitoux ?
Veux-t-on ainsi éviter que la même mésaventure arrive au nouveau CADHP ?

:: Les articles des magazines Têtu ( n° 70, p. 54 et 55 ) et IB News ( n° 13, p. 64 et 65 ), parus début septembre 2002, sur le projet du futur CADHP, révèlent que M. Le Bitoux possède peu d'archives en propre.
- Dans une interview du même numéro de Têtu, il reconnaît ne pas avoir les archives de Gai Pied, journal dont il se vante pourtant d'être le fondateur, et qui ont été rachetées par Patrick Elzière, PDG de Webscape et du site internet gayvox.com. [ http://www.gayvox.com/ ]
- De plus, il a lui même affirmé que : C'est le projet de la Ville de Paris, soutenu par Christophe Girard et Bertrand Delanoë […] Si M. Tibéri avait conservé sa place de maire, nous ne serions pas en train de travailler là dessus. Bertrand Delanoë a bien compris que Paris était une très grande ville au niveau de l'homosexualité. Nous sommes dans une bonne conjoncture. […]
:: Dans Télérama je lis encore de Philippe Lasnier : Le projet est d'ailleurs soutenu par les deux grands collectifs associatifs, le Centre Gai et Lesbien et la LGBT ...
- Certes, et pour cause ... Un peu d'histoire nous révélera pourquoi : En février 2001, la Lesbian and Gay Pride Ile-de-France ( LGP IdF ) a envoyé un Questionnaire adressé aux candidats à la mairie de Paris comprenant 8 questions, dont celle numéro 7 sur Le Maire et la mémoire.
- Le 2 mars, Bertrand Delanoë répond favorablement : [...] la possibilité de créer un lieu de documentation, d'information et de recherche autour de cette mémoire a retenu toute mon attention.
Sa réponse sera d'ailleurs intégralement repoduite dans " l'introduction au dossier " en préface du projet de M. Le Bitoux, comme s'il s'agissait d'une réponse personnelle.
- Je cite le Rapport d'activités 2001 de la LGP Ile-de-France :
Le 13 juin une rencontre a lieu avec Odette Christienne, adjointe chargée de la mémoire. La délégation était composée de Jean Le Bitoux, René Lallement et d'Alain Piriou, accompagnée de Christopher Miles. L'objet de la discussion était la mise sur pied d'un Centre d'archives et de documentation sur les homosexualités. L'échange, bien que cordial, n'a pas été des plus fructueux.
Autrement dit Mme Christienne ne veut pas se charger du dossier.
- Une semaine plus tard, le 18 juin, la délégation est revenue à la Mairie de Paris pour rencontrer : M. Christophe Girard, adjoint chargé de la culture à la mairie de Paris : un soutien de principe a été accordé pour la mise sur pied d'un tel projet, bien que la décision revienne au maire. ( cf. Rapport d'activités 2001 de la LGP IdF sur le site de l'Inter-LGBT ).
On lui remet un mémorandum de deux pages : " Un outil pour la mémoire collective " avec le logo de la LGP IdF qui montre que c'est bien un document de la LGP IdF.
Mais sur certaines versions du dossier de présentation du projet de M. Le Bitoux : ce logo de la LGP IdF n'apparaîtra plus, comme s'il s'agit d'un document de son association AP CADHP.
- Puis lors de la réunion du 3 septembre de LGP IdF ( aujourd'hui dénommée Inter-LGBT ), il a été dit que :
L'association " Association pour le Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris " a été créée pour faire avancer le projet, et Jean Le Bitoux et Philippe Bot' qui en sont les représentants en présente l'état d'avancement. Le chantier est immense, mais d'énormes quantités d'archives sont déjà mobilisables [...] ( cf. Compte-rendu de la réunion sur le site de la LGP IdF ).
Comment ? Mystère.
En réalité l'association AP CADHP n'est pas encore créée et ses statuts ne seront déposés que trois mois plus tard, le 19 décembre 2001 exactement ( cf. Journal Officiel ), juste à temps pour demander la subvention pour l'exercice 2002.
- Mais le problème de l'accès aux archives existantes est loin d'être réglé.
:: Il existe déjà plusieurs Centres d'archives à Paris, comme je l'ai dit :
- Archives Recherches Cultures Lesbiennes ( ARCL ) :
fondées en 1983 par Claudie Lesselier et qui sont hébergées à la Maison des Femmes de Paris, 163 rue de Charenton, 75012 Paris. ( voir détails de leurs archives sur leur site : http://arcl.free.fr/ )
Ce grand fonds documentaire constitué sans aucune subvention comprend plus de 5 000 ouvrages, des centaines de revues, dossiers thématiques, vidéos, etc.
Même si celles-ci assurent des permanences régulières pour leurs consultations au public, les ARCL sont disqualifiées d'un revers de plume sous prétexte qu'elles sont non mixte. Et en tout cas, la Mairie de Paris ne leur a même pas accordé une petite subvention !
- L'Académie Gay et Lesbienne :

