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Analyse Projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris APCADHP
citations à caractère critique, polémique, pédagogique et/ou scientifique des informations

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Novembre 2004 > par Cathy Macherel [ magazine 360° ] n° 42 : page 17 http://www.360.ch/presse/2004/11/ la_discrete_richesse_des_archives_suisses.php

Têtu perd son procès contre Marie-Hélène Bourcier
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Le 15 septembre dernier, le Tribunal de Grande Instance de Paris a rejeté une plainte en diffamation déposée par Têtu contre la sociologue Marie-Hélène Bourcier suite à un article publié par 360° en mars 2003.

Cet article traitait de la dispute qui sévissait à Paris autour du projet d'un Centre d'archives et de documentation homosexuelles.
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Un collectif de lesbiennes, bi et trans reprochait au projet d'être presque exclusivement centré sur l'homosexualité masculine et d'avoir une politique scientifique hasardeuse.

Dans le cadre de cette polémique, le collectif - dont faisait partie M-H Bourcier - reprochait au passage au magazine Têtu de ne pas aborder le débat de fond concernant ce Centre d'archives et de tenir une ligne éditoriale, elle aussi, centrée sur l'homosexualité masculine.

Par la voix de M-H Bourcier, il était reproché à Têtu de ne laisser que peu de place aux femmes dans la rédaction, en particulier à la rédactrice en chef adjointe Judith Silberfeld.

L'article de 360° remettait également en cause l'indépendance de Têtu dans l'affaire du Centre d'archives.
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Suite à cet article, le magazine Têtu, estimant que ce dernier portait atteinte à son honneur et à celui de ses trois rédacteurs en chef, a déposé une double plainte contre le magazine 360° et contre M-H Bourcier.

Dans son édition de juillet 2003, 360° reconnaissait «n'avoir pas apprécié à leur juste valeur certains termes utilisés dans l'article et avoir outrepassé son droit de critique», excuses qui ont amené Têtu à retirer sa plainte contre le magazine 360°.

Une plainte pour atteinte à l'honneur a en revanche été maintenue par Têtu contre M-H Bourcier en relation avec plusieurs propos tenus dans l'article.
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Le jugement, rendu le 15 septembre par le Tribunal de Grande Instance de Paris, rejette les prétentions du magazine Têtu et de ses rédacteurs en chef.

Le Tribunal a notamment estimé que M-H Bourcier a pu démontrer que l'une des citations qui mettait en cause la rédaction de Têtu avait été prononcée - lors des témoignages recueillis collectivement auprès des différentes personnes présentes - non par elle-même, mais par une personne salariée du magazine Têtu au moment des faits.

Le Tribunal a également jugé que Marie-Hélène Bourcier, par ses propos sur l'exclusion des femmes des conférences de rédaction, cherchait de bonne foi «à dénoncer l'hégémonie de la presse gay au détriment des lesbiennes» et non à porter atteinte à l'honneur du magazine Têtu, ni à ses trois rédacteurs en chef.

Têtu est débouté et se voit condamné à payer 1.500 euros à M-H Bourcier.
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Procès

Magazine Têtu contre Marie-Hélène Bourcier
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13 3 2006 > 100.000 euros envolés, 800.000 euros pour quoi faire ? Centre d'Archives Homosexuelles de la Ville de Paris : on ne change pas une équipe qui coûte ... [ ArchiQ ]
Suite aux déclarations de Mr Martinet, président de AP-CADHP ( Association de Préfiguration du Centre d'Archives Homosexuelles de Paris ) dans tetu.com, ArchiQ, groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBTQ (ex Archilesb! et VigiTrans ) tient à préciser :
- que le Rapport / projet du CADHP n'a aucunement été expertisé ou validé par les Archives Départementales de la Ville de Paris et encore moins par les Archives Nationales ( et pour cause ... )
Non seulement l'AP - CADHP a échoué dans la mission qu'elle s'était confiée mais dans ce Rapport de préfiguration non validé scientifiquement, l'Association ose demander des financements pour les mêmes objectifs qui n'ont pas été atteints ( recrutement de l'équipe, concertation avec les associations et lieux - ressources ... ) et qui avaient été fixés pour 2003.
Le tout sans date d'ouverture pour le Centre d'Archives.
Mr Martinet ne répond pas sur l'aspect financier mais il est légitime de demander des comptes sur la gestion de la subvention de 100.000 euros de la Mairie de Paris ( dans sa partie salaires notamment ), sur le manque de résultats passés ( 2002 - 2005 ) et sur l'avenir du Centre.
A quoi ont servi les salariés ( [ Jean ] Le Bitoux, [ Patrick LaFollie ] La Folie ) chargé des acquisitions ou d'archiver sans archives ? Pourquoi ont-ils été renvoyés du CADHP ?
Combien va coûter la nouvelle phase de configuration du Centre d'Archives ? dans sa première phase étant entendu qu'elle ne saurait déboucher sur l'acquisition et l'ouverture d'un local, celles-ci ne constituant pas une priorité en phase configuration ( source Rapport AP CADHP ) ?
- le Rapport de l'AP - CADHP rédigé par la société de conseil CCMO créée en octobre 2004, dirigée par Olivier Maguet, spécialiste de santé et d'action sociale ( Aides, FAGG dont fait partie Jean Le Bitoux ) est fantaisiste sur le plan scientifique et la question des archives LGBTQ.
Constellé de perles, il est aussi gourmand : 100.000 euros pour ne rien faire, 820.000 euros pour recommencer la préfiguration opportunément renommée configuration.
C'est la somme que demande le rapport pour la phase 1 de configuration ( minimum deux ans ).
La dite configuration ne comprend ni l'ouverture d'un local ni l'ouverture du Centre au public mais débouchera sur l'ouverture d'un site Internet !
Les acquisitions d'archives n'y sont pas une priorité ( 10.000 euros de budget )  contrairement à un Colloque national ( 20.000 euros ) dédié à la constitution d'un thésaurus ( qui existe déjà ) et dont on imagine à quel point le sujet risque d'être attractif pour un public déjà peu sensible à la question des archives ( source Rapport AP CADHP ).
Alors on prend les mêmes et on recommence ?