fondée par des collectionneurs qui se sont regroupés en association le 1er mars 2001.
Depuis vingt sept ans, sans aucune aide, ils ont collecté toutes sortes de documents LGBT ( environ 15.000 ).
Ils ont établi sur leur site http://www.archiveshomo.info/ : une liste de centres et fonds d'archives en France qui ont des documents sur les gays, lesbiennes, bisexuel(le)s, transgenres.
Mais cela ne compte pas : l'Académie Gay et Lesbienne est disqualifiée parce que ses archives sont toujours logées en banlieue, à Vitry sur Seine (94), et donc d'accès peu aisé pour les Parisiens.
Depuis deux ans, cependant, elle demande en vain un local dans Paris et une aide à la Mairie de Paris.
- Reste la Bibliothèque du Centre Gai et Lesbien de Paris ( C.G.L. ) :

Fondée en 1995 par Philippe Labbey, elle comprend 2.000 volumes, 3.000 revues et une documentation importante sur les associations, etc. ( voir détails de leurs archives sur leur site : http://www.cglparis.org/ )
Et de plus, celle-ci assure des permanences régulières pour leurs consultations au public.
Depuis décembre 2001, des actions de "gay guerre" sont menées de l'extérieur contre le CGL, allant jusqu'à perturber le CGL en pleine Assemblée Générale du 16 février 2002 ( cf. Nouvel Observateur Paris IdF du 28.02 au 06.03.02, p.13 ; gayvox.com du 18.02.02 ; etc. ).
Pourquoi et pour qui a-t-on organisé des tentatives de déstabilisation du CGL ? Le conflit va durer plusieurs mois ...
En tout cas le CGL a réussi à résister : La Mairie de Paris finit par attribuer au CGL une subvention de 100.000 euros ( votée le 22 novembre 2002 ), même montant, remarquons-le, qu'au projet CADHP de M. Le Bitoux. [ Le CGL n'avait bénéficié que d'une subvention de 200.000 francs ( environ 30.000 euros ) en octobre 2001 ]
Par la suite, le CGL aurait concédé à l'idée de cohabiter avec le l'Inter-LGBT (ex LGP IdF) et le projet CADHP de M. Le Bitoux dans un même immeuble ( ce qui est promis par la mairie de Paris ).
:: Enfin, dernier problème : le vote de la subvention des 100.000 euros par le Conseil de Paris en septembre 2002
Là encore les choses ont été rondement menées, et ce, sur le dos des lesbiennes.
Le débat est intéressant car il montre qu'on a laissé parler Clémentine Autain, adjointe au Maire, sans aucunement tenir compte de ce qu'elle avait dit, car les jeux étaient déjà faits.
- Que disait-elle : " [...] On parle des gays et moins des lesbiennes ... Je vois que cela fait ricaner mes collègues de l'opposition.
- Mme Anne Hidalgo, première adjointe, présidente : Ils sont un peu dissipés. Je vous demande de bien vouloir porter toute l'attention à ce dossier et de faire silence.
- Mme Clémentine Autain, adjointe : Je voudrais qu'on fasse attention à la bonne répartition pour permettre une juste visibilité de la communauté lesbienne. Dans l'exposé des motifs, il est fait mention d'un site internet comportant une histoire du gay-Paris ... Et le Paris des lesbiennes ? [...] Je voudrais par ailleurs que dans la composition de l'Association et du Comité qui va suivre ce projet, il y ait une place pour la Coordination Lesbienne. Ainsi, dans le conseil d'administration, d'après ce que j'ai compris, il n'y a que trois femmes sur neuf hommes. Peut-être pourrait-on viser la parité ? Je pense qu'on doit pouvoir trouver des chercheurs et des scientifiques femmes pour être dans ce Conseil d'Administration [...] "
( cf. Compte rendu du débat des délibérations du Conseil Municipal de Paris du 24-9-2001 ).
Cause toujours ...
:: Le vote s'est passé sans histoire parce que l'Association [ de Préfiguration du CADHP ] et la mairie [ de Paris ] ont discrètement sollicité Jean-Luc Roméro ( RPR-UMP ) pour qu'il tente de " sensibiliser " quelques élu-e-s de droite pour éviter des dérapages homophobes lors de la session qui examinera cette question ( cf. e-llico.com du 9-9-2002 ).
Et [...] Jean-Luc Roméro a écrit à tous les présidents de groupe à la Mairie de Paris : Il me semble à cet égard indéniable qu'un tel projet s'inscrit dans une démarche historiographique d'utilité publique [...] ( cf. gay.com du 6-9-2002 ).
- [ M. Roméro est par ailleurs le président ( et aussi le fondateur ) de son association des Elus Locaux Contre le Sida : Ensemble Luttons Contre le Sida ( ELCS ), dont la subvention allouée par la Mairie de Paris avait augmenté de manière substantielle de 10.000 francs ( 1.600 euros environ ) en juin 2000, à 7.623 euros en juillet 2002 ]
- Ainsi l'alliance entre la gauche et la droite se noue sur le dos des lesbiennes pour éviter les dérapages homophobes, nous dit-on.
Personne ne parle de la lesbophobie. Ni des pratiques hégémoniques de M. Le Bitoux sur les associations gays, lesbiennes et transgenres qui ont déjà travaillé sur le sujet. Est-ce la nouvelle cohabitation ?
Résultat des courses : Le Conseil de Paris ( dont Philippe Seguin ) a voté pour et il n'y eut que quelques abstentions de l'opposition.
Faut-il en vouloir à Archilesb! d'avoir oeuvré pour l'égalité en lançant sa pétition début novembre 2002 ?
:: Que faire aujourd'hui ?
- Je demande la réunion d'une table ronde rassemblant toutes les personnes concernées par les archives et l'histoire de l'éros gay, lesbien et l'étude des genres.
Pour faire cesser les polémiques inutiles, je propose que cette table ronde soit tenue sous l'égide de l'Observatoire pour l'égalité entre les femmes et les hommes dont c'est la fonction, me semble-t-il, de s'occuper de ce type de problèmes.
- Il faudra repenser complètement le projet et mettre un terme aux visées hégémoniques de M. Le Bitoux qui divisent la communauté gay tout en reconduisant les pratiques discriminatoires envers les femmes qui relèvent d'un autre temps.
:: Monsieur Le Maire,
- Nous vous avons élu parce vous vous êtes engagé à lutter contre la discrimination : Toute forme de discrimination est à proscrire, qu'elle soit de nature raciste, homophobe, sexiste ou autre, avez-vous dit en réponse au questionnaire de la LGP Ile de France.
Et aussi : Je redis mon engagement à organiser des campagnes de lutte contre toutes les formes de discrimination, y compris celles liées à l'orientation sexuelle.
- Vous avez donc au moins deux raisons d'agir : le sexisme et la lesbophobie.
J'en ajouterai une troisième qui est la simple honnêteté intellectuelle.
- Dans cette attente, recevez, Monsieur le Maire de Paris, l'expression de mes sentiments distingués.
Fait à Paris, le 22 janvier 2003, Marie-Jo Bonnet
:: Copies à :
- Anne Hidalgo - Odette Christienne - Christophe Girard - Clémentine Autain - Nicole Azarro - Fabienne Leleu
- AP CADHP - Jean Le Bitoux
- Archilesb! - Coordination des Lesbiennes en France - Vigitrans - LopattaQ - Académie Gay & Lesbienne
- aux associations et personnes citées.

16 1 2003 > Polémiques autour de la création du Centre d’Archives : mauvaise passe [ e-llico.com ]
Pétitions à répétition, infos tronquées, procès d’intention, mauvaises querelles, luttes de pouvoir … la polémique autour de la création du futur Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) tourne au pugilat intra-communautaire …
Evidemment — surtout en cette période —, il n’y a pas de meilleur combat à mener que d’attaquer bille en tête le projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris …
C’est ce qu’ont estimé Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet, les initiatrices d’une pétition ( cf. "Illico", 28/11 ) et d’un lobbying aussi tapageur qu’approximatif.
Le motif ? Une mise à l’écart qui serait délibérée des lesbiennes, bis, transsexuels du CADHP.
Tapageur parce que l’artillerie lourde a été sortie : courrier remonté à Anne Hidalgo ( Première adjointe au maire de Paris ), pétition contre le projet en anglais … Approximatif parce qu’on s’y embarrasse peu de vérité.
- Il n’est pas normal qu’il suffise qu’un projet soit présenté par Christophe Girard pour obtenir immédiatement de l’argent écrit ainsi Marie-Jo Bonnet ( 1 ). Problème : le projet n’est pas municipal mais associatif ( initié par Jean Le Bitoux, Christopher Miles … )  et le dossier a été instruit par Odette Christienne, adjointe à la Mémoire, et non par l’adjoint à la Culture …
Et les pétitionnaires d’affirmer en sus que le Comité scientifique compterait 59 membres dont seulement cinq femmes.
- Ces chiffres sont erronés : le Comité de soutien compte 35 noms, dont une dizaine de femmes précise le CADHP.
Peu importe : l’idée n’est pas de dire la vérité mais de se greffer in fine sur un projet il est vrai désormais doté d’un financement conséquent ( 100.000 euros en septembre 2002 ). Et pourtant, il est débattu depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, on cherche une mauvaise querelle au CADHP.
Peut-être est-il en effet un peu trop homocentré : mais qui reproche aux Archives Lesbiennes d’interdire leur accès aux hommes ?
Sans doute est-il améliorable : mais était-ce nécessaire d’en faire l’objet d’un remake d’un autre âge ( genre combat de lesbiennes radicales contre machos gay ) alors même que le projet fait l’objet d’un surprenant consensus politique ( même la droite a voté pour ) ?
N’y avait-il pas d’autre moyen pour trouver une solution profitable à tous que de dénoncer le pouvoir gay qui règnerait à l’Hôtel de Ville (!).
Il y a quelques semaines, Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène Bourcier ont reçu des tampons ensanglantés par courrier. Un récent Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives ( CLIT ), excédé par leurs sorties, entendait ainsi sanctionner le sectarisme des pétitionnaires.
Lesquelles, soit dit en passant, même déçues de ne pas voir leurs ouvrages cités dans la bibliographie du CADHP ( y a-t-il un rapport ? ), pourraient axer leurs efforts pour que le Centre trouve enfin un local …
> ( 1 ) [ article Des lesbiennes parisiennes contre le machisme gay : elles s'estiment exclues du projet de Centre d'Archives Homosexuelles paru dans ] Libération 7/12