10 3 2006 > Archives Homosexuelles : protestations contre la lenteur du projet [ tetu.com ]
ArchiQ, groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBT ( ex- Archilesb! et Vigitrans ), proteste contre la lenteur du projet du Centre des mémoires LGBT Paris / Île-de-France [ Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) ].
Dans un communiqué, ArchiQ attire l'attention sur le laxisme et la négligence dont la Mairie de Paris a fait preuve dans ce dossier et demande le remboursement de la subvention de 100.000 euros accordée à l'Association de Préfiguration du Centre [ d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( AP CADHP ) ], ainsi que la démission de ses responsables.
- Depuis 2002, estime ArchiQ, nous n'avons cessé d'alerter la Mairie de Paris sur l'état de non avancement du projet. Rien n'a changé.
Stéphane Martinet, président de l'Association de Préfiguration, répond à Têtu que le statu quo ne provient pas de lui : le Centre est toujours en attente de la validation des Archives de France ( ministère de la Culture ), étape nécessaire à la validation d'une subvention, après avoir reçu la validation scientifique du projet par le Centre départemental des Archives de Paris.
- J'écris une lettre de relance, sans vouloir être trop méchant avec eux, avoue-t-il. Je découvre que dans le monde des archives, tout est toujours lent. C'est un autre temps.
Sans date d'ouverture prévue, le Centre nécessiterait une subvention annuelle de près de 400.000 euros, et n'ouvrirait dans un premier temps, celui de la configuration, que sa partie documentation.
Les archives proprement dites pourraient être accessibles deux ans plus tard.

10 3 2006 > Centre d'Archives Homosexuelles de Paris : ArchiQ demande la démission des responsables [ e-llico.com ]
Centre inexistant, argent public gaspillé : ArchiQ ( groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBT ) demande le remboursement de la subvention accordée à l'AP-CADHP, l’Association de Préfiguration du Centre d’Archives [ et de Documentation ] Homosexuelles de Paris et la démission de ses responsables.
Opposant historique au projet de Centre d’Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris de l'AP CADHP ] soutenu par la Mairie de Paris, ArchiQ parle de laxisme et de négligence dans la façon dont la Mairie de Paris a géré l’affaire.
Il faut dire que ce dossier semble véritablement empoisonné.
Valse et renvoi des personnes chargées de faire avancer les actions de préfiguration, retards répétés dans les étapes de validation du projet, polémique sur son orientation scientifique, communication minimum et peu compréhensible sur ses évolutions : tout a concouru à donner un sentiment de ratage d’un des projets emblématiques de la prise en compte de la question LGBT par l’équipe municipale élue en 2001.
Le Centre est actuellement dans l’attente de la validation des Archives de France qui dépendent du ministère de la Culture. 2003 était la date prévue d'ouverture du Centre à l'issue d'une phase dite de préfiguration alors qu’on parle désormais d’une ouverture en 2008.
La gestation du Centre d’Archives [ et de Documentation Homosexuelles de Paris de l'AP CADHP ] ne parvient pas à sortir de la polémique qui rebondit régulièrement comme cette dernière attaque en témoigne.
La mise en cause, d’abord communautaire, prend une tournure politique quand ArchiQ souligne l’appartenance partisane d’un des piliers du projet au PS et fait mine de s’interroger sur la sincérité de la promesse de Bertrand Delanoë quant à la création de ce fameux Centre.

9 3 2006 > Centre d'Archives Homosexuelles de la Ville de Paris : que fait la Mairie de Paris ? [ ArchiQ ]
Un Centre inexistant, l'argent public gaspillé : ArchiQ demande le remboursement de la subvention de 100.000 euros accordée à l'AP-CADHP ( Association de Préfiguration du Centre d'Archives [ et de Documentation ] Homosexuelles de Paris ) et la démission de ses responsables.
ArchiQ, groupe d'action et de réflexion sur les archives LGBTQ ( ex Archilesb! et VigiTrans ) demande à Bertrand Delanoë, Maire de Paris de prendre ses responsabilités concernant le projet de Centre d'Archives Homosexuelles de la ville de Paris, pour lequel l'association AP-CADHP, présidée par Stéphane Martinet ( PS adjoint au Maire du 11ème arrondissement de Paris ) a reçu de la Mairie de Paris une subvention de 100.000 euros en 2002.
ArchiQ attire l'attention sur le laxisme et la négligence dont la Mairie de Paris a fait preuve dans ce dossier :
- 2003 était la date prévue d'ouverture du centre à l'issue d'une phase dite de « préfiguration » dont l'association AP-CADHP avait la charge.
Après une préfiguration qui n'a rien donné et a duré deux ans de plus que prévu, l'AP-CADHP demande aujourd'hui une période de « configuration » deux fois plus longue et huit fois plus coûteuse pour une ouverture en 2008 :
- Des projections budgétaires de l'ordre de 800.000 euros sont prévues pour le premier volet de cette configuration.
Depuis 2002, date du lancement de la pétition d'Archilesb ! et de Vigitrans pour que le Centre d'archives devienne inclusif et paritaire et qu'il se dote d'un projet scientifique digne de ce nom, ArchiQ n'a cessé d'alerter la Mairie de Paris sur l'état de non avancement du projet.
Rien n'a changé. Les objectifs de la convention signée entre la Mairie de Paris et l'AP-CADHP n'ont pas été respectés.
Seuls résultats tangibles :
- un local jamais ouvert au public et qui n'a jamais reçu la moindre archive,
- une absence totale de concertation avec la communauté LGBTQ ( Lesbienne Gaie Bi Trans Queer ).
L'AP-CADHP a largement fait la preuve de son incompétence mais la Mairie de Paris a prouvé son peu d'intérêt pour un projet pédagogique, culturel et citoyen qui fait cruellement défaut et qui contribuera efficacement à la lutte informée contre les discriminations sexuelles, ethniques et de genre.
L'engagement de Bertrand Delanoë en pleine campagne électorale de 2001 en faveur de la création d'un Centre de Documentation et d'Archives [ Homosexuelles ] n'était-il donc qu'une promesse électorale ?
=> Contact Presse :
Pour toute information complémentaire et envoi des documents ( pièces comptables et financières ;
chronologie de l'état de non avancement du CADHP 2001-2006 ) :
- Marco Dell Omodarme < domarco[AT]free.fr > 06 70 83 77 01
- Marie-Hélène Bourcier < mhbourcier[AT]free.fr > 06 24 18 34 25