16 1 2003 > Pétitions en vrac [ illico ]
Outre la pétition de Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet, une autre, lancée par Vigitranz, circule. Enfin, petite dernière, celle, très enlevée, de LopattaQ ( un collectif non mixte de pédés queers ) qui s’en prend aussi au CDAHP.
=> Par ailleurs, et en dehors de toute polémique, signalons que l’Académie Gay et Lesbienne a lancé un appel pour un recensement complet des centres et fonds d'archives français qui ont des documents homos, lesbiens, transgenres, etc.
Infos sur :
http://www.archiveshomo.info/

15 1 2003 > Ping-pong :: Centre de Documentation et d'Archives Homosexuelles [ Télérama]
Une pétition lancée par Marie-Hélène Boursier et Marie-jo Bonnet, deux lesbiennes historiques, s'oppose au projet du futur Centre, subventionné par la Mairie de Paris.
:: Marie-Jo Bonnet, historienne :
- Le projet est un cas de discrimination officielle. Il se veut communautariste mais exclut délibérément les lesbiennes. Ses initiateurs n'ont pas rencontré les interlocutrices concernées et les archives de la Maison des femmes ont été ignorées. Les lesbiennes sont encore une fois instrumentalisées.
:: Philippe Lashier, conseiller du Maire [ de Paris ] sur les questions homosexuelles :
- Cette pétition truffée d'approximations émane d'un mouvement informel récemment créé et peu représentatif du militantisme lesbien. Le projet est d'ailleurs soutenu par les deux grands collectifs associatifs, le Centre Gay et Lesbien [ CGL de Paris ] et la LGBT ( Inter-associative Lesbienne, Gay, Bi et Trans ). Cette pétition contre-productive relève du procès d'intention.
:: C'est arrivé près de chez vous ... Révoltant, surprenant ou enthousiasmant, racontez-nous sur www.telerama.fr ...

10 1 2003 : tetu.com > par Judith Silberfeld
http://infos.tetu.com/ lire/3357
11 1 2003 : tassedethe.com
http://tassedethe.com/ cadres/souscadre/webzinfos /dossier%205.htm

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Marie-Jo Bonnet porte plainte contre le CLIT
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Après les envois de tampons hygiéniques ensanglantés revendiqués par le Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives (CLIT), Marie-Jo Bonnet a porté plainte pour "blessures volontaires sans ITT (Incapacité Temporaire de Travail)".

Marie-Hélène Bourcier s'apprêterait à faire de même.
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- La pétition d'Archilesb! : http://debats.tetu.com/ viewtopic.php?t=704
- Le communiqué du CLIT : http://debats.tetu.com/ viewtopic.php?t=666

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2003 > L'affaire des archives est archivée ! [ tassedethe.com ]
=> Quoi les Archives ? ou si j'avais un marteau ...
=> En résumé : La Mairie de Paris a soutenu le projet CADHP en lui allouant une subvention de 100.000 euros pour l'année 2003 ...
Ni les lesbiennes, ni les transexuel(le)s n'ont été sollicités pour participer à ce projet ...

20 12 2002 : Têtu > par Judith Silberfeld
http://www.tetu.com/ infos/lire/3281
21 12 2002 : tassedethe.com
http://tassedethe.com/ cadres/souscadre/webzinfos /dossier%205.htm

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Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène Bourcier victimes du CLIT

(Action) France

Depuis plusieurs jours, Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène Bourcier [ainsi que la journaliste Blandine Grosjean du quotidien Libération] recevaient des tampons ensanglantés.

Le Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives (CLIT) revendique aujourd'hui cette action dans un communiqué.

A l'origine de la colère du CLIT, un article publié dans Libération le 7 décembre (lire chronique sur http://chroniques.tetu.com/ archives/? date=09/12/02), consacré à une pétition destinée à obliger les responsables du futur Centre d'Archives de Paris à n'oublier ni les lesbiennes ni les transsexuel(le)s.

Dans une lettre jointe au communiqué, le CLIT reproche à Marie-Jo Bonnet "[sa] logique de victime et [son] argumentation séparatiste, qui n'a pas lieu d'être si tu choisis de travailler dans la mixité".

Le communiqué du Clit sur http://debats.tetu.com/ viewtopic.php? t=666

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L'Académie Gay & Lesbienne, quant à elle, lance un appel pour un recensement complet de tous les centres et fonds (français) d'archives qui ont des documents gay, lesbiens, bisexuels et transgenres...

Toutes les informations, notamment la liste des fonds déjà recensés, se trouvent sur http://www.archiveshomo.info/ annuaire/3annuair.htm

Le communiqué de l'Académie Gay & Lesbienne : http://debats.tetu.com/ viewtopic.php?t=667

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18 12 2002 : communiqué du Collectif National pour les droits des Femmes
21 ter rue Voltaire, 75 011 Paris cndf-infos[AT]ras.eu.org

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Communiqué du Collectif
qui sera adressé demain
à la Mairie de Paris et à certains médias.
Il concerne la mise en place d'un Centre d'Archives homosexuelles à Paris

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On signale par la même occasion que les chercheuses qui se sont déjà officiellement engagées sur cette questions reçoivent depuis quelques jours des lettres anonymes diffamantes.

Lire ci-dessous :

Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet, initiatrices de la pétition : "Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris" (cf. article de Blandine Grosjean dans Libération du 7-8 décembre dernier, p. 17), reçoivent des lettres anonymes depuis trois jours contenant un tampon hygiénique baigné de sang, glissé à l'intérieur d'une boite pellicule photo noire. Ces lettres sont postées de la rue du Louvre et de Paris-Sorbonne.

Que nous proposez-vous de faire ? Merci à vous toutes et tous.

Marie-Jo Bonnet
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COMMUNIQUE DE PRESSE DU 18 DECEMBRE 2002

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Le Collectif National pour les droits des Femmes se félicite de l’attribution d’une subvention de 100 000 Euros de la part de la ville de Paris pour la création future d’un Centre de documentation et d’archives des homosexualités de la ville de Paris. Il s’agit là d’une avancée dans la reconnaissance et la visibilité des homosexualités.
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Toutefois, nous sommes étonnées de la non représentativité des lesbiennes dans ce projet et de ne voir que 5 femmes participer au Comité de Pilotage qui est composé de 59 personnes.
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Notre étonnement est renforcé d’indignation alors que nous apprenons que " dans un premier temps le fonds d’archives concernera majoritairement l’homosexualité masculine pour des raisons historiques ".

Dans le souci de rester au-delà des polémiques nous ne commenterons pas ce fait ; mais nous rappelons brièvement l’apport des cultures et des luttes féministes et lesbiennes des années 1970 au mouvement gay .

Par ailleurs, l’histoire des lesbiennes fait partie de la mémoire collective de l’ensemble des femmes, aussi cette discrimination est une atteinte faite à toutes les femmes. Elle est contraire au principe politique d’égalité.

Par conséquent, nous nous associons à la Coordination Lesbienne en France (ex Coordination Lesbienne Nationale, membre du Collectif National pour les Droits des Femmes) pour demander aux promoteurs du projet qu’une réflexion soit menée afin de prendre en compte et rende réellement visible le lesbianisme et les homosexualités féminines.
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Nous demandons une parité du Comité de pilotage : les chercheuses lesbiennes et féministes ainsi que les associations lesbiennes représentatives doivent y être associées.

Et parce que notre démarche s’inscrit dans un principe d’égalité entre les femmes et les hommes, nous exigeons une équitable visibilité et sa juste place pour chacune des minorités (lesbiennes, gay, trans…).