24 2 2006 > Têtu perd en appel dans son procès contre Marie-Hélène Bourcier [ Archilesb ! ]
Le 24 février 2006, La Cour d'Appel de Paris a de nouveau rejeté les prétentions du magazine Têtu et de ses rédacteurs en chef et Directeur de publication, Mr Doustaly, Mme Silberfeld et Mr Segot à l’encontre de la sociologue Marie-Hélène Bourcier, suite à un article paru dans le magazine suisse 360° ayant pour titre Paris brûle t-il ? [ consacré aux problèmes du projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ] ( AP CADHP ) ].
Il était reproché à Marie-Hélène Bourcier d'avoir affirmé que Mme Silberfeld, journaliste du magazine Têtu était la lesbienne alibi de Têtu et qu'il suffit de voir comment le tout Paris rigole de raconter comme [ la journaliste ] n'a pas accès aux conférences de rédaction qui sont men only.
Têtu s'était désisté de sa plainte en diffamation contre le magazine 360° dès juillet 2003 mais l’avait maintenue à l’encontre de la seule personne de Marie-Hélène Bourcier.
Les plaignants avaient été déboutés une première fois de leur demande de voir condamner Marie-Hélène Bourcier pour diffamation par un jugement du Tribunal de Grande Instance du 15 septembre 2004.
Le Tribunal avait notamment estimé que Marie-Hélène Bourcier avait pu démontrer que la citation concernant la présence de Mme Silberfeld en conférence de rédaction avait été prononcée - lors des témoignages recueillis collectivement auprès des différentes personnes présentes - non par elle-même, mais par Mme Myriam Marzouk, salariée du magazine Têtu et membre d’Archilesb ! au moment des faits.
Le Tribunal avait également jugé que Marie-Hélène Bourcier, par ses propos sur l'exclusion des femmes des conférences de rédaction, cherchait de bonne foi à dénoncer l'hégémonie de la presse gay au détriment des lesbiennes et non à porter atteinte à l'honneur du magazine Têtu, ni à ses rédacteurs en chef.
=> Têtu : encore perdu !
Le magazine Têtu avait néanmoins interjeté appel par la voix de son nouvel avocat, Me Emmanuel Pierrat. La Cour d’Appel de Paris vient de juger cet appel irrecevable et a confirmé le jugement en première instance.
Marie-Hélène Bourcier tient à remercier son avocat, Me Yann Pedler, ainsi que toutes celles et ceux qui lui ont manifesté leur soutien à titre personnel, associatif et politique tout au long des trois années de procédure.

Février 2006 > La nuit des petits couteaux : Qui gagnera la bataille de Paris ? [ Jean-Luc Romero : président de Aujourd'hui, Autrement et Conseiller régional UMP île de France ]
=> Des voies nouvelles pour un Paris Autrement ...
Car ce bon François Devoucoux du Buysson, responsable de cette lettre satirique [ leperroquetlibere.com ], sait parfaitement qu'à Paris, il y a de 10 à 15 % d'homosexuels qui n'ont pas toujours été à la fête dans notre bonne ville. J'en ai même parlé avec lui en juillet 2005 dans un bistrot en face de la région : il a dû oublier !
Sous les précédents mandats, aucune association homosexuelle ne bénéficiait de subventions alors que certaines jouent incontestablement un rôle important et que notre capitale a la communauté gay la plus touchée par le sida de toute l'Union Européenne. N'oublions pas qu'un gay sur cinq à Paris est contaminé par le VIH / sida ! Sans compter le travail que font certaines associations pour limiter le suicide des adolescents homosexuels ou en faveur de la lutte contre les discriminations.
En 2004, 3.149 associations étaient subventionnées par la mairie de Paris à hauteur de près de 174 millions d'euros. Et, parmi ces associations, seule une dizaine d'associations homosexuelles - une petite vingtaine en 2005 - sur les centaines que compte nore ville, bénéficiaient d'une aide publique !
On est donc très loin des abus dénoncés par le Perroquet [ Libéré ] ou par certains élus de droite qui voient rouge dès que le mot homo se retrouve dans une délibération, à l'image de Dominique Baud, élue du 15ème arrondissement, obsessionnelle sur la question.
Certes, un terrible précédent qu'a dénoncé, là à juste titre, François Devoucoux du Buysson [ PARIScide, Les gâchis de l'ère Delanoë ( éditions de La Table Ronde ) ], a plombé beaucoup d'initiatives en faveur des associations gay ou lesbiennes.
En septembre 2002, le Conseil de Paris a voté une subvention de 100.000 euros pour la préfiguration d'un Centre d'Archives et de Documentation des Homosexualités
[ de Paris ( AP CADHP ) ], dont l'utilité est évidente.
A l'époque
[ discrètement sollicité par l'Association AP CADHP et la mairie de Paris ], j'ai donc pris ma plus belle plume pour demander aux conseillers de Paris de droite de voter pour cette subvention. Philippe Séguin, alors président du groupe RPR au Conseil, m'assura du vote de son groupe. Effectivement, l'immense majorité du Conseil de Paris adopta cette subvention et, ce faisant, la création du CADHP.
Quelle déconvenue de constater que quelques années plus tard personne ne sait réellement ce qu'est devenue cette initiative et que ces 100.000 euros se sont presque envolés en fumée ? ? ?
Mais est-ce parce qu'un projet n'a pas abouti et que les deniers publics ont ainsi été mal engagés
que les centaines d'associations homosexuelles de Paris doivent être punies ?
Sanctionne-t-on un club sportif qui demande des subsides municipaux au motif qu'un autre club a dilapidé une précédente subvention ? ...

Février 2006 > Delanoë attaqué sur ses subventions [ Nous ( ex IB News ) ]
Françoise de Panafieu, principale rivale de Bertrand Delanoë pour les élections parisiennes de 2008, critique les subventions municipales aux associations gays.
La Ville de Paris est-elle trop généreuse avec les homos ? Qui touche et combien ? Nous a enquêté …
=> De Panafieu polémique
Il y a un an, l'UMP parisienne aurait sucré de son Paris perdu de Bertrand Delanoë les passages critiquant le clientélisme et le communautarisme supposés du maire socialiste.
Françoise de Panafieu, la roller-skateuse aux cheveux blancs ( dixit [ La nuit des petits couteaux de Jean-Luc ] Romero ), revigorée par les sondages qui la donnent la mieux placée à droite pour battre le PS en 2008, n'a pas les mêmes scrupules dans Mon Paris gagnant.
Citant des chiffres inexacts, la députée y affirme que les associations luttant contre la discrimination des homosexuels sont particulièrement gâtées et que la générosité du maire est à la mesure de la reconnaissance qu'il attend.
Annick Lepetit, porte-parole du PS, rétorque que Bertrand Delanoë est un élu responsable, soucieux de défendre les libertés, la tolérance et le respect de l'autre, tandis qu'Anne Hidalgo, sa première adjointe, rappelle que toute subvention donne lieu à un vote au Conseil de Paris [ communiqué du 11 1 2006 ].
Ce que l'UMP sait fort bien pour s'y être régulièrement opposée et avoir critiqué l'influence d'un omniprésent lobby gay

=> Paranoïa sur l'homosexualité
Tout aussi trompeuse est la liesse de nombreux gays qui acclament le nouveau maire sur le parvis de l'Hôtel de Ville, le 18 mars 2001.
Laurent Jagueneau, porte-parole de 3HVP ( la toute nouvelle association des employés municipaux gays [ Homosexuelles et des Homosexuels de l'Hôtel de Ville de Paris et leurs amis ] ), vit de l'intérieur la vague rose :
- C'est pire
, affirme t-il à notre confrère Illico. Beaucoup de gens ont cru que les gays allaient être protégés, alors ils se sont lâchés ; il y a eu une sorte de déchaînement homophobe dans certains services, encore soumis à la main-mise RPR.
Assiégé, le nouveau maire se contente de demander de faire remonter informations et témoignages à Philippe Lasnier, son conseiller-médiateur avec la communauté, ainsi qu'à Christophe Girard, adjoint à la Culture, tous deux homosexuels.
Dans une ambiance de paranoïa, le premier n'hésite pas à rappeler aux journalistes que les conversations téléphoniques sont enregistrées et que la mairie peut compter sur un performant service juridique, tandis que le second promet à ses contradicteurs, comme Delfeil de Ton, auteur d'un éditorial irrévérencieux dans Le Nouvel Observateur, qu'ils auraient affaire à la police communautaire Act-Up Paris et SOS Homophobie, affirme François Devoucoux du Buysson, responsable du site communautarisme.net et auteur d'un récent Pariscide : les gâchis de l'ère Delanoë.
=> Un million pour les gays en 5 ans
Cinq ans après, le point d'achoppement est toujours le même : Toutes les associations [ gays ] méritent-elles vraiment d'être encouragées et financièrement soutenues ?, se demande de Panafieu. Vaste question ! Depuis l'alternance, environ 1 million d'euros leur ont été dévolues. C'est mieux que zéro, mais pas beaucoup plus : 0,2 % du budget consacré au monde associatif parisien.
Devant ces critiques, la Ville, généralement affable sur son soutien aux homos, se croit aujourd'hui obligée de préciser que seules 17 structures avaient reçu en 2005 un montant de 247.000 euros.
Des sommes en concordance avec les étiages listés par le site satirique Notre Dame de Paris ( notre.dame.de.paris.free.fr ) : 45.740 euros pour le 2e semestre de 2001, 273.000 en 2002, 228.950 en 2003, une chute à 142.000 en 2004 et 15.000 depuis le début 2006.
Cependant, à y regarder de plus près, deux associations, le Centre d'Archives et de Documentation [ Homosexuelles de Paris ] ( CADHP ) et le Centre Gai & Lesbien [ de Paris ] ( CGL ) accaparent à elles seules près de la moitié des subsides gays et illustrent la dérive que connaissent les structures municipalisées ( lire encadré ).
- Cette bérézina a obligé la municipalité à reprendre les choses en main … quitte à renouer avec des pratiques autrefois vilipendées, comme attribuer des fonds à des organismes présidés par des adjoints au maire, dénonce François Devoucoux du Buysson. Et de regretter que la droite qui avait déjà stupidement voté cette première subvention [ au CADH, ndlr ] s'est ainsi privée de la meilleure occasion à ce jour de confondre Bertrand Delanoë en pointant le décalage entre son discours sur l'éthique publique et ses pratiques de réseau.
=> Les chouchous … et les autres
Et, en effet, les soupçons de copinage n'épargnent pas son adjoint Christophe Girard depuis le financement de structures dont il fut président ( 84.000 euros pour le Festival du Film Gai & Lesbien [ Festival de Films Gays & Lesbiens de Paris ( FFGLP ) ] ) ou membre ( 13.550 euros pour SOS Homophobie, 28.700 pour ProChoix et 32.000 euros avec le ministère de la Santé pour Act-Up Paris qui montrera, en perturbant une Conférence sur la santé gay à l'Hôtel de Ville en novembre 2005, qu'elle n'a décidément pas la reconnaissance du ventre … ).
Inversement, pour ceux qui ne font pas partie du sérail, obtenir ne serait-ce qu'un rendez-vous avec le conseiller-médiateur relève du parcours du combattant.
En juillet 2001, Cineffable, organisatrice de 13 éditions du festival Quand les lesbiennes se font du cinéma, lequel accueille entre 7.000 et 9.000 spectatrices, doit patienter plusieurs mois avant d'être reçue, non par Philippe Lasnier, mais 5 minutes par la Directrice du service cinéma de la mairie.
L'association, qui ne demandait pas grand-chose, si ce n'est le prêt d'une salle, se voit conseiller de remplir un dossier de subvention qui permettrait de louer un lieu plus cher.
=> Saupoudrage financier
La subvention est finalement refusée à la fois par manque de budget et parce que l'événement est non-mixte.
- On se demande si [ cet ] argument avancé par Philippe Lasnier, relève de la mauvaise foi pure et simple, de la misogynie où d'une lesbophobie qui n'ose pas dire son nom, lâche alors l'historienne féministe Marie-Jo Bonnet.
- Il suffit de comparer les subventions allouées au mouvement gay [ masculin, ndlr ] pour comprendre que la disparité est enracinée jusque dans le domaine économique.
Ce n'est que la mobilisation du gratin goudou, alors très remonté contre le « sexisme » du projet-phare de CADHP, qui fait fléchir la mairie, laquelle fait voter deux fois 15.000 euros à Cineffable, plus 10.000 pour Archilesb! [ en réalité pour l'association Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes ( ARCL ) ].
La Fédération Sportive Gaie et Lesbienne ( FSGL ) connaît pareille mésaventure, malgré ses entrées à la mairie ( Philippe Lasnier fut président du club gay Paris Aquatique ).
Car il ne s'agit plus de saupoudrer 4.000 euros mais de contribuer à un projet de 11 millions ...
- Réalisme et grande prudence par rapport au budget total impliqué deviennent de rigueur, d'autant qu'aucun événement gay ne manie un tel budget
Du coup, l'aide municipale se limite à une lettre de bonnes intentions du Mr. Gay puis, très tardivement, du maire. Mais pas d'argent public, à cause de la frilosité et la réticence des sponsors privés vis-à-vis de la cible gay !
=> Les bobos virent à droite
Cet argument, combiné à la baisse de popularité de Bertrand Delanoë chez les bourgeois bohèmes qui l'ont élu ( moins 18 points depuis 2003 ) tendrait à confirmer la constatation que fait Devoucoux du Buysson ( et vraisemblablement aussi de Panafieu ) :
- Un homosexuel bourgeois ressemble de plus en plus à un bourgeois homosexuel en vieillissant et il est probable que les électeurs parisiens qui s'identifient au mouvement gay se montreront plus sensibles aux arguments politiques leur permettant de valoriser leur patrimoine immobilier et d'alléger leur fiscalité qu'à des controverses relatives à des droits qu'ils ne sont qu'une minorité à réclamer, comme le mariage ou l'adoption.
Dit simplement : à voter à droite.
Par ailleurs, en finançant la vieille garde associative plutôt que des événements fun, Bertrand Delanoë prend le risque de s'aliéner la part la plus jeune de l'électorat gay, qui le crédite encore de 78 % de confiance pour faire avancer l'égalité des droits. Mais qu'en sera-t-il en 2008 ?
La dérive des centres municipalisés
Annoncé pour 2003, le Centre d'Archives et de Documentation [ Homosexuelles de Paris ] ( CADHP ) est repoussé à 2007 tandis que le Centre Gai & Lesbien [ de Paris ] ( CGL ) cumulera le même retard lorsqu'il aménagera dans ses nouveaux locaux en juin [ projet de Grand Centre LGBT de Paris île de France ].
Le fait que le CADHP ait dilapidé 100.000 euros en salaires, loyers et charges externes fait bondir Michel Chomarat, initiateur avec la mairie PS de Lyon d'un projet similaire [ à la Bibliothèque Municipale de Lyon ], qui a abouti plus rapidement et pour moins cher :
- On croit rêver face à l'incurie récurrente et au manque de contrôle manifeste des deniers publics. Comment en est-on arrivé à ce point d'amateurisme et de copinage ?
Pour Marie-Hélène Bourcier, d'Archilesb!, il s'agit ni plus ni moins que de réaliser une promesse électorale à n'importe quel prix, soit 820.000 euros d'ici 2007, puis 334.300 par an.
Du coup, pour partager les risques, on sollicite le ministère de la Culture tout en conservant une solution de repli : associer le CADHP au CGL.
Le problème est que cet autre canard boiteux, qui doit 47.000 euros à un salarié, est en quasi-faillite malgré des perfusions municipales de 330.490 euros depuis 2001 …