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10 12 2002 : lettre ouverte de l'historienne Marie-Jo Bonnet
http://www.penelopes.org/ xarticle.php3? id_article=2566

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Marie-Jo BONNET
Docteur en Histoire
contactmjbonnet[AT]yahoo.fr

Paris, le 10 décembre 2002,

à Monsieur Bertrand DELANOE,
Maire de Paris

Monsieur le Maire de Paris,
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Après l'article paru dans le journal Libération des 7-8 décembre dernier sur le Centre d'archives et de documentation homosexuel de Paris, je tiens à vous dire que je ne suis pas d'accord avec le ton et le contenu de l'article de Blandine Grosjean.

Je me permets donc de vous adresser une copie de ma lettre à Anne Hidalgo ainsi que de ma lettre à Blandine Grosjean.
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J'aimerais que ce débat ne quitte pas le terrain politique et scientifique sur lequel nous avons tous intérêt à le maintenir.
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Mais j'aimerais aussi que le débat sur le fond ne soit pas esquivé au moyen d'arguments tels que les expose à la presse Monsieur Leraton qui sont outrageants pour les "lesbiennes historiques" et pour les femmes en général.

Je n'ai jamais vu Monsieur Leraton et je ne m'explique pas comment il peut répondre sur ce ton à une situation de discrimination anti-femmes qui a pris une tournure officielle depuis la dotation d'une subvention de 100 000 euros à l'Association de préfiguration du Centre présidée par M. Le Bitoux.

J'espère qu'une solution équitable sera trouvée et que les femmes ne seront pas une fois de plus mises à la deuxième place.

Dans cette attente, recevez Monsieur le Maire de Paris, l'expression de mes sentiments distingués.

Marie-Jo BONNET

Copie à :
- Anne Hidalgo
- Blandine Grosjean
- Archilesb !
- Coordination des Lesbiennes de France

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7 12 2002 : quotidien Libération > par Blandine Grosjean
http://www.liberation.fr

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Des lesbiennes parisiennes contre "le machisme gay" :
Elles s'estiment exclues du projet de Centre d'archives homosexuelles

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Une partie du mouvement lesbien est en guerre ouverte contre « le pouvoir gay hégémonique et normatif » qui sévirait à Paris, notamment à l'Hôtel de ville.

Les accusations de « misogynie antiféministe » visant des gays « dominateurs, fonctionnant par copinage » provoquent en retour celles de « lesbiennes hystériques enfermées dans une perpétuelle victimologie ».

Objet de cette poussée phobique : le futur Centre d'archives et de documentation homosexuelles, qui vient d'obtenir une subvention de 100 000 euros de la municipalité.
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Remontée.

Deux lesbiennes historiques, chercheuses incontournables du mouvement, Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet accusent la mairie et le promoteur du centre, Jean Le Bitoux, d'avoir exclu les lesbiennes du projet.
- Elles dénoncent la composition du comité de pilotage : 5 femmes sur 59 participants.
- Elles pointent la bibliographie qui ne fait référence qu'à deux ouvrages rédigés par des femmes, l'un américain et l'autre traitant de l'homosexualité masculine.
- Elles ont aussi du mal à digérer un passage de la présentation : « Il est probable que, dans un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine pour des raisons historiques. »

Marie-Hélène Bourcier a lancé une pétition qui a déjà recueilli 700 signatures, dont celles d'Act Up, de la coordination lesbienne, d'élues vertes de la capitale.

Marie-Jo Bonnet a écrit une lettre très remontée à la première adjointe, Anne Hidalgo, chargée de la parité : « Il n'est pas normal qu'il suffise qu'un projet soit présenté par Christophe Girard [adjoint vert à la culture et gay, ndlr] pour obtenir immédiatement de l'argent. »
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La générosité de la municipalité a réveillé les rivalités. Le centre d'archives est devenu "le" poste stratégique pour exister. Il sera un lieu de conservation de la mémoire, un espace de ressources documentaires et un outil de recherche à l'instar des archives d'autres capitales occidentales.

Bertrand Delanoë l'a voulu et, à la mairie, on explique, énervé par cette querelle, que « seule compte la qualité scientifique du projet soutenu par les grosses structures homosexuelles ».

Nathalie Rubel de la coordination lesbienne est persuadée que Jean Le Bitoux n'a pas exclu "sciemment" les lesbiennes : « Il ne se rend pas compte qu'il a tout pensé au masculin, tout construit autour de ses affinités personnelles, qui sont masculines. »
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Alibi.

Pour les féministes de Prochoix, le centre d'archives sera gay : « L'ajout du mot lesbien est un alibi.» L'association ne se joint pas à cette protestation, « mais si la mairie persiste à refuser une subvention au festival lesbien Cinéffable, alors qu'elle a accordé 30 000 euros au Festival gay et lesbien qui est 100 % gay, alors nous dénoncerons ce pouvoir gay parisien. »

René-Paul Leraton, membre du comité de soutien du centre d'archives, reste zen : « Les lesbiennes historiques ont l'habitude de s'en prendre aux seuls mecs qu'elles ont sous la main : les pédés ».