13 11 2005 > MachoKing & PornoBobo : jusqu'où ira-t-on ? [ minorites.org ] Marie-Hélène Bourcier, activiste queer rangée des bagnoles :
Samedi dernier 29 octobre alors que je promenais mon chien devant la Halle St Pierre où se déroule une partie du festival de films lesbiens, Cineffable, j'ai été agressée physiquement et verbalement par Myriam Marzouk et Beatriz Preciado. L'idée était de me couvrir de crachats, ce qui fut fait - et abondamment - aux cris de : tiens c'est ton éjac ; tu pues moyennant coups de poings et clés au cou.
Karine Noulette, alias King Eric des Queer MC et responsable de l’association culturelle Emetrop de Bourges bien maté la scène et n'a pas cru bon d'intervenir.
Résultats des courses : trois jours d'ITT (interruption temporaire de travail) et une dent cassée.
Cela fait trois ans maintenant que je résiste calmement aux provocations de Myriam Marzouk qui joue les machoking et semble oublier les choix qu'elle a fait dans le procès Têtu. Me faire porter la responsabilité de ses propos qui m'ont valu le procès en diffamation, ne pas dire si oui ou non le fait d’affirmer comme elle l’a fait aux militants d'Archilesb ! Vigitrans et Archiq que Judith Silberfeld n'allait pas en conférence de rédaction était un mensonge ; refuser d'expliquer quels sont les termes de son arrangement avec Têtu aux Prudhommes qui lui a valu un chèque sur le dos des militants.
Il n'est pas été facile pour moi compte tenu de la qualité de relation que j'avais avec Beatriz Preciado politiquement et intellectuellement de la voir soutenir la position de Myriam Marzouk dans le procès Tetu qui n'est pas sans rapport avec les actions menées par Archilesb ! et Vigitrans pour que le centre d'archives homosexuel de Paris (CADHP) devienne inclusif de toutes les minorités voire tout simplement réel.
Outre le recours à la violence physique, ce qui me fait m'exprimer aujourd'hui, c'est une réelle inquiétude par rapport à ce genre d'incident et un niveau de contradiction par rapport à l'engagement politique minoritaire. Si la performance de la masculinité, c'est la reconstruction du machoking à la marzouk, doit-on l'accepter ?
Si Beatriz Preciado se fait remonter les bretelles parce qu'elle se prend pour la reine du post-porn alors qu’elle été pour le moins indélicate dans sa récupération de la problématique en question et qu'elle traîne pas mal de casseroles, est-ce que cela lui donne le droit de cracher sur quelqu'un ? Qui plus est ... pour lui éjaculer dessus comme dans le plus ringard des pornos straight ? C'est peut-être ça le plus effrayant...
Où passe la limite ? Comment se fait-il qu'au delà de ce cas précis, nous ( improblable nous communautaire ) n'ayions toujours pas trouvé de manières alternatives à une violence infracommunautaire, aux querelles de territoires, de jalousie dès qu'un groupe ou un projet émerge ?
Je livre cette interrogation qui me taraude à toutes ceux et celles qui voient très bien de quoi je parle et me dis que tout de même, on devrait trouver des modes relationnels et politiques qui ne carburent pas au ressentiment et au manque de communication.
En attendant, j'ai pris la décision de porter plainte contre Myriam Marzouk et Beatriz Preciado.

Mai 2005 > Interview de Marie-Hélène Bourcier :: Sexpolitiques Queer Zones 2 [ La Dixième Muse ] ...
Sex and the city est la chronique d'une micro lutte politique pour les archives LGTQP (Lesbiennes Gaies Trans Queer Pute) qui dure depuis plus de 3 ans maintenant, avec les groupes Archilesb! Vigitrans puis ArchiQ.
Jamais un travail politique ne m'a coûté aussi cher politiquement, financièrement (avec le procès Têtu que j'ai gagné mais qui va en appel...) et relationnellement. J'ai vu des amis très proches, des partenaires de travail que j'adorais trahir cette cause au moment du procès plus particulièrement mais pas seulement, et ça m'a vraiment fait douter de la manière dont on fait la politique minoritaire en France et de son utilité.
Mais il fallait réagir, le projet du CADHP était scandaleux et finalement peu ambitieux même s'il se la pétait...
Arrogance, mépris et incompétence : trois ans après, on en est toujours là. Je me réjouis que les Verts demandent des comptes au prochain vote du Conseil de Paris quant à l'état d'avancement du projet. Mais que de temps perdu ! ...
Là où ça devient queer, c'est qu'il faut également contrer I'homo républicanisme patent des instances LGBT qui nous gouvernent ou aimeraient bien le faire. J'ai nommé l'lnter LGBT, toutes les assoces noyautées par le PS, y compris Ni Putes Ni Soumises, sans parler du CADHP ...

27 4 2005 > Sexpolitiques : Queer Zones 2 [ gayvox.com ]
Marie-Hélène Bourcier vient de nous sortir un livre qui fait réfléchir chez La Fabrique Editions. Comme c’est assez rare en terre PDland, je le souligne. Sociologue, maître de conférences, Marie-Hélène Bourcier (MHB) a parfois tendance à oublier que tout le monde n’est pas rompu au jargon universitaire de la matière qu’elle traite. Cela dit, le style de MHB se digère comme une langue étrangère.
Passées les 35 premières pages ( rassurez-vous, il y en a 300 ! ), on finit par ne plus s’arrêter sur les mots qui heurtent notre niveau de référence. Et quand tout à coup quelques phrases avec des mots simples s’infiltrent dans notre crâne, tout devient clair et précis. La démonstration devient tout à coup redoutablement efficace. Même les pages que vous avez pu lire sans vraiment les comprendre retrouvent du sens. C’est bien là l’essentiel. Ces fulgurances vous aident à poursuivre. Et quand vous refermez le livre, vous avez envie de le relire. A la fois pour vérifier que vous avez bien capté et vous gorger de cette réflexion qui lézarde par endroit vos certitudes.
Pour vous en convaincre rapidement, allez lire la page 64 : ... les p’tits gars des mauvais quartiers jouent à fond la performance de la masculinité hétéro. Homophobes, oui, parce que contraint à l’hétérosexualité et à l’hétéromasculinité. Le jour où l’on comprendra que l’hétérocentrisme tue et que l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie mais aussi et peut-être surtout la genrophobie ne sont pas des phobies mais des formes de formes de savoir straight surplombantes qui visent à discipliner les identités sexuelles et de genres déviantes, on arrêtera peut-être de confier la lutte contre l’homophobie à Perben et celles contre les discriminations à je ne sais quelle Haute Autorité contre les discriminations dont la préparation a été supervisée par … Stasi.
Et ainsi de suite page 101 où le CADHP (Centre d’Archives et de Documentation Homosexuel de la ville de Paris) occupe une place de choix dans l’analyse de MHB. On peut même dire que le CADHP a valeur d’exemple illustratif.
Page 112 vous aurez le loisir de reconsidérer la pertinence de l’archivage des documents issus des pervers …

Page 119, Bourdieu et retravaillé au corps comme un Dominator …
Page 140, vous fricoterez avec les Maudites Femelles …
Page 175, les filles et le porno … pour une nouvelle façon d’envisager un autre regard sur la question ...
Page 179, vous ne serez pas surpris d’apprendre que le trou du cul est quand même la chose la mieux partagée ...
Page 183, l’art et la bite sont revisités …
Page 193, il est question de ce qu’est la victimisation. Tout un aspect de la question qu’il est visiblement urgent de repenser.
Page 2005, petit retour sur l’affaire du film : Baise-moi. Les auteurs, analyse MHB, font subir à l’expression Baise-moi ce que les lesbiennes, les gais ou les trans ont infligé à des termes initialement injurieux comme pédés, gouines ou queer. En s’emparant de la sentence porno, en la faisant tomber, elles ont déstabilisé l’identité même de la femme/pute qu’elle indique et les privilèges de la masculinité dominante : parce que baise-moi veut dire à la fois fuck me ! et fuck off ! ( baise-moi ! » et fous moi la paix ! ).
Enfin, page 242, une petite analyse sur le sens de l’insulte et de son appropriation.
A lire sans attendre une loi contre l’homophobie …

Novembre 2004 > Têtu perd son procès contre Marie-Hélène Bourcier [ magazine 360° ]
Le 15 septembre dernier, le Tribunal de Grande Instance de Paris a rejeté une plainte en diffamation déposée par Têtu contre la sociologue Marie-Hélène Bourcier suite à un article publié par 360° en mars 2003.
Cet article traitait de la dispute qui sévissait à Paris autour du projet d'un Centre d'archives et de documentation homosexuelles.
Un collectif de lesbiennes, bi et trans reprochait au projet d'être presque exclusivement centré sur l'homosexualité masculine et d'avoir une politique scientifique hasardeuse.
Dans le cadre de cette polémique, le collectif - dont faisait partie M-H Bourcier - reprochait au passage au magazine Têtu de ne pas aborder le débat de fond concernant ce Centre d'archives et de tenir une ligne éditoriale, elle aussi, centrée sur l'homosexualité masculine.

Par la voix de M-H Bourcier, il était reproché à Têtu de ne laisser que peu de place aux femmes dans la rédaction, en particulier à la rédactrice en chef adjointe Judith Silberfeld.
L'article de 360° remettait également en cause l'indépendance de Têtu dans l'affaire du Centre d'archives.
Suite à cet article, le magazine Têtu, estimant que ce dernier portait atteinte à son honneur et à celui de ses trois rédacteurs en chef, a déposé une double plainte contre le magazine 360° et contre M-H Bourcier.
- Dans son édition de juillet 2003, 360° reconnaissait n'avoir pas apprécié à leur juste valeur certains termes utilisés dans l'article et avoir outrepassé son droit de critique, excuses qui ont amené Têtu à retirer sa plainte contre le magazine 360°.
- Une plainte pour atteinte à l'honneur a en revanche été maintenue par Têtu contre M-H Bourcier en relation avec plusieurs propos tenus dans l'article.
Le jugement, rendu le 15 septembre par le Tribunal de Grande Instance de Paris, rejette les prétentions du magazine Têtu et de ses rédacteurs en chef.
- Le Tribunal a notamment estimé que M-H Bourcier a pu démontrer que l'une des citations qui mettait en cause la rédaction de Têtu avait été prononcée - lors des témoignages recueillis collectivement auprès des différentes personnes présentes - non par elle-même, mais par une personne salariée du magazine Têtu au moment des faits.
- Le Tribunal a également jugé que Marie-Hélène Bourcier, par ses propos sur l'exclusion des femmes des conférences de rédaction, cherchait de bonne foi à dénoncer l'hégémonie de la presse gay au détriment des lesbiennes et non à porter atteinte à l'honneur du magazine Têtu, ni à ses trois rédacteurs en chef.
- Têtu est débouté et se voit condamné à payer 1.500 euros à M-H Bourcier.

Novembre 2004 > La discrète richesse des archives suisses [ magazine 360° ]
... Peu connues du public, les démarches volontaristes et patientes de la Schwulenarchiv suisse et de Michel Chomarat à Lyon font figure d’initiatives exemplaires ...
- Encourager la recherche
Dans ce domaine, la Ville de Lyon a acquis une petite longueur d’avance en soutenant la tenue annuelle d’assises des publications et expositions sur la mémoire gaie et lesbienne. Cette initiative, on la doit principalement à Michel Chomarat, un passionné qui, depuis des années, a accumulé avec sa bite et son couteau d’innombrables livres, journaux, films ou tracts.
Pour lui, un tel projet de mémoire ne peut être porté que dans le cadre d’une institution publique, sinon il resterait trop lié à des questions de personnes ou d’associations. Surtout, je suis un républicain convaincu, ajoute-t-il. A ce titre, je pense que c’est à la République et ses institutions de faire le travail.
Depuis 1992, une convention signée avec la Ville de Lyon lui permet d’intégrer ces documents à la bibliothèque municipale sous la forme d’un fonds portant son nom.
La coopération étroite avec les pouvoirs publics ne veut pas dire que le fonds est arrosé de subventions. Il n’y a d’ailleurs pas d’argent public pour acquérir de nouvelles pièces ou cataloguer la collection.
- Fiasco parisien
La modestie des moyens mis en œuvre dans les projets alémanique et lyonnais contraste avec le budget généreux octroyé au Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelle de Paris (CADHP).
Or, deux ans après avoir reçu 100 000 euros de la Mairie [ de Paris ], les locaux du CADHP restent désespérément vides; c’est à se demander si le centre ouvrira jamais ses portes.
Alors que circulent des accusations d'amateurisme et de gestion opaque des subventions municipales, l'écrivain Alain [ Jean ] Le Bitoux, aux commandes du projet depuis ses débuts, vient d'être licencié.
En mars 2003, 360° s’était fait l’écho d’âpres disputes entre le CADHP et un collectif lesbien, transgenre et queer réuni pour l’occasion autour de la sociologue Marie-Hélène Bourcier (voir encadré).
Pour elle, le projet de centre ne visait rien de moins qu’établir un monopole masculin sur l’histoire homosexuelle.
Elle dénonçait en outre une conception réductrice du travail d’archivage, proposant plutôt de penser à une archive vive qui illustre les modes de vie. Pourquoi ne pas stocker les godes ? (Têtu, octobre 2004).