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18 11 2002 : Têtu > par Xavier Héraud et Jean-Louis Forniélès
http://www.tetu.com/ infos/lire/3133

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Deux naissances

(Association) [...]

À Paris, naissance du Clit (Commando des lesbiennes insoumises et transgressives).

Le Clit revendique une meilleure visibilité pour les lesbiennes, la création d'une loi anti-homo-lesbo-transphobe, une prise en compte de la spécificité des lesbiennes, dans le domaine de la santé notamment.

Son slogan : "Rien ne se demande, tout se prend - surtout le plaisir !". Vous êtes prévenues.

Pour rejoindre le Clit écrivez à : lickmyclit@voila.fr
ou : lickmyclit-subscribe@topica.com

[...]

novembre 2002 : pétition Archilesb !
Archilesb! :
http://www.archiq.fr.vu
Marie-Hélène Bourcier :
mhbourcier[AT]free.fr

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Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes
dans le projet du futur centre de documentation
et d'archives homosexuelles de Paris
!
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Pourquoi cet appel lancé par Archilesb! ?

Le Conseil de Paris vient de voter une subvention d'un montant de 100.000 euros pour que le projet de Centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris proposé par Jean Le Bitoux et Christopher Miles entre en phase dite de préfiguration en 2002-2003.

Celle-ci comporte notamment la réalisation d'études, audits et cahier des charges, la sollicitation de divers "experts" et personnalités ainsi que la mise en œuvre d'un comité de pilotage.

A cette occasion, nous demandons que les manquements et les erreurs volontaires commises dans la conception du projet ne perdurent pas et que les différents interlocuteurs (concepteurs du projet et Mairie de Paris) qui en ont été alertés à plusieurs reprises ne fassent plus font la sourde oreille.
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Le contenu scientifique et politique du projet doit être revu

- parce qu'il est excluant : il est uniquement centré gai au détriment des lesbiennes, des transsexuel(le)s et des transgenres.

- parce qu'il est inexact : il ne nous paraît ni admissible ni sérieux de voir la Mairie de Paris et la LGBT continuer de défendre un projet où il est dit que "dans un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine pour des raisons historiques"…
C'est bien méconnaître l'histoire des mouvements sociaux liés au politiques sexuelles qui trouvent leur enracinement dans les cultures féministes et lesbiennes et ce, dès les années 70 en France.

- parce que la question de l'archive doit l'objet d'une réflexion moins superficielle (spécificité des archives lesbiennes, archives vive, archives des minorités…). Or la conception hyperclassique de l'archive qui se dégage du projet fait l'impasse sur les récents et fructueux débats sur la notion d'archive.
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Ce projet doit devenir représentatif (parité et parité culturelle) dans ses instances

- les lesbiennes et les associations représentatives doivent être intégrées dans le comité de pilotage. Il est inadmissible que la liste des 59 participants au projet ne comprennent que 5 participantes…

- le fonctionnement de l'association en charge de la mise en place de la phase de préfiguration doit être transparent et intégrer les lesbiennes dans la réflexion et les des circuits de décision.

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DESTINATAIRES DE LA PETITION :
- Mairie de Paris, inter LGBT,
- Jean Le Bitoux et Christopher Miles pour l'association en charge du projet du centre de documentation et d'archives homosexuelles.

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Signez la pétition du groupe Archilesb ! : Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris !

> il suffit de renvoyer le message : " Ok je signe "
> à l'adresse suivante : Marie-Hélène Bourcier mhbourcier[AT]free.fr
http://www.archiq.fr.vu
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PREMIERES SIGNATURES :

- FLORENCE ABADIE (sociologue, formatrice), VÉRONIQUE ABBRUZZETTI (maître de conferences, Paris III), PABLO ACHARD (physicien), ACT UP-PARIS, ISABELLE ADRET (professeur), ...

- Des sociologues, des philosophes, des chercheurs comme ALAIN TOURAINE ou SIDI MOHAMMED BARKAT du Collège International de Philosophie

- Les principales associations lesbiennes françaises comme LA COORDINATION LESBIENNE NATIONALE ou CINEFFABLE qui compte plus de 4.000 adhérentes

- Des spécialistes français et internationaux des études sur les genres et le sexualités comme PATRICK CARDON, TERESA DE LAURETIS ou BEATRIZ PRECIADO

- Des écrivains comme VIRGINIE DESPENTES ou CY JUNG

- Des Etudiants, des chorégraphes, des syndicalistes, des militants, des féministes, des avocats

- Les Archives Lesbiennes de New York (Lesbian Herstory Archives), l'Académie Gay & Lesbienne

- Des associations comme ACT-UP PARIS, PASTT

- HENRI MAUREL, président de la radio FG

- Les nouveaux groupes Queer

- De nombreux d'experts furieux de se retrouver cités dans des comités d'experts du futur Centre de Documentation et d'Archives sans avoir été consultés !