Michel Chomarat ne partage pas cet avis : Et des cockrings aussi ? Ce n’est pas sérieux, une archive n’est pas un musée.
Pour lui, le fiasco du CADHP souligne le caractère improbable d’une institution indépendante consacrée à la mémoire homo.
En attendant, Michel Chomarat s’inquiète de voir les jeunes gais et lesbiennes adopter une attitude de consommateurs et se désintéresser de l’histoire du mouvement. Tout à l’inverse, le projet de ce vétéran de la cause homosexuelle s’inscrit dans la conviction que les gais et lesbiennes sont toujours une minorité en sursis, car l’histoire n’est pas linéaire.
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Suisse romande: l’éparpillement ...

Octobre 2004 > Centre d'Archives Homos : l'erreur de casting [ Têtu ] ...
Le Centre d'Archives et de Documentation des Homosexualités Parisien (CADHP), dont la création a été annoncée par la Mairie de Paris en 2002, continue de faire parler de lui.
Son unique salarié, Jean Le Bitoux, figure de la communauté homosexuelle, vient en effet d'être licencié. Et on ignore encore l'état réel d'avancement du projet.
Pourtant, l'Association du CADHP, présidée depuis un an par Stéphane Martinet, avait été adoubée par la Mairie de Paris, qui lui a accordé en septembre 2002 une subvention de 100.000 €.
Stéphane Martinet ne se risque pas à annoncer une date d'ouverture : Nous sommes en phase de préfiguration. Nous publierons nos conclusions fin 2004 ...
Face à lui, Phan Hoàng, ex-libraire et président de l'Académie Gaie et Lesbienne depuis 2001, dispose de 30.000 documents, qu'il stocke chez lui.
- Qu'on me donne un local, suggère-t-il. Je peux ouvrir les portes d'un Centre en moins d'un mois. Quinze bénévoles travaillent avec moi, j'ai les étagères et le fonds ; j'ai juste besoin du lieu assure-t-il ...
Son licenciement, Jean Le Bitoux, salarié pendant deux ans, l'a demandé contraint et forcé, parce qu'il était urgent de modifier la façon de travailler. De son propre aveu, l'ex-journaliste de Gai Pied n'était pas qualifié pour le poste qu'il occupait.
Pourquoi l'avoir compris si tard et, surtout, qu'a-t-il fait pendant deux ans ? Mystère... Interrogé par Têtu, il dit avoir beaucoup donné. Mais, comme il attaque son ex-employeur au tribunal des prud'hommes suite à ce licenciement, il ne donne pas de détails sur son bilan ...
Pour Phan Hoàng, c'est le monde à l'envers : Comment faire un Centre d'Archives sans archives ?
ArchiQ, qui regroupe les associations Archilesb, Vigitrans et Loppataq, a dénoncé la situation dans un rapport intitulé La fièvre des archives. Par la voix de Marie-Hélène Bourcier, ces militants rappelent la force de la mémoire vivante, qui a fait la légitimité des centres d'archives américains.
- La conception administrative de l'archivage qui ne stocke que des documents écrits ne suffit pas. Il faut penser à une archive vive qui illustre les modes de vie. Pourquoi ne pas stocker des godes ?

Mais Stéphane Martinet n'entend pas révéler avant plusieurs mois le fruit de ses réflexions. Après avoir préfiguré, il va donc... préfigurer, tout en demandant d'autres subventions, pour la recherche de locaux, l'appel aux dons et aux legs. Les premiers 100 000 € ne sont pas consommés, mais mon rôle est de prévoir.
Odette Christienne, adjointe au maire de Paris chargée de la mémoire, du monde combattant et des archives, sollicitée à plusieurs reprises, n'a pas souhaité répondre aux questions de Têtu.
Alors, quand Stéphane Martinet affirme que ses connexions dans le milieu culturel et politique servent le projet, on ne demande qu'à le croire...
A la tête d'un prestigieux conseil d'administration, où l'on retrouve entre autres personnalités l'historienne Florence Tamagne et l'auteur Geneviève Pastre, le pro du réseau va aussi devoir prendre en compte la militance quotidienne.
Car Phan Hoàng, sans titre ni prestige, entend bien transformer son incomparable collection en œuvre utile.

25 4 2003 > Le passé au présent [ gayvox.com ]
L’histoire nous informe et nous rappelle à la vigilance ...
Paris se distingue positivement le 27 avril. Mais comme tout n’est pas rose au pays de Lutèce, nous revenons sur le dossier du CADHP … le présent pour l’avenir …
=> Journée du Souvenir le 27 avril 2003
Appel à la commémoration de la déportation homosexuelle ...
=> Cours de récréation
Restons dans le droit fil du sujet, avec cette fameuse polémique du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) et revenons sur l’interview de Mr Philippe Lasnier, conseiller de Bertrand Delanoë pour les questions homosexuelles au magazine 360° parue dans le numéro de mars / avril 2003.
Le funambule est un art et Jean Genet n’aurait certainement pas reconnu le sien en la personne de Philippe Lasnier, grand équilibriste de la rhétorique approximative. Sauf qu’il n’est plus question d’amour mais de politique au sens bricolage du terme.
En quoi ? Tout simplement en étant persuadé d’avoir raison, d’être l’héritier d’une vérité divinement détenue et surtout, au nom d’une position municipale occupée, se permettre d’un revers de main d’envoyer dans les roses ceux qui oseraient avoir un avis contraire sur un sujet particulier ( le CADHP en l’occurrence ).
Rappelons que nous avions fait part à nos internautes, dès le 4 octobre 2002, de notre étonnement d’entendre des voix s’élever, non contre le projet du CADHP mais contre la manière de procéder à sa mise en place. Manières qui vont à l’encontre de toute velléité fédérative annoncée, puisque étaient laissées sur le bas côté des personnes toutes aussi compétentes et militantes que d’autres et concernées depuis longtemps par les archives des minorités. Je veux parler de l’Académie Gay et Lesbienne notamment mais aussi Archilesb, Vigitrans et autres ( sans compter ceux qui se gardent encore d’intervenir mais qui n’en pensent pas moins ).
Bref, tout n’a pas commencé avec l’article de Libération en décembre [ 2002 ]. Il faut revoir vos fiches …
Quant à l’argument qui consiste à dire que des collectifs informels tels Archilesb et Vigitrans sont trop jeunes pour prétendre à une légitimité et qu’ils sont peu représentatifs, je m’étouffe !
Quand on sait que c’est grâce à des mouvements collectifs et spontanés de cet ordre que les minorités comme les gays et les lesbiennes des années 70 notamment ont fait avancer les choses dans la société, je me dis que ce n’est pas la reconnaissance du ventre qui risque de créé une indigestion. Si nous en sommes là des avancées sociales, si des groupes se sont structuré à une époque, si les pédés d’aujourd’hui ont acquis certaines facilités pour vivre ce qu’ils sont, un peu plus librement, c’est bien parce qu’il y avait ces allumés ou ces excités ( comme vous voulez ) de la première heure, qui ont servi de marche pied à ceux qui détiennent aujourd’hui une part de pouvoir.
Pensez-vous Mr Lasnier que Bertrand Delanoë aurait pu faire le coming out qu’il a fait s’il n’y avait pas eu trente ans plus tôt, des homos peu nombreux et courageux qui osaient défiler le 1er mai ou se révolter à Stonewall et le reste ? Vous nous donnez l’impression d’être installés à la mairie comme un bourgeois dans son fauteuil !
Et que penser des menaces à peine voilées de procès qui consistent à gérer les relations relatives au dossier du CADHP par l’intimidation ? N’est-ce pas une manière de dire son incompétence au dialogue ? La liste des arguments n’est pas close.
En guise de conclusion provisoire, nous réaffirmons notre soutien au projet du CADHP qui est une très belle idée, mais nous ne sommes pas d’accord avec les manières de faire le Jean Le Bitoux et de son équipe, ni avec les prises de positions municipales qui consistent à tourner le dos à ceux qui voudraient intégrer ce projet pour l’orienter différemment.
Et nous disons que l’orienter différemment ne consiste pas à l’anéantir mais à l’améliorer pour la satisfaction du plus grand nombre, ce qui semble incompatible avec la façon d’envisager la chose en mairie. On se demande bien pourquoi.