Tous et toutes ont signé la pétition Archilesb! : pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris !!! [...]"

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Qui est Archilesb! ?

La pétition Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes du centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris subventionnée par la Mairie de Paris est portée par Archilesb !
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Archilesb ! s'est constitué début 2002 en se donnant pour missions :

- d'animer une réflexion sur la notion d'archive et plus particulièrement sur les archives lesbiennes (séminaires, rencontres…)

- d'imaginer des actions et des dispositifs susceptibles d'évaluer les besoins et possibilités en matière d'archives mais aussi les manières d'en produire.

- de défendre la culture lesbienne et ses protagonistes et de lutter contre leur invisibilisation. Pour cette raison Archilesb soutient Cineffable dans sa demande de subvention pour le festival auprès de la Mairie de Paris.

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29 3 2001 > par J.-F.L. [ illico n° 26 ] page 12
http://v2.e-llico.com/ article-retro.htm? articleID=4 &rubrique=actu &oldRubrique=actu

http://v2.e-llico.com/ article-retro.htm? articleID=4 &rubrique=voyages &oldRubrique=voyages

http://v2.e-llico.com/article-retro.htm? articleID=4& rubrique=portraits &oldRubrique=portraits

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Les pédophiles,
boucs émissaires des homos
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Ancien co-fondateur et rédacteur en chef de "Gai Pied", Jean Le Bitoux, observateur engagé, depuis les années 70, revient sur les rapports entre militants homos et militants pédophiles :
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L’enfant

En France, l’homosexualité vient d’une culture pédophile avec André Gide.
En 1968, il existait même un comité d’action pédérastique révolutionnaire.
Dans le discours du GLH à partir de 1975, il y a tout un héritage du FHAR notamment sur la question pédophile. A l’époque, il s’agissait de libérer son corps, libérer ses fantasmes. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque-là la majorité est à 21 ans, ce qui est bien tard.
Dans les années 70 , tout est à libérer y compris l’enfant qui est corseté comme la femme, comme l’homosexuel.
Aujourd’hui, on ne parle plus du tout du même enfant. L’enfant des années 70 était l’esclave d’une vieille civilisation, l’enfant d’aujourd’hui est extrêmement sacralisé.
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Gai Pied

Cela ne coulait pas de source pour tout le monde. J’ai régulièrement été inquiet, par rapport à des articles relativement audacieux, de représailles judiciaires.
Dans les années 70 déjà, la pédophilie est un sujet tabou. Il y avait cependant une conscience collective qu’il fallait libérer tout cela.
René Schérer [ philosophe très engagé en faveur de la pédophilie, ndlr ] expliquait : pendant que tout le monde se libère, il ne faut pas oublier l’enfant.
Je crois, concernant "Gai Pied", qu’est resté parfaitement gravé le souvenir de toutes nos adolescences homosexuelles. J’ai attendu 21 ans avant d’être majeur officiellement. Mon adolescence homosexuelle est passée à la trappe.
Ces années ont été assez douloureuses pour pas mal de gens de ma génération. Le tabou de la pédophilie cache toute cette période où on est adolescent, où on a des désirs mais où on reste en carafe parce que rien n’est possible.
C’est cela dont se souvient la génération de l’équipe "Gai Pied" à la fin des années 70.
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Duvert

Tony Duvert [ écrivain très engagé en faveur de la pédophilie, ndlr ] tenait une rubrique dans "Gai Pied" où il affirmait : la question pédophile existe et certains gays sont pédophobes et ils considèrent que l’émancipation des homosexuels se fera sur le dos des pédophiles.
On a inventé un homosexuel qui laisse de côté la question pédophile.
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Le Coral

La date symbolique et funeste, c’est 1982, celle de l’affaire du Coral. La gauche est au pouvoir et l’extrême droite sort une affaire complètement farfelue, selon laquelle de grands intellectuels de gauche et des politiques iraient visiter régulièrement un centre pour jeunes ayant des difficultés psychologiques pour y avoir des ébats.
Il y avait là une machination médiatico-politique qui a fait peur à tout le monde.
L’affaire du Coral constitue un arrêt, non pas de la pédophilie, mais de la réflexion sur cette question.
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Bouc émissaire

Aujourd’hui, je pense que les pédophiles sont toujours les boucs émissaires des homosexuels.
Le débat n’est plus du côté d’un espace de liberté que les pédophiles n’ont toujours pas mais du côté de la jeunesse des homosexuels.
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