2 1 2003 > [ thegully.com ] Espagnol
=> Petición : Para que cese la exclusión de las lesbianas del Archivo de la Homosexualidad
Más de mil personas y organizaciones, entre ellas Act Up-París, el Festival de Cine Lésbico de París
[ Cinéffable ], la Coordinación Lesbiana de Francia [ CLF ] y varios grupos transgénero, han firmado la siguiente petición, que le será entregada este mes al alcalde de París, Bertrand Delanoë.
La petición exige la inclusión de las lesbianas y las personas transgénero en el Archivo de la Homosexualidad subsidiado por el municipio de París, así como una reconceptualización a fondo del proyecto.

La petición fue lanzada por Archilesb!, un grupo activista lésbico fundado hace un año por Marie-Hélène Bourcier, la historiadora lésbica Marie-Jo Bonnet, Beatriz Preciado y otras, para combatir el proyecto. Vigitrans, un grupo transgénero que se creó con el mismo fin, ha circulado una petición parecida.
- Esta es la primera vez que las lesbianas y las personas transgénero de Francia trabajan juntos, dijo Preciado.
=> Pétition pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur Centre de Documentation et d'Archives Homosexuelles de Paris !
Le Conseil de Paris vient de voter une subvention d'un montant de 100.000 euros pour que le projet de Centre de Documentation et d'Archives Homosexuelles de Paris proposé par Jean Le Bitoux et Christopher Miles entre en phase dite de préfiguration en 2002-2003.
Celle-ci comporte notamment la réalisation d'études, audits et cahier des charges, la sollicitation de divers experts et personnalités ainsi que la mise en œuvre d'un comité de pilotage.
A cette occasion, nous demandons que les manquements et les erreurs volontaires commises dans la conception du projet ne perdurent pas et que les différents interlocuteurs ( concepteurs du projet et Mairie de Paris ) qui en ont été alertés à plusieurs reprises ne fassent plus font la sourde oreille.
:: Le contenu scientifique et politique du projet doit être revu :
- parce qu'il est excluant : il est uniquement centré gai au détriment des lesbiennes, des transsexuel(le)s et des transgenres.
- parce qu'il est inexact : il ne nous paraît ni admissible ni sérieux de voir la Mairie de Paris et la LGBT continuer de défendre un projet où il est dit que dans un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine pour des raisons historiques … C'est bien méconnaître l'histoire des mouvements sociaux liés au politiques sexuelles qui trouvent leur enracinement dans les cultures féministes et lesbiennes et ce, dès les années 70 en France.
- parce que la question de l'archive doit l'objet d'une réflexion moins superficielle ( spécificité des archives lesbiennes, archives vive, archives des minorités … ). Or la conception hyperclassique de l'archive qui se dégage du projet fait l'impasse sur les récents et fructueux débats sur la notion d'archive.
:: Ce projet doit devenir représentatif ( parité et parité culturelle ) dans ses instances :
- les lesbiennes et les associations représentatives doivent être intégrées dans le comité de pilotage. Il est inadmissible que la liste des 59 participants au projet ne comprennent que 5 participantes…
- le fonctionnement de l'association en charge de la mise en place de la phase de préfiguration doit être transparent et intégrer les lesbiennes dans la réflexion et les des circuits de décision.
:: Archilesb! s'est constitué début 2002 en se donnant pour missions :
- d'animer une réflexion sur la notion d'archive et plus particulièrement sur les archives lesbiennes ( séminaires, rencontres … )
- d'imaginer des actions et des dispositifs susceptibles d'évaluer les besoins et possibilités en matière d'archives mais aussi les manières d'en produire.
- de défendre la culture lesbienne et ses protagonistes et de lutter contre leur invisibilisation.
Pour cette raison Archilesb soutient Cineffable dans sa demande de subvention pour le festival auprès de la Mairie de Paris.

2003 > L'affaire des archives est archivée ! [ tassedethe.com ]
=> Quoi les Archives ? ou si j'avais un marteau ...
=> En résumé : La Mairie de Paris a soutenu le projet CADHP en lui allouant une subvention de 100.000 euros pour l'année 2003 ...
Ni les lesbiennes, ni les transexuel(le)s n'ont été sollicités pour participer à ce projet ...

20 12 2002 > Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène Bourcier victimes du CLIT [ tetu.com ]
Depuis plusieurs jours, Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène Bourcier [ ainsi que la journaliste Blandine Grosjean du quotidien Libération ] recevaient des tampons ensanglantés. Le Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives (CLIT) revendique aujourd'hui cette action dans un communiqué.
A l'origine de la colère du CLIT, un article publié dans Libération le 7 décembre
( lire chronique sur http://chroniques.tetu.com/archives/?date=09/12/02 ), consacré à une pétition destinée à obliger les responsables du futur Centre d'archives de Paris à n'oublier ni les lesbiennes ni les transsexuel(le)s.
Dans une lettre jointe au communiqué, le CLIT reproche à Marie-Jo Bonnet [sa] logique de victime et [son] argumentation séparatiste, qui n'a pas lieu d'être si tu choisis de travailler dans la mixité.

 
 

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